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29/04/2008

An Alré/Auray : Sten Kidna soutient Ar Redadeg

Kemenadenn a-berzh Kerlenn Sten Kidna - Communiqué du cercle Sten Kidna (pays d'Auray) :

"La course pour la langue bretonne, Ar Redadeg, passe en pays d'Auray jeudi après-midi, 1er mai. Cette initiative née hors de toute association, a pour but de promouvoir la langue bretonne à travers une course à pied avec passage de relais tous les km, de Nantes à Carhaix, en passant par Lorient, Quimper, Brest, Morlaix... Soit 600 km !

Pour sa première édition, les organisateurs de la Redadeg ont choisi de soutenir les écoles Diwan dont c'est le 30e anniversaire. Une prochaine édition, dans deux ans, soutiendra une autre association travaillant pour le breton. Kerlenn Sten Kidna a acheté, comme d'autres associations, ainsi que des communes, des entreprises, des commerces, ou de simples particuliers du pays d'Auray, un kilomètre, qui sera parcouru jeudi à partir de l'école de Kerstran, en Brec'h, pour prendre la direction de Locoal-Mendon.

Notre association appelle la population à venir encourager les coureurs sur le parcours ou sur les lieux de regroupement comme à Auray. Une animation organisée par l'école Diwan d'Auray  aura lieu à partir de 16h derrière la mairie, avec des bagadoù, des sonneurs, des stands de spécialités bretonnes...

Voici l'ordre de passage prévu des coureurs dans les communes du Pays d'Auray traversées : Santez-Anna an Alré 15h57; Plunered 17h27; An Alré (Auray-mairie) 17 h 46; Mendon 19 h 02; Landaol; Landevant : 19 h 42.
Le parcours précis et plus de renseignements sur Ar Redadeg : http://arredadeg.free.fr
Contact pour le pays d'Auray : David ar Gall : 06.83.27.83.14."

28/04/2008

Livre : "Le mythe national" réédité

35f02da921761f368298ebfa4f747c31.jpgJe conseille la lecture du "Mythe national, l'histoire de France revisitée", excellente étude historique de Suzanne Citron parue en 1988 et qui vient d'être rééditée, enrichie, en format poche. L'historienne y explique comment l'histoire de France s'est formée au cours des siècles, par qui et pourquoi. Elle montre particulièrement comment les historiens républicains du XIXe, comme Lavisse, ont bati un "roman historique" français cherchant à faire croire que la France et la nation française existaient de toute éternité, par le biais de "nos ancêtres les Gaulois... En cachant l'histoire de beaucoup d'autres peuples, commes celle des Bretons, par exemple.

Le but ? Prendre la place de la monarchie absolue (qui tenait son pouvoir de Dieu lui-même); légitimer la République. Mais, ainsi, des idées précises, voire étroites, ont été mises dans la tête de bien des gens : un peuple, une histoire, une langue. Les autres peuples ? Les autres langues ? Les autres cultures ? Dépréciés, méprisés, oubliés, évacués des livres d'histoires étudiés par les écoliers. Par exemple on y parle de la Bretagne une fois qu'elle est "rattachée" à la France. Avant ? Pas d'histoire. Et s'il ya eu des guerres et des milliers de morts pour aboutir à ce "rattachement", on ne l'explique pas aux écoliers.

C'est aussi ainsi que l'on a appris aux enfants d'Afrique, ou aux Kanak de Nouvelle-Calédonie, que les Gaulois étaient leurs ancêtres! C'était faux pour eux, mais ça l'est aussi pour nous : les Gaulois font partie de nos ancêtres mais ils ne sont pas les seuls. Il y a beaucoup d'autres peuples, parmi nos ancêtres mais cela nous a été cachés. Avec ce livre, Suzanne Citron nous rappelle que l'histoire est plurielle, comme le sont nos racines historiques, culturelles et humaines.

Christian Le Meut

Le mythe national, Suzanne Citron, Ed. de l'Atelier, 2008, format poche (11,9 €).

27/04/2008

Levr : Le mythe national

8b060d4ab930720ded55ff09667bb854.jpg"Le mythe national, l'histoire de France revisitée" a zo bet embannet en dro e miz Meurzh 2008. Skrivet get Suzanne Citron, al levr-se a oa bet embannet evit ar wezh kentañ e 1988. Suzanne Citron a zispleg e-barzh penaos a oa bet savet istor Bro C'Hall, get piv ha perak. Penaos e oa bet savet ar "roman national français" get istorourion brudet evel Lavisse, evit lakaat an dud da grediñ e oa Bro C'Hall hag ar Fransizion ur vro hag ur vroadelezh a vizkoazh, dre ar Galianed... E kuzhat istor ur bochad pobloù, evel istor ar Vretoned, da skouer.

Ar pal ? Kemer plas ar rouantelezh (roet veze d'ar roueed o galloud get Doue e unan !); lejitimañ ar republik. Met, mod-se, sonjoù strizh a zo bet lakaet barzh pennoù ur bochad tud : ur bobl, un istor, ur yezh. Pobloù all ? Istorioù all ? Yezhoù all ? Sevenadurioù all ? Dispriziet, dismeganset, ankouiet, skarzhet ag al levrioù istor roet d'ar skolidi. Komzet 'vez a Vreizh barzh al levrioù skol ofisiel, ur wezh daet da vout staget, "rattachet" (evel ma vez lâret), da vro Frans. Araok ? Istor ebet. Ha ma z'eus bet brezelioù ha miliadoù a dud lâzhet evit stagiñ Breizh a Vro Frans, an dra-se ne veze, ha ne vez ket c'hoazh, displeget d'ar vugale.

Mod-se ivez a oa bet desket d'ar vugale ag Afrika, pe d'ar C'hanaked, penaos e oa ar Galianed o gourdadoù ! An dra-se oa faos evite, met evidomp ivez : ar Galianed a zo e mesk hor gourdadoù, met n'int ket o unan. Ur bochad pobloù all a zo e-mesk hor gourdadoù met an dra-se a zo bet kuzhet deomp. Get al levr-se e c'hellomp kompreiñ gwelloc'h hon istor. Trugarez vras da Suzanne Citron.

Christian Le Meut

Le mythe national, Suzanne Citron, Embannadurioù De l'Atelier, 2008, stumm chakod (11,9 €). 

 

"Ce que nous prenons pour "notre" histoire..."

Citation de Suzanne Citron extraite du "Mythe national", page 307, éd. 2008 : "Ce que nous prenons pour "notre" histoire résulte, nous l'avons vu, d'une manipulation du passé par les élites au service, ou à l'appui, des différents pouvoirs. Une historiographie apologétique de l'Etat et d'un "génie français" hors normes sous-tendait l'imaginaire national construit par la Troisième République.Distanciée, aujord'hui, comme "roman national", cette histoire n'en demeure pas moins prescrite dans les programmes du collège, étape décisive de la scolarité obligatoire. Les instructions officielles présentent le découpage traditionnel, qui remonte à 1802*, comme une histoire "patrimoniale", qui serait tout à la fois mémoire collective, mémoire nationale, mémoire partagée. Ce qui est faux, puisque le récit de la France-Gaule méconnait l'histoire des trois quarts des Français, qu'ils soient corses, alsaciens, juifs ou arabes, petits enfants d'immigrés et/ou d'anciens colonisés. (...).

La culture républicaine, façonnée avant 1914, est aujourd'hui obsolète. Les Français du XXIe siècle ont à inventer une francité nouvelle, plurielle, métissée, généreuse, ouverte sur l'avenir". 

Suzanne Citron 

* S. Citron a également publié "L'histoire de France autrement", ed. de l'Atelier, 1992. Elle remet en question également le découpage chronologique de l'histoire de France.

24/04/2008

Débat au parlement : une pétition de Bretons du monde

En vue du débat parlementaire prévu le 7 mai*, l'association Bretons du monde lance une pétition afin d'encourager les députés dans la reconnaissance des langues dites régionales à travers un soutien à Marc le Fur, vice-président de l'assemblée qui a fait pression sur le gouvernement pour obtenir ce débat; ce mode opératoire me paraît, cependant, un peu restrictif. Il ne s'agit pas de soutenir une personne particulièrement, mais des mesures précises à faire voter par les députés. Voici l'argumentaire de Bretons du mode :

"A l'heure où la France voudrait se positionner internationalement en faveur des droits des Tibétains et se montrer à la hauteur de ce qu'elle revendique d'être (le pays des Droits de l'Homme), une chance historique lui est donnée le 7 mai 2008 de redorer son blason en faveur de ses minorités et plus particulièrement en faveur de ses langues minoritaires toujours pas reconnues par sa constitution.

Pour que la France ne réserve pas son indignation à l'éviction de la langue tibétaine de la gare de Lhassa alors que le breton est toujours banni dans toutes les gares bretonnes,

Pour que la France ne se fasse plus épingler par l'ONU, pour "discrimination raciale" comme l'indique le récent rapport de l'experte indépendante Gay Mc Dougall,

Pour que le Conseil de l'Europe ne redemande plus à la France de signer la Convention Cadre pour la Protection des Minorités et de ratifier la Charte des Langues Minoritaires,

Pour que la France n'exige plus des pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne qu'ils respectent la charte européenne des langues minoritaires alors que elle-même ne le fait pas,

Pour que le rectorat de Rennes ne supprime pas en septembre 2009 l'enseignement du breton et du gallo dans 14 collèges et lycées comme l'envisage le ministère de l'éducation nationale,

Pour qu'en 2060, il subsiste, selon les prévisions actuelles, non pas un effectif résiduel de 20 000 personnes parlant breton et regardant, impuissantes, s'éteindre définitivement leur langue, mais au contraire un nouvel effectif supérieur et rajeuni, d'au moins 100 000 personnes, seuil minimum de survie défini par l'UNESCO,

Ou tout simplement pour que l'extinction de la langue bretonne programmée de longue date par l'état français soit conjurée,

Nous appelons tous les élus français, et d'une façon plus large tous les citoyens du monde informés du débat historique du 7 mai prochain à l'Assemblée Nationale sur les langues régionales, à apporter leur soutien au Député Marc Le Fur, initiateur du débat".

* Débat préalable à la réforme institutionnelle qui pourrait enfin modifier l'article 2 de la constitution française.

Site internet : 

http://www.gwalarn.org/obe/

23/04/2008

Aimé Césaire : extrait du Discours sur le colonialisme

3942c6705264371499b9f40193224219.jpgAimé Césaire vient d'être enterré en grandes pompes; on parle de le transférer au Panthéon; le président Sarkozy assiste aux obsèques... Mais a-t-il lu Césaire ? Les responsables de la droite française, qui ont voulu réhabiliter les "aspects positifs" de la colonisation il n'y a pas si longtemps, l'ont ils lu ? Courte citation extraite du "Discours sur le colonialisme", édité en 1950 (page 19, réédition de 1991, Ed. Présence africaine) :

"Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police, l'impôt, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la mufflerie, des élites décérébrées, des masses avilies.

Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumission qui transforment l'homme colonisateur en pion, en adjudant, en garde-chiourme, en chicote, et l'homme indigène en instrument de production. 

A mon tour de poser une équation : colonisation = chosification.

J'entends la tempête. On me parle, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes.

Moi je parle de sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées". 

Aimé Césaire 

 

Ici, "on n'a jamais parlé breton" : faut voir !

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Je lis chaque semaine Marianne chez mes parents; c'est un hebdo intéressant même si on n'y trouve rarement d'informations sur les langues régionales en France, par exemple. Ils et elles seraient un peu jacobins à Marianne, que ça ne m'étonnerait pas, mais il y a sans doute des exceptions. D'ailleurs, cette semaine, c'est tout une page qui est consacrée au gallo, cette langue d'oil parlée dans l'Est de la Bretagne. Et l'on y découvre avec étonnement qu'Alain Rémond, chroniqueur dans ce journal (page "Faut voir"), est gallèsant de langue maternelle. C'est le succès du film Bienvenue chez les Ch'tis qui le lui a rappelé. Il en parle d'ailleurs avec précaution et respect : "Je suis né bilingue, gallo-français". "Bilingue", cependant, cela signifie que l'on parle deux langues alors qu'il qualifie le gallo de "patois". Est-ce qu'il ne resterait pas dans l'approche d'Alain Rémond quelques préjugés, par rapport au gallo, mais aussi par rapport à la langue bretonne ? 

"On appelait ça le patois"
"Contrairement à ce que certains pourraient croire, écrit-il, (...), tout le monde ne parle pas breton en Bretagne. Il existe toute une région, dans l'est de l'Ouest, où on n'a jamais parlé breton. Mais gallo. Quoiqu'il puisse m'en coûter, mettons les points sur les i, si le breton est bel et bien une langue, le gallo, lui n'est qu'un dialecte. Comme le ch'ti. Et, comme le ch'ti, le gallo est un dérivé du vieux français. Donc du latin. Je n'ai su que très tard que je parlais gallo. Chez moi, dans mon village, on appelait ça le patois".

"Contrairement à ce que certains pourraient croire, écrit-il, (...), tout le monde ne parle pas breton en Bretagne" : je ne sais pas ce que peuvent "croire" les lecteurs de Marianne avec le peu d'informations que ce journal publie sur les langues régionales. Il y a actuellement eniron 250.000 locuteurs du breton contre plus d'un million il y a 60 ans. L'Unesco classe cette langue parmi les langues en danger de disparition. Je n'ai pas le souvenir d'avoir lu ça un jour dans Marianne. 

Dialecte ou langue ?
L'auteur considère le breton comme une vraie langue : c'est déjà ça, et je suis bien d'accord avec lui sur ce point. Par contre son gallo maternel ne serait "qu'un dialecte" (on notera la formulation restrictive), venant du "vieux français".  La linguiste Henriette Walter, qui a étudié de près le gallo à l'Université de Rennes, le définit comme "la forme que le latin a prise en Haute-Bretagne" (1). Je l'ai rencontrée il y a quelques années et je me souviens de cette phrase qu'elle m'a dite : "Parlez vos patois !" Elle utilisait ce mot sans caractère péjoratif et rappelait ainsi que les "patois" et autres "dialectes" recèlent des richesses linguistiques et scientifiques inestimables. Alors le gallo, langue ou dialecte ? La frontière est assez floue entre les deux. Personnellement, je considère le gallo comme une langue, la langue gallèse, qui mérite d'être transmise, étudiée, enseignée et soutenue.

88e1d793e17f0bdee6eb2346a4f9683e.jpgMais il y a une autre point dans la chronique d'Alain Rémond, qui me semble contestable d'un point de vue historique : "Il existe toute une région, dans l'est de l'Ouest, où on n'a jamais parlé breton. Mais gallo." Je ne connais pas Alain Rémond mais, à la lecture de ses chroniques, je ne serais pas étonné qu'il soit originaire de l'est du Morbihan, le Morbihan gallo. Or, la carte ci-contre le montre, "on a parlé breton" sur tout le territoire qui constitue actuellement le Morbihan; idem pour les Côtes d'Armor, la moitié ouest de l'Ile et Vilaine et le quart nord-ouest de la Loire-Atlantique (on parlait breton sur la presqu'île de Guérande au début du XXe siècle).

L'extension maximale de la langue bretonne, au IXe siècle, arrivait aux portes de Rennes, dépassait Dôle au nord et allait jusqu'à Pornic, dans l'actuelle Loire-Atlantique, au sud de la Loire. Une partie de la toponymie y est toujours d'origine bretonne. Histoire ancienne, me direz-vous ? Certes, mais la pratique de la langue bretonne y a duré quand même plusieurs siècles, puis a reculé. On y a donc parlé breton.

On a parlé (et on parle) breton à Nantes et Rennes
Il n'est pas rare d'entendre ce genre d'affirmation : "Ici on n'a jamais parlé breton"; "A Rennes on n'a jamais parlé breton"; ou encore "A Nantes on n'a jamais parlé breton"... En est-on si sûr ? Les Bretons de "Basse-Bretagne" (ou Bretagne bretonnante), se déplaçaient. Ils allaient travailler, vendre des marchandises, demander justice, rendre visite à de la famille, dans ces deux grandes villes qu'étaient Nantes et Rennes. Et l'on y a parlé breton pendant des siècles dans certains quartiers, j'en fais le pari... Comme à Paris et ailleurs. Certes, c'était (et c'est encore), la langue d'une minorité. Comme le français aussi, à l'époque, alors que le gallo était celle de la majorité des gens du peuple.

Je suis surpris d'ailleurs, de voir à quel point une langue parlée par une si petite quantité d'êtres humains a voyagé et voyage encore, et s'installe parfois jusque dans des lieux lointains comme New-York, l'Argentine, l'Islande, la Chine, etc. Les références à ce sujet ne manquent pas sur Rezore.

"Ici on n'a jamais parlé français" 
Et puis je n'ai jamais entendu l'équivalent de cette expression pour le français : "Ici, on n'a jamais parlé français". Pourtant il n'y a pas si longtemps encore, beaucoup de Bretons étaient monolingues (j'ai connu une grand-mère qui parlait uniquement sa langue maternelle et ne maîtrisait pas le français). Il y a beaucoup de communes de Bretagne, surtout en campagne, où l'on ne parlait pas français il y a 100, 150 ans, où très peu de gens maîtrisaient cette langue (le curé ? les nobles ?...); les témoignages historiques sont clairs là-dessus.

90f2a6fb981cfad5f06ceb35013f31cc.jpg La carte ci-contre le montre également (2). Elle date de 1863 : le Finistère, en noir, fait partie des départements où "aucune, ou presque aucune des communes ne parle français"; pour le Morbihan et les Côtes d'Armor "une proportion relativement importante de communes ne parlent pas le français". L'Ile et Vilaine est classée comme département "incertain"... Il y a 145 ans donc, l'étude du ministre de l'instruction publique de Napoléon III, Victor Duruy, montrait que 7,5 millions de Français (sur 30 millions) étaient des "patoisants monolingues", soit 25 % de la population.

Parmi eux, les Bretons bretonnants. Mes ancêtres sans doute, puisque mes quatre grand-parents étaient bilingues breton-français. Probablement aussi, les ancêtres d'Alain Rémond qui parlaient gallo dans des communes de l'Est de la Bretagne où, pendant des siècles, "on n'a jamais parlé le français". Ou si peu. 

Christian Le Meut

(1) Henriette Walter, "L'aventure des langues en Occident", Ed. Robert Laffont. 1994.

(2) R. Anthony Lodge, "Le français, histoire d'un dialecte devenu langue", Ed. Fayard, 1997.

22/04/2008

Amañ "n'eo ket bet james komzet brezhoneg"

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Lenn a ran bep sizhun Marianne ba' ti ma zud. Ur gelaouenn interesus eo, a gav din, met n'eus ket kalz a dra war danvez Breizh pe war ar rannvroioù all. Taol spered jakobined a zo gete a wezhoù ivez. E fin pep kelaouenn e kaver ur pennad skrivet get Alain Rémond. Fentus awalc'h, d'ar peurliesan. Ar c'hazetenner-se a zo a Vreizh a-orin, a Vro C'Hallo. Ha displegiñ a ra ba' Marianne diwezhañ (19/04/2008), goude bout gwellet ar film "Bienvenue chez les Ch'tis", penaos en deus eñv desket gallaoueg a vihanig, ha petra eo ar gallaoueg. Doujus eo Alain Rémond e keñver ar gallaoueg ("je suis né bilingue : gallo-français"), met, d'am sonj, un nebeut farioù a zo bet skrivet getan a zivout ar brezhoneg.

"Tout le monde ne parle pas breton en Bretagne" 
"Contrairement à ce que certains pourraient croire, eme Alain Rémond (...), tout le monde ne parle pas breton en Bretagne. Il existe toute une région, dans l'est de l'Ouest, où on n'a jamais parlé breton. Mais gallo. Quoiqu'il puisse m'en coûter, mettons les points sur les i, si le breton est bel et bien une langue, le gallo, lui n'est qu'un dialecte. Comme le ch'ti. Et, comme le ch'ti, le gallo est un dérivé du vieux français. Donc du latin. Je n'ai su que très tard que je parlais gallo. Chez moi, dans mon village, on appelait ça le patois". 

Krogomp get ar frasenn gentañ : "Contrairement à ce que certains pourraient croire,  (...), tout le monde ne parle pas breton en Bretagne". N'ouion ket petra a vez gouiet get lennerion Marianne, met n'eo ket get ar gelaouenn-se e c'hellehent bout kelaouet a-feson war an brezhoneg pe war ar yezhoù rannvroel all e Frans. E Breizh, razh an dud (kazimant) a gomz galleg ha ne chom ket nemet un nebeut (250.000 den ?) a gomz breton. Hor yezh a zo en arvar bras ha c'hellehe bout kollet da vat e-pad ar c'hantved-mañ, eme an Unesco. Met an dra-se n'eo ket bet displeget da lennourion Marianne abaoe pell, pe marteze, james.

Ar gallaoueg, rannyezh pe yezh ?
Alain Rémond n'eus graet e sonj : ar gallaoueg a vehe ur rannyezh a zeuhe ag ar galleg kozh, hag ar brezhoneg a vehe ur yezh da vat. N'ouion ket mard en deus, ar paotr-se, studiet kalz ar yezhoù met, d'am sonj, n'eo ket ken splann an traoù. A-du on getan e keñver ar brezhoneg met pas e keñver ar gallaoueg. Peseurt diforc'h a zo etre ur yezh hag ur rannyezh ? N'eo ket anat. Ur yezhourez evel Henriette Walter, studiet geti ar gallaoueg a dost, a skriv : "(...) le gallo, forme que le latin a prise en Haute-Bretagne" (1). Ar gallaoueg a vez levezonet get ar galleg abaoe kantvedoù, met ne za ket ag ar galleg kozh, hervez Henriette Walter. Ar brezhoneg ivez, a vez levezonet get ar galleg abaoe pell... Neuze, ar gallaoueg, yezh pe rannyezh ? An diforc'h etre an daou n'eo ket anat met, evidon-me, ar gallaoueg a zo ur yezh da vat.

321d6c228edf3df4adf1c5e0169cd527.jpgMet n'on ket a-du ivez get un dra all skrivet get Alain Rémond. N'ouion ket e-menn emañ e gumun a orin, met mechal ma ne vehe ket er Morbihan  (hervez pennadoù all skrivet getan an hañv paseet). Hervez Henriette Walter, ha yezhourion ha istorourion all ivez, tachenn ar brezhoneg a zo aet betek Roazhon, kazimant, ha betek Dol ha Pornic, e Liger Atlantel, d'an nawed kantved. Kozh eo, a sonj deoc'h ? Marteze, met an dra-se a ziskouezh penaos ar brezhoneg a zo bet komzet er Morbihan a-bezh, hag e Aodoù an Arvor a-bezh ivez e-pad kantvedoù zo memestra. Roudoù a chom ag an dra-se dre ur bochad anvioù lec'h. Alain Rémond n'en deus ket james klewet komz brezhoneg barzh kumun e dud, moarvat, met komzet e oa bet breton du-hont memestra, en amzer a gent.

"On n'a jamais parlé..." 
Klewet 'vez alies awalc'h ar frasenn-se : "Ici, on n'a jamais parlé breton"; pe "A Rennes on n'a jamais parlé breton", pe c'hoazh : "A Nantes on n'a jamais parlé breton", evel ma vehe ur gwir bater. N'on ket istorour na yezhoniour met, d'am sonj, komzet veze brezhoneg get tud zo (ha marteze ur bochad), barzh karterioù a Roazhon hag a Naoned e lec'h ma veze e chom Bretoned deuet a Vreizh Izel. Ha komzet veze brezhoneg e Paris, get ur bochad tud d'an XIXe ha d'an XXe kantved ivez. Ha bremañ c'hoazh, marteze. Ha lennourion Rezore a ouia penaos e vez komzet ha desket brezhoneg e meur a lec'h er bed (New-York, Pékin, Buenos Aires ha c'hoazh...). Mod-se emañ, ar yezhoù a ya da veajiñ.

f4e2dccaa1d61d7846a5c176d086197c.jpgJames m'eus klewet ar frasenn-se evit ar galleg : "Ici, on n'a jamais parlé français". Met 50 vloaz zo, 100 vloaz zo, pe 150 vloaz zo, ne veze ket preget galleg get kalz a dud e kumunioù 'zo a Vreizh Izel, war er maezioù dreist-holl, evel ar pezh a ziskouezh ar gartenn-se (2). Er bloaz 1863, hervez ur studiadenn graet get ministr an deskadurezh Napoléon an trived, Victor Duruy. 7 million a zen (war 30), ne gomzent ket galleg e Bro Frans ("monolingues patoisants"). E departamant Penn Ar Bed n'doa "kumun ebet e lec'h ma vez komzet galleg"; er Morbihan hag e Aodoù an Arvor ne veze ket komzet galleg barzh ul lodenn vras ag ar c'humunioù... En Ilez ha Gwilenn an disoc'hoù ne oant ket sklaer ("incertain").

D'ar prantad-se, brezhoneg 'veze komzet get ar bobl e Breizh Isel, ha galleg get un nebeut tud. Ha d'ar c'houlz-se ivez, marteze, gourdadoù Alain Rémond a brege gallaoueg e Bro C'Hallo. Du hont ivez, ne veze ket ivez komzet galleg get kalz tud war er maezioù kant hanterc'hant vloaz zo. Gallaoueg, ne lâran ket.

Christian Le Meut

(1) Henriette Walter : "l'aventure des langues en Occident" Embannadurioù Robert Laffont, 1994.

(2) Kartenn tenet a "Le français, histoire d'un dialecte devenu langue", R. Anthony Lodge, Ed. Fayard, 1997. 

Internet : "La langue, comme gadget électoral"

Lennet m'eus war internet, lec'hienn Taban (e okitaneg hag e galleg) , un destenn anvet "La langue comme gadget électoral". Embannet eo bet d'an 8 a viz Ebrel a ziar benn ar votadegoù e Bro Italia ha penaos a zo bet implijet rannyezhoù komzet du hont get an tu kleiz (Strollad demokratel). Interesus bras. E Breizh ivez, ar brezhoneg a vez implijet ivez a wezhoù evel ur sort "gadget électoral", met m'eus ket amzer bremañ da skrivañ ur pennad war an dra-se... 

J'ai lu sur internet, le site Taban (bilingue occitan et français), un texte intitulé "La langue comme gadget électoral". Il a été édité le 8 avril à propos des élections en Italie et comment certains dialectes parlés là bas ont été utilisés par la gauche (Parti démocrate). Très intéressant. En Bretagne aussi, il y aurait des études à faire sur la façon dont la langue bretonne a été utilisée pendant la campagne des municipales. Le breton y est aussi, parfois, comme d'autres langues dans d'autres régions de France, utilisé comme une sorte de gadget électoral...

http://taban.canalblog.com/

21/04/2008

Rezore : Deiz ha bloaz laouen mat !

16cb54ac8f34595830e546ce4fbe45f5.jpgHum... Get un nebeut dale memestra, lidomp trived deiz ha bloaz Rezore, bet savet e... miz Meurzh 2005. Ya, gouiet a ran, penn skañv on, ankouiet m'eus an deiz ha bloaz-se ar miz paseet, met tapet oan bet get traoù all.

814 notenn a zo da lenn hiriv an deiz war Rezore, e galleg hag e brezhoneg. E korf tri bloaz, 177.000 bizit, gwelladenn, a zo bet enrollet (etre 200 ha 300 bemdez, hervez).

Kendelc'homp mod-se, ha trugarez vras deoc'h !

Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire...

Hum... Avec un peu de retard, quand même, célèbrons le troisième anniversaire de Rezore qui fut créé... en mars 2005. Je sais, j'ai oublié, mais bon, le mois passé j'ai été préoccupé par d'autres choses.

Il y a actuellement 814 notes à lire sur Rezore, en breton et en français. En trois ans, 177.000 visites ont été enregistrées (soit entre 200, et 300 par jour).

Continuons comme ça, et merci à vous !

Christian Le Meut 

18/04/2008

Pikardeg : "Te comprinds ch'picard ?"

Ur pennad skrid kentelius a zo bet embannet barzh lec'hienn internet Libération (blog Libé Lille) a zivout ar yezh pikardeg; an evezhiadennoù ivez a zo interesus :

Sur le site de Libération, blog Libé Lille, un article intéressant sur la langue picarde, les commentaires également sont instructifs :

http://www.libelille.fr/saberan/2008/04/te-comprinds-ch.h...

NB : hier, alors que je faisais quelques courses au Monoprix de Vannes, une jeune femme a demandé du maroilles au vendeur de fromage. Pour ceux qui n'ont pas vu Bienvenue chez les Ch'tis, le maroille est un fromage odorant que Danny Boon et sa maman (Line Renaud), se tartinent au petit-déjeuner et trempent dans leur café (en Bretagne, on fait pareil avec le beurre salé, miam). "Y'en a pas" a répondu le vendeur en rigolant, "mais on a d'autres fromages qui puent si vous voulez". 

09:40 Publié dans Web, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Picard, langues

17/04/2008

Bodadeg vroadel : tabut war ar yezhoù rannvroel/Assemblée nationale : débat sur les langues régionales

Communiqué de député Marc Le Fur, député des Côtes-d'Armor, vice-président de l'Assemblée nationale : « Un débat historique sur les langues régionales »

« Je me réjouis que le Premier Ministre tienne l’engagement qu’il avait pris à ma demande sur les langues régionales. Il avait promis un débat à l’Assemblée sur les langues régionales préalable à la réforme institutionnelle. Ce sera le cas le 7 mai prochain. Ce débat est historique. C’est la première fois qu’il a lieu à l’Assemblée. De nombreux députés issus des régions concernées se mobilisent d’ores et déjà sur ce sujet et je les invite tous à être présents le 7 mai prochain dans l’hémicycle. » conclut le député des Côtes d’Armor". Mercredi 16 avril 2008.