Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/04/2008

Aimé Césaire : extrait du Discours sur le colonialisme

3942c6705264371499b9f40193224219.jpgAimé Césaire vient d'être enterré en grandes pompes; on parle de le transférer au Panthéon; le président Sarkozy assiste aux obsèques... Mais a-t-il lu Césaire ? Les responsables de la droite française, qui ont voulu réhabiliter les "aspects positifs" de la colonisation il n'y a pas si longtemps, l'ont ils lu ? Courte citation extraite du "Discours sur le colonialisme", édité en 1950 (page 19, réédition de 1991, Ed. Présence africaine) :

"Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la corvée, l'intimidation, la pression, la police, l'impôt, le viol, les cultures obligatoires, le mépris, la méfiance, la morgue, la suffisance, la mufflerie, des élites décérébrées, des masses avilies.

Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumission qui transforment l'homme colonisateur en pion, en adjudant, en garde-chiourme, en chicote, et l'homme indigène en instrument de production. 

A mon tour de poser une équation : colonisation = chosification.

J'entends la tempête. On me parle, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes.

Moi je parle de sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées". 

Aimé Césaire