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01/09/2007

An Alré/Auray : An Dasson nevez/Un nouvel An Dasson

e73dbf4dda093236085bd2df3b0e97ca.jpgAn Dasson n°65 a zo deuet er maez : beajomp !
An Dasson n°65 a zo deuet er maez get pennadoù skrid divyezhek (brezhoneg ha galleg) : ur pennad bras war bokedoù ar vro a zo e kreiz ar gelaouenn (ar patoù-yar, ar pour-brann, al lann, ar brulu...), skrivet get Patrick Dréan ha get skeudennoù brav tennet get Jo Morvant. Patrick Dréan en deus skrivet un destenn all a ziàr-benn Reinhold Meissner, ur paotr brudet e mesk ar re a vourr krapiñ àr ar menezioù, en Alpoù pe en Himalaya ! Drian Bernier a zispleg e veaj er Groenland (fotoioù brav a zo kinniget getan ivez) ha Daniel Carré a ginnig lodenn diwezhan e droioù kaer e Paris. Pennadoù all a zo a ziàr-benn skol Intron Varia ar Bleuñv e Lokoal Mendon hag a zivout ar brezhoneg ("Perak e vehe ur yezh all geneoc'h ?" get Christian Le Meut).

Ar gelaouenn sevenadurel divyezhek An Dasson a vez embannet peder gwezh bep bloaz get Kerlenn Sten Kidna-Komzomp asampl, 8 straed Joseph Rollo, 56400 an Alre. N°65, 4 € (6 € dre lizher). Pellgomz. 02.97. 29.16.58.

An Dasson n° 65 est paru : Voyageons !
Le numéro 65  de la revue An Dasson est sorti avec une série d'articles bilingues, en breton et en français : Patrick Dréan présente des fleurs de Bretagne avec de superbes photos prises par Jo Morvant (les boutons d'or, les jacinthes des bois, les ajoncs, les digitales...); il a également écrit un article sur le célèbre alpiniste Reinhold Meissner. Drian Bernier raconte son voyage au Groenland tandis que Daniel Carré présente la dernière partie de ses aventures à Paris. Deux autres articles nous ramènent en pays breton avec une réflexion sur la langue bretonne par Christian Le Meut et une présentation de l'école bilingue Nôtre-Dame des Fleurs de Locoal Mendon.

La revue bilingue an Dasson est éditée quatre fois par an par le Cercle Sten Kidna-Komzomp asampl ("parlons ensemble") d'Auray, 8 rue Joseph Rollo, 56400 Auray. L'exemplaire : 4 € (6 € par la poste). Tél. : 02.97.29.16.58.

30/08/2007

"Le breton condamné" : le point de vue de Xavier North

Ayant trouvé l'adresse mail de M. Xavier North à la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), sur internet (lire les épisodes précédents ces derniers jours) :

xavier.north@culture.gouv.fr

Je lui ai envoyé, mercredi, ce petit message : 

"Monsieur
je viens d'apprendre avec surprise une phrase que vous avez prononcée en Argentine : " La langue bretonne est condamnée"... La langue bretonne est parlée par 250.000 personnes en Bretagne. Parmi elles, un bon nombre de locuteurs dont c'est la langue maternelle. Je la pratique, personnellement, chaque jour. Je m'étonne donc de vos propos et vous en demande confirmation et explication. Ils sont d'autant plus surprenants que vous êtes à la tête d'un service de promotion du français, certes, mais aussi des langues de France. Des actions de politique publique peuvent entraîner le déclin d'une langue (comme le français en Louisiane par exemple, où cette langue a longtemps été interdite...). Des actions de politique publique peuvent aussi à contrario, encourager la pratique et enrayer un déclin.

M. North, les "langues de France", êtes-vous chargé de les enterrer vivantes (car elles sont vivantes) ou de les promouvoir ?

Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer Monsieur, l'expression de mes salutations citoyennes.

Christian Le Meut"

J'ai reçu, jeudi, cette réponse de Xavier North :  

"Cher Monsieur,
Ne vous est-il pas venu à l'esprit que mes propos, tels que les rapporte un site internet, ont pu être sortis de leur contexte, déformés, ou purement et simplement "attribués" ? Après avoir évoqué cette vérité d'évidence - à savoir que globalement, la transmission des langues de France n’était plus guère assurée par le cadre familial, mais reposait désormais presque exclusivement sur l’enseignement et les médias - je m'étais contenté de souligner les contraintes budgétaires qui pèsent sur notre système éducatif ; et je n'avais pu que convenir avec mon interlocuteur de la nécessité d’un effort supplémentaire dans ces domaines.
Si vous voulez être rassuré sur l'engagement de la DGLFLF en faveur de la pluralité culturelle et linguistique dans ce pays, je me permets de vous renvoyer à notre propre site, dglf.culture.gouv.fr (rubrique langues de France).
Bien cordialement à vous,
XN"

Concernant "l'engagement" de la DGLFLF en faveur de la "pluralité culturelle et linguistique dans ce pays", chacun-e pourra aller consulter le site cité.

http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/garde.htm

Je tiens à souligner cependant que la source d'origine de cette information, le blogueur Nevern, Breton habitant Buenos Aires, est pour moi une source fiable. M. North insinue que les propos lui sont "attribués" mais ne les dément pas formellement, ils seraient "sortis de leur contexte". A voir. Il affirme, dans cette réponse, vouloir que soit fait "un effort supplémentaire" pour, on le suppose, l'enseignement des langues régionales. Nous ne doutons pas qu'il pèsera de tout son poids sur les administrations concernées, notamment en cette rentrée où, comme chaque année, les ouvertures de classes bilingues en Bretagne sont inférieures aux demandes.

Christian Le Meut 

28/08/2007

Le "breton condamné" : des explications de l'auteur de la question

Le Breton qui a interrogé Xavier North à Buenos Aires (lire notre précédente) n'est autre que le blogueur Nevern, qui précise les circonstances dans ce message (les intertitres sont de Rezore) :

"Bonjour Christian, Merci de relayer l'information et d'avoir trouvé sur le site les informations précises. Je profiterais de votre blog avant de préciser plus en détail non seulement la présentation de Mr Xavier North, la question que j'ai posée, la réponse faite et les aussi les personnes présentes. Mr Xavier North parlera pendant une heure, lisant principalement ses feuillets, sur le fond et dans la voix "la grandeur de la France" et la place de la france dans le monde pour conclure après ( nous nous rejoignons avec d'autres auditeurs sur un manque d'élan et de désir dans son discours) sur le français doit co-exister avec d'autres langues dans un environnement plurilingue. Applaudissements orchestrés par l'Attaché Culturel.

Des questions ?

Des questions. Oui, monsieur. " Monsieur le délégué, je m'appelle AG, réside à BA depuis maintenant 10 ans et enseigne la langue française et la langue bretonne (1-sans avoir le niveau 2- 3 élèves mon fils et deux amis). Silence, petit rire flûté et regard vers l'attaché culturel. " Je ne savais pas que l'on enseignait le breton à Ba". Ma question :" Vous n'êtes pas sans savoir que le breton est dans une situation critique. Nous perdons 26 locuteurs par jour. Le breton est en thérapie intensive. Selon l'Unesco et selon peut-être des calculs simples, le breton sera condamnée aux alentours du 15 octobre 2001, nous souhaiterons savoir quelles sont les actions du gouvernement pour empêcher cela et gommer de par la même la déclaration traumatisante de 1794 de l'abbé Grégoire".

Silence et blablablablablablablabla... pendant 10 minutes sans une information précise puis "la langue bretonne est condamnée", puis "Je vous l'ai dit quand j'ai parlé des 30 trentes glorieuses et des parents qui n'avaient pas transmis". A noter que l'expression employée dans sa conférence disait "La langue française s'est imposée face aux langues régionales". Toute seule comme une grande sans aucune action coercitive. blablalbla . médias, communications....puis plus catégorique "L'état n'a pas d'argent" et de citer (si mes oreilles ne me trahissent pas), "je ne sais plus le nombre de langues à considérer" et de conclure Le Président l'a dit "Nous ne signerons pas la chartre européenne" mais le Président a fait une déclaration".

Autre question : "Mais quand même..." 

Silence autre question. Madame. Oui. " Quand même je vous voudrai revenir sur ce que vous dites. La langue bretonne est liée à une histoire et elle est , elle, une vraie langue de civilisation" pas de réponse. Mr le délégué se recroqueville et son sourire se transformant en rictus laisse passer un "Vous avez raison madame". L'attaché culturel semble agacé et dit : "Bon, une autre question, autre que le breton" Oui. Monsieur. Dans le fond. "Bonsoir, je suis breton mais ma question sera autre. (rires dans la salle). La question aura trait à la politique audiovisuelle française.

Le directeur de l'Alliance francaise insistera auprès de professeur et d'élèves afin qu'ils expriment combien ils étaient contents d'être ici à cette conférence et d'avoir écouté le délégué et d'apprendre le français. Ce que feront deux élèves de façon maladroites. Le signal de départ est donné. Les gens se lèvent. Une femme devant moi se lève, se retourne et me raconte cette histoire avant d'éclater d'un rire frais et cristallin. "Je suis argentine et nous avons vécu 9 ans en France. Ma petite fille de 5 ans arrivant dans son jardin d'enfant explique à une autre petite fille qu'elle est argentine et française, la petite lui répond: "B'n, oui, c'est comme moi je suis française et bretonne".

Ce qu'il faudrait préciser et qui plonge toute cette situation dans l'absurde est qu'étaient dans la salle de conférence les éminents membres de l'oulipo : ouvroir de littérature potentielle. L'absurde historique vécu n'est pas que ces messieurs travaillent sur des nouveaux mots , des nouveaux sons, de la pataphysique ou des algorythmes et non que les autorités françaises consacrent leurs travaux mais que ces mêmes autorités ne puissent pas voir l'importance des langues et par leur aide publique ne permettent pas aux gens qui le veulent de récupérer les sons, les mots et le merveilleux des mots des langues régionales.

Boulets rouges
Messieurs, ne vous cassez pas la tête pour inventer des mots nouveaux . Il ne suffit que collecter des mots anciens et abandonnés pour ouvrir le coffre du merveilleux et en inventer d'autres pour le faire voyager Mr le Délégué Xavier North a répondu comme au 19 ième siècle et effectivement tout ressemblait aux 19 ième et donnait une impression de déjà vu. Flaubert l'aurait écrit: oui, les comices agricoles, Rodolfe c'est moi, la langue Bretonne, Emma Bovary, les maquignons sont aux culs des vaches et les autorités viennent de terminer leur discours bien humanistes et pensants. Mais voilà, la chose ne s'arrête pas là car la Francophonie ne peut et ne pourra pas se présenter dans le monde si elle ne fait pas réllement bonne figure et sauve ces langues régionales.

Ah quoi bon tirer à boulets rouges sur la langue anglaise (hégémonique) si on traîne un parfum d'exterminateurs de langues. Certes, il est plus facile pour Mr Xavier North (du moins il le croit) de conférencer à Buenos-Aires qu'à Carhaix. C'est pourquoi, les réseaux de la diaspora bretonne doivent être attentifs et demander à la fonction publique des comptes, non seulement pour la langue bretonne mais aussi pour les autres langues et le principe non seulement de diversité linguistique mais de diversité écologique. En effet, certains anthropologues notent que diversité linguistique et diversité écologique ont le même bourreau: un certain ethnocentrisme."

http://diaspora-bretonne.over-blog.com/ 

Le breton : "langue condamnée" ?

L'Agence Bretagne Presse fait état d'une déclaration de M. Xavier North, directeur de la délégation générale à la langue française et aux langues de France, en Argentine, le 4 août dernier, selon lesquelles la langue bretonne serait "condamnée" :

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=7749&...

L'institution que dirige M. North est donc sensée promouvoir le français et les langues de France mais la page d'accueil de son site nous dit ceci :

"De tous les liens que nouent les hommes dans la cité, le lien de la langue est le plus fort, parce qu’il fonde le sentiment d’appartenance à une communauté. Parce que la mondialisation des échanges et les progrès de la construction européenne ne cessent de le faire évoluer, les pouvoirs publics sont appelés à réaffirmer une politique de la langue qui, tout en veillant à garantir la primauté du français sur le territoire national, participe à l’effort de cohésion sociale et contribue à la promotion de la diversité culturelle en Europe et dans le monde.

La délégation générale à la langue française et aux langues de France élabore la politique linguistique du Gouvernement en liaison avec les autres départements ministériels.

Organe de réflexion, d'évaluation et d'action, elle anime et coordonne l'action des pouvoirs publics pour la promotion et l'emploi du français et veille à favoriser son utilisation comme langue de communication internationale. Elle s'efforce de valoriser les langues de France et de développer le plurilinguisme."

"Valoriser les langues de France" en les enterrant vivantes, voilà une drôle de façon de "valoriser". 

http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/garde.htm 

Courrier international : "Choyez vos racines"

d6167feafc06ff31594ff1ed3af65cf7.jpgPennadig skrid embannet barzh Courrier International d'an 2 a viz Eost, niverenn ispisial war an eurusted...

Brève pêchée dans Courrier International du 2 août, supplément consacré au bonheur...

"Choyez vos racines : apprenez le berbère, les danses basques, le nom des 365 fromages, la harpe celtique.... Le sentiment d'appartenance à une culture est primordial pour être heureux. Plusieurs études l'ont mis en évidence dans les communautés amérindiennes et afro-américaines aux Etats-Unis". 

27/08/2007

Petit éloge du multilinguisme...

Ur geniterv ma mamm gozh a zo e chom hag e labourat abaoe 33 bloaz er Perou : Thérèse Le Baron, a Grac'h a orin. Seurez eo, ha displegiñ a ra he buhez get ar re baour barzh Le Télégramme hiriv. Aesoc'h eo bet dezhi deskiñ spagnoleg a gres d'ar brezhoneg a vez komzet geti ivez : « Le breton et l’espagnol ont ceci de commun, c’est qu’on roule les r. J’ai donc facilement appris l’espagnol et je me fais passer pour une Péruvienne, c’est plus simple ».

Une cousine de ma grand-mère, Thérèse Le Baron, vit depuis 33 ans au Péroù. Originaire de Crac'h, elle raconte sa vie et son travail auprès des pauvres dans Le Télégramme d'aujourd'hui (lundi 27 août). Elle explique qu'elle a eu plus de facilités à apprendre l'espagnol grâce au breton, qu'elle parle également :« Le breton et l’espagnol ont ceci de commun, c’est qu’on roule les r. J’ai donc facilement appris l’espagnol et je me fais passer pour une Péruvienne, c’est plus simple ». Son témoignage sur le site du Télégramme :

www.letelegramme.com/gratuit/generales/regions/morbihan/e...

Ecoles bilingues publiques : deux blocages ?

Communiqué de l'association Div Yezh (parents d'élèves de l'enseignement publique bilingue) : "Div Yezh dénonce les refus d’ouverture de nouveaux sites bilingues des Inspections d’Ille et Vilaine et du Morbihan. Deux projets, Guichen (35) et Ploeren (56) sont bloqués par les Inspections. Pourtant toutes les conditions d’ouverture sont réunies: accord des mairies concernées et 24 enfants pré inscrits à Guichen, 19 à Ploeren. Les inspections refusent de donner leur accord bien qu’elles disposent d’enseignants en nombre suffisant.

Pour la rentrée, 4 nouveaux sites verront le jour, 2 dans le Finistère et 2 dans les Côtes d’Armor. Avec Ploeren et Guichen, on peut atteindre 6 nouveaux sites bilingues publics sans problème.

Au Pays Basque français qui ne représente que la moitié du département des Pyrénées Atlantiques, 4 nouveaux sites bilingues publics seront créés cette année. C'est-à-dire autant que dans les 4 départements de l’Académie de la Région Bretagne…

Lors de sa nomination l’année dernière, le nouveau Recteur avait tenu des propos très positifs sur l’enseignement du breton. De belles paroles mais la réalité est beaucoup plus cruelle pour les parents et enfants de Guichen et Ploeren qui se mobilisent pour obtenir l’ouverture d’une classe bilingue."

Sarkozy, les Bretons et le... Quai d'Orsay

Les propos rapportés de Nicolas Sarkozy sur les Bretons rapportés par Yasmina Reza dans son livre (L'aube, le soir et la nuit, Ed. Flammarion), font du bruit en Bretagne : "Je me fous des Bretons" a donc dit le futur président un jour où sa majesté était énervé, lors d'une visite en Bretagne, le 1er mai dernier. L'Elysée a démenti, bien entendu (Le Télégramme de samedi 24 et dimanche 25 août). Mais le futur président n'en a pas que contre les Bretons, il veut aussi supprimer le Quai d'Orsay comme en témoigne cette autre citation du livre, trouvée dans le compte rendu de la conférence de presse du Quai d'Orsay de vendredi dernier. Question d'un journaliste : "Avez-vous l'intention de réagir ou de manifester à propos d'un ouvrage qui fait courir le tout-Paris en ce moment : celui de Mme Yasmina Reza sur le président Nicolas Sarkozy dans lequel elle prête au président des propos sur ce ministère tels que, je cite : ''il devient très important de se débarrasser du Quai d'Orsay'' ainsi que d'autres propos pas très aimables sur cette maison ?"

Réponse du porte parole du Quai d'Orsay : "Je n'ai pas lu le livre de Mme Yasmina Reza. J'observe qu'il est présenté comme un portrait romancé."

 M. Sarkozy aurait donc prononcé des "propos peu aimables"; pourtant, il nous avait dit qu'il avait changé, qu'il s'était calmé : on nous aurait menti ?

Christian Le Meut