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17/12/2006

Médiamensonge : la Flandre est toujours en Belgique

Le journaliste belge spécialiste des média Michel Collon explique pourquoi il approuve le canular de la Radio télévision belge sur la séparation de la Flandre...

"La RTBF a présenté «en direct» la scission de la Belgique après la déclaration unilatérale de sécession du Parlement flamand.Manifs au palais, le Roi en fuite, Wallonie rattachée à la France, bouleversements dans la vie quotidienne avec les nouvelles «frontières»... Tout en direct. Sauf que c'était une fiction. Du bluff. Comme la célèbre émission radio. Avalanche de coups de fil alarmés et grosse émotion en Belgique. Chefs politiques scandalisés. La RTBF avait-elle le droit de piéger le public par une «politique-fiction» ? Personnellement, je trouve ça plutôt positif, même si je comprends l'émotion. Pourquoi ?

1. En tant qu'analyste des médiamensonges, je me réjouis de cette démonstration très réussie : oui, il est possible de faire avaler à un public très large quelque chose qui n'existe pas. Il suffit de quelques journalistes, quelques interviews de prétendus «experts», deux ou trois images manipulées comme «preuves». Et j'aimerais qu'un véritable observatoire des médias fasse l'inventaire des bobards qui nous ont été servis sur les conflits des vingt dernières années : Timisoara, Panama, Nicaragua, Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Liban, Venezuela et bien d'autres. Chiche, la RTBF ?

2. Cette émotion peut être salutaire. Jusqu'à présent, le débat sur l'avenir de la Belgique a été confiné à des politiciens très intéressés : six gouvernements (enfin, je crois) dans un pays de dix millions d'habitants ! Il est temps que les simples gens interviennent : veulent-ils ces querelles artificielles ou veulent-ils au contraire qu'on s'attaque à leurs problèmes réels : emploi, niveau de vie, avenir des jeunes ?

3. Bien sûr, les séparatistes flamands prétendent que la scission permettrait justement de mieux s'occuper de ces problèmes. Supercherie ! Leur vrai but ? Détruire la Sécurité sociale pour précariser les jeunes et offrir au patronat une main d'oeuvre corvéable à merci. Etre plus «compétitifs» dans la jungle de la mondialisation. En Italie, et ailleurs, on importe des esclaves polonais. Chez nous, on les fabriquera « made in Vlaanderen ».

4. Le séparatisme aura pour conséquence, en Flandre mais aussi en Wallonie, des politiques encore plus antisociales. L'argent économisé servira pour de nouveaux cadeaux aux multinationales. Comme VW qui a reçu des milliards pour gonfler ses bénéfices et nous laisser la casse.

5. VW, parlons-en. Avec ce bazar institutionnel, les travailleurs en lutte ont eu affaire à... trois ou quatre gouvernements différents selon la région d'où ils proviennent. Pratique !

6. Mes amis français me demandent souvent : «Et alors, les Belges, c'est vrai que vous allez finir comme la Yougoslavie ?» Je leur réponds que la grande majorité des gens est totalement contre cette excitation artificielle et ces divisions. L'émission de la RTBF ne l'a pas assez montré; elle aurait dû donner la parole à de simples Flamands.

7. Résumons. La Flandre a profité des transferts financiers entre régions pendant cent ans où elle était moins développée. A présent que la crise économique et les délocalisations frappent davantage le Sud, elle veut mettre fin à ces transferts. Mais soyons plus précis : ce sont les partis traditionnels flamands qui intoxiquent l'opinion par des discours racistes sur «les fainéants du Sud». D'abord, ils font tout simplement jeu des fascistes du Vlaams Belang en copiant son discours sous une forme «respectable». Mais surtout, ensuite, ils déclencheront la chasse aux «fainéants du Nord», qui ne voudront pas devenir des esclaves salariés. Et on sera tous perdants." Michel Collon 

http://www.michelcollon.info 

Brezhoweb : de la télé en breton sur le net

Une émission en langue bretonne sera diffusée lundi sur internet, comme l'indique le communiqué suivant. Il y sera, notamment, question de blogs en breton et de Rezore (vers 22h).

"Le 18 décembre prochain, WebNoz sera la première émission en langue bretonne diffusée en direct sur Internet. Les bretonnants seront invités, pour la première fois, à poser leurs questions aux invités et à communiquer leurs remarques en temps réel. Ce programme sera rediffusé pendant un mois et enrichi de contenus pédagogiques afin de permettre à tous les bretonnants d'améliorer leur connaissance de leur langue. 

WebNoz est la première émission de débat et de divertissement en breton diffusée uniquement sur Internet. Cette émission sera réalisée le 3ème lundi du mois, en public, depuis un lieu à chaque fois différent. Elle proposera, sous forme de talk-show, des débats de société, les grandes questions de la langue bretonne et donnera la parole à des invités ou inconnus. Elle permettra également à des artistes, chanteurs ou musiciens de se produire en public, et présentera chaque mois l'actualité culturelle et artistique de la langue bretonne.

Cette émission, outre sa diffusion, comporte deux spécificités majeures :

  • les internautes seront invités à participer en temps réel, à donner leur sentiment et à poser des questions aux invités. Un modérateur sera à leur écoute tout au long de la soirée.
  • l'émission restera disponible pendant au moins un mois après sa diffusion. Elle sera alors enrichie de fiches pédagogiques comprenant un résumé en français des séquences les plus pertinentes, donnant les traductions de néologismes, mettant en valeur telle ou telle expression en breton digne d'intérêt. Ces fiches pédagogiques doivent pouvoir aider tous les bretonnants, à commencer par les plus jeunes, à enrichir leur connaissance de la langue bretonne.

    Ce programme, au concept novateur, est co-produit par les sociétés Lionel Buannic - Message et Médias et VO Productions. Il est soutenu par la Région Bretagne , de nombreuses collectivités locales bretonnes et des partenaires privés.

    Parallèlement à cette émission, un site destiné à l'actualité de la langue bretonne sera bientôt disponible.

    La première WebNoz aura lieu en direct du lycée Diwan de Carhaix le 18 décembre à 20h30.

  • www.Brezhoweb.com
  • www.Surlaplace.tv
  • Armortv.fr

14/12/2006

Auray : élections passées, élections à venir...

Les partis politiques désignent actuellement leurs candidats pour les élections législatives qui auront lieu en juin prochain à la suite des élections présidentielles. A Auray, le député sortant UMP, Aimé Kerguéris voulait promouvoir la candidature du maire de Quiberon, Jean-Michel Belz. Mme Guillou-Moinart, conseillère générale et régionale était également sur les rangs. En vain, les membres de l’UMP ont désigné un autre candidat, Michel Grall, maire de Carnac qui devrait donc avoir l’investiture UMP pour ces législatives. Mais peut-être ne sera-t-il pas le seul candidat pour la droite. Jean-Michel Belz n’a pas renoncé à se présenter, et d’autres pourraient se présenter également. Il pourrait donc y avoir plusieurs candidats de droite à Auray en 2007. Et cette situation m’en a rappelé une autre, en décembre 1983.

Il y a donc 23 ans Christian Bonnet, alors député de la circonscription d’Auray, décidait d’aller poursuivre sa carrière au Sénat. Il déclenchait ainsi des élections législatives partielles mais ne désigna pas son suppléant, Aimé Kerguéris, pour prendre sa suite. Aimé Kerguéris l’avait pourtant remplacé à l’Assemblée quand Christian Bonnet était ministre de l’Intérieur sous la présidence Giscard d’Estaing. Il préféra choisir Michel Naël, alors maire d’Auray. Aimé Kerguéris se présenta quand même suivi par un autre Kerguéris, Jo, alors maire de Landévant... La droite classique avait donc trois candidats. Mais ce n’est pas cela qui retint le plus l’attention de l’opinion publique française.

La montée du Front national
En 1983, un parti politique d’extrême droite commençait à faire parler de lui : le Front National. Il avait percé à Dreux et à Paris lors d’élections partielles. Il saisit l’occasion : Jean-Marie Le Pen se présenta à son tour à Auray. De mon côté j’étais alors étudiant en journalisme à Tours et je décidais de revenir voir ce qui se passait au pays plutôt que de rester moisir en classe. Je proposais donc à mes professeurs de m’absenter quelques jours, pour prendre la direction d’Auray. Là, j’interviewais les candidats de droite, de gauche, dont Paul Baudic pour le Parti socialiste (actuellement maire de Brec’h).

Jean-Marie Le Pen obtint 12% des voix au premier tour. Il effectuait ainsi une percée, mais pas suffisante pour rester au second. Michel Nael arriva en tête (28,1 %), devant Aimé Kerguéris (22 %) puis Jo kerguéris (15,5%) qui se désista en faveur de son cousin. Le Parti socialiste, laminé, ne put se maintenir lors du second tour qui vit s’affronter Michel Naël et Aimé Kerguéris. Ce dernier remporta 58,9 % des voix et fut élu et réélu depuis sans discontinuer jusqu’à aujourd’hui. En France la loi ne prévoie pas de durée limitée des mandats, ni locaux ni nationaux. Ainsi, le Président de la République peut se représenter autant de fois qu’il veut alors qu’aux Etats-Unis, par exemple, la durée est limitée à deux mandats (huit ans). Cette absence de limite de durée est dommage car cela permettrait un renouvellement du personnel politique.

Chall ha dichall...
Plusieurs choses m’avaient marqué lors de cette campagne électorale. Ainsi, lors d’un meeting de Jean-Marie Le Pen je me suis retrouvé seul à rester assis dans une salle où tout le monde se leva d’un coup pour ovationner l’orateur... Un grand moment de solitude. Et puis j’ai constaté que le leader d’un parti nationaliste français d’extrême droite pouvait parler breton. Pas durant ses meetings mais dans la rue, à Locmariaquer, notamment, où il échangea quelques phrases avec des habitants. Moi, je ne parlais pas breton à l’époque, je n’ai pas pu lui faire la conversation dans cette langue mais j’ai appris deux mots avec lui : chal ha dichal, le flux et le reflux. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’est resté.

Il n’est pas surprenant que Jean-Marie Le Pen parle breton, au moins un peu : il est né voici 78 ans dans une famille de pêcheurs de la Trinité-sur-Mer, petit port où l’on parlait breton avant la Seconde guerre mondiale. Aujourd’hui la Trinité-sur-Mer est devenu un grand port de plaisance et l’on n’y parle plus beaucoup breton... Les gens à qui je raconte cette anecdote sont souvent surpris. Le fait qu’un leader du nationalisme français parle breton peut surprendre, en effet. 

Parler breton, comme parler n’importe quelle langue, est une richesse. Une richesse conquise, pour moi comme pour beaucoup d’autres, puisque nous aurions dû l’oublier, cette langue, comme celà nous était intimé, ordonné, par moultes institutions, par l’idéologie dominante qui la présentait comme un rebut à jeter, par moult pouvoirs à commencer par l’école dont elle était exclue, et dont elle est encore largement exclue, hormis pour quelques milliers d’élèves des écoles bilingues. Mais si parler breton est une richesse culturelle et personnelle, celà n’immunise contre aucune idée nauséabonde. La preuve !

Christian Le Meut

Résultat des élections de décembre 1983 dans la circonscription d’Auray. Premier tour : Michel Naël (UDF-RPR officiel) 28,16%; Aimé Kerguéris (UDF) 21,99%; Paul Baudic (PS) 15,5%; Jo Kerguéris (UDF) 15,46%; Jean-Marie Le Pen (FN) 12,02 %; René Maury (PC) 5,35%; Bernard Guérin (UDB) 1,52%). Second tour : Aimé Kerguéris 58,9%; Michel Naël 41,1%.

An Alre : dilennadegoù paseet ha dilennadegoù da zont...

E fin ar bloaz 1983, e oan e chom e Tours da zeskiñ ma micher kazetenner. Ar bloaz-se an aotroù Christian Bonnet n’doa lakaet en e sonj mont kuit ag an Assemblée nationale evit mont d’ar Sénat... Ar bloaz se c’hoazh, ur strollad politikel a zehoù pellan, ar Front national, get Jean-Marie Le Pen en e benn, a groge d’ober berzh en dilennadegoù lec’hel, evel e Dreux, e Paris hag... en Alre.

Rak, ur wezh bout roet e zilez get an aotroù Bonnet, e oa bet ret sevel dilennadegoù nevez, en Alree hepken, da zibab un c’hannad nevez. Hag an aotroù Le Pen oa war ra rank. Ha me, m’boa kinniget get ma c’helennourion mont d’ober ur reportaj d’An Alre e lec’h chom da vreinañ er skol. Trouz oa e bro An Alre, memestra; ur bern kazetennerion oa deuet a gaos ma oa Le Pen, paotr ag An Drinded, war ar rank. Ne oa ket en e unan.

D’an tu kleiz tud oa evel Paul Baudic (maer Brec’h c’hoazh hiriv an deiz), un den ag ar PC hag unan all evit an UDB.  An aotroù Aimé Kerguéris oa iwez war ar rank. Hennezh oa  "suppléant" Christian Bonnet hag en doa kemeret e blas en Assemblée nationale pa oa bet anvet an aotroù Bonnet d’ar gouarnamant, da vare ar prezidant Giscard d’Estaing. Ya, met Christian Bonnet en doa choazet un den all evit kemer e blas da vat en Assemblée : Michel Nael, maer an Alré d’ar c’houlz se, ha kuzulier kanton an Alre c’hoazh hiriv an deiz. Ha daou zen ne oa ket trawalc’h, unan all oa daet iwez evit an tu dehoù : Jo Kerguéris, maer Landevan d’ar mare-se. Deuet eo da vout senatour ar Morbihan ha prezidant Kuzul an departamant hiriv an deiz.  

Bec'h c'hoazh e Bro an Alre...
Sonj m’eus bet ag dra se n’eus ket pell zo rak trouz zo c’hoazh hiriv an deiz get an tu dehoù e Bro an Alre. Tri bloaz arnugent zo e oa aet ar maout get Aime Kerguéris. Hag hennezh a zo c’hoazh kannad. E Frans n’eus ket lezenn ebet evit paraat doc’h an dilennidi a chom re bell en o flas. Mard eo dilennet ha dilennet en dro, ur prezident, ur maer, ur c’hannad, a c’hell chom ar pellan gwellan, betek e varv ! Ni wello a benn nebeut petra vo dibabet get an aotroù Chirac hag a c’hell mont war ar rank en dro e 2007...

Aime Kerguéris, eñ, a faota bremañ mont war e leve ha reiñ e gadoer d’an aotroù Jean-Michel Belz, maer Kiberen... Ya, met n’eo ket hennezh a zo bet dibabet get izili UMP Bro An Alre, met an aotroù Michel Grall, maer Karnag. Hag un tervet oa war ar rank : an intron Guilloù Moinard. Tud a zo fallgountant get ar choaz se evel Jean-Michel Belz a yello marteze d’an dilennadegoù memestra daoust d’ar pezh votet get tud an UMP. Ped a dud a vo war ar rank e miz Mezheven 2007 en tu dezhoù e Bro An Alre ? N’ouiomp ket, met meur a unan, sur awalc’h.

1983...
Met deomp en dro tri bloaz arnugent zo. D’ar c’houlz-se, Jean-Marie Le Pen en doa tapet 12 % ag ar mouezhioù. Ne oa ket netra, met ne oa ket trawalc’h evit bout en eil tro. Me m’boa aterset Le Pen ha desket un nebeut gerioù brezhoneg getan, evel “Chall ha dichall”, da skouer. N'ouion ket perak ar gerioù-se a zo chomet barzh ma fenn... Rak an aotroù Le Pen a ouia komz brezhoneg, un tammig, da nebeutan; klevet m’boa hennezh kaozeal brezhoneg get tud zo, pas e-pad ur meeting met er straedoù, e Lokmariaker.

Ganet eo Le Pen triwec’h ha tri ugent vloaz zo en Drinded, barzh un familh a besketourion. Komzet veze brezhoneg du hont get tud ag ar bobl araok an eil brezel bed... Pa laran an dra se da dud zo, souezhet int. Penaos ta, un den evel-se a gomzehe breton ?  Ben ya. Souezhus eo gwelout ur broadelour a Frans, berped get e vanniel trilivet, e komz brezhoneg. Met komz brezhoneg n’eo ket trawalc’h evit bout vaksinet a enep d’ar sonjoù fall !
Christian Le Meut

- Disoc’hoù an dilennadegoù en Alre (12/2003) - tro kentañ : Michel Naël (UDF-RPR ofisiel) 28,16%; Aimé Kerguéris (UDF) 21,99%; Paul Baudic (PS) 15,5%; Jo Kerguéris (UDF) 15,46%; Jean-Marie Le Pen (FN) 12,02 %; René Maury (PC) 5,35%; Bernard Guérin (UDB) 1,52%. Eil tro : Aimé Kerguéris 58,9%; Michel Naël 41,1%.

13/12/2006

Libé : ur pennad a fed ar yezhoù rannvroel/un article sur les langues régionales

Ur pennad skrid a zo bet embannet barzh Libération hiriv (13/12) a ziout ar yezhoù rannvroel, sinet get ur yezhour, Pierre Encrevé. Hennezh a c'houlenn get ar gannadoù sinañ ar pezh a zo bet kinniget get Marc Le Fur (kannad Aodoù an Arvor-UMP) evit ma vehe anavezet ar yezhoù rannvroel get bonreizh Frans.

Un article intéressant est paru aujourd'hui dans Libération (13:12). Le linguiste  Pierre Encrevé y soutient l'adoption par l'Assemblée nationale de l'amendement du député (Côtes d'Armor - UMP) Marc Le Fur visant à la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution française. Pierre Encrevé estime que "ce formidable patrimoine linguitique est une des plus précieuses richesses culturelles de la France" et que cette reconnaissance officielle (et la ratification de la charte européenne des langues minoritaires encore en attente), encourageant le multilinguisme à l'intérieur des frontières, l'encouragerait aussi sur le plan international afin de faire face à "l'unilinguisme" anglophone. Cet article est accessible sur le site internet de Libé.

http://www.liberation.fr/rebonds/222855.FR.php