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07/07/2008

Ingrid Bétancourt : un traitement médiatique hystérique

La libération d'Ingrid Bétancourt me réjouit, comme beaucoup de monde, mais son traitement médiatique vire à la nausée, à l'overdose : "re 'zo re", comme on dit en breton, et en français ça donne "trop c'est trop". D'autant que c'est l'émotion qui prime, la larmichette en direct, la compassion : où est le recul sur l'information ? La sobriété ? La retenue ? Mieux encore, et plus fondamental : le doute.

Sait-on s'il y a eu ou non rançon ? Et si oui, qui l'aurait versée ? Connait-on l'influence de la France, et du président Sarkozy, sur cette libération ? Rappelle-t-on que, aujourd'hui encore, des milliers de personnes sont otages de par le monde ? Qu'il y en a eu tout au long de l'histoire humaine, et qu'il y en aura encore probablement encore, hélas, dans l'avenir ? Le scénario colombien officiel est-il crédible, plausible ? 

Comme trop souvent, l'hystérie médiatique invite les citoyens que nous sommes à partager des émotions : aux larmes citoyens ! Les émotions sont importantes, certes, mais les journalistes sont là pour nous informer, pour analyser, donner la parole aux uns et aux autres, douter, chercher, enquêter. Pour faire place à la raison et à l'information avant l'émotion. Trop souvent l'émotion tue la raison. Elle est une arme de la propogande redoutable, alors que l'information doit être l'outil de la démocratie.

Sachons raison garder, et émotion contenir. 

Alors oui, je me réjouis de cette libération, mais je m'inquiète de son traitement médiatique et politique. Je ne suis pas le seul. C'est aussi le cas de Daniel Schneidermann dans Libération d'aujourd'hui... 

http://www.liberation.fr/rebonds/chroniques/mediatiques/3...

... Ainsi que sur le site d'Arrêt sur images :

http://www.arretsurimages.net/vite-dit.php

L'avis de ll'ami Gérard Ponthieu sur son blog "C'est pour dire" : 

http://gponthieu.blog.lemonde.fr/

06/05/2008

Liberté de la presse : perquisition à Radio Frequenza Mora !

"Un an de présidence Sarkozy : triste anniversaire pour la liberté de la presse" est le titre d'un communiqué que le Syndicat national des journalistes (SNJ), vient de publier (intertitres de Rezore) :

"Raid de la PJ à radio Frequenza Mora à Bastia ce mardi 6 mai 2008. Les enquêteurs voulaient prendre l’ADN et les empreintes digitales de tout le personnel. Ils cherchaient, à l’évidence, à trouver les sources d’un communiqué du « FLNC 1976 » parvenu la veille à la station. Devant l’opposition collective et unanime, ils y ont renoncé.

Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, dénonce ces méthodes scandaleuses qui visent à intimider, apporte tout son soutien aux personnels de RCFM et saisit les autorités concernées en leur demandant des explications. Dans quelle République sommes-nous où des citoyens se verraient fichés parce qu’une information a été diffusée ?

Sur la protection des sources des journalistes, la France, déjà très en retard sur la loi et la jurisprudence européennes, a enfin rédigé, il y a quelques semaines un projet de loi, un texte très insuffisant dans son état actuel. Il sera présenté aux députés le 15 mai sous le regard très attentif de tous les journalistes.

Quotidiens en grève
Deux quotidiens nationaux « Le Monde » et « La Tribune » ne paraissent pas ce même mardi car les personnels y sont en grève pour la survie de ces deux titres et le pluralisme de l’information. Dans quelle République sommes-nous où la liberté de l’information ne serait plus garantie par la possibilité pour la presse d’exister sans être soumise aux lois du marché qui, dans ce domaine, sont liberticides ?

“Les médias sont un élément primordial de la vie démocratique et il est donc tout à fait légitime de poser la question de leur indépendance et de leur pluralisme. Cela étant, j’observe que la France s’est dotée d’un nombre important d’instances de contrôle qui s’assurent de la régularité des opérations et de l’indépendance des supports médiatiques”, écrivait le candidat Sarkozy au SNJ le 20 avril 2007.

Réformer les aides et renforcer la déontologie
Un an après et des crises à répétition dans toute la presse, il est urgent de réformer le système des aides directes et indirectes de l’Etat afin qu’elles répondent vraiment aux nécessités du pluralisme essentiel dans un pays démocratique. Le SNJ y est prêt.

Parmi les autres engagements du candidat : « Je suis favorable à ce que les chartes nationales et internationales garantissant l’éthique de la profession soient annexées à la convention collective nationale de travail des journalistes. Je proposerai aux partenaires sociaux de se saisir de cette réforme importante et symboliquement très forte ». Rien à ce jour et les employeurs, pourtant relancés par les syndicats de journalistes refusent même de répondre !

Quant à l’Audiovisuel  de Service Public pour lequel le même candidat nous écrivait :  « Je pense que l’augmentation des ressources publicitaires est possible et qu’elle ne dénature pas le service public de l’audiovisuel », son existence est menacée si aucun financement pérenne ne lui est garanti pour l’accomplissement de toutes ses missions et sans ressources publicitaires.

Qui pourrait constater un tel bilan sans vouloir y remédier rapidement ? SNJ".

19/11/2007

Disprizioù : an distro !

E penn kentañ ar bloaz-man m'boa roet disprizioù da stalioù zo evit bout digresket gete plas ar brezhoneg barzh o frogramm (pemp euriad nebeutoc'h bep sizhun get Frans Bleu Breizh Izel e miz Gwengolo 2006), pe evit plas dister ar brezhoneg barzh o abadennoù (nebeutoc'h a 2% get Frans 3 Breizh).

An disprizioù-se oa ur sonj daet din mod-se e sellet doc'h abadenn F3 "Ar prizioù", hag a vez graet bep bloaz evit dibab ar "gwellañ" traoù savet e brezhoneg : abadenn tele pe radio, levr, pladenn, lec'h internet, ha me oar me. Ur feson a oa d'ober goap doc'h an abadenn-se (a gavan ken sot evit ar "Molière", "César", ha c'hoazh, a vez graet e galleg), e lâret traoù talvoudus evidon memestra. Ar pennad oa bet embannet e brezhoneg barzh Ya! 

Ha setu ma sonj, tapet en-dro get tud all, mediaioù e brezhoneg penn da benn : Webnoz ha Ya !, justawalc'h. Damned, ne'm'boa ket lakaet "kopirigt" ebet war an ide-se : nag ur penn skañv on-me ! N'ouion ket petra vo graet gete met ar re se a zo  e c'houlenn ho alioù, ho sonjoù. Setu o galv :

"Poent c'hoarzhin, skañv, didro ha dizrouk : ’benn ar 27/11 e vo roet an Disprizioù er WebNoz 11 e Gwengamp. Kinnigoù zo bet graet gant ar wiaderien, reoù sirius, reoù all… nebeutoc'h : n'hon eus ket bet ho soñj ! N'eo ket ret ober kinnigoù 'vit kement rann a zo. Ale ’ta, klaskit mat : n'eus ket bet un dra bennaket resis ’n doa lakaet ’c'hanoc'h da vezañ estonet, da vousc'hoarzhin, da c’hoarzhin glas ivez ? Lârit dimp buan ! Ha na rit ket biloù : n'eus ket ezhomm da lakaat hoc'h anv da heul".

http://www.brezhoweb.com/?mode=forum 

16/03/2007

Ur sapre bern teil !

Evel ma ouit-c’hwi dija, sot on get abadennoù Frans 3 e breton. Met sot penn da benn. N’hellehen beviñ hep an abadennoù tele-se a vez skignet bep sizhun get ar chadenn bublik. Nag ur spont. Evel un drogaj eo. Setu me edan gwask, edan gallout an abadennoù skinvell e brezhoneg. Gwelloc’h vehe genin mont da welet ur psikologour, d’ho sonj ?

Disul paseet, justawalc’h, e oan e c’hortoz an overenn e breton, nann digarezit, an abadenn e breton met ar post tele oa tapet, okupet dija ! Bizkoazh kement all. Lulu, pemzek vloaz, ma nizez, oa e sellet doc’h klipoù rap barzh M c’hwec’h pe ur chadenn all ag an TNT (chadennoù an TNT, nag ur blijadur !)... Aaaarghhh : diouer a dele e breton am boa; mallus oa din selet doc’h Red an Amzer. Hag an amzer a rede justawalc’h !  C’hwi ouia mat : an tele a zo evel ar WC,  n’heller ket partajiñ... Bon, se zo hervez, a wezhoù, ar WC a c’hell bout partajet memestra... Tost daou vloaz zo, en TGV, em boa gwellet pevar den yaouank, daou baotr ha div verc’h, mont asambles barzh ur WC hepken ! Ha bihan eo, ar WC, en TGV... D’ober petra ?... Da vutuniñ, dija, rak difennet grons e vez butuniñ barzh an TGV abaoe daou vloaz dija... Hag evit ar peurrest, n’ouion ket...

Sikourit genin ! 
Bon, ar WC a c’hell bout partajet, a wezhoù, marteze, met pas an tele. Goulvena, Fanch, sikourit ganin mar plij !!! Chomet oan sioul memestra ha goulennet m’boa get Lulu ma vehe bet posupl dezhi zapiñ un herradig amzer da welet an abadenn e breton. Lulu, neuze, oa e sellet doc’h klipoù get rapourion dentoù aouret gete, a gane e saozneg e fringal, e vourjal, get otoioù brav ha merc’hed koant e tansal, bizeier ur bochad ha gouloù a bep sort.

Pa oan krouadur e lennen istorioù ar vreudeur Rapetou, barzh ar Journal de Mickey. Ar Rapetou a oa tud fall a faote dezhe laeriñ, tapout, lakaat o c'hrabanoù war argant tonton Picsou. N’ouion ket ma z’eus c’hoazh istorioù gete barzh kazetenn Mickey, met raperion ‘zo a denn d’ar vreudeur Rapetou a wezhoù. Lulu, neuze, oa erru skuizh marteze get ar rapourion hag he doa asantet zapiñ war F3. Nag ur plac’h jentil !

Kouezhet war ur... 
Ha setu ni erru barzh ur bed all : war lerc’h ar rapourion dentoù aouret ha bizeier partout, ni zo kouezhet war... ur bern teil ! Hag ur pezh a unan !  Ya, unan brav, me lâr deoc’h ! Un nebeut moged, a save ha dour a zevere war al leur. Nag ur skeudenn vrav ! Eurusamant, m’eus sonjet, n’eo ket bet savet, ijinet c’hoazh ar skinwell get an odorama... Hag ur vouezh “off”a gomze breton. Ul labourer douar a zisplege traoù interesus, marteze, met m’eus er gwelet kalz rak Lulu n’eus zapet doc’htu e lâret, “beuh c’est nul”...

Gwir eo lâret, n’int ket “fun” bras bemdez an abadennoù e brezhoneg war Frans 3. Na fun, na farsus.  Mouchig Dal a zo farsus evit ar vugale, moarvat... Met get div euriad a abadennoù e brezhoneg bep sizhun, dre vras, n’eus ket kalz a choaz evit ar grennarded hag an oadourion. Benn ar fin, n’eo ket ken aes c’hoarzhiñ e brezhoneg get ar pezh a vez kinniget deomp. C’hoarzhiñ etre mignonned, ya; e lenn levrioù farsus pe pennadoù skrid fentus barzh ar c’hazetennoù, evel ma z’eus a wezhoù, ya. Met bon, arvestoù farsus, n’eus ket kalz anezhe...

Barzh sinema, netra, film ebet, na fentus, na spontus, na trist, na netra...Ha get an c’hoariva ? Daou pe tri bloaz zo m’boa gwelet ur pezh c’hoari fentus bras anvet “Le breton se marre” savet get ar strollad Pik achu e galleg hag e brezhoneg. Sketchoù oa kentoc’h met get un doare fentus bras da ziskouezh bed ar vrezhonegerion a-vremañ... War lerc’h m’eus c’hoariet barzh ar pezh c’hoari Malachap Story, ur western e brezhoneg hag a oa, d’am sonj, fentus awalc’h ivez (hag e oan ar sherif, diwallit !). Met bon, n’eus ket pezhioù c’hoari bemdez ha razh n’int ket farsus, anat eo.

Brezhonegerion : c'hoarzhit ! 
Ar sonjoù se zo deuet din goude bout paseet ur noziad farsus ha bourrapl bras barzh Brec’h, d’an nav a viz Meurzh paseet. Ur filaj anvet Starak oa bet savet get tud Kerlenn Sten Kidna an Alre. Pewar ugent den, da nebeutan, oa tolpet barzh ar Bar Breton ha setu ul lodenn anezhe e c’hoari sketchoù fentus, e soniñ sonennoù a bep sort, skrivet gete a wezhoù, e lâr konerioù, ha c’hoazh... Ha n’em boa ket c’hoarzhet kement-se abaoe pell.

Ma faota d’ar re a gomz brezhoneg c’hoarzhiñ, dezhe d’en em zibrouilh, a-benn ar fin. Dezhe da sevel o fezhioù c’hoari, o sketchoù, o sonnenoù, o filajoù, o istorioù hag... o mousfent : den ebet, media ebet, a ray al labour se en o lec’h. Ha gwell a-se ! Mod-se, ar gwener 9 a viz Meurzh da nozh, pewar ugent den o deus paseet un noziad asambles e lec’h chom er ger dirak o fostoù tele, e c’hoarzhiñ, e lak ar re all da c’hoarzhiñ, e kanal, soniñ, ha dekonin : e teskiñ ha komz breton oc’hpenn mar plij ganeoc’h. 

N’eo ket brav ar vuhez ?  

Christian Le Meut

06/03/2007

Démocratie et information : communiqué du Syndicat national des journalistes

Le Syndicat national des journalistes (dont je fais partie) vient d'éditer ce communiqué sous le titre "Démocratie et information de qualité : le SNJ  prend date" : 

"Réussir à lever les obstacles qui nuisent à une information de qualité, voilà l’objectif du Syndicat National des Journalistes (SNJ) en cette année particulière 2007.

•     Le droit de chaque citoyen à une information honnête , complète et pluraliste doit être inscrit dans la Constitution française.  

•     La reconnaissance juridique de l’équipe rédactionnelle s’impose dans chaque entreprise de presse, cette reconnaissance permettant, notamment, d’exercer un droit moral collectif.

•     La protection des sources doit être entièrement garantie en harmonisant le droit français avec les dispositions législatives et jurisprudentielles européennes.

•     Les chartes de déontologie (SNJ 1918/38 et Internationale 1971) doivent être annexées à la Convention Collective Nationale de Travail des Journalistes.

•     La refondation des missions et un financement adéquat sont des exigences pour l’Audiovisuel de Service Public

 •    Le combat contre la précarité sous toutes ses formes (faux correspondants de presse/vrais journalistes, faux CDD, utilisations abusives de stagiaires etc.) garantit la liberté d’expression des journalistes.

Voilà les principaux points sur lesquels le SNJ interpelle les candidats des formations démocratiques à l’élection présidentielle et aux élections législatives.Dès aujourd’hui, il prend date et fera connaître publiquement les réponses et les engagements de chacune et chacun.Des réformes s’imposent : propositions de lois et questions sont sur le site du SNJ (snj.fr). La profession d’informer ne peut exister sans journalistes exigeants, curieux et courageux. La démocratie ne peut exister durablement sans une presse indépendante et pluraliste."

05/10/2006

Radio : c'est l'automne, les heures de breton se ramassent à la pelle

 Chronique diffusée sur Radio Bro Gwened mercredi 4 octobre :

"Voici venue l’automne et, avec elle, les nouvelles grilles de programmes sur vos radios et télévisions préférées. Sur Radio Bro Gwened, vous avez désormais le bonheur d’entendre ma jolie voix et mes chroniques tellement intéressantes quatre fois par semaine au lieu de deux ! C’est  beau le progrès ! La rubrique que vous entendez maintenant en français sera donc rediffusée vendredi soir vers 20 h 15. De la même façon la rubrique en breton, diffusée le vendredi matin à 8 h 15, une heure très matinale donc, sera rediffusée le soir même vers 18 h 30 pendant l’émission d’Andréa Le Gal. C’était une vieille revendication de ma part, mais la direction de Radio Bro Gwened faisait de la résistance. Il faut dire qu’elle est très résistante, la direction, mais face à mes menaces d’entamer une grève de la faim dans les locaux mêmes de la radio, elle a cédé ! Ici, la bouffe, c’est sacré (et la boisson, je ne vous dis pas).

France Bleue Breizh Izel : bilingue ? 
Mais ce n’est pas facile, la vie  de directeur de radio comme je vais vous le montrer maintenant concernant une autre radio, publique celle-ci, c’est pourquoi je m’autorise à en parler ici. Il s’agit de France Bleue Breizh Izel, radio publique émettant de Quimper. Cette radio est censément bilingue, c’est même la seule radio publique bilingue français-breton. Mais, au fil des années, les programmes en breton se réduisent comme peau de chagrin. Ainsi le matin les auditeurs du matin ont droit à... neuf minutes de breton, ça ne fait pas beaucoup. Soit un flash d’information de trois fois trois minutes diffusé à une heure d’intervalle de six à huit heures trente le matin entre le dernier tube de la Star ak, de Johnny ou de Lara Bafian.

Il y a cinq ans, lorsque j’ai commencé mon apprentissage du breton, j’avais décidé d’écouter ces informations mais, malgré la qualité du travail des journalistes bretonnants de France Bleue Breizh Izel, je dois avouer que Johnny ou Lara ou la Starak, le matin, au réveil, c’est particulièrement éprouvant. J’ai le réveil lent et difficile mais alors là, j’éteignais vite mon poste au risque de ne pas me réveiller avant des heures pour évacuer le stress... Alors j’ai abandonné. Je suis resté sur Radio Bro Gwened où la musique matinale est  moins traumatisante et les programmes sont tout en breton jusqu’à 9 h. Le bonheur... Sauf que je ne suis pas toujours réveillé à neuf heures mais bon maintenant je peux écouter l’émission matinale le soir, puisqu'elle est rediffusée, c’est encore mieux.

Cinq heures de moins par semaine...
Détaillons donc les programmes en breton sur France Bleu Breizh Izel : le matin, donc, neuf minutes; le midi et l’après midi : quelques secondes distillées par ci par là mais aucun vrai programme en breton, netra bet,  restait l’émission du soir. 18 h 30 - 21 h, un long créneau tout en breton, interrompu juste par un flash d’information en français à 19 h. Je faisais donc quelques infidélités à Radio Bro Gwened pour écouter la concurrence. Mais, cette année, mauvaise surprise : l’émission du soir s’arrête désormais à 20 h au lieu de 21 h. Au début j’ai cru que c’était du provisoire, mais non, c’est du provisoire qui dure. Après 20 h les auditeurs ont maintenant droit à une émission en français mais sans intérêt (à mon goût).

Ainsi, cinq heures hebdomadaires de breton ont été supprimées sans aucune explication par la seule radio régionale publique “bilingue” en Bretagne. Cinq heures sur une vingtaine avant l'été, ça fait quand même beaucoup. A ce rythme là de débretonnisation, il n’y aurait plus un mot de breton sur cette radio dans trois ans. En mars dernier une manifestation avait été organisée devant le siège de FBBI à Quimper par un collectif d’auditeurs. Il s’agissait de protester contre une nouvelle émission animée par Patrick Sabatier sur l’heure de midi, remplaçant des programmes jusque là produit par les régions. A cette occasion le directeur de la radio avait rencontré une délégation qui comptait, notamment, Patrick Malrieu, président du Conseil culturel de Bretagne, Kristian Guyonvarc’h, Jean-Pierre Thomin et Mona Bras conseillers régionaux. Lors de l’entretien le directeur de la station déclara que, je cite, « Les heures de diffusion en langue bretonne sont sacrées, il n’a jamais été question de diminuer le nombre d’heures de programmation en breton…».

 ... Mais Sabatier est toujours là !
Six mois plus tard l’émission de Patrick Sabatier figure toujours dans les programmes de France Bleue Breizh Izel mais cinq heures de programmes en breton sont passés à la trappe, pourtant ils étaient “sacrés”, selon M. le directeur. Celui-ci prend le risque d’une nouvelle manif devant ses locaux; et puis un autre risque, celui que l’on arrête d’écouter sa station; après tout, il y a d’autres chaînes en Bretagne qui font une place sérieuse à la langue bretonne, ainsi qu’au gallo.

Ainsi j’ai compté plus de trente heures d’émissions en breton par semaine sur Radio Bro Gwened, sans compter les cours de breton d'Albert Boché ni l’émission en gallo du mercredi soir. Mais, après tout, nous pouvons constater que si la langue bretonne a désormais une vraie place à l’école, et encore il y a des écoles bilingues dans seulement 8 % des communes de Bretagne,  et une  place dans les médias (radio, papier), c’est d’abord par la volonté d’une partie de la population qui a créé et soutenu des associations comme Diwan, Divyezh (bilingue public) ou Dihun (bilingue privé) ou encore les radios associatives bretonnantes. Il est dommage, cependant, que le service public de l’audiovisuel français n’assume pas mieux son rôle d’être au service de tous les publics et de la diversité culturelle et linguistique existant en France depuis des siècles. Diversité qui est, plus que jamais, une réalité.

Christian Le Meut

25/09/2006

Médias : traoù nevez e brezhoneg/quelques nouveautés en breton...

Goude bout komzet ag an troc'h spontus bet graet war France Bleue Breizh Izel barzh he abadennoù radio (pemp euriad nebeutoc'h bep sizhun), setu doereieù gwelloc'h, un tammig. Un abadenn sevenadurel nevez a zo skignet d'ar sadorn, 10e30 mintiñ, "Digor din" (20 mn) ha "Te ha me", an atersadenn savet get Goulvena Le Hénaf, zo bet lakaet war lerc'h. Chom a ra un abadenn d'ar sul (11e30 mintin), ur reportaj hir, an abadenn evit ar vugale da 9e bep merc'her, hag ar gazetenn e brezhoneg war Frans 3 Iroise bemdez (pemp munutenn). N'eo ket muioc'h evit ar bloaz paseet, n'eo ket nebeutoc'h ivez...

Traoù nevez zo war Radio Bro Gwened (lennit an destenn embannet a nevez zo a fed ar radio se).

Traoù nevez zo ivez barzh Le Télégramme : ur bajenn bep yaoù a ziout ar brezhoneg pe e brezhoneg (pennadoù skrid e galleg a fed ar brezhoneg); ha Titeuf e brezhoneg a vez embannet bep sul d'ar c'houlz mañ. Ur blog e brezhoneg a zo bet savet ivez  : http://kervlog.blogs.letelegramme.com 

Ma peus gwellet pe lennet traoù nevez e brezhoneg barzh mediaioù all, larit deomp dre "commentaire".

Des nouveautés en breton sur les medias 
Alors que France Bleue Breizh Izel vient de tronçonner dans ses émissions en langue bretonne, cinq heures de moins par semaine, France 3 vient de les remodeler. En gros, celà correspond au même volume horaire que l'an dernier, mais avec une émission nouvelle, Digor din, magazine culturel diffusé chaque samedi matin (10h30), suivie de l'interview Te ha me mené par Goulvena Le Hénaff. Un reportage est maintenu le dimanche (11h30), ainsi que l'émission pour enfants Mouchig dall le mercredi matin (9h); et le journal en breton le midi (cinq minutes quotidiennes, c'est la ration pour le télespectateurs bretonnants de l'Ouest de la Bretagne, les autres n'y ont même pas droit).

Le Télégramme publie désormais chaque jeudi une page sur l'actualité de la langue bretonne avec un reportage en breton et d'autres articles dans l'une ou l'autre langue. Actuellement il diffuse, chaque dimanche, une page de Titeuf en breton. Un blog en breton a également été créé : http://kervlog.blogs.letelegramme.com

Si vous avez, de vôtre côté, notez des changements concernant les programmes et publications en langue bretonne, n'hésitez pas à les signaler par le biais d'un commentaire. Merci d'avance !

 Christian Le Meut