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28/02/2006

Economie : tout va bien du côté des ventes d'armes...

 Il est des entreprises qui ne connaissent pas la crise, comme DCN (Défense construction navale), très implantée en Bretagne (Lorient et Brest) et qui prospère dans la production de navires de guerre. Cette société vient de publier un communiqué fort satisfait...

"Paris, le 28 février 2006
Chiffre d’affaires 2005 : 2,8 milliards d’euros, + 8,6%
Renforcement de la part de l’international
Forte progression du carnet de commandes : 8,3 milliards d’euros, + 37%

Le chiffre d’affaires consolidé du groupe DCN s’établit à 2 833 millions d’euros pour l’exercice 2005, en hausse de 8,6% par rapport à l’exercice 2004. L’activité réalisée à l’international progresse de 33%, s’établissant à 962 millions d’euros, et représente désormais 34% de l’activité du groupe, contre 28% en 2004.

Le segment Navires Armés progresse de 19%. Le marché domestique a assuré un robuste socle d’activité avec, notamment, la poursuite des travaux sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins de nouvelle génération, Le Terrible, en cours de construction pour une livraison en 2010, ainsi que sur les Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC) Le Mistral et Le Tonnerre.

A l’export et pour les projets en coopération, les ventes ont bénéficié en 2005 de la livraison de la première frégate de la classe Formidable à la Marine de Singapour (programme Delta), du premier sous-marin Scorpène à la Marine du Chili (le O’Higgins), ainsi que de l’avancement du programme des frégates franco-italiennes Horizon et du programme « sous-marin Malaisie » (Scorpène). (...).

Le chiffre d'affaires de l’activité Équipements, en hausse de 14% par rapport à 2004, traduit notamment un niveau soutenu des ventes de lanceurs verticaux de missiles Sylver ainsi que le passage d’un jalon important sur le projet du réacteur d’essai nucléaire pour le CEA.

Au 31 décembre 2005, le carnet de commandes, en très forte progression de 37% par rapport au 31 décembre 2004, s’établit à 8,3 milliards d’euros. L’année 2005 aura permis d’engranger 4,9 milliards d’euros de prises de commandes, parmi lesquelles la notification de la première tranche du contrat FREMM (huit frégates destinées à la Marine nationale dont les livraisons s’échelonneront de 2010 à 2015), la signature avec l’Inde du contrat portant sur l’acquisition de six sous-marins Scorpène ainsi que la signature de plusieurs grands contrats de MCO pour la Marine nationale.

Jean-Marie Poimboeuf précise : « Ce bon carnet de commandes apporte à DCN une excellente visibilité sur son activité future. En 2006 les équipes commerciales de DCN se focalisent sur l’obtention du projet Barracuda dont la prise de commande est attendue à l’été. »

A propos de DCN…
Le groupe DCN est un acteur majeur sur le marché européen et mondial des systèmes navals de défense à haute valeur ajoutée. Maître d’œuvre, concepteur, réalisateur et intégrateur, il dispose d’un ensemble de compétences qui lui permettent de maîtriser la totalité de la chaîne de la valeur et du cycle de vie des systèmes navals. DCN propose aux marines clientes une large gamme de solutions innovantes : navires armés, services, équipements et systèmes stratégiques."

Fin de citation... 

23/02/2006

Sarkozy : profession conseil en recrutement de journalistes

Petit exemple des bonnes relations entre certains médias et le pouvoir politique rapporté sur NOUVELOBS.COM et dans le numéro du Canard Enchaîné sorti ce mercredi.

"Jean-Pierre Elkabbach a consulté le ministre pour embaucher le journaliste politique en charge de l'UMP.

Les journalistes de la rédaction d'Europe-1 ont découvert que Jean-Pierre Elkabbach a demandé conseil à Nicolas Sarkozy au sujet du recrutement du journaliste politique qui sera chargé de suivre l'UMP. Le Canard enchainé fait le récit, dans son édition du mercredi 22 février, de la façon dont le ministre de l'Intérieur s'est changé en conseiller recruteur. Selon l'hebdomadaire satirique, un journaliste qui voyageait avec quelques collègues dans l'avion de Nicolas Sarkozy, le 10 février, à destination de Chamonix, a interrogé le ministre au sujet de rumeurs qui circulaient dans la rédaction d'Europe-1. Nicolas Sarkozy a alors confirmé que Jean-Pierre Elkabbach l'avait consulté au sujet du remplacement de Caroline Roux.

"Il n'y a pas qu'Elkabbach qui fait cela…"
"Pas gêné le moins du monde", raconte Le Canard, le ministre répond: "bien sûr. (…) J'ai été ministre de la Communication. Je suis ça de près, ça fait partie du travail politique. (…) Si vous saviez. Il n'y a pas qu'Elkabbach qui fait cela…". "Voilà qui confirme les bonnes mœurs en vigueur entre la presse et les politiques", commente Le Canard enchainé. "Résultat, écrit Le Canard, jeudi 16, Elkabbach doit se fendre d'une mise au point auprès des journalistes d'Europe-1. Il déboule à la conférence de rédaction de 15 heures, mal à l'aise, et reconnaît les faits. Puis il se lance dans une improbable explication, selon laquelle 'il serait normal de consulter les politiques' pour 'justement recruter des journalistes pas trop près du pouvoir'."

"Il m'a donné deux ou trois noms"
"C'est la démarche classique de tout chef d'entreprise pour choisir les meilleurs, les plus libres et les plus indépendants", a encore justifié Jean-Pierre Elkabbach, contacté par les journalistes du Canard enchainé. "J'ai dit à Nicolas Sarkozy: 'Est-ce que tu connais, dans la nouvelle génération qui émerge, qui sont les meilleurs?' Il m'a donné deux ou trois noms qui étaient déjà dans ma liste…" "D'ailleurs, ces noms-là ne seront pas retenus", promet Jean-Pierre Elkabbach. Le Canard enchainé rappelle l'épisode du "clash" provoqué par la publication, à la une de Paris-Match, de la photo montrant Cécilia Sarkozy avec Richard Attias. Un "clash" qui explique que les médias du groupe de presse Lagardère évitent désormais de contrarier le président de l'UMP."

22/02/2006

Jacques de Bollardière (1907-1986)

Jacques de Bollardière, une figure française et bretonne de la non-violence au XXe siècle, est mort en février 1986, voici vingt ans. Cet article en breton retrace son parcours. Les non-bretonnants trouveront une bibliographie en fin d'article et un site internet pour en savoir plus.

Petra eo an didaerded, an difeulster* ? Ar mennozh se a zo bet savet gant tud evel Tolstoï, Gandhi, Martin Luther King, hag all. Met an den brudet eus Breizh en doa labouret ivez eviti : Jacques de Bollardière, ar “Jeneral objektour”.
Jacques de Bollardière a oa ganet e Kastell Briant, e departamant Liger Atlantel e 1907, e barzh ur famillh nobl ha katolik. E dad, e vreur hag e dad kozh oa ofisourion uhel. Graet oa bet e studioù gantañ er skol Koet Kidan, met ne oa ket ur studier sioul. Kavout a rae sot reolennoù an arme hag ar c'hentelioù a oa graet enno.
Da skouer, Bollardière a lene Platon, pe Pascal e-pad ar c'hentelioù diwar benn Napoléon... Hennezh a gave sod deskiñ doare Napoléon d’ober ar brezel goude ar brezel bed kentan hag an armou nevez (tankoù, avionoù...). Meur a wezh, Bollardière oa bet kastizhet, hag red e oa dezhañ chom eno tri bloazh e lec’h daou evel da gustum !


Ur stourm a enep an nazism, pas ar bobl alaman
E 1940, “Bollo”, evel ma veze graet anezhañ, ne c’hortozas ket galv ar jeneral de Gaulle hag e touez ar soudarded kentañ e oa o vont kuit beteg Londrez evit kenderc'hel ar stourm. Gloazet bras ’oa bet eñ e Afrika-an-Hanternoz e 1942 ha, goude bezañ pareet, distroet en doa e Frañs, e miz Ebrel 1944, evit ren ur maki e departamant Ardennes. Ar lerc’h, Bollardière en doa stourmet en Hollande hag en Alamagn. Met ne blijet ket dezhañ ar pezh oa graet a-enep ar bobl alaman, gwall laerezh da skouer : “Kannet m’eus ar nazism, pas ar pobl alaman”, emezañ.
Goude an eil brezel bed, “Bollo” en doa kemeret perzh e brezel Indochine. Met ne oa ket en e vleud e-pad ar brezel-se : “Ne oa ket posupl ober ar brezel a-enep an holl dud...”, emezañ. Memes tra e-pad ar brezel Aljeria. E 1956, De Bollardière oa bet kaset er Mitidja e penn ur rejimant parachuterion. An enebour oa an FLN, ur strollad tud o stourm evit lakaat Aljeria da vout dizalc’h. Jacques de Bollardière en doa mennozhioù disheñvel doc'h ofisourion uhel all : bezañ tost ag ar bobl, klask da vout just, nompass toullbac’hañ pe lazhañ tud n’o doa graet netra, pareañ an dud, adsevel hentoù, sevel skolioù, hag all. Tri mil a dud oa bet gopret evit labourad...
Met, fonnapl awalc’h, Bollardière a savas a enep politik gournamant Franz ha pennoù bras ag an arme, ar jeneral Massu, da skouer. Ne oa ket a-du gant ar jahinerezh* a oa bet aotreet get ar gournamant ha graet get an arme. “An deiz-se, ret e oa bet din mont kuit eus an arme d’am diwall, hag evit nom pas en em zistrujañ”, emezañ.
Toullbac'het !
Toullbac'het oa bet de Bollardiere e 1957, e-pad daou viz peogwir en doa skrivet ul lizher evit displegañ perak ne oa ket a-du get ar jahinerezh, hag en doa kaset al lizher-se da gazetennoù zo (Le Monde, l’Express...). Bollardière a soñje dezhañ ne oa ket posupl evit an den jahinañ enep un den all. Evel katolik, evel kristen, difenet ‘oa dezhañ implij ar jahinerezh. Soñjal a rao ivez oa ar jahinerezh en doa laaket ar bobl aljerian doc'h tu an FLN.
Adalek ar mare-se, Bollardière cheñchas da vat e zoare da welet an traoù. E-pad ar pemp bloazh warn ugent a-c’houde, en doa-eñ kemeret perzh e meur a stourm. Bet oa da Vor Bras Habask, Pasifik, e 1973, evit sevel, a-enep an taolioù esae nukleel, e Mururoa, ha toullbac’het oa bet en dro ! De Bollardière ne oa ket a-du gant an nerzh nukleel ivez. Manfestet en doa e Erdeven hag e Plogoff, da skouer.
E 1974, Bollardière en doa savet get tud all, ur gevredigezh, ar MAN, (Emsav an tu difeuls - Mouvement pour une Alternative Non-violente). Pal ar MAN a oa, hag a zo c’hoazh, kas war-raok an doareoù difeulster d’ober politik (1).
Jacques de Bollardière, hag e wreg Simone, oa Breizhiz, e chom e Gwidel e tal An Oriant. Aet oa ar jeneral de Bollardière da zelc’hel tud eus an FLB e-pad o-frosses e 1972, evit lâret ne oa ket a-du get ar gwall-daolioù, get an doareoù feuls implijet, met komprenet a rae abegoù o stourm.
Marvet eo Jacques de Bollardière e 1986. E intanvez Simone de Bollardière a zo o chom c’hoazh e Gwidel, hag a genderch’el e stourm evit, da skouer, lâvar ar wirionez diwar-benn ar pezh oa c’hoarvezet e brezel Aljeria. Just araok Nedeleg 2001, Simone de Bollardière oa bet kouviet d'ar brosez Jeneral Aussaresse, e Paris, evit komz diwar-benn ar jahinerezh.

Prosess Aussaresse
Skuizhus tre oa ar veaj-se eviti peogwir oa bet lâret enno traou spontus diwar-benn ar jahinerezh, get ar jeneral Aussaresse, evel-just, met iwez gant ur jeneral yaounkoc’h, jeneral Schmitt. Hennezh oa penn-bras an arme pemp bloaz zo, hag hennezh en doa lâret oa a-du get a wezhoù ar jahinerezh ! E gwirionez, an tabut diwar benn ar jahinerezh n’eo ket un tabut evit an istor, met evit hiriz an deiz ivez. Peseurt mennozhioù e vez sonjet hiriv an deiz e-barzh an arme a Frans ? Daoùst hag-en ofisourion uhel ha soudarded a zo a-du get gwiriou mab den* ?
Hervez tud evel De Bollardière, Gandhi, Luther-King hag all, pep hini en deus un nerzh, ur begon, evit bevañ, evit mont war-raok, evit sevel e vuhez. Met posupl eo ivez implijout an nerzh-se evit distrujañ, drailhiñ. Ar feulster n’eo ket e-barzh an den, met ret eo deomp bezañ speredek ha kaout ijin evit nompas bezañ feuls. Hervez De Bollardière, “Bezañ a-enep ar feulster n’eo ket chom d’ober netra enep an traoù n’int ket just” met n’eo ket posupl sevel traoù get ar feulster ha get ar venjañs.

Martin Luther King, er Stadou Unanet, Gandhi e India, o doa implijet douareoù difeuls evit tizhout o falioù. N’eo ket aes hag, a-wezhoù, n’eo ket posupl, met daoust hag ez eus un tu all da sevel ur bed pasifikoc’h, habaskoc’h, justoc’h ha demokrateloc’h ?

Christian Le Meut

* Difeulster, didaerded : non-violence = didàerded (didàeriñ = s’apaiser). Feulster : violence.
* Gwiriou mab den : droits de l’Homme.
* Jahinerezh : torture.


- Lennadurezh/bibliographie (e galleg) : Bataille d'Alger, bataille de l'homme, Jacques de Bollardière, Ed. Bouchêne (embannet en dro e 2003 - réédité en 2003); Jacques de Bollardière, de l’armée à la non-violence, Vincent Roussel, Ed. Desclée de Brouwer (épuisé) ; Jacques de Bollardière, compagnon de toutes les libérations, ed. Non-Violence Actualité (BP 241, 45202 Montargis cedex - tél : 02 38 93 67 22) ; e brezhoneg : ur pennad e-barzh Bremañ, pajenn 24, miz Genver 2002; ar pennad-man zo bet embannet barzh Pobl Vreizh miz Meurzh 2004.
- MAN, 114 rue de Vaugirard, 75006 Paris.

http://www.non-violence-mp.org/la%20nonviolence_fichiers/...

18/02/2006

Chronique d'un néo

Voici le texte d'une chronique diffusée mercredi 15 février 2006 sur Radio Bro Gwened (Pontivy).

“Voici maintenant presque quatre ans que je tiens cette rubrique sur Radio Bro Gwened, et je dois vous avouer quelque chose. Pas un grand crime ni un grand défaut mais un petit fardeau que je porte dans ma vie quotidienne, quand même. Voilà, je suis un “néo”. Oui, un “néo”, qu’est-ce que c’est que cette bête là, vous demandez vous ? On connaît un peu les “bobos”, bourgeois bohème que l’on trouve beaucoup dans les grandes villes, mais le néo, kézako ? Il s’agit du néo-bretonnant. Cette espèce bizarre de gens qui n’ont pas appris le breton comme une langue maternelle, mais qui l’ont apprise soit à l’école, à l’université, en cours du soir, bref, comme ils ont pu, puisque la transmission familiale s’est quasiment interrompue. Les “néos” sont en général plus jeunes que la majorité des bretonnants de langue maternelle.

C’est en bretonnant que l’on devient bretonnant
De mon côté, mes quatre grands parents étaient bilingues mais je n’ai dû entendre parler breton qu’un dizaine de fois dans mon enfance. Le breton était mal vu et quasiment interdit, et sa transmission aux enfants absolument inconcevable. Pourtant, je n’étais pas d’accord avec cet état fait. Passer de deux langues à une seule ne me semblait pas un progrès de l’humanité. Alors j’ai commencé à prendre des cours à l’âge de 17 ans, mais la route a été longue et ce n’est qu’un vingtaine d’années plus tard que j’ai pu commencer à parler vraiment, grâce à une formation à temps plein pendant six mois. Je parle breton donc, plus ou moins bien, et je suis donc rentré dans le petit monde des néo-bretonnants.

Mais elle n’est pas toujours facile, la vie des “néos”... Nous ne parlons pas “le même breton” que les anciens, nous faisons des fautes... Le français est ma langue maternelle et je fais encore des fautes de français, je l’avoue. J’en fais plus en breton, c’est sûr, mais je pars de l’idée que c’est en bretonnant que l’on devient bretonnant ! C’est pourquoi je me suis lancé il y a quatre ans dans cette chronique que je tiens sur Radio Bro Gwened en breton chaque vendredi à 8 h 15. Combien de gens de 20, 30, 40, 50 ans ont appris le breton comme langue maternelle ? Très Très peu. Dans ces générations là, nous sommes nombreux à être des “néos”, à vouloir apprendre et travailler pour et en breton.

Il y a quelques mois un hebdomadaire en breton s’est créé, Ya! Presque mille personnes y sont désormais abonnées, et c’est une bonne nouvelle dans un paysage médiatique bretonnant qui a bien besoin de bonnes nouvelles. Mais voilà, une association de cours par correspondance a écrit à Ya! pour lui indiquer qu’elle ne peut pas en recommander la lecture à ses membres, à cause des fautes... L’équipe de Ya! est très réduite mais parvient à sortir un hebdomadaire en langue bretonne, ce qui relève de l’exploit, et voilà que certains jouent les rabats joie... Il reste des fautes dans les journaux du monde entier et dans toutes les langues, c’est la loi du genre; l’objectif est, évidemment, d’en laisser passer le moins possible, mais il en restera toujours car éditer un journal quotidien ou hebdomadaire implique de travailler vite.

On s’améliorera
Le breton n’est quasiment plus une langue maternelle. Quelques couples jeunes, et courageux, parlent breton à leurs enfants à la maison, mais ils sont rares. Nous, les “néos bretonnants”, ainsi que les enfants qui apprennent le breton dans les écoles bilingues, sommes donc l’avenir de la langue. Nous ne prononçons pas bien ? On s’améliorera. Nous faisons des fautes d’orthographe ? On s’améliorera. Avec l’aide des anciens... Ou sans elle.

Car le parcours du combattant néo bretonnant est parfois semé d’embûches. Il y a les anciens qui pourraient parler breton mais ne veulent pas. Il y a ceux qui parlent, mais pas avec les néo-bretonnants, difficiles à comprendre selon eux; il y a ceux qui veulent bien parler breton le matin, mais pas l’après-midi, ou l’inverse... Enfin, heureusement, il y a ceux qui ont plaisir à parler et à échanger, “même si ce n’est pas le même breton”, comme ils ou elle disent. Pour constater que, malgré les différences, on peut arriver à se comprendre progressivement.

Pismigourion zo
Alors oui, le “néo” fait des fautes. Mais il fait. Il travaille alors même que la langue bretonne a été abandonnée par la très grande majorité des Bas-Bretons. Pas par nous, les néos. Nous pourrions aussi rester muets, ne plus écrire, ainsi nous ne ferions plus de fautes. Peut-être serait-ce mieux pour certains qui, semble-t-il, préfèrent garder leur belle langue bretonne pour eux, mais ce serait grave pour le dynamisme de la langue bretonne.

“Néo”, en grec ancien, cela veut dire “nouveau”. Il y a donc des nouveaux, et du nouveau, dans le petit monde de la langue bretonne. Il y a aussi beaucoup de grognons, de “pismigourion”, mais ça, ça n’a pas l’air d’être très nouveau. Kenavo, en espérant ne pas avoir laissé trop de fautes dans cette chronique.
Christian Le Meut

17/02/2006

Kronikenn un "néo"

N'eo ket aes berped, bout un "néo". Setu ar pezh a lâran barzh ar gronikenn se skignet war Radio Bro Gwened...

"Ret eo din ansav un dra bennag deoc’h. A c’houde tost pewar bloaz bremañ en em gavomp bep gwener mintiñ ar Radio Bro Gwened ha, sur awalc’h, c’hwi peus komprenet ar wirionez a ma fenn : un “néo” on me. Ya un “néo”... Petra eo, un “néo”, e c’houlennit ? Peseurt loen eo an dra se ? Bez zo dija ar re “bobo”, “bourgeois bohême”, koste Paris, met petra eo un “néo” ?

Kavet vez ar sort tud se e Breizh hag e lec’hioù all ivez, un tammig. Me zo un “néo bretonnant”, un den a zesk brezhoneg, a gomz brezhoneg tamm pe damm hep bout bet maget e brezhoneg pa oan krouedur, tamm ebet. Razh ma zud kozh a gomze breton a vihanig, met me, m’eus ket kazimant james klewet komz o yezh e pad ma bugaleaj. Tost difenet ‘veze komz ha deskiñ brezhoneg d’ar mare se, kazimant, pe gwellet fall, da nebeutan. Met me, ne oan ket a du ha kroget m’boa da zeskiñ d’an oad a seitek vloaz. Hir eo bet an : war dro ugent vloaz ar lerc’h on daet da benn. Me zo un “néo”, un “néo” bremañ. Met n’eo ket aes berpet, bout un néo.


Donet da vout brezhoneger e vrezhonegañ
Rebechet vez deomp, ar re néo, d’ober re a farioù ! Nag ur vezh, ober farioù... Galleger a vihan on-me, ha me ra c’hoazh un nebeut farioù e galleg ivez, pas kement se d’am sonj, met bon, un tammig memestra. E brezhoneg e ran muioc’h a farioù evit e galleg. Met desket vez ec’h ober; setu perak e skrivan e brezhoneg hag e laran sotonioù er radio abaoe pewar bloaz bremañ. Ya, desket vez ec’h ober, e sealoù, e komz, e vonet da c’hentelioù nozh, da stajoù, ha c’hoazh... E vrezhonegañ e teuer da vout brezhoneger*...

Ar galleg zo ma yezh a vihanig, evel razh an dud a oad genin, kazimant. Ped a dud a dregont vloaz, a zaou ugent vloaz, pe ag hanterkant vloaz, a gomz brezhoneg a vihanig ? D’an oad se, ar re a gomz breton a zo razh, kazimant “néo”, tud get youll ha beugon da zeskiñ; tud a laboura evit komz ha skriv brezhoneg.


Nann da Ya !?
N’eus ket pell zo, tud zo deus savet ur gazetenn sizhunek anvet Ya! Tost mill den a zo koumanantet hiriv an deizh. Berzh zo get ar gelaouenn-se. Gortozet vez bremañ d'ar yaoù pe d'ar gwener, get tud a gav danvez da lenn e brezhoneg bep sizhun... Met ur gevredigezh a ra kentelioù brezhoneg dre lizher 'deus skrivet da Ya ! n'hellay ket anezhi erbedet Ya! d'he izili a gaos d’ar farioù... Bizkoazh kement all : na sot eo, me lâr deoc’h ! Savet eo bet un dra nevez ha brav e bed ar brezhoneg, ha setu tud e klemm c’hoazh. Farioù a chom barzh razh ar c’hazetennou er bed a bezh peogwir emañ ret d’ar gazetennerion labourat buan, e brezhoneg hag e yezhoù all. Embann ar bihanan posupl a farioù zo ar pal, sur awalc’h, met n’heller ket embann traoù parfet bep gwezh.

Gwellaet vo !
Ar breton n’eo ket mui ur yezh vamm; n’eo ket mui, kazimant, ur yezh komzet er ger get ar re yaouank. Bez zo tud yaouank ha kalonek a gomz brezhoneg d’o bugale, met n’int ket kalz. Ganeomp ni, ar re “néo” emañ dazont ar yezh, ha get ar vugale a zesk brezhoneg er skol. Ne zistagomp ket mat ? Gwellaet vo. Ni ra farioù ? Gwellaet vo. Get sikour tud kozhoc’h mard int dijapl, pe hep o sikour. Kar ez eus tud kozh a gomz brezhoneg a vihan ha ne faota ket dezhe na gomz na gelenn o yezh vamm; tud all a c’hellehe komz met ne faota ket dezhe komz d’ar re yaouank kar “n’int ket aes da gompreiñ”; tud all a fell dezhe komz brezhoneg da vintiñ met pas d’enderv... Ya, n’eo ket aes bemdez buhez un néo met, eurus awalc’h, bez zo tud kozh a vourr dezhe komz o yezh a vihan get ar re yaouank hag hi c’helenn dezhe daoust ma “n’eo ket ar miam breton”, d’o sonj..

Ar brezhoneg zo bet dilezet get al lodenn vrasan ag ar Vretoned, aman, e Breizh Izel. Pas ganeomp ni, ar re “néo”. Ni hellehe chom mut, hep komz na skriv; hep ober farioù neuze. Gwelloc’h vehe marteze evit tud zo hag a vez miret gete o brezhoneg ken brav.

“Neo” a dalv “nevez” e gresianeg kozh. Eurus awalc’h, tud ha traoù nevez a zo e bed ar brezhoneg. Ha pismigourion a zo ivez, met an dra se n’eo ket nevez, ar e seblant. Kenavo deoc’h, get an esperans m’eus ket lesket re a farioù barzh an destenn mañ !

Christian Le Meut

* "C’est en bretonnant que l’on devient bretonnant”

16/02/2006

Le conseil de l'Europe invite la France à ratifier la charte européenne des langues régionales

 Voici le communiqué paru sur le site de l'Agence Bretagne Presse sur la situation des droits de l'Homme en France du point de vue des droits de l'Homme. La non-ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires (que la France a signé mais non ratifié) est à nouveau rappeler.

"[ABP] Le rapport annuel du Commissaire aux Droits de l'Homme sur la France est téléchargeable depuis midi sur le site du Conseil de L'Europe. La France y est condamnée pour ses conditions carcérales, les pires en Europe, d'après le rapport, et les dysfunctionnements de la justice et de sa police. Les journaux télévisés de 13 heures ont bien annoncé le rapport et le bonnet d'âne pour les prisons, mais passent encore une fois sur la non-ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et le refus de signer la Convention Cadre pour la protection des Minorités Nationales. Ces refus de la France sont pourtant signifiés dès le premier paragraphe des remarques préliminaires du rapport:
 
"1. La France est l’un des pays fondateurs du Conseil de l’Europe. Elle a signé la Convention européenne de Droits de l’Homme en 1950 et l’a ratifiée le 3 mai 1974. En 1981, elle a reconnu le droit de recours individuel devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (ci-après « CEDH »). La France est également partie à la Charte sociale européenne ainsi qu’à la totalité des articles de la Charte sociale européenne révisée. Toutefois elle n’a toujours pas signé, ni ratifié la Convention cadre pour la protection des minorités nationales et le Protocole 12 de la Convention européenne des Droits de l’Homme, ce qui est regrettable. De plus, si elle a signé la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, le Protocole 14 à la Convention amendant le système de contrôle de la Convention, et le Protocole 13 relatif à l’abolition de la peine de mort en toutes circonstances, elle n’a pas ratifié ces instruments juridiques pourtant importants dans une perspective de lutte contre les violations des droits de l’homme. Je ne peux qu’inviter la France à réfléchir à la ratification prochaine de ces instruments."

 

Le rapport est téléchargeable sur http://www.coe.int/DefaultFR.asp cliquer sur rapport"

 

14/02/2006

Les radios bretonnes s'écoutent par internet

Les émissions de radio en langue bretonne peuvent désormais être écoutées dans le monde entier, comme l'explique le communiqué ci-dessous. C'est très simple, même moi, j'y suis arrivé ! Je rappelle que la plupart des textes en breton figurant sur ce blog sont des chroniques radio (sur Radio Bro Gwened, le vendredi matin, 8 h 15 et en français le mercredi matin, 9 h 15). L'information ci-dessous concerne les radios associatives, les radios publiques peuvent également être écoutées sur le net (voir le site de France bleue), notamment l'émission en langue bretonne sur France Bleue Breizh Izel (Quimper), le soir de 18 h 30 à 21 h.
 

"Bretons du monde-OBE" signale à tous ceux qui sont loin de la Bretagne, ou des zones de réception des radios bretonnes, et qui sont intéressés par la langue bretonne, qu’il est possible d’écouter les radios associatives qui l’utilisent via Internet. Quatre radios se sont associées pour offrir cette possibilité : Arvorig-FM, Radio Bro-Gwened, Radio Kreiz-Breizh et Radio-Kerne. Pour les écouter dans des conditions confortables, il est préférable de disposer d'une connexion haut débit. Au delà des performances évidentes de vitesse de transmission, seul ce type de connexion permet simultanément d'écouter la radio, de téléphoner et de naviguer sur Internet.
"Bretons du monde-OBE" signale deux solutions de mise en œuvre de cette possibilité d’écoute lointaine.
Solution recommandée par le site officiel de la fédération des radio bretonnes. Le fonctionnement de la radio sur ordinateur nécessite un logiciel dédié à cette fonction. Les quatre radios associées proposent un site internet pour vous guider dans vos opérations de téléchargement. Ce site, intitulé "Ar radioioù e brezhoneg war-eeun", est accessible à partir du site http://radio.stalig.com
Le téléchargement du logiciel "Ar radioioù e brezhoneg war-eeun" s’effectue à partir de la page http://radio.stalig.com/StaligPlayerDownload.html
La taille de ce logiciel n’est que de 500 KO mais il est fort possible de devoir aussi télécharger la version Java Runtime environment qui fait environ 16 MO.
Pour ce qui concerne les systèmes d’exploitation de votre micro-ordinateur, il est théoriquement possible d’utiliser les anciennes versions de Windows, mais il vaut mieux travailler avec les versions XP. Pour les connaisseurs qui utilisent Linux, il existe bien évidemment les versions logicielles adaptées à ce système d'exploitation.
Toutes les instructions requises se trouvent sur les pages Internet indiquées.

Une autre solution
Solution alternative proposée par le webmaster de "Bretons du Monde-OBE" : cet outil simplifié de réception nous est proposé sur le portail de Dewi Malo, webmaster de "Bretons du Monde-OBE" à titre d'évaluation. Il utilise un flux en accès libre et vous permet ainsi de recevoir, sans téléchargement, cinq radios, dont Radio-Alternantes émettant en FM sur la Loire-Atlantique. Pour cela, il vous suffit d'aller sur son site personnel http://www.portailbreton.net/ dans la rubrique loisirs et de cliquer sur radios en ligne. En option, vous pourrez télécharger la barre d'outils de ce portail http://portailbreton.free.fr/toolbar.php, qui offre l'avantage de bloquer les "pop up" de publicité et d’écouter les radios grâce à son lecteur intégré.
L'avantage de cette solution est d’utiliser un lecteur normalement fourni avec Windows. Elle vous permet de travailler (pourquoi pas) en musique, vous donne aisément un aperçu des programmes offerts (y compris en 56 KO), mais ne garantit pas l'accès libre du flux sur la durée. Au surplus, le signal musical transmis compatible pour le faible débit est nécessairement de qualité moindre.
Dès lors, une fois habitués à recevoir les radios bretonnes par ces modalités simplifiées, vous aurez toute latitude de vous orienter vers la solution normale mise à votre disposition sur le site officiel de ces radios http://radio.stalig.com.
"Bretons du Monde-OBE" vous souhaite bonne réception, où que vous soyez dans le monde !
Pour Bretons du Monde – OBE : René Allain, Vice-Président.

www.bretonsdumonde.org

Délégation Générale,  106, ch. de la Côte-du-Moulin, 78620 L'Etang-la-Ville, France. Tél: (00-33) 1-39-58-48-86.
Fax: (00-33) 1-39-58-68-51."

13/02/2006

Revues : Ar Men 1 - Bretagnes 0

Une nouvelle revue vient de sortir son premier numéro : Bretagne-s, avec un "S", mar plij ! Son surtitre est "Bretons d'aujourd'hui et de demain" : et les Bretons d'hier, qu'en fait-on ? On les oublie ? Serions-nous une "génération spontanée" ? Cette revue relativement luxueuse propose une série d'articles écrits par des universitaires sur les Bretons, qui sont-ils, comment ils votent, que vont-ils devenir, etc ? Dans l'édito de présentation, Yves Morvan et Gabrielle Touret-Barbotin affirment que l'objectif de leur nouvelle revue est "d'explorer une Bretagne multiple, riche de ses différences"... Mais les différences linguistiques, elles, n'ont pas leurs places dans cette revue qui ne comporte pas un seul article en breton ni en gallo, ni même en anglais... Non rien, monolithisme linguistique ! Pas de "s" dans ce domaine et, pire, on peut lire en page 62 sous la plume de M. Alain Even, maître de conférences à l'université de Rennes 2 et, par ailleurs, président du Conseil économique et social de Bretagne : "La langue bretonne, la pratique du gallo ne sont plus que très rarement d'un usage quotidien et cette particularité n'est plus". Ah bon ?

J'ai envoyé un mail à la rédaction de cette revue pour lui demander sur quelles bases scientifiques se basent de telles affirmations. Ce mail termine ainsi : "Merci de me renseigner, car une telle affirmation conclue par "cette particularité n'est plus", est grave et étonnante dans un magazine qui prétend rendre compte des réalités bretonnes. Mais est-ce un constat ou un souhait, de la part de l'auteur de ces lignes ? Ou un refus de prendre en compte la réalité ? Certes, la pratique de la langue bretonne est en baisse, mais elle n'est pas devenue "rare" pour autant. "Rare" : cette réalité là peut rester "rare" effectivement pour qui ne veut pas tendre l'oreille ni porter son attention vers là. En ce qui me concerne, je parle la langue bretonne très souvent, je l'entends parler chaque jeudi sur le marché, je l'entends chaque jour à la radio (une seule radio bilingue associative dans le Morbihan)... Et quelle langue parle-t-on tous les jours dans les écoles bilingues publiques, privées et à Diwan ? Les langues bretonne et gallèse sont en danger, mais il s'agit de savoir si nous souhaitons les maintenir comme langues vivantes ou décréter que "cette particularité n'est plus"..."

J'attends la réponse et l'éditerai sur ce blog.

150.000 € pour enterrer le breton : merci la Région !
L'auteur de la phrase que je conteste, M. Alain Even, est président du Conseil économique et social... Instance censée représenter les différents corps sociaux auprès du Conseil régional : il y a de quoi inquiéter ! D'autant que le Conseil régional à financer à hauteur de 150.000 € cette revue qui enterre le breton et le gallo ! 150.000 € qui, placés ailleurs, auraient pu créer quelques emplois en langue bretonne. Et moi, j'ai dépensé 6 € pour lire ça...

Heureusement, il y a d'autres revues sur la Bretagne, comme Bretagne magazine, qui propose régulièrement de beaux numéros, ou Ar Men, qui fête ses 20 ans et son 150e numéro, occasion de dresser un tableau de la vie politique, linguistique, médiatique, écologique, économique, culturel, de la région, à travers des reportages sur le terrain. "La Bretagne, un monde à découvrir" est le sous-titre de cette revue à découvrir : elle coûte 10 €, mais elle les vaut !

Christian Le Meut

11/02/2006

Denis Robert : l'inculpation de trop

Denis Robert est un journaliste poursuivi pour ses enquêtes indépendantes sur le monde de la finance internationale. Voici un appel de soutien qui explique cette histoire :

"Il s’est passé le 27 janvier 2006 un événement important rapporté ici ou là par une brève d’agence : l’inculpation de Denis Robert par la justice luxembourgeoise pour injure, calomnie et diffamation. Pour comprendre l’enjeu de cet acte, il faut faire un peu d’histoire.

En 1996, Denis Robert, ancien journaliste à Libération, réunit sept grands magistrats anti-corruption pour lancer l’Appel de Genève en faveur d’un espace judicaire européen. Dans la foulée, de nombreux témoins de la criminalité en col blanc entrent en contact avec le journaliste. L’un d’eux, Ernest Backes, est un ancien dirigeant de la chambre de compensation Clearstream, un des points névralgiques des échanges financiers mondiaux. Ernest Backes a été l’un des architectes de ce système informatique tentaculaire. Viré, humilié, il a décidé de livrer ses secrets.

Pendant deux ans, au prix d’incessants allers et retours au Luxembourg, Denis Robert mène l’enquête. On lui donne des rendez-vous secrets ; les bouches s’ouvrent. Un ancien responsable informatique de la firme, Régis Hempel, explique qu’une partie de ses activités auraient consisté à effacer les traces de transactions sensibles. Denis Robert frappe à la porte des banquiers, posant des questions naïves et d’autres un peu moins. Trois mois avant la publication de son livre, il envoie une série de lettres recommandées de plusieurs pages, demandant des explications à la direction de Clearstream et aux banques mises en cause. Très peu lui répondent.



En février 2001, Denis Robert sort son livre, Révélation$ (Les Arènes) et diffuse son film Les dissimulateurs dans le cadre de 90 MINUTES, l’émission d’enquête de CANAL+. C’est la tempête. Les journalistes financiers sont incrédules ou hostiles, les autres hésitent car Clearstream menace de procès en cascade. A contre-courant, la mission parlementaire Peillon/Montebourg se saisit de l’affaire et convoque les témoins.

De peur que l’affaire se propage à l’étranger, une information judicaire est ouverte en catastrophe au Luxembourg. Toute la direction de la firme est mise à pied et Clearstream est racheté par un groupe allemand. Un mois plus tard, le procureur du Luxembourg claironne que tout est réglé et qu’il n’y a rien à chercher. De cette tragi-comédie, Denis Robert tire un second récit, plus personnel, La boîte noire (Les Arènes). Et un second film, toujours diffusé par CANAL+, L’affaire Clearstream.

Fin du premier acte et début du marathon judiciaire. Les plaintes pleuvent en France, en Belgique, en Suisse, et même au Canada. Déposées par Clearstream mais aussi par la banque russe Menatep et la Banque Générale du Luxembourg. L’auteur reçoit les huissiers à la file. L’éditeur fait ses comptes : les demandes de dommages et intérêts dépassent son chiffre d’affaires annuel. Le service juridique de CANAL+ se lance dans de coûteux procès. Parfois David gagne contre Goliath.

Au fil des mois, les relaxes se succèdent en première instance et en appel. Cinq ans plus tard, il ne reste plus deux procédures pendantes, toutes les deux en appel : l’une après un jugement favorable à Clearstream (un euro symbolique), l’autre défavorable à la firme (relaxe de Denis Robert). L’affaire semble close, malgré une troublante excroissance, durant l’été 2004, lorsqu’un corbeau affole les milieux de la défense et de la politique avec des listings truqués de Clearstream où apparaissent des élus et des responsables industriels et médiatique.

L’histoire de Denis Robert devient effrayante lorsque, cinq ans après la parution de Révélation$, le journaliste est subitement convoqué par la Justice luxembourgeoise pour être inculpé pour des faits (en l’occurrence des accusations contre la Banque Générale du Luxembourg) pour lesquels il a déjà été poursuivi en France et pour lesquels il a gagné ses procès en première instance et en appel. Ces procédures n’ayant pas eu l’effet escompté, les juges du Grand-Duché ont accepté de se prêter à une manœuvre peu honorable.

Denis Robert risque une peine de prison, agrémentée de frais d’avocat et une amende aux proportions luxembourgeoises. Par une ironie du destin c’est justement l’espace judicaire européen qu’il a contribué à établir avec l’Appel de Genève qui permet aujourd’hui à la justice luxembourgeoise d’essayer d’écraser un auteur ayant publié un livre en France.

Dans cette affaire, le Luxembourg - dont le ministre de la Justice est aussi… ministre du Trésor et du Budget - vient de commettre le pas de trop, en affichant sa partialité. Les citoyens européens peuvent soutenir Denis Robert en signant une pétition (disponible sur le site des Arènes ou de Liberté d’Informer).

Pétition qui sera adressée à la Justice de ce pays qui fait tant pour dégoûter les démocrates de croire en l’Europe. En transformant l’affaire Robert en affaire Frieden (le fameux ministre luxembourgeois de la Justice, du Trésor et du Budget), chaque signature sera un acte civique qui protège la liberté de la presse en Europe.

En poursuivant Denis Robert les autorités luxembourgeoises ne veulent pas seulement protéger Clearstream qui affiche une santé insolente. Ils cherchent à intimider tous ceux qui, à l’avenir, voudront savoir comment fonctionne le système financier et la toile d’araignée des paradis fiscaux. En cela, le Luxembourg a vraiment prononcé l’inculpation de trop.

Laurent Beccaria, directeur des Arènes
Franck Eskenazi, directeur de The Factory
Paul Moreira, directeur du magazine 90 MINUTES sur CANAL+


PETITION

Nous citoyens européens soutenons Denis Robert et condamnons l’acharnement des autorités judicaires luxembourgeoises à son encontre. La liberté de penser et d’écrire est une valeur européenne fondamentale qui prime sur les intérêts bancaires du Grand-Duché.


Pour signer la pétition pour soutenir Denis Robert, cliquez ici
Merci de bien préciser dans l'objet : Soutien à Denis Robert
Pour faciliter la mise en ligne merci de nous indiquer votre nom dans cet ordre :Prénom Nom (qualité nationalité)
Merci de respecter les majuscules/minuscules.

Attention : si vous souhaitez signer les deux pétitions (soutien à Denis Robert et soutien à la campagne Liberté d'Informer), pour des raisons techniques merci d'envoyer deux emails séparés.
Pour imprimer cette page choisir "format paysage".

www.liberte-dinformer.info 

10/02/2006

An Dasson : komzoù Marie-Ange Aodic (1908-1992)

Marvailhoù, spurmantoù, brezel ar Chouanted, An Diaoul hag e droioù, ar "mell benniget" hag an amzer da zonet : setu an danvez tolpet en niverenn 60 ag ar gazetenn An Dasson. Komzoù ur vaouez, Marie-Ange AODIC, melinourez e Brec'h, hag a zo bet enrollet tost da naontek vlez 'zo. Kavet 'vo he zesteni àr un tamm CD hag an diskrivadenn anezhoñ da heul en niverenn. Lakaet eh eus bet ivez un droidigezh e galleg ha displegadennoù da gompren gwell he istorioù.

An Dasson n° 60 : le témoignage de Marie-Ange Audic (1908-1992)
Meunière à Brec'h (près d'Auray dans le Morbihan), Marie-Ange Audic raconte sa vie, le diable et ses tours, les souvenirs de la chouannerie, la mort, l'avenir, dans ce numéro 60 de la revue An Dasson, éditée par l'association Sten Kidna-Komzomp asampl. Daniel Carré a enregistré Marie-Ange Audic il y a 19 ans. Son témoignage est traduit en français, avec des explications pour mieux comprendre le contexte, et un CD en langue bretonne. 7,5 euros l'exemplaire, port compris (Sten Kidna, 6 rue Joseph Rollo, 56400 Auray).

Priz : 6 euro, mui 1,50 aveit ar frejoù post, aveit preniñ un niverenn,skrivit da Kerlenn Sten Kidna "Komzomp Asampl" An Alre, 6 ru Jospeh Rollo 56400 AN ALRE/ AURAY, pe pellgomzit d'ar 02 97 29 16 58.
e-mail : stenkidna2@wanadoo.fr

06/02/2006

France 3 : portion congrue pour les régions et le breton

La nouvelle direction de France 3 procède à une refonte des programmes régionaux qui réduit l'espace pour l'information régionale; l'émission en breton "Mouchig dall" est également menacée... Au mieux, elle serait diffusée le dimanche matin (après moult changements d'horaires), au pire, elle serait supprimée. C'est la seule émission en breton pour les enfants à la télévision. Voici le texte d'une pétition signée par des salariés de France 3 Ouest :

"Le 10 février prochain, le 12/14 Ouest disparaîtra des écrans de France 3 Ouest. Cette édition d’information diffusée à 12h55 existait depuis 9 ans et rencontrait un large public. Dès le 27 février, elle sera remplacée par un programme de divertissement national. Ainsi en a décidé la nouvelle présidence de France Télévisions. A l’origine de ce choix, le « patriotisme de groupe » défendu par Patrick de Carolis, le PDG du groupe (qui englobe désormais France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO). En d’autres termes, les chaînes publiques ne doivent plus mettre à l’antenne aux mêmes heures des programmes concurrents ; ce qui veut dire par exemple « pas d’info face à l’info ». Forts de ce principe, les dirigeants du groupe ont tranché au détriment des stations régionales. Le patriotisme de groupe se traduit par la disparition du 12/14 de France 3 face au 13h de France 2, et à la rentrée de septembre c’est le vaisseau amiral de la chaîne, le 19/20, qui sera à son tour « réaménagé ». Dans le cas présent, les créneaux enlevés aux régions ne sont pas compensés. Or pour France 3 Ouest, ce sont chaque semaine 2h30 de programmes qui disparaissent. Des créneaux traditionnellement régionaux qui sont littéralement kidnappés au profit de l’antenne nationale.
Et ce n’est pas fini. Les programmes en breton sont eux aussi sur la sellette. Paris ne veut plus de l’émission pour enfants « Mouchig Dall » le mercredi matin. Or, il n’y a pas de créneau disponible ailleurs. Il faudrait une dérogation parisienne pour la diffuser le dimanche matin. On l’attend toujours. Dans cette histoire ce sont d’abord les téléspectateurs qui sont niés. S’est-on soucié des 300.000 habitués quotidiens du 12/14 Ouest ou des fans de « Mouchig Dall » ? Aujourd’hui, malgré des discours lénifiants, les dirigeants de France Télévisions s’assoient allègrement sur la loi et sur le cahier des charges de France 3 qui proclament pourtant la vocation régionale de cette chaîne généraliste.
Qu’on ne s’y trompe pas, la télévision publique, ce n’est pas la préoccupation de ces messieurs. Ils viennent du privé.
Le numéro trois du groupe, le directeur financier Thierry Bert arrive tout droit de Bercy, où il dirigeait l’Inspection générale des finances. Ce monsieur vient d’annoncer une augmentation de la publicité sur les antennes du groupe. Un monsieur qui trouve aussi que 12 programmes régionaux ça coûte beaucoup plus cher qu’un seul programme national. Et voilà qu’un audit au vitriol vient opportunément lui donner raison. Un audit interne mené... par lui-même !
Qu’il faille réexaminer le financement de la télévision publique et le pérenniser, nous en sommes d’accord. Mais les régions de France 3 ne doivent pas trinquer pour un groupe de plus en plus gros qui manque d’argent. Aujourd’hui en amputant les programmes régionaux, on laisse le champ libre aux télévisions locales privées et à M6 qui lance - quel hasard ! - son 12.50.

En s’attaquant aux programmes régionaux, c’est la raison d’être de France 3 qu’on menace. Ne laissons pas ces "liquidateurs" faire leur sale besogne. Nous, téléspectateurs, citoyens, salariés de France Télévisions, défendons la seule chaîne publique régionale de France !

http://www.coordmareenoire.net/petitions/?petition=4
http://blablasurla3.free.fr/

Réunion à Rennes mercredi 8 :
"L'Association citoyenne pour un audiovisuel public en Bretagne propose une réunion le mercredi 8 février à 15 heures au bar "Le Scaramouche" (3 bis rue Duhamel-RENNES, face à France 3 ouest). Tout le monde est invité
Ordre du jour :
- principe et objectif de l'association
- admission de nouveaux membres
- actualité du moment
- discussion ouverte autour de la notion de télévision publique régionale."