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25/06/2008

Sénat : les parents d'élèves des écoles publiques bilingues pas d'accord

Kemenadenn a-berzh Div Yezh/Communiqué de l'association Div Yezh :

"Div Yezh association de parents pour l’enseignement du breton à l’école publique regrette le rejet par le sénat de l’amendement visant la reconnaissance des langues régionales dans la constitution. Les débats ont montré avec quel mépris certains sénateurs considèrent les différentes cultures de France, et par la même occasion les citoyens locuteurs de ces langues. Selon les sondages les plus récents, 68 % des Français sont favorables à l’inscription d’une mention sur les langues régionales dans la Constitution. Les sénateurs ne sont donc pas en phase avec la population française.

La reconnaissance des langues n’a pas qu’un aspect purement symbolique. Les instances internationales et les linguistes savent qu’une langue qui n’est ni suffisamment enseignée, ni présente dans la vie publique est une langue qui meurt. Div Yezh rappelle que chaque année des projets de classe bilingue breton-français ne voient pas le jour en raison de cette absence de reconnaissance. La demande des parents n’est pas respectée et ce sont leurs enfants et la langue bretonne qui payent.

Une grande partiedessénateurs de Bretagne a soutenu ce projet en faveur des langues régionales : Charles Josselin (22-PS), Claude Saunier (22-PS), Louis Le Pensec (29-PS), François Marc (29-PS), Yolande Boyer (29-PS), Charles Gautier (44-PS), Odette Herviaux (56-PS) et Joseph Kerguéris (56-Union centriste). Merci à eux. Gérard Le Cam (22-PC) s'est abstenu et Philippe Nogrix (35-Union centriste) n'a pas pris part au vote.

Par contre, les sénateurs suivant ont voté contre : Alain Gérard, (29-UMP), Michel Esneu (35-UMP), Yves Fréville(35-app. UMP), Gisèle Gautier (44-UMP), Josselin de Rohan (56-UMP) et André Trillard (44-UMP)

Div Yezh encourage les députés et les sénateurs ayant voté pour l’inscription des langues régionales dans la constitution à poursuivre leur action et invitent les autres à ressaisir, afin que les citoyens français locuteurs de langues régionales soient, pour paraphraser Aimée Césaire, des Français à part entière et non plus des Français entièrement à part. Ne laissons pas quelques censeurs, issus du XIX°siècle, imposer leur peur de la différence et une conception désincarnée du citoyen français. La réforme constitutionnelle est loin d’être terminée, les langues régionales doivent être reconnues et protégées.

Paul MOLAC Président de DIV YEZH"

22/06/2008

Sondage : 68 % des Français pour les langues régionales dans la Constitution

Un sondage CSA publié aujourd'hui par Ouest-France indique de 68 % des Français (960 personnes interrogées) sont tout à fait favorables (23%) ou plutôt favorables (45 %) à l'inscription de la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. Interviewé, le sénateur du Morbihan, Josselin de Rohan, UMP, hostile à cette inscription, a déclaré qu'il fallait "arrêter" d'inscrire "tout et n'importe quoi" dans la Constitution. Sympa.

20/06/2008

Sénat : petits commentaires sur un débat

Le refus du Sénat de modifier la Constitution afin d'y accorder une place aux langues régionales ne clôt pas le débat : les députés porteurs du projet à l'Assemblée nationale reviendront à la charge, qu'ils soient socialistes (Mme Lebranchu), ou UMP (Le Fur). Le parlement, réunion du Sénat de de l'Assemblée, se réunira en juillet et c'est seulement après le vote final de modification de la Constitution que l'on pourra tirer des conclusions de cet épisode parlementaire. Pour l'instant, un aspect positif, me semble-t-il, est que ce débat met les langues régionales en discussion en France, ce qui n'a pas été le cas depuis longtemps. Nous passons d'un stade de non-existence, d'ignorance, de non-débat, voire de mépris, à un stade de prise en compte. C'est une avancée, même si certains propos tenus sont désagréables.

Et l'Europe ? 
J'observe cependant que des vieux clichés ont toujours cours, notamment celui de porter le discrédit sur les langues régionales en niant le fait qu'elles soient des langues (lire ci-dessous les propos du sénateur Autain, de Loire-Atlantique). Certains sénateurs ont montré leur profonde ignorance sur la question des langues. J'observe aussi, dans les discours de nos élus, qu'ils soient sénateurs ou députés, l'absence totale de prise en compte de ce qui se passe en Europe. Robert Badinter craint, par exemple, que l'amendement en question ne permette l'adoption de la Charte européenne des langues minoritaires. Celle-ci a pourtant été signée par... Lionel Jospin, alors  premier ministre, avec moultes précautions (1) ! Entre socialistes, ils n'ont pas l'air de s'entendre.

Or cette charte est en application depuis des années maintenant dans une vingtaine de pays d'Europe. Quelles difficultés cela pose-t-il ? Est-elle un facteur d'intégration ou, au contraire, de tension ? Fait-elle avancer les droits de l'Homme ? Notamment pour les populations qui, dans certains Etats, ne parlent pas la ou les langues officielles ? On n'en saura rien, à écouter nos élus du peuple... Ni non plus, dans la presse, à ce que je peux en lire. On ressasse, par contre, les vieilles peurs comme l'a dit, fort justement, le sénateur David Assouline. Quant à l'intérêt du bilinguisme précoce à l'école : quasiment ignoré (2).

La place du français
Même chose pour la place du français. Robert Badinter encore, a pointé la place essentielle du français dans la construction de la France. Là encore, aucun recul, aucune prise de distance : l'imposition d'une langue unique pour construire une nation est-elle un moyen juste, suffisant, pour bâtir une société démocratique et respectueuse des droits de l'Homme ?  Un Etat est-il en droit d'imposer une éducation dans une autre langue que la langue maternelle, comme celà s'est fait en France, et en cherchent à éradiquer ces langues maternelles ?  Pas de réponse. Par contre, des sénateurs se sont moqués d'un récent rapport du Comité économique et social de l'ONU pointant les manquements de la France par rapport aux minorités linguistiques.

L'insistance de M. Mélenchon
Enfin, j'ai noté l'insistance de M. Mélenchon à affirmer que la France n'opprime pas les langues régionales. Une telle insistance est suspecte ! M. Mélenchon base-t-il cette affirmation sur des faits, ou s'agit-il seulement d'un argument de propagande ? Il dit avoir été insulté par des partisans des langues régionales. Si c'est le cas, c'est dommage. L'insulte personnelle est contraire à l'esprit démocratique. Mais quand il traite l'association Diwan de "secte", comme il l'a fait lors d'un débat récent au Sénat, M. Mélenchon cherche-t-il à apaiser le débat ? Mais, a-t-il expliqué, qu'il "parlait à son voisin"... Suffisamment fort toutefois pour être entendu et pris en compte par les secrétaires du Sénat. 

La suite au prochain débat, car il y en aura d'autres.

Kenavo deoc'h !

Christian 

(1) Sur les précautions prises par le gouvernement Jospin lors de la signature de cette Charte (finalement retoquée par le Conseil constitutionnel et non ratifiée), voir le site du Conseil de l'Europe :

http://conventions.coe.int/Treaty/Commun/ListeDeclaration...

(2) Lire également sur le site Oui au breton, cet éloge du bilinguisme scolaire précoce :

ttp://ouiaubreton.com/spip.php?article4847 

  

27/05/2008

Langues régionales : le cercle Sten Kidna approuve le projet de modification de la Constitution

"L'association du pays d'Auray (56) Kerlenn Sten Kidna se réjouit du vote, jeudi dernier, par l'Assemblée nationale, d'un amendement visant à modifier la Constitution française : "Les langues régionales appartiennent au patrimoine" de la Nation, indique cet amendement qui devrait compléter l'article 1 de la Constitution. Il a été approuvé par l'ensemble des partis politiques représentés à l'Assemblée (UMP, Nouveau Centre, MoDem, PS, Verts, PC), ce qui est également un signe important de prise en compte des langues régionales.

Cet amendement doit maintenant passer au Sénat, puis être présenté au Congrès (réunion du Sénat et de l'Assemblée) qui se réunira début juillet à Versailles pour voter les modifications de la Constitution actuellement en discussion.
C'est la première fois qu'un tel vote a lieu. Il était attendu depuis longtemps. Certes, il n'implique pas la ratification de la charte européenne de langues minoritaires, ce qui est dommage, mais il s'agit d'une reconnaissance qui renforce la légitimité des langues régionales et des actions menées pour leur survie et leur développement. Nous espérons que cette reconnaissance facilitera l'enseignement et la pratique de ces langues qui sont un "patrimoine" vivant et en devenir. Notre association travaille en ce sens dans le pays d'Auray pour la langue bretonne. Nous approuvons donc la démarche des députés et souhaitons qu'elle soit suivie par les sénateurs."

Kerlenn Sten Kidna/Cercle Sten Kidna,
8 rue Joseph Rollo, 56400 An Alré/Auray

08/05/2008

Langues régionales : toujours pas de ratification de la Charte européenne

An diviz a zo bet dec'h er Vodadeg vroadel a zo bet interesant ha doujus awalc'h (ar pezh a chanche keñver tabutoù paseet war ar yezhoù rannvroel), met e fin an abadenn, an intron Albanel, ministrez ar Sevenadur, deus displeget c'hoazh penaoz ne vo ket kadarnaet, ratifiet, Karta Europa ar yezhoù minorel get gouarnamant Bro Frans, ar pezh a zo dipitus. Prometaet he deus ul lezenn nevez... Met petra a vo e-barzh ?

Ma faota deoc'h lenn ar pezh a zo bet lâret dec'h, embannet eo war lec'hienn ofisiel ar Vodadeg vroadel (eil lodenn ag an destenn) : 

Le débat qui a eu lieu hier à l'Assemblée Nationale a été intéressant et relativement respectueux (ce qui change par rapport à des débats précédents sur les langues régionales mais, en fin de séance, la ministre de la culture, Mme Albanel, a expliqué que le gouvernement ne ratifierait toujours pas la Charte européenne des langues minoritaires, ce qui est décevant. Elle a promis une nouvelle loi... Mais quel en sera le contenu.

Si vous voulez lire le contenu du débat, il est édité sur le site officiel de l'Assemblée nationale (deuxième partie du texte) :

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2007-2008/200801...

06/05/2008

Langues régionales : une loi en 2009 ?...

Vingt députés UMP, dont plusieurs bretons, qui signent une tribune en faveur des langues régionales dans un journal basque; une loi qui serait en préparation pour 2009...C'est à lire sur le site Oui au breton.

Citation extraite de la tribune des députés : "Il est temps de sortir des clichés faciles et méprisants que certains répètent à l’envi dès que ceux qui sont attachés à leur identité culturelle s’expriment. Que l’on cesse à chaque fois que nous souhaitons faire reconnaître nos patrimoines linguistiques locaux de nous agiter le mistigri de la fin de l’unité française ! Aimer parler alsacien, basque, breton, corse, flamand, gallo, occitan ou provençal et vouloir transmettre ces langues, ce n’est pas trahir la France mais c’est l’aimer et l’enrichir ! Non, les langues régionales n’ont rien à voir avec le patois, elles sont le fruit d’une histoire et d’une culture qui, souvent, fondent l’histoire de notre pays. Comment construire l’avenir de notre pays en reniant ses fondements ? L’unité n’est pas l’unicité. Connaissez-vous une famille dont les membres sont absolument identiques ? Et même si cette famille existait, trouveriez-vous cela très sain ? Nous ne sommes pas des clones. L’égalité n’est pas l’uniformité, nous estimons au contraire que les différences contribuent à l’affirmation d’une richesse culturelle commune".

http://ouiaubreton.com/ 

04/05/2008

Langues régionales : un débat parlementaire attendu

Div gevredigezh ag ar Morbihan o deus skrivet d'ar gannaded araok an diviz a vo er Bodad vroadel dimerc'her kentañ, d'ar 7 a viz Mae. Deux associations morbihannaises ont écrit aux députés avant le débat sur les langues régionales qui aura lieu mercredi prochain, 7 mai. Setu o kemenadennoù/Voici leurs communiqués.

Lizher bet kaset d'ar c'hwec'h kannad ag ar Morbihan get Kerlenn Sten Kidna An Alré/Lettre envoyée par le cercle Sten Kidna aux six députés du Morbihan.

"Le 02/05/2008

    Madame/Monsieur le député   
    Pour la première fois un débat parlementaire est prévu à l'Assemblée nationale le 7 mai prochain afin d'évoquer la situation des langues régionales en France. Nous saluons cette initiative qui doit, à nos yeux, déboucher sur une véritable reconnaissance de ces langues, dont beaucoup sont menacées de disparaître dans le siècle actuel, situation que dénonce l'Unesco.

    Nous souhaitons que le gouvernement et le Parlement prennent, à la suite de ce débat, des mesures concrètes afin de lever des freins qui empêchent encore aujourd'hui la pleine reconnaissance de nos langues régionales. Il s'agit, notamment, de leur donner un statut officiel en ratifiant la charte européenne des langues minoritaires, signée par le Premier  Ministre Lionel Jospin en 1998 et jamais ratifiée. Et si cette ratification exige une modification de la Constitution, il faut la modifier.

    Nous demandons aussi qu'il ne soit pas mis de frein, notamment en terme de postes d'enseignants, à l'enseignement des langues régionales tant en maternelle et primaire  (classes en immersion, bilingues...), que dans le secondaire (immersion, filières bilingues, options) et à l'université. Il faut que les élèves bilingues puissent bénéficier d'un suivi durant l'ensemble de leur scolarité.

    Nous demandons que la place des langues régionales dans les médias publics régionaux (France 3, France Bleue) soit augmentée afin d'aboutir à une parité horaire des programmes dans les régions où des langues régionales sont parlées. Et pourquoi ne pas envisager des médias publics régionaux exclusivement en langues régionales ?

    Nous comptons sur vous, Monsieur le député, pour que les langues régionales de France, langues maternelles de beaucoup d'entre nous, soit enfin pleinement reconnues par la République Française; sans contester la place de la langue française comme langue commune.

    Nous espérons que vous prendrez pleinement part à ce débat. A wir galon geneoc'h/De tout coeur avec vous

    Kerlenn Sten Kidna - An Alré/L'association Kerlenn Sten Kidna - Auray"

Kemenadenn a-berzh Emglev Bro An Oriant/Communiqué de Emglev Bro An Oriant :
"Emglev Bro an Oriant, Fédération de 46 Associations du Pays de Lorient,  compte sur la présence des députés Françoise OLIVIER-COUPEAU (Présidente du Groupe d'Études sur les Langues Régionales à l'Assemblée Nationale), et Jacques LE NAY au débat prévu le 7 mai 2008 à l'Assemblée Nationale sur les langues régionales, pour faire enfin avancer le débat en France en vue de la ratification de la Charte Européenne des Langues Minoritaires". Emglev Bro an Oriant : Tel : 02.97.21.37.05."
emglev@bzh.net

24/04/2008

Débat au parlement : une pétition de Bretons du monde

En vue du débat parlementaire prévu le 7 mai*, l'association Bretons du monde lance une pétition afin d'encourager les députés dans la reconnaissance des langues dites régionales à travers un soutien à Marc le Fur, vice-président de l'assemblée qui a fait pression sur le gouvernement pour obtenir ce débat; ce mode opératoire me paraît, cependant, un peu restrictif. Il ne s'agit pas de soutenir une personne particulièrement, mais des mesures précises à faire voter par les députés. Voici l'argumentaire de Bretons du mode :

"A l'heure où la France voudrait se positionner internationalement en faveur des droits des Tibétains et se montrer à la hauteur de ce qu'elle revendique d'être (le pays des Droits de l'Homme), une chance historique lui est donnée le 7 mai 2008 de redorer son blason en faveur de ses minorités et plus particulièrement en faveur de ses langues minoritaires toujours pas reconnues par sa constitution.

Pour que la France ne réserve pas son indignation à l'éviction de la langue tibétaine de la gare de Lhassa alors que le breton est toujours banni dans toutes les gares bretonnes,

Pour que la France ne se fasse plus épingler par l'ONU, pour "discrimination raciale" comme l'indique le récent rapport de l'experte indépendante Gay Mc Dougall,

Pour que le Conseil de l'Europe ne redemande plus à la France de signer la Convention Cadre pour la Protection des Minorités et de ratifier la Charte des Langues Minoritaires,

Pour que la France n'exige plus des pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne qu'ils respectent la charte européenne des langues minoritaires alors que elle-même ne le fait pas,

Pour que le rectorat de Rennes ne supprime pas en septembre 2009 l'enseignement du breton et du gallo dans 14 collèges et lycées comme l'envisage le ministère de l'éducation nationale,

Pour qu'en 2060, il subsiste, selon les prévisions actuelles, non pas un effectif résiduel de 20 000 personnes parlant breton et regardant, impuissantes, s'éteindre définitivement leur langue, mais au contraire un nouvel effectif supérieur et rajeuni, d'au moins 100 000 personnes, seuil minimum de survie défini par l'UNESCO,

Ou tout simplement pour que l'extinction de la langue bretonne programmée de longue date par l'état français soit conjurée,

Nous appelons tous les élus français, et d'une façon plus large tous les citoyens du monde informés du débat historique du 7 mai prochain à l'Assemblée Nationale sur les langues régionales, à apporter leur soutien au Député Marc Le Fur, initiateur du débat".

* Débat préalable à la réforme institutionnelle qui pourrait enfin modifier l'article 2 de la constitution française.

Site internet : 

http://www.gwalarn.org/obe/

17/04/2008

Bodadeg vroadel : tabut war ar yezhoù rannvroel/Assemblée nationale : débat sur les langues régionales

Communiqué de député Marc Le Fur, député des Côtes-d'Armor, vice-président de l'Assemblée nationale : « Un débat historique sur les langues régionales »

« Je me réjouis que le Premier Ministre tienne l’engagement qu’il avait pris à ma demande sur les langues régionales. Il avait promis un débat à l’Assemblée sur les langues régionales préalable à la réforme institutionnelle. Ce sera le cas le 7 mai prochain. Ce débat est historique. C’est la première fois qu’il a lieu à l’Assemblée. De nombreux députés issus des régions concernées se mobilisent d’ores et déjà sur ce sujet et je les invite tous à être présents le 7 mai prochain dans l’hémicycle. » conclut le député des Côtes d’Armor". Mercredi 16 avril 2008.

07/02/2008

Morbihan : truek, plas ar brezhoneg e kelaouenn Kuzul meur

78b3af16bae554485a86e928c069db9c.jpg"Bloavez mad" : daou ger e brezhoneg, setu tout ar pezh 'm'eus kavet barzh kelaouenn diwezhan kuzul meur Morbihan a vez embannet bep daou vizh. Pannelloù divyezhek a vez lakaet bremañ get ar c'huzul meur a-hed an hentoù er Morbihan, ar pezh a zo mat, met pannelloù ne reont ur bolitikezh da vat evit ar yezhoù rannvroel a vez komzet dre mañ, ar brezhoneg hag ar gallaoueg.

"Meilleurs voeux" : deux mots, c'est tout ce que l'on trouve en langue bretonne dans le dernier numéro du magazine du conseil général du Morbihan. Celui-ci fait poser des panneaux bilingues le long des routes du Morbihan, ce qui est positif, mais des panneaux bilingues ne font pas une politique pour les langues régionales parlées ici que sont le breton et le gallo.

27/01/2008

Yezhoù rannvroel/Langues régionales : ur wezh all/c'est reparti !

Setu ar sosialisted e  kinnig c'hoazh ur raktres lezenn evit bout anavezet da vat yezhoù rannvroel barzh bonreizh Bro C'hall. Les socialistes reviennent à la charge avec une nouvelle proposition de loi pour la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. Voici le communiqué publié sur le site de Marulise Lebranchu (PS - Morlaix).

"COMMUNIQUE DE PRESSE. Le groupe socialiste dépose une proposition de loi constitutionnelle pour reconnaître les langues régionales.

Victorin LUREL, Marylise LEBRANCHU et Françoise OLIVIER-COUPEAU, député(e)s du groupe socialiste indiquent que le groupe des députés socialistes et apparentés a accepté, à leur initiative, de déposer officiellement une proposition de loi constitutionnelle tendant à modifier l’article 2 de la Constitution pour reconnaître les langues régionales.

Ils se félicitent que leur long combat et leur engagement aboutissent à ce dépôt officiel par 204 députés socialistes et apparentés de leur proposition de loi. Cette nouvelle rédaction de l’article 2 de la Constitution permettra de lever bien des obstacles administratifs et réglementaires à l’utilisation, l’enseignement et à la diffusion des langues régionales. Il sera un signe fort en faveur de la diversité et de la richesse culturelle de notre pays. C’est enfin un préalable juridique nécessaire à la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Ils appellent solennellement le Gouvernement et les députés de la majorité à consacrer cette avancée pour la prise en compte de la diversité lors de la prochaine révision constitutionnelle sur les institutions en votant cette proposition de loi indiquant, dans l’article 2 de la Constitution que « La langue de la République est le français dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine ».

18/01/2008

"La bataille des langues" : une "Manière de voir" avec des oeillères

Tous les deux mois Le Monde diplomatique édite Manière de voir et le dernier numéro (97, février-mars 2008) est consacré à "La bataille des langues". Il s'agit d'une sélection d'articles parus sur ce thème depuis que le Diplo existe, donc pas toujours récents, comme celui sur le Québec qui date de... 1975. Mais des articles anciens peuvent demeurer intéressants, comme celui d'Albert Memmi sur la situation des pays colonisés par la France et la relation des peuples colonisés à la langue française.

eac57e52ec123968fef2bc53c1f570dd.jpgL'introduction du premier chapitre est intéressante :"Il faut être naïf ou ignorant pour ne voir dans une langue vivante qu'un outil de communication, comme le sont les langues artificielles. Au-delà des barrières sociales, et comme le démontrent d'innombrables travaux de neurophysiologistes, et de psychologues, elle ne se réduit pas à un simple code pour l'échange d'information, mais elle constitue le creuset même de l'identité de chacun. Comme a pu l'écrire Régis Debray : "Elle n'est pas un instrument, mais un milieu de vie, le fil d'or d'une vitalité longue et singulière""... Voilà qui est bien écrit. On peut d'ailleurs appliquer cette citation à la langue bretonne et aux "langues de France", comme disait François Mitterrand, mais l'équipe du Diplo s'en garde bien. Le breton est cité une seule fois à ce que j'ai vu... Il y a bien un article sur le catalan, mais en Espagne.

La "langue dollar" 
Non, le Diplo ne semble guère intéressé par les langues régionales en France. Le combat important pour lui, manifestement, c'est celui contre l'hégémonie de l'anglais, la "langue dollar". Que nos élites françaises, économiques, intellectuelles, bobos, etc., adoptent à la vitesse grand V. Et Manière de voir de les stigmatiser, non sans arguments : "Les élites "off shore", en particuler en France, ont tôt fait de qualifier de "nationalisme" l'attachement des peuples à leur langue, alors que c'est parfois tout ce qui leur reste pour "faire société" et s'inscrire dans une histoire partagée. Précisément parce qu'à l'heure de la libre circulation des capitaux, des biens et des services l'existence de société leur apparaît comme un déplorable anachronisme entravant la course planétaire aux profits. Mais gare aux retours de bâton qui, eux, effectivement, peuvent prendre la forme régressive de replis identitaires"...

"Récuser toute langue unique" 
Et Bernard Cassen, directeur général du Monde Diplomatique, dans l'introduction, de souligner : "Revendiquer un monde pluripolaire, c'est aussi récuser tout langue unique, donc encourager le multilinguisme". Et vouloir imposer une langue unique dans un pays où coexistent plusieurs langues, comme en France, qu'en dit le directeur du Diplo ? Est-ce compatible avec les droits de l'Homme, la démocratie, la volonté populaire ? Lisons la suite : "Le droit de créer et travailler dans sa langue est un des attributs de la souveraineté populaire, notion qui hérisse les dirigeants des transnationales, des institutions financières, ainsi que leurs porte-paroles et porte-plumes locaux. La bataille des langues, c'est d'abord une bataille pour toutes les langues, y compris, évidemment, l'anglais". Et y compris, évidemment, le breton ?

Une "bataille pour toutes les langues", vraiment, M. Cassen ? Quand est-ce, la dernière fois que le Diplo a consacré un article aux langues régionales en France ? Soutient-il leur pratique ? Les écoles bilingues ? Les médias en langues régionales ? Si oui, il le fait avec beaucoup de discrétion. Peut-on revendiquer le multilinguisme dans le monde entier, et ne pas le soutenir en France ? J'ai bien conscience de ne pas être très diplomate en disant celà, mais il semble que dans ce domaine, le Diplo a quelques oeillères.

C'est ma manière de voir.

Christian Le Meut

La bataille des langues, Manière de voir n°97, 7 euros.