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01/01/2008

Journalistes tués en 2007 : « Une tragédie sans fin » selon la FIJ

Krogomp ar bloaz nevez get traoù ha n'int ket farsus anezhe/Commençons l'année par des choses pas drôles...

"La Fédération internationale des journalistes (FIJ), dont le Syndicat national des journalistes est membre fondateur, a indiqué aujourd’hui que la violence contre les journalistes avait atteint des niveaux extrêmes en 2007, pour la troisième année consécutive, avec 171 tués, à peine moins que le "record" établi l’année dernière. Les chiffres ont été compilés en coopération avec l’INSI, l’International News Safety Institute.

Une « tragédie sans fin » pour des milliers de personnes de par le monde au sein de la communauté des médias. Les conflits en Irak, au Pakistan, et en Somalie, se sont avérés les plus dangereux pour les journalistes.

« Pour la troisième année de suite, la violence contre les journalistes atteint des niveaux records », a déclaré le président de la FIJ, Jim Boulmelha, qui nous avait déjà fait part de ses grandes inquiétudes lors du congrès du SNJ, à Lyon, en octobre dernier. « L’étendue des attaques visant les journalistes témoigne d’une crise persistante marquée par une tragédie sans fin et des attaques incessantes contre la liberté de la presse. »

"Lourd bilan en Irak"
Jim Boumelha a lancé un appel à la communauté internationale à agir davantage pour mettre un terme à l’impunité et à éliminer la peur et le danger de la profession journalistique. « Nos confrères ont été assassinés en raison de leur travail, tués alors qu’ils couvraient des sujets dangereux et ils ont perdu la vie alors qu’ils couraient couvrir des informations de dernière minute », a-t-il dit.

Les morts accidentelles ont été plus nombreuses cette année, et la FIJ souligne que la menace d’être pris pour cible et le danger auquel sont confrontés les travailleurs des médias sont toujours présents, notamment dans les zones de combat comme l’Irak. A l’instar du lourd bilan en Irak, les morts se sont multipliées en Somalie et en Afghanistan. Les troubles au Sri Lanka et au Pakistan ont aussi causé la mort de journalistes.

En Afrique, de violentes attaques contre les journalistes se sont poursuivies et la répression brutale contre la liberté d’expression en Erythrée a causé deux morts cette année.

La couverture des activités des trafiquants de drogue a de nouveau provoqué un bilan meurtrier au Mexique. Dans toute l’Amérique Latine, des journalistes ont été tués pour leurs reportages sur les gangs, la drogue et les dessous de la politique.

« Comme d’habitude, les travailleurs qui courent le risque le plus élevé sont ceux qui opèrent dans leur propre pays », a déclaré Boumelha. La violence à l’encontre des médias est particulièrement flagrante dans les pays dont la situation politique est instable. Ce n’est pas un hasard si des pays comme la Somalie ou le Pakistan sont deux des plus dangereux cette année.

La FIJ prend en compte tous les journalistes tués du fait de leur travail, les meurtres délibérés comme les morts intervenues lors de la couverture d’événements violents. Elle prend également en compte les morts accidentelles lorsque les journalistes étaient en train d’effectuer un reportage.

En Irak, qui s’est avéré être le pays le plus meurtrier pour les journalistes depuis l’invasion américaine de 2003, au moins 65 journalistes et travailleurs des médias ont été tués cette année. Parmi les tués, on estime que tous, sauf un, étaient des ressortissants irakiens.

Le problème de l’impunité

Le rapport de la FIJ, avec les détails de chaque cas, sera publié dans son intégralité à la mi-janvier et tiendra compte de la conclusion des cas faisant l’objet d’une enquête.

La FIJ insiste également sur le problème de l’impunité qui continue de frapper le secteur des médias. Nombre des crimes commis cette année n’ont pas encore été résolus, et il est vraisemblable qu’ils ne le seront jamais.

Pour le secrétaire général de la FIJ Aidan White, qui s’est joint cette semaine à un nouvel appel à agir contre l’impunité en se fondant sur la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies adopté il y a un an, appelant tous les gouvernements à faire face à la violence dirigée contre les médias, "beaucoup de tueurs de journalistes arrivent à s’en tirer. Les gouvernements doivent prendre ces questions au sérieux. Chaque affaire doit faire l’objet d’une enquête. Les responsables doivent être punis".

Aidan White, accompagné du dirigeant syndical des journalistes canadiens Peter Murdoch, et du coordinateur de la FIJ pour le Moyen-Orient, Monir Zaarour, se rend à Bagdad cette semaine pour discuter de la sécurité avec les affiliés locaux de la FIJ, le Syndicat irakien des journalistes et le Syndicat des journalistes du Kurdistan.

En dépit du nombre croissant des attaques les visant, souligne la FIJ, les journalistes continuent à couvrir l’actualité, aussi dangereux cela soit-il. "Nous rendons hommage à nos confrères qui affrontent le danger pour tenter d’informer leurs concitoyens, a déclaré Jim Boumelha. Nous continuerons à nous battre pour s’assurer que les conditions de sécurités s’améliorent."

Au 31 décembre, la FIJ avait enregistré le bilan suivant :

• Meurtres et morts violentes : 134

• Morts accidentelles : 37

La region la plus périlleuse est le Moyen Orient, avec 68 tués, toutes les morts sauf trios ayant eu lieu en Irak. Cette situation est inchangée par rapport à l’année dernière.

Pays les plus dangereux (nombre de tués)

o Irak : 65

o Somalie : 8

o Pakistan : 7

o Mexique : 6

o Sri Lanka : 6

o Philippines : 5

le 31 décembre 2007"