20/01/2007
Webnoz : un talk show en breton sur internet
Le 10 décembre dernier j’ai passé une bien agréable soirée à Carhaix, oui, à Carhaix, au lycée Diwan. Je n’ai plus l’âge d’être lycéen et je ne suis pas enseignant mais j’avais été invité par Lionel Buannic à présenter mon blog, Rezore, lors de la première émission en breton sur internet, Webnoz.
“Première émission en breton sur internet”, la formule utilisée pour promouvoir l’émission Webnoz a été un peu contestée par le site internet An tour tan qui diffuse lui aussi des émissions de télé, et de radio, sur le Web. A dire vrai, mon ordinateur étant un peu vieux (et moi notoirement incompétent), je n’ai jamais pu visionner ce que fait Antourtan, et je n’ai pas pu non plus voir Webnoz sur internet, ça ne marche pas. Alors je ne sais pas qui d’An tour tan ou de Webnoz a été le premier mais ce qui compte, c’est que des émissions de ce type en breton existent et se développent, sur internet, à la télévision, à la radio, etc...
Mais j’ai pu voir la première Webnoz en direct. Un studio avait été aménagé dans le lycée Diwan près d’une cheminée où du bois avait été placé, mais le feu n’a pas été allumé, sans doute pour des raisons techniques ou de sécurité. Deux chanteuses sont venues chanter près de la cheminée, Nolwenn Korbel et Gwennyn, accompagnées par un seul guitariste à chaque fois, ce qui fut très plaisant. Il y avait du “beudjon” chez les chanteuses mais aussi chez les lycéens de Diwan.
Pour commencer l’émission, un débat avait été organisé sur l’avenir de la langue bretonne, avec deux lycéens, Jean-Pierre Thomin, conseiller régional chargé de la langue bretonne, et un représentant du Crédit Mutuel. Je n’ai pas pu tout suivre car j’étais dans la salle prévue pour les invités, attendant de me faire poudrer pour passer à la télé. Oui, il faut en passer par là pour être beau dans l’écran. Et d’ailleurs certains ont été appelés sur la scène avant même d’avoir été poudrés...
Un brin d'optimisme officiel ?
Je n’ai donc pas tout vu du débat, mais j’ai quand même entendu Jean-Pierre Thomin dire, optimiste, que les parents peuvent trouver aujourd’hui des écoles bilingues à peu près partout en Bretagne... Là, je demande à voir car il y a des zones où le bilinguisme scolaire reste très marginal. Dans le premier degré quelques classes sont ouvertes au compte gouttes chaque année par l’Education nationale ou privée et pas au niveau des besoins.
Mais c’est le second degré qui, actuellement, pêche le plus. Il y a très peu de filières bilingues dans les collèges et les lycées ce qui amène des enfants ayant appris le breton en primaire à l’abandonner dans le secondaire. Et pour les collégiens et lycéens qui ne sont pas en classe bilingue et qui veulent commencer au collège ou au lycée ? Combien de collèges et de lycées proposent le breton comme troisième langue ou comme option ? Dans le Morbihan ils ne sont pas nombreux...La langue bretonne reste, à mon avis, globalement marginale dans le système scolaire actuel en Bretagne.
Mais pas au lycée Diwan où les jeunes parlent breton chaque jour et, semble-t-il, avec plaisir. Ils ont paru également apprécier l’émission et l’ambiance. Deux d’entre eux, une fille et un garçon, ont chanté un rap en breton, sorte de kan ha diskan du XXIe siècle. Ensuite des écrivains et artistes avaient été invités à parler de leurs oeuvres. Arrivant en fin d’émission, j’ai parlé pendant quelques instants, un peu trop courts à mon gré, de mon blog, rezore, en compagnie d’un lycéen venu présenter le blog des lycéens de Diwan.
Reviens Webnoz !
Webnoz est une sorte de “talk show” comme on dit en français mêlant invités, reportages, chansons, rubriques variées. Le rythme est agréable même si j'ai trouvé que la première édition, dans ce que j'en ai vu, manquait un peu de "tabut", de débat contradictoire. La deuxième édition a eu lieu lundi 15 janvier, à Cavan dans le Trégorrois, et on doit pouvoir la visionner sur le site Brezhoweb. Facile à suivre, cette émission montre le monde des bretonnants d’aujourd’hui et je me demande bien pourquoi ce type d’émission n’est pas produit par la chaîne publique dont c’est le travail, France 3.
Mais comme je ne souhaite pas attendre les nouveautés proposées par cette chaîne, je vais aller trouver mon fournisseur afin qu’il revoit la configuration de mon ordinateur et que je puisse regarder Webnoz, An tour tan, etc. Cela me coûtera deux centaines d’euros, m’a-t-il annoncé mais quand on aime, on ne compte pas.
Christian Le Meut
09:00 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Web, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Brezhoneg, langue bretonne, internet
Ur webnoz dispar e Karaez
An dek a viz An Avent (Kerzu) m’eus paseet un noziad bourrapl e Karaez, ya e Karaez. El lise Diwan. N’ont ket mui en oad da vont d’al lise, n’on ket kelenner ivez, met pedet oan bet get Lionel Buannic hag e skipailh da ginnig Rezore e-pad an abadenn skinwell gentañ war internet anvet Webnoz...
Bon, “abadenn skinwell gentañ war internet” razh an dud n’int ket a-du get an doare se da ginnig an traoù. Mesajoù zo bet kaset din a berzh ar gevredigezh An tour tan hag a lar e vez graet an dra se gete abaoe pell dija. Marteze met, get ma urzhiataer erru kozh un tammig, n’on ket deuet a benn da sellet doc’h an abadennoù-se, na d’ar Web noz kennebeut met, honnezh, m’eus hi gwelet war eeun, tost doc’h al leurenn. N’ouion ket piv zo bet ar re gentañ etre An tour tan hag ar Webnoz met, ar pezh a gont a zo sevel abadennoù sort-se war internet ha war ar skinwell.
Ur studio oa bet kempennet barzh al lise, e tal ur siminal e lec’h ma oa bet lakaet koad, met pas tan (n’ouion ket perak). Div ganourez oa daet da ganal e tal ar siminal, Gwennyn ha Nolwenn Korbell, get ur soner gitar bout hepken bep taol, ar pezh a oa bourrapl bras. Begon oa get Nolwenn ha Gwennyn ha get al liseidi ivez. Da gomans un tabut war dazont ar brezhoneg oa bet savet etre daou lisead, ur plac’h hag ur paotr, Yann-Ber Thomin, kuzulier rannvro hag ur den a zo e penn ar C’Hredit mutuel. M’eus ket gwelet tout an tabut-se rak en ur sal e oan e lec’h ma oa livet an dud pedet araok mont war al leurenn. Livet, poultred, ya, makillet, evit bout kaeroc’h barzh ar skramm. Barzh ar sal-se tud all a oa e c’hortoz bout poultred, met bec’h oa bet a wezhoù : tud oa bet galvet diouzhtu hep bout poultred rak mallus a oa dezhe mont war al leurenn.
Skolioù divyezhek e pep lec'h ?
Un dra m’eus klewet memestra a fed dazont ar brezhoneg, lâret get Yann-Ber Thomin, kuzulier rannvro karget d’ar brezhoneg. Hennezh a lâre e vehe moian hiriv an deiz da gavout ur skol divyezhek e pep lec’h, pe tost, e Breizh... D’am sonj-me, n’eo ket ken sur an dra se. Skolioù divyezhek kentañ derez a zo, un tammig muioc’h bep bloaz met ne greska ket buan buan. Ne vez ket digoret razh ar c’hlasoù a vehe dober bep bloaz get an Deskadurezh publik, pe privez...
Ha, war lerc’h, er skolajoù ha liseoù, n’eus ket c’hoazh kalz a dra. De fors, bugale a oa er skolioù divyezhek a zilez ar brezhoneg ur wezh er skolaj... Hag evit ar vugale n’int ket barzh skolioù divyezhek, petra zo ? N’eus ket kement se a skolajoù nag a liseoù a ginnig brezhoneg evel tervet yezh pe evel “option”. Nebeutoc’h nebeut a vloaz da vloaz, d’am sonj... Er Morbihan, da skouer, ped a skolajoù ha liseoù a ginnig brezhoneg mod-se ? D’am sonj-me, ni c’hellehe kontiñ ar bizied un dorn... Hervez ar pezh a welan-me, ar brezhoneg a chom c’hoazh, hiriv an deiz, er maez ag ar skolioù, dre vras.
Plijadur el lise
Met, el lise Diwan, evel rezon, n’eo ket mod-se. Razh ar re yaouank a gomz brezhoneg, bemdez ha get plijadur, war e seblant. Daou zo daet war al leurenn da ganal ur rap e brezhoneg, ur sort kan ha diskan a vremañ. War lerc’h, Lionel Buannic en doa kouviet skrivagnourion hag arzourion all evit komz ag ar pezh a vez graet gete. Ur sort “talk show” oa, bourrapl ha get beugon, startijenn, met, a wezhoù, tabut a vanke un tammig, a gav din. Lakaet oan bet e fin an abadenn evit kinnig ma blog, rezore, get ur lisead a zalc’h blog liseidi Diwan. Komz pemp munutenn goude bout gortozet div euriad. Berr oa bet un tamm ar gaozeadenn war ar vlogoù.
Mechal memestra perak ne vez ket graet abadennoù evel-se get ar chadenn publik Frans 3 ? Dezhi vehe d’ober traoù sort se a ziskouezh bed ar vrezhonegourion a vremañ... Lionel Buannic hag e skipailh skinwell zo bet sikouret get Rannvro Breizh, get departamantoù ivez, get stalioù privez ha get kumunioù. An eil abadenn, savet e Bro Dreger, e Kawan, dilun 15/01, a c’hell bout gwelet war al lec’hienn internet Brezhoweb.
Ha me, graet m’eus ma sonj : kas a rin ma urzhiataer d’ar stal e lerc’h m’eus eñ prenet evit bout kempennet un tamm ha, war lerc’h, e c’hellin sellet doc’h an Tour Tan, ar Webnoz, ha c’hoazh, ha c’hoazh. Servij a raio, d’am sonj, rak traoù talvoudus nevez hag a bep sort a vo graet war internet e brezhoneg, e galleg hag e meur a yezh. Ha me gav gwelloc’h nompass gortoz re abadennoù nevez e brezhoneg get Frans III.
Gortoz pell ne dalv ket berpet gortoz gwell.
Christian Le Meut
00:05 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Brezhoneg, langue bretonne, internet, télévision
19/01/2007
Le Fou du roi sur France Inter : "Et pourquoi pas le breton et le corse ?"
Encore un grand moment de débat linguistique ce vendredi midi sur France Inter, dans le Fou du roi, en présence de Mme Cresson, qui sort un bouquin. Le débat tourne autour des langues pas bien enseignées en France et qui, en Europe, coûteraient "un milliard" (d'euros, je suppose) pour les traductions. Et rendez-vous compte, mesdames messieurs, le "gaëlique" d'Irlande et le "slovène" viennent d'être intégrées, ça fait deux langues en plus.
Ah oui, et alors ? Le gaëlique est langue officielle de la République d'Irlande, avec l'anglais, et aurait dû depuis longtemps être reconnu par l'Europe (mais les Irlandais ne semblent pas avoir insisté dans ce sens lors de leur adhésion en Europe, en 1972). Quant à la Slovénie, adhérente depuis 2004, pourquoi sa langue ne serait-elle pas reconnue et accueillie dans les institutions européennes, au même titre que les autres langues que sont l'allemand, le français, l'anglais, le danois, l'italien, le portugais, l'espagnol ? C'est un simple principe d'égalité afin que tous les textes officiels de l'Union européenne soient accessibles à tous les citoyens européens, dans leurs langues nationales.
Mais cela ne semble pas avoir effleuré certains chroniqueurs et invités du Fou du roi. L'un d'eux, cependant, a rétorqué que cela ferait du boulot pour les traducteurs mais Stéphane Bern, le présentateur, a répondu que ces postes là ne sont pas occupés par des Français, trop nuls en langues... Mais l'Europe ne se réduit pas à la France ! Et quelle est la proportion de traducteurs français parmi les traducteurs employés par l'UE ? Nous ne l'avons pas su.
"Ils parlent français"
Et puis les langues bulgare et roumaine sont intégrées elles aussi depuis le 1er janvier 2007 alors même que, selon Mme Cresson "Ils parlent français en Roumanie et en Bulgarie"... Ah bon, et dans quelle proportion, Mme Cresson ? On ne le saura pas. A croire que la planète entière parle français ! La Bulgarie et la Roumanie, en tant qu'Etats, font partie de l'organisation internationale de la francophonie, comme l'Egypte, cela ne signifie pas que tous les habitants de ces pays parlent français !
Un ami de retour de Roumanie signalait récemment, dans une soirée en langue bretonne où il parlait de son voyage, qu'il avait rencontré un Roumain parlant français, mais d'un certain âge. J'ai moi aussi rencontré, il y a quelques années, des Serbes et Kosovars parlant français (Ibrahim Rugova, leader des Albanais du Kosovo, parlait bien le français pour avoir vécu en France). Mais les jeunes générations parlent plutôt anglais, comme seconde langue... Leur langue quotidienne est, évidemment, leur langue maternelle.
Le "langage" des Chypriotes
Mme Cresson a rajouté que les Chypriotes, entrés dans l'Union en 2004, ont également tenu à ce que leur "langage" (terme par elle employé) soit également reconnu, alors qu'ils "parlent tous" anglais là bas. Ah bon ? Et dans quelle proportion, Mme Cresson ? Nous ne l'avons pas su. Les Maltais n'en ont pas pris pour leur grade alors même que leur langue, parlée par 300.000 personnes (à peine plus que le breton !) est désormais langue officielle de l'Union européenne (depuis 2004).
Un invité (que je n'ai pas identifié) a cru bon de rajouter que, si le roumain et le bulgare, le slovène et le gaélique, sont reconnues, pourquoi pas "le breton et le corse" ? Et bien oui, pourquoi pas ? Le catalan, le basque et le galicien sont désormais des langues dans lesquelles on peut s'adresser à l'Union européenne, à charge pour l'Etat espagnol de traduire dans une langue officielle de l'UE. L'Union européenne est bien plus ouverte à la diversité linguistique que les chroniqueurs du Fou du roi, très en phase avec la politique officielle française dans ce domaine : il y a une seule langue officielle en France, rappelons-le. Les langues régionales sont tolérées à petites doses...
Place des langues, place des femmes, même combat ?
Et Mme Cresson de stigmatiser la faible place des femmes dans la représentation politique en France : 13 % de députés, nous sommes avant dernier devant la Grèce... La Grèce, justement, avec la France, n'a pas, si ma mémoire est bonne, ratifié la charte européenne des langues minoritaires. Ce sont les deux seuls Etats dans ce cas au sein de l'UE, ils sont donc régulièrement rappelés à l'ordre sur ce thème (le traitement des minorités nationales), mais les médias ne relaient pas beaucoup ces critiques là...
La mauvaise connaissance des langues étrangères par les Français est revenue sur le tapis. On se plaint d'un côté de mal pratiquer les langues étrangères et, de l'autre, de la diversité linguistique qui serait un problème ! Ce ne serait pas un peu contradictoire ? L'argument financier ne tient pas la route, il n'est qu'un prétexte. La diversité culturelle, linguistique, comme la diversité biologique, naturelle, a un coût. Il est vrai que l'uniformité peut "coûter" moins cher financièrement, mais son coût en terme de souffrances humaines, de pertes culturelles et linguistiques est, lui, incalculable.
Nostalgie de la domination ?
Mme Cresson a rappelé que François Mitterrand ne parlait que le français. Mais il le parlait bien (ça, c'est moi qui souligne). Si les Français sont si "nuls" en langues, encore qu'il faudrait examiner ce cliché à la loupe, c'est peut-être aussi à cause de ce culte de la langue française érigée en ferment d'unité nationale en France; culte associé à un mépris des langues régionales parlées dans l'Hexagone, et un mépris des langues étrangères (la française étant la plus belle, celle des Lumières, etc, etc.). Il y a aussi cette nostalgie de la domination qui fait que l'on regrette que l'autre soit différent, qu'il ne soit pas comme nous, qu'il parle une autre langue alors que la normalité, c'est de parler français, bien évidemment. Ne devrait-on pas plutôt se réjouir de sa différence ?
Ce qui transparaissait dans les propos tenus ce midi sur France Inter, c'est surtout une inquiétude face à la perte d'influence du français et le peu d'intérêt pour la diversité culturelle et linguistique dans sa réalité. Or la langue française sera sauvée parce qu'elle fait partie de la diversité et de la richesse culturelle et linguistique de notre planète. Dans ce sens, le combat pour les langues bretonne, corse, basque, occitane, alsacienne (etc), est le même que le combat pour la langue française. Mais peu de Français, juchés sur leur piédestal francophone (et souvent parisianiste), ont l'air de s'en rendre compte.
Christian Le Meut
13:20 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Galleg/français, Mediaioù/média/skinwel/Télévision, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : langue bretonne, langue française, radio
Internet : un site québecois intéressant sur "L'aménagement linguistique des langues"
"L'aménagement linguistique dans le monde" : est le nom d'un site québecois très intéressant sur les langues du monde entier (il y a de la lecture !) tenue par des membres de l'Université de Laval (Québec) : "Ce site porte sur l'aménagement linguistique et les langues dans le monde. Ses pages présentent les situations et politiques linguistiques particulières dans 340 Etats ou territoires autonomes répartis dans les 192 pays (reconnus) du monde. L'internaute a le choix d'accéder aux Etats, pays ou régions en fonction des continents, de l'ordre alphabétique (tous les Etats ou territoires), de la ou des langues officielles, du peuple ou du type de politique linguistique de chacun de ces Etats ayant adopté l'assimilation, la non-intervention, l'unilinguisme, le bilinguisme officiel, etc. On peut aussi chercher des informations à partir de THEMES tels que la Francophonie, l'histoire du français (ou de l'anglais), les familles de langues, les langues du monde (dénombrement, distribution géographique, bilinguisme, etc.), les Etats non souverains (Catalogne, Crimée, Louisiane, Nouvelle-Calédonie, Pays basque, Porto Rico, Québec, Süd-Tyrol, Tessin, etc.)" (source : Le café pédagogique").
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/index.shtml
12:35 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Galleg/français, Web, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Internet, langues
Biocarburants : des choix français contestés !
"Plan de développement des biocarburants une politique aveugle et dispendieuse" est le titre d'un communiqué de l'UFC Que Choisir (10/01), qui critique les choix français en matière de biocarburants, tout comme le fait une organisation politique bretonne, le Parti Breton :
"Les biocarburants peuvent représenter un moyen intéressant de diminuer la consommation de pétrole des ménages estime l'UFC Que choisir ? Certains produits disponibles, comme le biodiesel à base d'oléagineux en Europe et l'éthanol brésilien à base de canne à sucre, ou des produits du futur, comme le carburant à base de biomasse, pourront nous aider à consommer moins d'énergie fossile pour un coût raisonnable. L'UFC Que Choisir soutient donc le développement des biocarburants. Mais il faut rappeler que l'objectif essentiel de diminution de la dépendance au pétrole nécessite avant tout de faire porter l'effort sur des leviers plus importants que les biocarburants, tels que les transports collectifs ou les moteurs économes, car permettant des économies de consommation".
Et l'UFC-Que choisir "constate que la politique menée par le gouvernement pour les biocarburants" n'est pas suffisamment étayée d'un point de vue scientifique (...) et qu'elle est dispendieuse car les deux avantages fiscaux attribués aux biocarburants pour les rendre compétitifs ont été calculés sur la base d'un baril de pétrole à 30 dollars et deviennent donc démesurés".
Forte marge pour les producteurs
Les choix gouvernementaux risque d'avantager les gros producteurs français : "La défiscalisation de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) sur les biocarburants ne profitera pas aux usagers domestiques. Elle permettra en fait aux producteurs de constituer une très forte marge en augmentant leur prix de vente tout en restant compétitif par rapport au prix du carburant fossile. Une taxe supplémentaire sur le carburant fossile (TGAP) de 2 milliards d'euros par an à partir de 2010, viendra renforcer cette rente et grever le pouvoir d'achat des consommateurs".
"Ces avantages fiscaux, poursuit Que Choisir ?, ont donc été surtout élaborés pour rémunérer les producteurs nationaux et leur octroyer une situation de monopole. Dans cette logique, il n'est toujours pas envisagé d'importer de l'éthanol de canne à sucre qui offre pourtant un bon rendement environnemental et qui permettrait de nettement diminuer le prix payé par le consommateur. L'UFC Que Choisir demande au gouvernement (...) de globalement diviser par deux l'avantage fiscal des biocarburants puis de moduler la défiscalisation de la TIPP en faveur du biodiesel et à la défaveur de l'éthanol à base de céréales; et de rééquilibrer sa politique pétrolière en diminuant l'effort financier pour les producteurs de biocarburants et en investissant davantage sur les transports en commun ou les moteurs économes."
Et les céréales pour la consommation ?
Un autre problème posé par les biocarburants est celui de la concurrence avec les céréales destinées à la consommation humaine. Les surfaces consacrées au biocarburant ne seront plus destinées à la consommation humaine et animale (pour la viande), ce qui risque de provoquer des pénuries alimentaires. Les biocarburants ne sont donc qu'une réponse partielle mais pouvant être récupérée à leur profit par les gros producteurs céréaliers, très puissants en France. Que Choisir ? souligne avec raison que toute une série de mesures doit être mise en place pour faire face au risque de raréfaction du pétrole, mais aussi à l'effet de serre : développer les transports en commun, les déplacements non-polluants, les moteurs économes, moins utiliser sa voiture, co-voiturer, etc.
Une autre organisation, le Parti Breton, s'inquiète de la politique française en matière de biocarburants, voici son communiqué du 10 janvier :
Parti Breton : "Le biocarburant défendu par la France a un parfum....de scandale"
"Le rapport rendu récemment au Ministre de l’Economie français par Alain Prost sur la politique de biocarburants en France ne fait - comme il se doit - que confirmer le choix de l’Etat français pour le bioéthanol pourtant peu performant. Les biocarburants se divisent en deux grandes familles, les combustibles obtenus à partir d’oléagineux (huiles végétales pures et dérivés) et les combustibles obtenus à partir d’alcools (alcools purs et dérivés). Le choix de l’Etat en faveur des combustibles obtenus à partir d’alcools à l’exclusion des huiles végétales pures s’est traduit par la non transcription en droit français des articles de la directive européenne encourageant l’usage des huiles végétales pures et dérivés.
Pourtant le rapport énergétique des combustibles à base d’alcool (obtenus en France à partir du blé et de la betterave sucrière) est très peu performant compte tenu notamment des grandes quantités d’énergie fossile requises pour sa production. En outre, ce biocarburant requiert des moteurs spécifiques contrairement aux huiles végétales pures. Ce choix de la France s’explique par la volonté de satisfaire principalement deux groupes très influents au sein de l’Etat : les céréaliers et betteraviers que la réforme de la Politique Agricole Commune conduit à moins subventionner. Les groupes pétroliers qui conserveront avec la production de ces carburants leur situation de monopole. Le choix français, outre le peu de cas qu’il fait de l’environnement, prive la Bretagne d’importantes opportunités pour son agriculture, ses ports et son industrie au profit des régions productrices de blé et de betteraves sucrières comme la Beauce ou le Nord.
Le Parti Breton demande donc l’application intégrale des directives européennes sur l’ensemble du territoire breton. Le Parti Breton appelle également les collectivités territoriales bretonnes à faire preuve d’esprit d’initiative à l’instar de la Communauté de Communes du Villeneuvois (Lot-et-Garonne) qui a gagné son procès contre l’Etat (13 décembre 2006) rendant ainsi possible l’utilisation des huiles végétales pures depuis le 1er janvier 2007 pour certains véhicules des collectivités locales."
Affaire à suivre...
Christian Le Meut
www.quechoisir.org
10:42 Publié dans Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Endro/environnement, Etrebroadel/International, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : environnement, politique, voiture
18/01/2007
Diversité culturelle : la convention internationale en vigueur le 18 mars
Voici un article de l'Unesco annonçant la prochaine entrée en vigueur de la convention internationale sur la diversité des expressions culturelles, outil juridique qui apportera, peut-être, quelques arguments de plus aux locuteurs de langues régionales en France, Etat signataire. Mais le gouvernement français semble plus concevoir cette signature comme un moyen de contrer l'influence de l'anglais... C'est, en effet, le Ministère des Affaires étrangères qui pilote cette affaire en France.
"La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles – adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en octobre 2005 – entrera en vigueur le 18 mars 2007, soit trois mois après le dépôt du trentième instrument de ratification, effectué le 18 décembre au Siège de l’UNESCO. En effet, alors qu’au 15 décembre 2006, l’UNESCO avait enregistré 22 instruments de ratification*, 13 pays**, ainsi que la Communauté européenne, ont déposé leur instrument au Siège de l’Organisation le 18 décembre, faisant passer à 35 le nombre de ratifications reçues.
Le Directeur général, Koïchiro Matsuura, s’est félicité de l’intérêt soutenu des Etats pour ce nouvel instrument normatif. En effet, « le processus de ratification a connu un rythme inédit. Aucune convention de l’UNESCO dans le domaine de la culture n’a été adoptée par autant d’Etats en si peu de temps », a-t-il déclaré. L’adhésion de la Communauté européenne, rendue possible par l’article 27 du texte permettant l’« adhésion de toute organisation d’intégration économique régionale », constitue une première, qui fera l’objet d’une cérémonie le 19 décembre, à Bruxelles.
Fruit d’un long processus de maturation et de deux années d’intenses négociations, jalonné par de nombreuses réunions d’experts indépendants, puis gouvernementaux, ce texte vise à réaffirmer les liens qui unissent culture, développement et dialogue et à créer une plate-forme innovante de coopération culturelle internationale. Elle réaffirme le droit souverain des Etats d’élaborer des politiques culturelles en vue de « protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles », d’une part, et de « créer les conditions permettant aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir mutuellement », d’autre part (article premier).
Elle consacre le rôle de la culture comme acteur du développement (article 13), mobilise la société civile pour la réalisation de ses objectifs (article 11), et place la solidarité internationale au cœur de son dispositif (articles 12 à 19), en prévoyant, entre autres, la création d’un Fonds international pour la diversité culturelle (article 18). Elle souligne aussi « l’importance des droits de propriété intellectuelle pour soutenir les personnes qui participent à la créativité culturelle » et réaffirme que « la liberté de pensée, d’expression et d’information […] permettent l’épanouissement des expressions culturelles au sein des sociétés ».
Avec l’adoption de la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, l’UNESCO dispose désormais d’un dispositif normatif complet dans le domaine de la culture riche de sept Conventions afin de prendre soin de la diversité culturelle dans toutes ses manifestations, et plus particulièrement les deux piliers de la culture : patrimoine – immobilier, meuble et immatériel, y compris les expressions culturelles traditionnelles – et création contemporaine. Trois Conventions – celle de 1972 sur le patrimoine mondial, celle de 2003 sur le patrimoine immatériel, et celle de 2005 sur la diversité des expressions culturelles – servent de cadre particulièrement propice à cette fin.
Grâce à ce dispositif juridique étendu, l’UNESCO est désormais mieux équipée pour accomplir la mission qui lui est conférée par son Acte constitutif de respecter la « féconde diversité des cultures » et de « faciliter la libre circulation des idées par le mot et par l’image ».
* Albanie, Bélarus, Bolivie, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Croatie, Djibouti, Equateur, Guatemala, Inde, Madagascar, Mali, Maurice, Mexique, Monaco, Namibie, Pérou, République de Moldova, Roumanie, Sénégal et Togo.
** Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Lituanie, Luxembourg, Malte, Slovaquie, Slovénie et Suède.
22:34 Publié dans Etrebroadel/International, Gwirioù mab den/droits de l'être humain, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : unesco, diversité culturelle
Les Justes honorés
Diriaoù 18:01 a zo bet skignet war F2 da 8e30 ur film anvet "La colline aux mille enfants" a fed bugale (ha tud), Juifed a orin, savetaet e-pad ar brezel bed diwezhan get protestanted (kentoc'h) ag ar Chambon sur Lignon (Haute-Loire). Ar film-se zo tost d'ar wirionez. Hiriv e vo igoret get Jacques Chirac, er Pantheon, ur skritell hag a inour ar "Justes" o doa lakaet o buhez dezhe en arvar da saveteiñ Juifed klasket get an nazied. 2.275 a zo bet anavezet e Frans a bezh, 16.000 en Europa, get ar "Fondation Yad Vashem" a Jerusalem. "Amañ ne ouiomp ket petra eo ur Juif, amañ e anavezomp nemet tud" (André Trocmé, pasteur er Chambon d'ar c'houlz-se).
Jeudi soir 18 janvier a été diffusé sur France2 le film "La colline aux mille enfants", inspiré de faits réels, sur le sauvetage de milliers d'enfants (et d'adultes) par les habitants de la région du Chambon sur Lignon (Haute-Loire), à majorité protestante. A la tête de cette résistance, le pasteur André Trocmé qui a dit, à l'époque, "Ici nous ignorons ce qu'est un Juif, nous ne connaissons que des hommes". Aujourd'hui jeudi les Justes de France sont honorés par l'inauguration d'une plaque au Panthéon. 2.275 Justes, c'est-à-dire des non-Juifs ayant sauvé des Juifs au péril de leurs vies pendant la Seconde guerre mondiale, sont recensés en France par la fondation Yad Vashem de Jérusalem. 12.000 pour l'Europe entière.
Pour en savoir plus : www.mirfrance.org
Le magazine pour enfants "Je lis des histoires vraies" (n°156 - novembre 2006) est consacré à l'histoire d'un enfant sauvé par un Juste :
12:45 Publié dans Didaerded/Non-violence, Istor/Histoire, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Justes, juifs, seconde guerre mondiale
17/01/2007
Hetoù ar Morbihan : ar brezhoneg ankoueit/Morbihan, le breton oublié pour les voeux
Setu, ankoueit eo bet o brezhoneg get tud Departamant ar Morbihan : netra war ar skritell hetoù 2007 ! "Partiet eo en dro e 2007", a laront, ya, met e galleg hepken barzh un departamant e lec'h ma vez komzet ivez brezhoneg ha gallaoueg (ha saozneg, ha turkeg, ha...). Domaj... Lakaet m'eus barzh ma sonj skrivañ dezhe memestra. Non mais !
Le Département du Morbihan a édité ses voeux 2007 en oubliant la langue bretonne et la langue gallèse (et l'anglais, et le turc, et...). Un peu dommage, non ? Nous sommes dans un département multilingue mais nos pennoù bras ("têtes grandes", les chefs, quoi), l'oublient de temps en temps... Un petit courrier de rappel leur fera du bien. Memestra !
Setu al lizher m'eus kaset da Jo Kerguéris, presidant ar C'Huzul Morbihan :
" Monsieur le Président du Conseil général
Je me permets de vous écrire car j’ai constaté avec surprise l’absence de voeux en breton sur les documents du Conseil général du Morbihan. Plusieurs villes du département ont édité des affiches ou des messages bilingues (français-breton) et il est dommage de voir que le Département ne fait pas de même. Je ne vous rappellerai pas l’importance de cette langue dans notre département, ni l’importance de la langue gallèse d’ailleurs.
Il serait bon, me semble-t-il, qu’en 2008 les voeux du Département reflètent le caractère multilingue (breton, gallo, français) du Morbihan, seul département de l’Hexagone à porter un nom issu d’une langue régionale. C’est, en tout cas, en tant que Morbihannais bretonnant, le voeu que je vous adresse pour 2008.
E c’hortoz, ur blead mat 2007 a souetan deoc’h !
Christian Le Meut"
Ma faota deoc'h skrivañ ivez, get doujans, evel rezon, setu chomlec'h ar C'Huzul meur : M. Joseph-François Kerguéris, président du Conseil général du Morbihan, 2 rue Saint-Tropez, BP 400, 56009 Gwened/Vannes cedex
Ci-dessous, l'affiche en question trouvée sur le site internet du Département et parue dans le magazine Morbihan :
09:45 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Morbihan, voeux, brezhoneg, langue bretonne