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08/07/2009

Xinjiang : un pays colonisé

On parle de plus en plus du Xinjiang  à cause des événements dramatiques qui s'y déroulent : 156 personnes tuées lors de manifestations les jours passés; 1.400 personnes arrêtées... Ce pays est à l'extrême Ouest de la Chine, sur la route de la soie. La population d'origine y parle turc et est musulmane mais, à mon avis, les troubles actuels sont avant tout d'ordre politique. Le Xinjiang fait l'objet d'une politique de colonisation visant à rendre les Ouïgours minoritaires dans leur propre pays, politique que le gouvernement chinois impose par la violence, comme au Tibet.

Dans la capitable, Urumqi les Ouïgours ne sont plus que 30 % de la population. La semaine passée (25 juin), Courrier International a publié un article tiré du journal "The Independent" (Londres), qui explique comment ce pays est complètement changé sous prétexte de le moderniser. Dans la vieille ville de Kashgar, les vieux quartiers sont détruits actuellement et la population est envoyée vivre dans des quartiers neufs, avec des appartements et des maisons "modernes", où le gouvernement peut les contrôler plus facilement. Mais ainsi on détruit des relations économiques, sociales, humaines, très anciennes, ainsi que ces richesses culturelles, historiques, archéologiques, etc. Le gouvernement de Pékin procède également ainsi au Tibet, mais il n'est guère plus tendre avec l'ensemble de ses administrés : beaucoup d'habitants de Pékin ont été délogés de la même manière avant les jeux olympiques. Et les personnes qui élèvent la voix sont emprisonnées, réprimées...

" Les parents voient avec inquiétude le ouïgour disparaître peu à peu des programmes scolaires"
Dans "The independent", le journaliste Clifford Coonan, écrit : "Des quartiers entiers de la vieille ville ne sont plus que décombres. (...). Le gouvernement chinois a amélioré l'économie mais les Ouïgours craignent pour leur culture. Ils approuvent largement le bilinguisme dans l'éducation, car le mandarin est considéré comme la langue de l'avenir, mais les parents voient avec inquiétude le ouïgour disparaître peu à peu des programmes scolaires".

Wu Dianting, professeur de développement régional à l'université de Pékin, n'est pas d'accord avec le gouvernement: "Le gouvernement pourrait faire en sorte que les Ouïgours qui vivent dans des maisons dangereuses s'installent dans une zone nouvelle. On pourrait alors renforcer et réparer certaines maisons. La vieille ville de Kashgar doit être protégée comme un tout. On pourrait y développer le tourisme. Cette vieille ville contient le mode de vie, la production et la culture ouïgours, il ne faudrait pas la démolir"

07/07/2009

Xinjiang : ur vro drevadennet

Bro Xinjiang a za da vout anavezet geneomp, tamm ha tamm, dre an darvoudoù taer a zo du-hont hiriv an deiz : 156 den lazhet e-pad manifestadegoù an deizioù paseet, 1.400 den arrestet. Ar vro-se a zo e kornog pellan Bro Sina, war hent ar sae; an dud a gomz turkeg ha musulmaned int met, d'am sonj, an diaezamentoù a zo politikel da gentañ. Bro Sina n'eus kaset du-hont ur bochad tud evit trevadenniñ ar vro ha lakaat an Ouigoured da vout nebeutoc'h nebeut en o bro. Ne vez ket doujet gwirioù mab den get ar Stad-se : an Tibetiz a vez gwasket ivez getan, met ar bobl a-bezh.

E kêr-benn Bro Xinjiang, Urumqi, an Ouigoured n'int ket mui nemet 30% ag ar boblans  ! Ar sizhun paseet (25-06), Courrier International n'eus embannet ur pennad skrid tennet a "The Independent" (Londres), a zispleg penaos emañ chanchet ar vro penn da benn war zigarez er "vodernekaat". E kêr Kashgar, ur gêr gozh bras, karterioù kozh a zo distrujet hiriv an deiz hag an dud a zo kaset pelloc'h ba' ranndier pe tier "modern", e lec'h ma c'hell ar gouarnamant kontrolliñ aesoc'h ar bobl. Met mod-se e vez distrujet darempredoù social, liammoù ekonomikel, karterioù talvoudus evit an istor, an arkeologiezh, ha c'hoazh. Mod-se emañ bet graet get karterioù kozh Pekin o-unan araok an c'hoarioù olimpek. Hag an dud a sav o mouezh a zo toull bac'het.

Setu un nebeut linennoù ag ar pennad skrid-se sinet Clifford Coonan : "Des quartiers entiers de la vieille ville ne sont plus que décombres. (...). Le gouvernement chinois a amélioré l'économie mais les Ouïgours craignent pour leur culture. Ils approuvent largement le bilinguisme dans l'éducation, car le mandarin est considéré comme la langue de l'avenir, mais les parents voient avec inquiétude le ouïgour disparaître peu à peu des programmes scolaires". Wu Dianting, kelenner "diorren rannvroel" e skol veur Pekin, n'eo ket a-du get ar gouarnamant : "Le gouvernement pourrait faire en sorte que les Ouïgours qui vivent dans des maisons dangereuses s'installent dans une zone nouvelle. On pourrait alors renforcer et réparer certaines maisons. La vieille ville de Kashgar doit être protégée comme un tout. On pourrait y développer le tourisme. Cette vieille ville contient le mode de vie, la production et la culture ouïgours, il ne faudrait pas la démolir"

05/12/2008

Degemer mat barzh bed burzhudus Disney !

mickey325.jpgPaseet eo an Hollsent ha setu deuet bremañ an amzer da sonjal pelloc'h : Nedeleg, hag ar profoù d'ober d'ar vugale ha d'ar re vras ! Barzh ar stalioù konverzh emañ kroget an traoù. Kaset eo bet d'an Europa c'hoarioù savet e Bro Sina da vout prenet geneomp ! Nag a blijadur... Met evit piv ? Evit hor vugale hag o deus re dija ? Pe evit an dud o deus savet ar c'hoarioù-se e Bro Sina ?

Ar gevredigezh "Peuples solidaires"a c'houlenn geneomp da gas ul lizher d'an aotroù Robert Iger, penn bras Disney evit ar bed a-bezh, evit ma vehe paeet gwelloc'h an dud a labour evitan e Bro Sina (dre embreregezhioù a labour get Disney). Hag evit lâr dezhan ivez pegen nec'het omp get buhez ha surentez ar vicherourion du-hont : betek pemzek euriad labour bemdez ha devezh ebet da sizkuizhañ e-pad ur sizhuniad ! Prodioù danjerus analet gete; droad ebet da sevel sindikadoù frank; droad ebet da glemm daoust d'al labourerion bout paeet fall bras. Barzh stall Tianyu Toys ur vicherourez a labour evit gwriat an nounourz "Winnie an harzig" a vez paeet ur santim euro evit pep nounourz, hervez Peuples Solidaires... Mod-se emañ ret d'ar vicherourion labourat kalz evit tapout argant awalc'h d'en em vagiñ ha d'en em lojiñ...

Hervez ur pennad m'eus lennet barzh ar gelaouenn "ça m'intéresse", a viz Kalan-Gouiañv (Miz Du), pajenn 71 : koust un c'hoari savet e Bro Sina a dalv 3% ag ar priz gwerzhet er broioù pinvidik (en Oksident). Ur "Winnie l'ourson" gwerzhet 50 euro amañ, neuze, n'eus koustet 1,5 euro da vout savet e Bro Sina...

Ma faota deoc'h-c'hwi skrivañ da Zisney, kit e darempred get Peuples solidaires, 10 quai Richemont, 35000 Rennes. Tél. 02.99.30.60.53.

info@peuples-solidaires.org

http://www.peuples-solidaires.org/

Disney : Winnie l'ourson, mauvais patron ?

mickey325.jpgLa Toussaint finie, voici venu le temps de penser plus loin : Noël, et les cadeaux à faire aux enfants comme aux adultes ! Dans les magasins, les grandes manoeuvres ont commencé. On a fait venir de Chine des tonnes de jouets, pour le plus grand plaisir... mais de qui, au fait ? Des enfants qui, ici, en ont souvent déjà beaucoup trop ? Pour le plaisir de ceux qui les fabriquent, en Chine par exemple ?

L'association Peuples solidaires organise une campagne de lettres en direction du P-dg de Disney international, Robert Iger, pour lui demander que les personnes qui travaillent pour Disney en Chine, par l'intermédiaire de sous-traitants, soient mieux rémunérées, et que leurs conditions de travail soient améliorées : journées qui peuvent faire 15 h, sans un jour de congé pendant la semaine; utilisation de produits dangereux que les salariés inhalent; absence de syndicats libres; impossibilité de se plaindre malgré la faiblesse des salaires. Ainsi, selon Peuples solidaires, dans la société Tianyu toys, "une ouvrière chargée de la couture finale des peluches "Winnie l'Ourson" gagne à peine un centime d'euro par pièce facturée", ce qui est insuffisant pour survivre en Chine. Du coup, les ouvriers sont contraints de travailler plus.

Le magazine "ça m'intéresse" de ce mois de novembre (page 71), précise, quant à lui, que "le prix de revient d'un jouet fabriqué en Chine" est estimé "à 3 % de son prix de vente en Occident" ! Ainsi, un Winnie l'Ourson vendu 50 euros, coûterait 1,5 euro à la fabrication.

Si vous voulez participer à cette campagne :

Peuples solidaires, 10 quai Richemont, 35000 Rennes, tél. 02.99.30.60.53.

info@peuples-solidaires.org

www.peuples-solidaires.org

05/02/2008

Le français, langue des JO... et des droits de l'Homme ?

Extrait du compte-rendu de la conférence de presse quotidienne du ministère des Affaires étrangères : 

"LE FRANCAIS, LANGUE OLYMPIQUE" AU SALON EXPOLANGUES (PARIS, DU 6 AU 9 FEVRIER)

Dans le cadre du salon Expolangues de Paris (6 au 9 février) où la Chine est invitée d'honneur, le ministère des Affaires étrangères et européennes lance en partenariat avec le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) une opération intitulée "le français, langue olympique".

En vue des Jeux Olympiques qui se tiendront en août prochain à Pékin, l'objectif de cette opération est d'informer le grand public sur la place du français, langue officielle des JO, en présentant les diverses actions pour la promotion de notre langue, notamment la mise à disposition de traducteurs francophones et le lancement de manifestations culturelles francophones.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre de la convention signée par M. Jean-Pierre Raffarin, Grand Témoin de la Francophonie aux JO de Pékin, et M. Liu Qi, président du Comité d'organisation des Jeux olympiques de Pékin, en marge de la visite d'Etat du président de la République en Chine, le 26 novembre 2007. La convention a été remise par M. Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, à M. Jacques Rogge, président du CIO, le
23 janvier à Lausanne.

Le salon Expolangues, qui sera habillé aux couleurs de l'opération "le français, langue olympique", sera inauguré par M.
Diouf en compagnie de MM. Jean-Philippe Gatien et Xiao-Ming Wang, champions de tennis de table, le mercredi 6 février à 17h30.

(...) Les dirigeants de la République française collaborent donc avec les autorités chinoises pour que la langue française ait sa place pendant les prochains Jeux Olympiques. Nos responsables politiques, dont M. Raffarin, n'oublieront sans doute pas de rappeler aux dirigeants chinois les droits des minorités linguistiques, comme ceux des Tibétains, droits que le gouvernement de Pékin se garde bien de respecter. Le Tibet fait l'objet d'une politique de colonisation humaine et linguistique à grande vitesse. Dans ce domaine, il est vrai, la France des droits de l'Homme n'a pas trop de leçon à donner.

21/08/2007

Tibet : ur yezh hag ur sevenadur en arvar/une langue et une culture en danger

Setu ar pezh a c'heller lenn barzh Mariannne, n°538, 11/08/2007/a-fed politikerezh Bro Sina e Bro Tibet goude bout digoret ul linnen tren etre Pekin ha Lhassae abaoe miz Gouere 2006/Extrait d'un article de Marianne écrit par Claire Goubier et Virginie Morel, sur la politique chinoise au Tibet et les effets de l'ouverture de la ligne de train Pékin-Lhassa en juillet 2006 :

"En 2003 le gouvernement a remplacé 300 guides tibétains par des Chinois (...). De toute façon le concours de guide se fait désormais en mandarin, éliminant d'office ceux qui ne parlent pas la langue" et "les guides chinois n'hésiteraient pas à se faire passer pour des Tibétains pour faire plus typique" !

"Je connais une discothèque où les Tibétains sont interdits de séjour" précise Anne, une étudiante suisse à Lhassa".

"La langue, autre pilier de la culture, se perd avec l'arrivée des Chinois. "Le tibétain est en train de disparaître, certains mots n'existent plus. Des expressions chinoises sont de plus en plus intégrées dans leur vocabulaire" explique Anne".

"L'identité tibétaine s'efface au fil de la sinisation du pays. L'architecture n'est pas davantage épargnée. Les maisons blanches aux fenêtres bordées de noir sont détruites pour faire place à des commerces"... Et les Tibétains sont de plus en plus exclus du centre-ville.

"Lhassa s'ouvre sur un meilleur futur" annonce un panneau de propagande à l'entrée de la ville. "Meilleur futur", pour qui ?

 

 

17/06/2007

Levr : Pemp bloaz e Bro Sina

medium_Chine191.jpgPierre Haski a zo bet kazetenner evit Libération e Bro Sina etre 2000 ha 2006. Ul lodenn ag ar pennadoù skrivet getan a zo bet embannet barzh "Cinq ans en Chine", e 2006; get, e fin al levr, un nebeut testennoù skrivet war ar blog savet getan. Pierre Haski zo deuet en dro e Frans e fin 2006. Aet eo kuit a Liberation ha savet en deus ul lec'hienn internet nevez get kazetennourion all, Rue89.

Dre ar reportajoù hag ar skeudennoù, e c'hellomp kompreñ gwelloc'h buhez an dud e Bro Sina, tud a zo e chom er c'hêrioù bras, hag ar re a zo e chom er maez, al labourerion douar. Etre kêrioù bras ha nevez, ha maezioù dilezet; etre tud pitaod bras (bourc'hizion nevez) hag al lodenn vrasan ag an dud, paour c'hi, Sina a zo ur vro kapitalist da vat met hep demokratelezh. Ar vro a chanch buan tre hag ur bochad tud a vez lesket a gostez.

Loeroù ruz ! 
Kêrioù nevez a zo evel Datang, kêr bet krouet e 1988. Bremañ, du-hont, e vez graet bep bloaz get 10.000 embregerezh 30% ag ar loeroù produet er bed a-bezh ! Met ar vicherourion (merc'hed kentoc'h) a vez paeet netra (100 euro bep miz); ha labouret vez gete 12 euriad bemdez ha seizh devezh ar sizhun ! Setu, baradozh ar "c'hommunisme" !

Pierre Haski a ziskouezh penaos ez eus ur frankiz memestra, met bihan ha bresk; ha penaos ar re a ya re bell a vez lakaet en toull bac'h...  Pobloù a vez gwasket ivez, evel an Tibetiz, hag ar re a zo e chom er Xinjiang, kornog Sina, musulmaned anezhe. Hag an dud lazhet barzh plasenn Tien An Men e 1988 a zo bet ankoueit.

Ar c'hazetenner a oa e chom e Pékin barzh ur c'harter kozh, e mesk ar Sineiz. N'eo ket chomet da sellet doc'h an traoù. Sikouret en deus, da skouer, ur verc'h yaouank, Ma Yan, da vonet pelloc'h get he studioù e lec'h monet da labourat evit kas argant er ger. Mamm Ma Yan 'doa roet da Bierre Haski "kazetenn guzhet" (journal interne) he merc'h, hag a zo bet embannet e Frans ha barzh naontek vro all (Le journal de Ma Yan, ed. Ramsay, 2002) !Ul levr-se a zo bourrapl bras hag aes da lenn, get reportajoù berr awalc'h hag ur bochad skeudennoù brav.

En français : Je conseille la lecture de cet ouvrage du journaliste Pierre Haski, qui fut correspondant de Libération à Pékin de 2000 à 2006.  Il publie une partie des articles parus dans Libération, ainsi que de nombreuses photos et des extraits de son blog. A travers des reportages concrets il dresse un portrait de la Chine contemporaine, entre expansion économique et industrielle d'un côté, et misère profonde de l'autre, tant dans les campagnes que dans le monde ouvrier. Une ouvrière des usines textiles gagne 100 € par mois dans la région de Datang où se fabrique le tiers des chaussettes produites chaque année dans le monde entier... Il montre également les fragiles espaces de libertés et la vitalité de ce peuple, ainsi que les systèmes de censure et d'oppression qui font de la Chine un pays vraiment capitaliste, mais pas du tout démocratique.

Christian Le Meut 

Cinq ans en Chine, chronique d'une Chine en ébullition, Ed. Les Arènes, 580 p., 2006, 29,80 €. 

http://www.rue89.com/ 


22/12/2006

Chine : un pied de Disney au droit du travail

Le Réseau Solidarité, association française de solidarité internationale, se mobilise depuis plusieurs décennies pour défendre le respect des droits sociaux dans le monde entier. En cette période de fêtes, il rappelle les conditions dans lesquelles les travailleurs chinois fabriquent les jouets que nous allons offrir à nos enfants, à travers le cas de Disney et propose d'écrire au P-dg de cette entreprise dont les sous-traitants ne respectent même pas les minimaux sociaux chinois. Bon Noël quand même !

"Jouets, livres, vêtements, films, émissions de télé et parcs d'attractions, voilà avec quoi Disney a fait rêver des générations d'enfants depuis sa création en 1923. Avec près de 32 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2005, cette multinationale est aujourd'hui l'un des plus grands groupes de divertissement du monde. Mais à en croire les conditions dans lesquelles travaillent les ouvriers chinois qui fabriquent ses produits, le "monde merveilleux " de Disney a viré au cauchemar... Dans un rapport qu’elle vient de publier, la SACOM (1), une association d'étudiants et d'universitaires de Hong Kong qui se bat pour la défense des droits des travailleurs, révèle l'envers du décor chez plusieurs sous-traitants de Disney en Chine et dénonce la passivité de la compagnie face à la violation systématique des droits des travailleurs.

Une première enquête menée par la SACOM durant l'été 2005 auprès de quatre usines sous-traitantes de Disney situées dans des zones industrielles de la province du Guangdong (2), avait révélé de multiples violations des droits des travailleurs. Durant l'été 2006, une nouvelle investigation a été réalisée auprès de trois autres fournisseurs de Disney (3) et la SACOM a ainsi pu constater, avec dépit, que les problèmes dénoncés dans son premier rapport sont très loin d'être résolus.

Graves violations des droits des travailleurs
Les rapports de la SACOM font état des salaires de misère des ouvriers dans ces usines. Nettement inférieurs au minimum légal (4), ceux-ci varient en outre considérablement en fonction des mois. En morte-saison, lorsque les commandes se raréfient, faute de travail, les ouvriers sont contraints de prendre des jours de congé sans solde comme en témoignent des employés de la fabrique de jouets de Kam Long, obligés de prendre jusqu'à 16 jours de congé en un mois. Pendant ces périodes creuses, les salaires diminuent quasiment de moitié.

Même pendant la saison pleine, quand les commandes affluent, les salaires restent trop bas pour assurer un niveau de vie convenable. Pourtant, les ouvriers travaillent alors entre 11 et 16 heures par jour et certains confient même avoir été contraints de travailler jusqu'à 30 heures d'affilée pour honorer les délais d'une commande. Mais les nombreuses heures supplémentaires imposées aux travailleurs ne sont pas rémunérées au taux légal (5), ni même parfois comptabilisées. Pendant ces périodes, les ouvriers travaillent six ou sept jours par semaine et ne sont pas autorisés à prendre un jour de repos, même en cas de maladie. S'ils refusent ces conditions, les ouvriers s'exposent à des retenues arbitraires sur leurs salaires, voire au licenciement. Afin de dissuader ceux qui voudraient quitter ou dénoncer l'entreprise, un à deux mois de salaire sont retenus par la direction en dépôt et les contrats de travail ne leur sont pas communiqués.

Accidents du travail
Doigts écrasés ou amputés, membres mutilés, de nombreux ouvriers sont aussi victimes de l'utilisation de machines non sécurisées à des rythmes effrénés. La manipulation de produits chimiques dangereux sans protection adéquate, le défaut d'information sur les différentes mesures de sécurité liées à la manipulation de ce type d'appareils et de produits, ainsi que la chaleur insoutenable qui règne parfois dans les ateliers, sans compter l'alimentation peu équilibrée servie aux travailleurs, sont autant de facteurs de dégradation des conditions d'hygiène et de sécurité sur le lieu de travail. Dans ces usines, les accidents du travail sont quasiment quotidiens et les travailleurs blessés ou malades ne peuvent généralement, faute de moyens, accéder aux soins, car la direction ne finance que très rarement l'assurance sociale comme le prévoit pourtant la loi.

L’inefficacité du Code de conduite et des audits de Disney
Les conditions de travail observées chez les sous-traitants de Disney sont contraires à la fois à la législation chinoise et au propre Code de conduite de Disney, dans lequel l'entreprise s'engage à adopter "une conduite responsable et éthique" et à "respecter les droits de tous les individus" (6) . Disney a beau se targuer d'avoir réalisé des dizaines de milliers d'audits, supposés permettre l’application effective des dispositions de son Code, les enquêtes révèlent que ces audits sont inefficaces.

Dans la pratique, la direction des usines auditées est informée à l'avance de l'arrivée des inspecteurs et a donc le temps de fabriquer de faux contrats de travail et de fausses fiches de paye avant l'arrivée des inspecteurs. L'un des ouvriers de la manufacture de Qi Sheng témoigne de "formations" organisées pour permettre aux travailleurs de mémoriser des réponses toutes faites aux questions des inspecteurs. Les travailleurs sont incités, par le biais de primes et de menaces de licenciement, à donner ces "bonnes réponses". Le jour de l'audit, certains sont congédiés pour la journée, d'autres sont affectés à une autre usine, et seul un petit nombre d'ouvriers, pré-selectionnés, restent sur leur lieu de travail.

A l'heure où nous nous apprêtons à fêter Noël, le Réseau-Solidarité fait appel à vous pour soutenir l'appel de la SACOM et exiger de Disney que les cadeaux de nos enfants ne soient plus fabriqués dans la douleur, avec " la sueur, le sang et les larmes des travailleurs chinois " (7).


(1) Students and Scholars Against Corporate Misbehaviour, Hong Kong.
(2 )Nord Race Paper International et Lam Sun à Dongguan, Hung Hing Printing à Shenzhen et Hung Hing Printing and Packaging à Zhonghan
(3) Les usines Huang Xing et Qi Sheng à Shenzhen, et Kam Long à Zhuhai.
(4) Les travailleurs sont payés entre 2,04 et 3,41 yuans par heure (entre 0,19 et 0,32 euros) selon les entreprises, tandis que le minimum légal est fixé à 4,02 ou 4,12 yuans par heure selon les endroits.
(5) Entre 500 et 1000 yuans par mois (entre 47,7 et 95,4 euros).
(6) Code de conduite de Disney, disponible en anglais sur :
http://corporate.disney.go.com/corporate/conduct_manufacturers.html
(7) Lettre de la SACOM à Robert Iger, PDG de la Walt Disney Company.


POUR EN SAVOIR PLUS

La campagne internationale contre Disney : menée par la SACOM, cette campagne rassemble plusieurs organisations de défense des droits des travailleurs, notamment: United Students against Sweatshops (USAS), Writers Guild of America (WGA), National Labour Committee (NLC), Sweatshop Watch, Clean Clothes Campaign Austria et Peuples Solidaires. Dans le cadre de cette campagne, la SACOM a publié deux rapports disponibles sur son site Internet (en anglais): http://www.sacom.hk. Peuples Solidaires publiera bientôt la version française du dernier rapport.Un documentaire de 11 minutes décrivant la situation des travailleurs dans l’usine de Hung Hing à Shenzhen est également  téléchargeable sur le site de la SACOM.

Disney élue entreprise la plus socialement irresponsable : en 2006, la Déclaration de Berne et Pro Natura, deux organisations suisses, ont décerné un “Public Eye Award” à Disney, en raison de son comportement d’entreprise particulièrement irresponsable. Nominé dans la catégorie “droits sociaux”, Disney a été élue en raison des violations graves des droits de l’Homme desquelles elle s’est rendue coupable. Pour plus d’informations sur les “Public Eye Awards”, voir le site de la Déclaration de Berne sur:http://www.evb.ch/fr/f25000188.html

Ecrire à Disney :
Par lettre : vous pouvez copier le modèle de lettre ci-dessous ou le télécharger (pièce jointe sur le site de Réseau Solidarité). N’oubliez pas de mettre vos coordonnées et de signer! Timbre: 0,85 €. Coupon partenaire : pour que la SACOM ait un aperçu concret des soutiens sur lesquels elle peut s’appuyer, envoyez-lui le message de soutien.
Délai de réaction : dès réception, et jusqu’au 15 février 2007.

TEXTE DE LA LETTRE

M. Robert IGER
CEO The Walt Disney Company
500, South Buena Vista Street
Burbank, CA 91521USA

Dear Mr Iger,

I have been informed by Réseau-Solidarité of the reports published by SACOM and concerning the deep-rooted, systemic sweatshop conditions in Disney's suppliers’ plants in China.

 I am extremely preoccupied with the workers’ situation in this country, and urge you to:
- publish the complete list of your suppliers in China;
- consult with SACOM and concerned labour groups to provide workers with training programs and to work out a detailed timetable for participatory training;
- support democratic elections run by workers for the establishment of Workers' Committees;
- collaborate with workers on factory monitoring for the long term.

Sincerely yours,


Name - Surname:

Message de soutien à la SACOM :

SACOM
Room 1204, Wing Lee Industrial Building
54-58, Tony Mi Road
Mongkok, Kowloon
Hong Kong
CHINA

Dear friends of SACOM,

I have been informed by Réseau-Solidarité of the campaign you launched against the Walt Disney Company in respect of the deep-rooted, systemic sweatshop conditions in Disney's supplier plants in China.

I support your action and sent a letter to the CEO of the Walt Disney Company, Mr. Robert Iger, requesting that he takes immediate action to implement your demands.

With warm regards,


Name - Surname:

TRADUCTIONS

Traduction de la lettre:

Cher Monsieur Iger,

J’ai été informé(e) par le Réseau-Solidarité des résultats de l’enquête menée par la SACOM concernant les violations profondes et systématiques des droits des travailleurs chez des fournisseurs de Disney en Chine.

 Je suis extrêmement préoccupé(e) par la situation des employés de vos sous-traitants en Chine, et vous exhorte à:

- publier la liste complète de vos fournisseurs en Chine;
- consulter la SACOM et les associations de défense des travailleurs concernées pour offrir aux travailleurs des programmes de formation et établir un agenda détaillé pour la mise en place de formations participatives;
- soutenir des élections démocratiques qui seraient menées par les travailleurs et permettraient l’établissement de Comités de travailleurs;
- collaborer avec les ouvriers pour améliorer la surveillance des conditions de travail dans les usines sur le long terme.

(Salutations)



Traduction du message de soutien :

Chers amis de la SACOM,

J’ai été informé(e) par le Réseau-Solidarité de la campagne que vous avez lancée à l’encontre de la compagnie Disney en ce qui concerne les violations profondes et systématiques des droits des travailleurs chez des fournisseurs de Disney en Chine.

Je soutiens votre action et ai envoyé une lettre au PDG de Disney, l’exhortant à répondre immédiatement à vos demandes.

(Salutations)

Nom Prénom:



Le Réseau-Solidarité de Peuples Solidaires, 10 quai de Richemont - 35000 RENNES (France)

Tél. : 00 33 2 99 30 60 53 / Fax : 00 33 2 99 30 39 30;

reseau-solidarite@peuples-solidaires.org

www.peuples-solidaires.org

07/12/2006

Chine : blog Bretoned Pekin/le blog des Bretons de Pékin

Ur blog zo bet savet get Bretoned a zo e chom e Pekin get skeudennoù ur fest-noz savet e kerr-benn Bro Sinae, ur gentel brezhoneg-sinaeg hag ur bern traoù interesus, setu ar chomlec'h :

 Des Bretons de Pékin ont créé leur blog avec des photos du fest-noz organisé il y a quelques semaines par leurs soins, une leçon bre breton-chinois et plein d'autres échos, en voici l'adresse :

 http://zhongbreizh.spaces.live.com/