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27/10/2006

Bienvenue, vous n'êtes pas en France, ici...

“Welcome : You are not in France, here, you are in Brittany” : "Bienvenue, vous n’êtes pas en France ici, vous êtes en Bretagne” : peut-être avez-vous vu ces affiches collées le long des routes de Bretagne pendant l’été; affiches bilingues anglais-français. Chaque année ainsi une organisation indépendantiste bretonne appelée Adsav colle ses affiches : on y lit notamment “Bretons maître chez soi”  et un autre modèle, ancien, montre une mosquée en disant (citation de mémoire) “ça, c’est la France”, sous entendu, on n’en veut pas en Bretagne...

Ce groupe a donc innové cette année en faisant dans le bilinguisme français-anglais et en accueillant nos amis anglophones et francophones par ce fameux : “You are not in France, here, you are in Brittany”, “Vous n’êtes pas en France, ici, vous êtes en Bretagne”. Comment ce type de message peut-il être perçu par des étrangers, ou par des Français venus passer des vacances dans la région ? Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes ici en Bretagne, et en France, et en Europe, et sur la planète Terre. Mais parfois, c’est vrai, on se demande si on est tous sur la même planète...

Certaines personnes et certaines organisations politiques bretonnes prônent l’indépendance de la Bretagne. C’est leur droit le plus absolu, nous sommes en démocratie. Mais j’espère que, si la Bretagne devenait l’Etat indépendant dont elles rêvent, nous le resterions, en démocratie...

Contrainte ou volonté ?
Promouvoir l’idée d’indépendance de la Bretagne est donc un droit. Mais écrire que nous ne serions déjà plus en France, c’est une autre affaire. Si nous regardons l’histoire, nous pouvons constater que la Bretagne a été rattachée à la France suite à une défaite militaire bretonne. Le rattachement a été forcé et ressemble plutôt à une annexion. Et Anne de Bretagne a été, elle aussi, forcée de se marier avec le roi de France. Il n’y a eu, à l’époque, il y a cinq cents ans (1488-1532), aucun référendum pour demander leur avis aux Bretons, ni aux Français d’ailleurs.  A l’époque, le peuple n’avait que le droit de se taire, que ce soit en Bretagne ou en France.

Mais depuis un peu plus de deux cents ans, des centaines de scrutins ont eu lieu en France, et le Bretons y ont participé massivement. Des élections locales, cantonales, départementales, régionales, nationales, européennes. Les Bretonnes y ont participé aussi massivement, mais seulement depuis 1945... La Constitution française de la cinquième République a été approuvée massivement en 1958 en France, et en Bretagne. En votant ainsi, les Bretons ont marqué leur adhésion et leur appartenance à la République française. Ils n’étaient pas obligés.

Les Basques d’Espagne, n’ont pas approuvé majoritairement la Constitution espagnole de 1979 (45% d’abstention), contrairement à toutes les autres régions d’Espagne. Cette Constitution s’y applique pourtant mais les Basques ont ainsi montré une volonté d’autonomie, voire plus. Depuis, le statut d’autonomie de cette région n’a cessé d’être renforcé. Les Bretons, eux, sont donc devenus Français par choix démocratique même si, au départ, la démocratie et les droits des peuples n’avaient pas grand chose à voir là dedans il y a 500 ans. Certaines organisations affirment donc que nous ne serions pas en France. D’autres affirment que Nantes ne serait pas en Bretagne mais dans les Pays de Loire. Chacun sa manière de jouer avec la réalité et avec l’histoire.

"Mauruuru" 
Puisqu’il en est ainsi, j’ai décidé, moi aussi, de changer la réalité. J’ai donc décrété que Rezore n’est plus réalisé depuis la Bretagne, mais depuis Tahiti. Chaque jour je vais me baigner dans un océan Pacifique à 30° et après je vais faire une sieste au soleil sous les cocotiers. C’est ainsi, je l’ai décidé. En attendant, je vous remercie d’être venu faire un tour sur ce blog, mais je vous le dis en tahitien car j’ai aussi décidé que je parlais aussi le tahitien : “mauruuru”.
Christian Le Meut

You are not in France, here...

“Welcome ! You are not in France, here, you are in Brittany. Bonjour, vous n’êtes pas en France, ici, vous êtes en Bretagne”... Gwellet peus c’hwi, marteze, ar skritelloù-se staget a hed hentoù bras er Morbihan, etre An Oriant ha Gwened. Bep hañv e vez staget mod se skritelloù a hed an hentoù get ur strollad anvet “Adsav”, tud a faota dezhe distag Breizh d’ar Frans. Meur a skritell zo gete evel “Bretons maître chez soi” pe unan all a ziskouezh ur moske e laret un dra a dalv “moske ebet e Breizh”...

Ur skritel nevez zo bet peget ar bloaz mañ skrivet e saozneg ha galleg : “Welcome, you are not in France here, you are in Brittany”. Ur sapre “Welcome”... Mechal penaos e c’hellehe bout komprenet an dra se get tud Saoz pe get Fransizion deuet da wellet hor bro... Rak, betek bremañ, n’eo ket bet distaget Breizh da Vro C’hall. Ni zo ni amañ e Breizh hag e Frans, hag en Europa, ha war an douar patatez ivez.

Ar re a faota dezhe distagiñ Breizh a Vro C’hall o deus  droad da c’houlenn an dra se barzh un demokratelezh evel Bro Frans. Met moulañ ha stagiñ skritelloù a lâr “N’och ket e Frans amañ met e Breizh”, zo souezhus memestra. Hervez ar slogan se, neuze, Breizh vehe dija ur vro digabestr, ur vro distaget a Frans... N’eo ket displeget muioc’h a dra war ar skritel met displegadurioù zo moarvat : pemp kant vloaz zo Breizh a oa bet trec’het get arme roue Bro C’hall hag, war lerc’h, staget dre fors d’ar Frans. Hag Anna Vreizh oa bet dimezeet dre fors ivez d’ar roue .. Se zo sur. N’eus ket bet referendum ebet d’ar c’houlz se evit goulenn get ar Vretoned mard e oant a du pe pas chom distaget da Frans pe bout staget. Ne oa ket frankiz  ebet d’ar c’houlz se evit ar pobloù, nag e Frans, nag e Breizh.
Votadegoù e leizh
Met bon, votadegoù, ur bern, zo bet war lerc’h, abaoe daou c’hant vloaz : hag ar Vretoned deus votet (ar Bretonezed abaoe hanterkant vloaz hepken). Ar vonreizh diwezhañ, hini ar pempvet Republik oa bet votet get al lodenn vrasan ag ar Vretoned e naontek kant eizh hanterkant (1958).  E Bro Euskadi, bonreizh ziwezhan Bro Spagn ne oa ket bet votet get al lodenn vrasan ag an dud e mil nav c’hant naontek ha tri ugent (1979). Ar muian a dud n’o doa ket votet, pe o doa votet nann... An dra se a ra an difor bras evit Breizh... Breizh zo barzh Bro Frans ivez dre youl ar Vretoned.

Met, daoust da se, hervez skritelloù Adsav, ne vehemp ket ni  amañ e Frans; tud all a lâr ne vehe ket Naoned e Breizh met e rannvro Broioù al Liger. Peb hini e zoare da c’hoari get an istor. Ha mard eo mod se, me ya me iwez da chañch ar wirionez : n’on ket mui e Frans, nag e Breizh, met e Tahiti ! Ne vez ket mui savet Rezore  war bord ar Blanvoezh met e Papeete... Bemdez eh an da neñvial barzh ar mor bras Pasifik tomm (30° e lec'h 17° e Breizh hiriv an deiz), ha, war lerc’h, eh an da gousket dindan ur c’hokotier. Trugarez a laran deoc’h evit bout deuet war Rezore, met e tahitianeg neuze : “mauruuru”.  

Christian Le Meut

13/10/2006

Récho et Frigo

Quand j’étais petit enfant je repassais mes leçons en regardant la télévision. Bon, je sais, ça n’est pas bien mais j’en ai gardé quelques souvenirs amusés, notamment celui d’un duo de clowns qui sévissait au milieu des années 70 : Récho et Frigo. L’apparition de Récho et Frigo se faisait en chansons : “Salut c’est moi Récho, salut c’est moi Frigo, et tous les après midi, on retrouve nos amis;  salut c’est moi Récho, salut c’est moi Frigo, quand il fait pas beau, quand il fait pas chaud, et qu’on a bobo, y’a Récho et Frigo”. Du grand art, comme vous pouvez le constater.

Récho et Frigo ne sont pas restés très longtemps sur le petit écran, ils ont été virés pour propos écologistes, ce qui ne pardonnait pas à l’époque. Ils se sont séparés ensuite, mais peut-être pas complètement puisqu’ils étaient frères. Il s’agissait de Pierre et Marc Jolivet. Le premier est devenu acteur de cinéma et réalisateur de films, le second est resté comique.

Un nouveau duo
Exit donc, Récho et Frigo mais voilà un nouveau duo qui va occuper les petits écrans dans les mois à venir. Ségo et Sarko. Ségo est venue en Bretagne plusieurs fois ces derniers mois, notamment à Quimperlé où elle a promis l’adoption de la charte européenne des langues minoritaires; charte signée par Jospin en 1998 mais jamais ratifiée car elle fut rejetée par le Conseil constitutionnel. Son application serait une forme de reconnaissance légale de certaines langues régionales dans l’Hexagone et apporterait quelques moyens supplémentaires.

De son côté, Sarko, lui, n’a rien promis. Mais un de ces porte-parole, Yann Martin-Chauffier s’est engagé sur ce terrain début juillet, promettant l’application de cette charte européenne si Sarkozy était élu. Oui mais Sarko est président du parti majoritaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, l’UMP. Au pouvoir depuis 2002 l’UMP aurait pu faire voter le changement de Constitution nécessaire à la ratification de la Charte. Elle aurait eu probablement le soutien de l’UDF et d’une grande partie de la gauche sur ce dossier. Mais non, rien.

Voilà donc le nouveau duo de choc avec lequel nous allons passer l’automne, voire plus : Ségo et Sarko. Pour leurs débats télévisés, le générique est déjà tout trouvé : “Salut c’est moi Sarko, salut c’est moi Ségo, et tous les après-midi, on retrouve nos amis; salut c’est moi Sego, salut c’est moi Sarko, quand il fait pas beau, quand il fait pas chaud, et qu’on a bobo, y’a Ségo et Sarko”. Ouais... Mais je ne suis pas sur qu’ils seront aussi drôles que Récho et Frigo.
Christian Le Meut

L'avis de Sarko dans son discours de Périgueux hier (source : http://philippepemezec.blogspirit.com/ :

"La France est prête à faire des efforts pour mieux intégrer ceux qui viennent d’ailleurs, pour leur donner des droits, pour lutter par tous les moyens contre les discriminations, contre les ségrégations et contre le racisme. Elle est prête à donner plus à ceux qui ont moins. Elle est prête à promouvoir la diversité partout où elle a du mal à s’imposer. Mais elle ne veut pas accepter le communautarisme. Elle ne veut pas de ceux qui ne la respectent pas. Elle ne veut pas de ceux qui ne l'aiment pas.

La France veut garder vivantes les langues et les cultures d’origine et les langues et les cultures régionales, parce que c’est une richesse et parce que la francité c’est quelque chose en plus, pas quelque chose en moins, une adhésion, pas une amputation.

Mais je n'accepterai jamais qu’il y ait en France des enfants qui n’apprennent pas le Français, qu’il y ait en France des enclaves linguistiques ou des citoyens qui seraient autorisés à utiliser une autre langue que le Français dans leurs rapports avec l’administration."

Toujours pas de promesse de ratification de la charte européenne des langues minoritaires et la remarque concernant les "rapports avec l'administration" peuvent laisser planer un doute là dessus; au moins l'on sait comme celà que le candidat a conscience que des langues régionales vivantes existent, pour la suite... 

 

11/10/2006

Récho ha Frigo

Pa oan krouadur e sellen doc’h ar skinwell d’ar merc’her hag e pad ar vakansoù. Ha sonj m’eus a zaou glown a gaven farsus anezhe : Récho et Frigo. Dija, o abadennoù a groge get ur sonnen sot awalc’h met fentus : “Salut c’est moi Récho, salut c’est moi Frigo et tous les après midi on retrouve nos amis/Salut c’est moi Récho, salut c’est moi Frigo/, quand il faut pas beau, quand il fait pas chaud et qu’on a beau bobo, y’a Recho et Frigo/ouais...”.

Recho et Frigo oa c’hoariet get daou aktour yaouank d’ar mare se, Pierre et Marc Jolivet. N’int ket chomet pell : lakaet int bet er maez ag an tele a gaos m’o doa lâret traoù a du get an ekologiezh. War lerc’h Pierre Jolivet n’eus savet filmoù ha Marc Jolivet zo chomet fentour, brudet awalc’h.

Sego ha Sarko : un duo nevez
Echu neuze get Récho et Frigo met hiriv an deiz en em gavomp bemdez get un duo all; Sarko et Sego. Unan ag an daoù se ‘vo, marteze lakaet e penn stad Bro C’Hall e 2007. Sego zo deuet d’hor gwelet e pad an hañv, e Breizh, e Kemperle. Prometaet he deus e vehe sinet ha ratifiet geti karta Europa ar yezhoù bihan; un dra a lakehe yezhoù rannvroel evel ar brezhoneg da vout ofisiel ha da vout sikouret un tammig muioc’h.

Sinet oa bet ar garta se get Lionel Jospin seizh vloaz zo met lakaet oa bet a goste get Chirak peogwir eo ret chanch ar gonstitution, ar vonreizh araok ratifiiñ ar garta... Ar pezh n’eo ket bet graet get Chirak...Sarko, d’e du, n’en deus ket lâret netra ar an dachenn se. Met e penn kentañ miz Gouere memestra, un den ag an UMP, Yann Martin Chauffier en doa lâret e vehe ratifiet ar garta get Sarkozy ur wezh daet da vout prézidant hennezh. Ya, met an UMP a c’hellehe gober an dra se diouzhtu kement a zilennidi a zo getan er parliamant. Met non, n’eo ket bet graet abaoe 2002...

Setu neuze un duo nevez evit paseiñ ar gouiañv, Sego ha Sarko, pe Sarko ha Sego. Sarko. Kinnig ar ran me ur jingle nevez evit hor galviñ da sellet doc’h an abadennoù a vo graet gete : “Salut c’est moi Sego, salut c’est moi Sarko, et tous les après midi, on retrouve nos amis, salut c’est moi Sego, salut c’est moi Sarko, quand il fait pas beau, quand il fait pas chaud, et qu’on a bobo, y’a Sego et Sarko”. Ouiais...

Met mechal mard e vo ken fentus evit abadennoù  Recho et Frigo. N’on ket sur.

Christian Le Meut