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28/03/2007

Pays Basque : il faut relever les empreintes des juges et des gendarmes

Communiqué du Syndicat national des journalistes (SNJ) :

"Le SNJ s’associe au club de la Presse du Pays Basque pour dénoncer la grossière intimidation, décidée par le Parquet de Paris, à l’encontre des dix journalistes et d’un stagiaire de la radio associative en langue basque Irulegiko Irratia. Parce que cette radio, parmi d’autres médias, a reçu par la poste un communiqué revendiquant un attentat et l’a remis aux autorités à leur demande, l’ensemble de l’équipe a subi un relevé d’empreintes digitales. Ce relevé a été effectué par la gendarmerie de Saint-Jean-Pied-de-Port, agissant à la demande de la brigade de recherches de la gendarmerie de Pau.

Les membres de la rédaction d’Irulegiko Irratia ont été menacés de garde à vue s’ils refusaient ce relevé d’empreintes. Explication des autorités : seul ce relevé pouvait les mettre hors de cause ! Il s’agit naturellement d’une pression judiciaire totalement inadmissible. En imposant cette procédure, le parquet de Paris réinvente le droit : ce n’est plus à la justice de faire la preuve d’un crime ou d’un délit, c’est au citoyen, quelle que soit sa fonction, de faire la preuve de son innocence. Dans ce cas, et sachant que l’enveloppe et le texte de la revendication ont été touchés par les gendarmes ainsi que par les magistrats, le SNJ demande que leurs empreintes soient également relevées. Dans la société de soupçon général mise en place au Pays Basque par le Parquet de Paris, ce relevé, et lui seul, sera l’unique moyen de les mettre hors de cause. 

Paris, le 17 mars 2007"

 

06/03/2007

Démocratie et information : communiqué du Syndicat national des journalistes

Le Syndicat national des journalistes (dont je fais partie) vient d'éditer ce communiqué sous le titre "Démocratie et information de qualité : le SNJ  prend date" : 

"Réussir à lever les obstacles qui nuisent à une information de qualité, voilà l’objectif du Syndicat National des Journalistes (SNJ) en cette année particulière 2007.

•     Le droit de chaque citoyen à une information honnête , complète et pluraliste doit être inscrit dans la Constitution française.  

•     La reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle s’impose dans chaque entreprise de presse, cette reconnaissance permettant, notamment, d’exercer un droit moral collectif.

•     La protection des sources doit être entièrement garantie en harmonisant le droit français avec les dispositions législatives et jurisprudentielles européennes.

•     Les chartes de déontologie (SNJ 1918/38 et Internationale 1971) doivent être annexées à la Convention Collective Nationale de Travail des Journalistes.

•     La refondation des missions et un financement adéquat sont des exigences pour l’Audiovisuel de Service Public

 •    Le combat contre la précarité sous toutes ses formes (faux correspondants de presse/vrais journalistes, faux CDD, utilisations abusives de stagiaires etc.) garantit la liberté d’expression des journalistes.

Voilà les principaux points sur lesquels le SNJ interpelle les candidats des formations démocratiques à l’élection présidentielle et aux élections législatives.Dès aujourd’hui, il prend date et fera connaître publiquement les réponses et les engagements de chacune et chacun.Des réformes s’imposent : propositions de lois et questions sont sur le site du SNJ (snj.fr). La profession d’informer ne peut exister sans journalistes exigeants, curieux et courageux. La démocratie ne peut exister durablement sans une presse indépendante et pluraliste."

26/06/2006

Revue de presse : le français, l'arabe, et le pays de Galles

"Il faut décoloniser les esprits" est le titre d'un article intéressant paru dans la page Rebonds de Libération d'aujourd'hui (26/06). Mohamed Benrabah, professeur de linguistique anglaise à l'université Grenoble III y analyse, d'une part, la position de Sarkozy sur la régularisation des enfants scolarisés sans papiers qui pourront rester en France s'ils ne parlents pas leurs langues d'origine (donc la langue de leurs parents !), et, d'autre part, la politique linguistique menée par Bouteflika. Sarkozy se faisant le chantre du monolinguisme va à l'encontre de la mondialisation car l'avenir est au multilinguisme. "Il est vrai qu'en France être loyal envers le français, c'est comme entrer en religion : les dieux de la langue française sont si jaloux qu'ils en peuvent tolérer d'autres divinités". L'auteur écrit également qu'"En matière de langues, les bienfaits de la colonisation semble bien peu évidents" : l'Algérie comptait plus de lettrés avant la colonisation (40 à 50 % en arabe), qu'après (90 % d'analphabètes en 1962).

Autre article intéressant dans la presse quotidienne aujourd'hui : un reportage d'une page entière dans Le Télégramme (toutes éditions), signé Ronan Larvor, sur le pays de Galles et son statut d'autonomie qui devrait être prochainement renforcé. La langue galloise (cousine de la langue bretonne) y connaît un regain de vitalité.

Dans les commentaires Dom indique un lien vers un reportage paru dans le Guardian sur le "revival" de la langue galloise (in english evel rezon).

Christian Le Meut 

 

 

28/02/2006

Economie : tout va bien du côté des ventes d'armes...

 Il est des entreprises qui ne connaissent pas la crise, comme DCN (Défense construction navale), très implantée en Bretagne (Lorient et Brest) et qui prospère dans la production de navires de guerre. Cette société vient de publier un communiqué fort satisfait...

"Paris, le 28 février 2006
Chiffre d’affaires 2005 : 2,8 milliards d’euros, + 8,6%
Renforcement de la part de l’international
Forte progression du carnet de commandes : 8,3 milliards d’euros, + 37%

Le chiffre d’affaires consolidé du groupe DCN s’établit à 2 833 millions d’euros pour l’exercice 2005, en hausse de 8,6% par rapport à l’exercice 2004. L’activité réalisée à l’international progresse de 33%, s’établissant à 962 millions d’euros, et représente désormais 34% de l’activité du groupe, contre 28% en 2004.

Le segment Navires Armés progresse de 19%. Le marché domestique a assuré un robuste socle d’activité avec, notamment, la poursuite des travaux sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins de nouvelle génération, Le Terrible, en cours de construction pour une livraison en 2010, ainsi que sur les Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC) Le Mistral et Le Tonnerre.

A l’export et pour les projets en coopération, les ventes ont bénéficié en 2005 de la livraison de la première frégate de la classe Formidable à la Marine de Singapour (programme Delta), du premier sous-marin Scorpène à la Marine du Chili (le O’Higgins), ainsi que de l’avancement du programme des frégates franco-italiennes Horizon et du programme « sous-marin Malaisie » (Scorpène). (...).

Le chiffre d'affaires de l’activité Équipements, en hausse de 14% par rapport à 2004, traduit notamment un niveau soutenu des ventes de lanceurs verticaux de missiles Sylver ainsi que le passage d’un jalon important sur le projet du réacteur d’essai nucléaire pour le CEA.

Au 31 décembre 2005, le carnet de commandes, en très forte progression de 37% par rapport au 31 décembre 2004, s’établit à 8,3 milliards d’euros. L’année 2005 aura permis d’engranger 4,9 milliards d’euros de prises de commandes, parmi lesquelles la notification de la première tranche du contrat FREMM (huit frégates destinées à la Marine nationale dont les livraisons s’échelonneront de 2010 à 2015), la signature avec l’Inde du contrat portant sur l’acquisition de six sous-marins Scorpène ainsi que la signature de plusieurs grands contrats de MCO pour la Marine nationale.

Jean-Marie Poimboeuf précise : « Ce bon carnet de commandes apporte à DCN une excellente visibilité sur son activité future. En 2006 les équipes commerciales de DCN se focalisent sur l’obtention du projet Barracuda dont la prise de commande est attendue à l’été. »

A propos de DCN…
Le groupe DCN est un acteur majeur sur le marché européen et mondial des systèmes navals de défense à haute valeur ajoutée. Maître d’œuvre, concepteur, réalisateur et intégrateur, il dispose d’un ensemble de compétences qui lui permettent de maîtriser la totalité de la chaîne de la valeur et du cycle de vie des systèmes navals. DCN propose aux marines clientes une large gamme de solutions innovantes : navires armés, services, équipements et systèmes stratégiques."

Fin de citation... 

23/02/2006

Sarkozy : profession conseil en recrutement de journalistes

Petit exemple des bonnes relations entre certains médias et le pouvoir politique rapporté sur NOUVELOBS.COM et dans le numéro du Canard Enchaîné sorti ce mercredi.

"Jean-Pierre Elkabbach a consulté le ministre pour embaucher le journaliste politique en charge de l'UMP.

Les journalistes de la rédaction d'Europe-1 ont découvert que Jean-Pierre Elkabbach a demandé conseil à Nicolas Sarkozy au sujet du recrutement du journaliste politique qui sera chargé de suivre l'UMP. Le Canard enchainé fait le récit, dans son édition du mercredi 22 février, de la façon dont le ministre de l'Intérieur s'est changé en conseiller recruteur. Selon l'hebdomadaire satirique, un journaliste qui voyageait avec quelques collègues dans l'avion de Nicolas Sarkozy, le 10 février, à destination de Chamonix, a interrogé le ministre au sujet de rumeurs qui circulaient dans la rédaction d'Europe-1. Nicolas Sarkozy a alors confirmé que Jean-Pierre Elkabbach l'avait consulté au sujet du remplacement de Caroline Roux.

"Il n'y a pas qu'Elkabbach qui fait cela…"
"Pas gêné le moins du monde", raconte Le Canard, le ministre répond: "bien sûr. (…) J'ai été ministre de la Communication. Je suis ça de près, ça fait partie du travail politique. (…) Si vous saviez. Il n'y a pas qu'Elkabbach qui fait cela…". "Voilà qui confirme les bonnes mœurs en vigueur entre la presse et les politiques", commente Le Canard enchainé. "Résultat, écrit Le Canard, jeudi 16, Elkabbach doit se fendre d'une mise au point auprès des journalistes d'Europe-1. Il déboule à la conférence de rédaction de 15 heures, mal à l'aise, et reconnaît les faits. Puis il se lance dans une improbable explication, selon laquelle 'il serait normal de consulter les politiques' pour 'justement recruter des journalistes pas trop près du pouvoir'."

"Il m'a donné deux ou trois noms"
"C'est la démarche classique de tout chef d'entreprise pour choisir les meilleurs, les plus libres et les plus indépendants", a encore justifié Jean-Pierre Elkabbach, contacté par les journalistes du Canard enchainé. "J'ai dit à Nicolas Sarkozy: 'Est-ce que tu connais, dans la nouvelle génération qui émerge, qui sont les meilleurs?' Il m'a donné deux ou trois noms qui étaient déjà dans ma liste…" "D'ailleurs, ces noms-là ne seront pas retenus", promet Jean-Pierre Elkabbach. Le Canard enchainé rappelle l'épisode du "clash" provoqué par la publication, à la une de Paris-Match, de la photo montrant Cécilia Sarkozy avec Richard Attias. Un "clash" qui explique que les médias du groupe de presse Lagardère évitent désormais de contrarier le président de l'UMP."

11/02/2006

Denis Robert : l'inculpation de trop

Denis Robert est un journaliste poursuivi pour ses enquêtes indépendantes sur le monde de la finance internationale. Voici un appel de soutien qui explique cette histoire :

"Il s’est passé le 27 janvier 2006 un événement important rapporté ici ou là par une brève d’agence : l’inculpation de Denis Robert par la justice luxembourgeoise pour injure, calomnie et diffamation. Pour comprendre l’enjeu de cet acte, il faut faire un peu d’histoire.

En 1996, Denis Robert, ancien journaliste à Libération, réunit sept grands magistrats anti-corruption pour lancer l’Appel de Genève en faveur d’un espace judicaire européen. Dans la foulée, de nombreux témoins de la criminalité en col blanc entrent en contact avec le journaliste. L’un d’eux, Ernest Backes, est un ancien dirigeant de la chambre de compensation Clearstream, un des points névralgiques des échanges financiers mondiaux. Ernest Backes a été l’un des architectes de ce système informatique tentaculaire. Viré, humilié, il a décidé de livrer ses secrets.

Pendant deux ans, au prix d’incessants allers et retours au Luxembourg, Denis Robert mène l’enquête. On lui donne des rendez-vous secrets ; les bouches s’ouvrent. Un ancien responsable informatique de la firme, Régis Hempel, explique qu’une partie de ses activités auraient consisté à effacer les traces de transactions sensibles. Denis Robert frappe à la porte des banquiers, posant des questions naïves et d’autres un peu moins. Trois mois avant la publication de son livre, il envoie une série de lettres recommandées de plusieurs pages, demandant des explications à la direction de Clearstream et aux banques mises en cause. Très peu lui répondent.



En février 2001, Denis Robert sort son livre, Révélation$ (Les Arènes) et diffuse son film Les dissimulateurs dans le cadre de 90 MINUTES, l’émission d’enquête de CANAL+. C’est la tempête. Les journalistes financiers sont incrédules ou hostiles, les autres hésitent car Clearstream menace de procès en cascade. A contre-courant, la mission parlementaire Peillon/Montebourg se saisit de l’affaire et convoque les témoins.

De peur que l’affaire se propage à l’étranger, une information judicaire est ouverte en catastrophe au Luxembourg. Toute la direction de la firme est mise à pied et Clearstream est racheté par un groupe allemand. Un mois plus tard, le procureur du Luxembourg claironne que tout est réglé et qu’il n’y a rien à chercher. De cette tragi-comédie, Denis Robert tire un second récit, plus personnel, La boîte noire (Les Arènes). Et un second film, toujours diffusé par CANAL+, L’affaire Clearstream.

Fin du premier acte et début du marathon judiciaire. Les plaintes pleuvent en France, en Belgique, en Suisse, et même au Canada. Déposées par Clearstream mais aussi par la banque russe Menatep et la Banque Générale du Luxembourg. L’auteur reçoit les huissiers à la file. L’éditeur fait ses comptes : les demandes de dommages et intérêts dépassent son chiffre d’affaires annuel. Le service juridique de CANAL+ se lance dans de coûteux procès. Parfois David gagne contre Goliath.

Au fil des mois, les relaxes se succèdent en première instance et en appel. Cinq ans plus tard, il ne reste plus deux procédures pendantes, toutes les deux en appel : l’une après un jugement favorable à Clearstream (un euro symbolique), l’autre défavorable à la firme (relaxe de Denis Robert). L’affaire semble close, malgré une troublante excroissance, durant l’été 2004, lorsqu’un corbeau affole les milieux de la défense et de la politique avec des listings truqués de Clearstream où apparaissent des élus et des responsables industriels et médiatique.

L’histoire de Denis Robert devient effrayante lorsque, cinq ans après la parution de Révélation$, le journaliste est subitement convoqué par la Justice luxembourgeoise pour être inculpé pour des faits (en l’occurrence des accusations contre la Banque Générale du Luxembourg) pour lesquels il a déjà été poursuivi en France et pour lesquels il a gagné ses procès en première instance et en appel. Ces procédures n’ayant pas eu l’effet escompté, les juges du Grand-Duché ont accepté de se prêter à une manœuvre peu honorable.

Denis Robert risque une peine de prison, agrémentée de frais d’avocat et une amende aux proportions luxembourgeoises. Par une ironie du destin c’est justement l’espace judicaire européen qu’il a contribué à établir avec l’Appel de Genève qui permet aujourd’hui à la justice luxembourgeoise d’essayer d’écraser un auteur ayant publié un livre en France.

Dans cette affaire, le Luxembourg - dont le ministre de la Justice est aussi… ministre du Trésor et du Budget - vient de commettre le pas de trop, en affichant sa partialité. Les citoyens européens peuvent soutenir Denis Robert en signant une pétition (disponible sur le site des Arènes ou de Liberté d’Informer).

Pétition qui sera adressée à la Justice de ce pays qui fait tant pour dégoûter les démocrates de croire en l’Europe. En transformant l’affaire Robert en affaire Frieden (le fameux ministre luxembourgeois de la Justice, du Trésor et du Budget), chaque signature sera un acte civique qui protège la liberté de la presse en Europe.

En poursuivant Denis Robert les autorités luxembourgeoises ne veulent pas seulement protéger Clearstream qui affiche une santé insolente. Ils cherchent à intimider tous ceux qui, à l’avenir, voudront savoir comment fonctionne le système financier et la toile d’araignée des paradis fiscaux. En cela, le Luxembourg a vraiment prononcé l’inculpation de trop.

Laurent Beccaria, directeur des Arènes
Franck Eskenazi, directeur de The Factory
Paul Moreira, directeur du magazine 90 MINUTES sur CANAL+


PETITION

Nous citoyens européens soutenons Denis Robert et condamnons l’acharnement des autorités judicaires luxembourgeoises à son encontre. La liberté de penser et d’écrire est une valeur européenne fondamentale qui prime sur les intérêts bancaires du Grand-Duché.


Pour signer la pétition pour soutenir Denis Robert, cliquez ici
Merci de bien préciser dans l'objet : Soutien à Denis Robert
Pour faciliter la mise en ligne merci de nous indiquer votre nom dans cet ordre :Prénom Nom (qualité nationalité)
Merci de respecter les majuscules/minuscules.

Attention : si vous souhaitez signer les deux pétitions (soutien à Denis Robert et soutien à la campagne Liberté d'Informer), pour des raisons techniques merci d'envoyer deux emails séparés.
Pour imprimer cette page choisir "format paysage".

www.liberte-dinformer.info 

08/11/2005

L'agriculteur Albert de Monaco bénéficie de la Politique agricole commune

L'AFP (lundi 7/11 - 19h50) livre une information qui n'a, semble-t-il, pas beaucoup été reprise dans les médias, c'est pourquoi je me permets...

"Le prince Albert de Monaco et plusieurs riches propriétaires terriens sont parmi les grands bénéficiaires des subventions versées en France dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) européenne, a accusé l'organisation humanitaire britannique Oxfam lundi. Selon cette ONG britannique "70% des petits agriculteurs ont reçu 17% des subventions totales versées à la France", alors que 60% de ces subventions sont allées aux 15% d'entreprises agricoles françaises les plus prospères. "Ces chiffres montrent que l'argument français selon lequel la PAC sert principalement à aider ses petits exploitants sonne faux", a précisé Oxfam dans un communiqué.

Le prince Albert de Monaco "dont la fortune personnelle est estimée à 2 milliards d'euros, a reçu 287.308 euros de subventions agricoles de l'UE en 2004", précise encore Oxfam. Il possède en effet quelque 700 hectares de terres céréalières dans l'Aisne, dans le nord de la France. "Les deux plus grands bénéficiaires français de la politique agricole commune se sont partagés 1,7 million d'euros", affirme également l'ONG sans donner de nom. Le quotidien français La Tribune, qui ne donne pas non plus de nom, évoquait jeudi un riziculteur camarguais possédant 1.733 hectares, et le propriétaire de 1.500 hectares de maïs irrigué en Aquitaine. (...).

En mars dernier, sous la pression d'Oxfam, le gouvernement britannique avait rendu publique la liste des principaux bénéficiaires de la PAC. La compagnie sucrière Tate & Lyle (London: TATE.L - actualité) arrivait en tête en 2003-2004, avec 120 millions de livres (177 millions d'euros), suivie de plusieurs grandes figures de l'aristocratie britannique dont le duc de Westminster, l'un des hommes les plus riches de Grande-Bretagne (448.000 livres soit 663.000 euros), le duc de Malborough (511.000 livres, 756.000 euros), et même la reine Elizabeth, en 93è position avec une subvention d'environ 400.000 livres (592.000 euros)."

Le gouvernement britannique a proposé de plafonner les aides, ce qui serait une bonne chose. En matière de répartition équitable, il y a beaucoup à faire !

07/11/2005

Cajun - breton : deux ethnocides invisibles des médias ?

Les événements récents de Louisiane m’ont fait remettre à jour une chronique écrite en janvier 2004 sur une émission de France Inter qui aurait pu concerner la langue bretonne si l’on avait pu remplacer le mot “français” par “breton”. Car c’était de la Louisiane, dont il était question, région où la langue française a fait l’objet d’une politique d’éradication... J’ai été surpris, d’ailleurs, de ne pas entendre un seul francophone témoigner, en septembre, des ravages de l’ouragan Katrina en Louisiane, même sur les médias français, pourtant les premiers à se gargariser de la francophonie. Car plus de 200.000 personnes parlent encore français en Louisiane, mais pas à la Nouvelle-Orléans !
Selon Elaine F. Clément, membre du Conseil pour le développement du français en Louisiane : “Il y a très peu de francophones à La Nouvelle-Orléans. Pourquoi - c'est toute une histoire - l'américanisation, l'assimilation, l'avidité. La plupart des francophones sont dans les endroits plus ruraux. Les villes de Lafayette et Houma sont les plus grandes villes francophones. L'Ouragan Rita a frappé des endroits plus francophones. Dans la presse américaine, on était encore invisible”.

Le Lay : pas d'enquêtes mais des réfutations
Mais, autre constat surprenant, si les déclarations de Patrick Le Lay sur le “génocide culturel” pratiqué par la France à l’égard de la langue bretonne, ont suscité des commentaires dans certains médias parisiens, je n’ai vu aucun reportage, aucune enquête de terrain dans ces mêmes médias pour savoir si Patrick Le Lay disait vrai ou pas ! Aucun journaliste n’est, à ma connaissance, venu en Basse-Bretagne (la Bretagne bretonnante) pour établir sur les propos du patron de TF1 relèvent de l’élucubration “nationaliste” ou ont un fond de vérité... Par indifférence ? Par peur qu’il ait raison ?
Comme si établir les faits importait peu; comme si la réalité n’était pas importante... Comme si le commentaire valait plus que la compréhension de la réalité. Comme si le simple fait que cela soit dit par Patrick Le Lay lui ôte tout crédit... Mais les journalistes désireux de comprendre ce qu'est un ethnocide ne sont pas obligés de venir en Bretagne. Ils peuvent aussi se rendre en Louisiane où se trouve également une minorités "invisible" : à bien des égards, les francophones de Louisiane et les bretonnants de Bretagne sont dans le même bateau.

“Les Cajuns (chronique de janvier 2004)
“Le premier dimanche de cette nouvelle année, j’ai entendu, sur France inter, une émission surprenante. Elle était, en effet, consacrée à une langue régionale, sujet que les médias parisiens abordent assez peu d’habitude... Une langue régionale donc, sans statut officiel mais parlée depuis des siècles et transmise de génération en génération sauf pour les dernières qui n’ont pas appris la langue de leurs parents, mais uniquement la langue officielle.
En effet, l’école, l’Etat et quasiment toutes les institutions ont adopté une politique d’abandon de cette langue régionale. Méprisée, dépréciée, elle n’est plus parlée aujourd’hui, quotidiennement que dans certains coins à l’écart. Des personnes âgées ont dit à France Inter leur tristesse et leur colère de voir leur langue maternelle se perdre...
Je me suis dit qu’entendre une telle émission sur un radio nationale était une bonne chose pour montrer aux auditeurs français ce que signifie une politique délibérée visant à la disparition d’une langue... Mais, vous l’avez probablement compris, cette émission de radio n’était pas consacrée aux langues régionales en France, mais à une langue régionale aux États-Unis, le cajun. Nous étions en Louisiane mais il aurait suffi de pas grand chose pour se croire en Bretagne, en Occitanie, en Corse, au Pays-Basque... Déplorable est l’état de la langue française, dans son dialecte cajun, aux États-Unis : pas de statut officiel, un enseignement bilingue très récent et très partiel... Qui plus est, c’est le français de France qui est enseigné dans les écoles, pas le cajun ! Dur dur, alors, de se comprendre avec les anciens qui parlent encore la langue...
Mais quand aurons-nous droit, sur les médias dits nationaux, à des émissions permettant de mieux comprendre la situation des langues régionales en péril dans l’Hexagone ? A moins que ce qui se passe en Louisiane soit plus intéressant que ce qui se passe en Occitanie, en Alsace, en Corse ou en Bretagne...”
Christian Le Meut