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05/04/2007

Fragment d'un discours de Sarkozy

 Fragment du discours de Nicolas Sarkozy, à Nice, vendredi 30 mars (source  le site de l'UMP) :

 "Je veux leur dire (aux Français) qu’ils auront à choisir entre ceux qui assument toute l’Histoire de France et les adeptes de la repentance qui veulent ressusciter les haines du passé en exigeant des fils qu’ils expient les fautes supposées de leur père et de leurs aïeux.(1).

Je suis de ceux qui pensent que la France n’a pas à rougir de son histoire. Elle n’a pas commis de génocide. Elle n’a pas inventé la solution finale. Elle a inventé les droits de l’Homme et elle est le pays du monde qui s’est le plus battu pour la liberté.(2).

Je suis convaincu que pour un Français, haïr la France, c’est se haïr lui-même.

Je suis convaincu que la haine de soi est le commencement de la haine des autres. (3).

Je veux dire que durant la guerre tous les Français n’ont pas été pétainistes, qu’ils y a eu aussi les héros de la France libre et de la résistance, que si certains Français ont dénoncé des Juifs à la Gestapo, d’autres, beaucoup plus nombreux, les ont aidés au péril de leur vie, que des mères ont caché des enfants juifs parmi leurs propres enfants. (4).

Je veux dire que dans les colonies, tous les colons n’étaient pas des exploiteurs, qu’il y avait parmi eux beaucoup de gens courageux qui avaient travaillé dur toute leur vie, qui n’avaient jamais exploité personne, qui avaient construit des routes, des hôpitaux, des écoles, qui avaient enseigné, qui avaient soigné, qui avaient planté des vignes et des vergers sur un sol aride, qui ne devaient rien qu’à eux-mêmes, qui avaient beaucoup donné à une terre où ils étaient nés et qui un jour n’ont eu le choix qu’entre la valise et le cercueil. Ils ont tout perdu.
Je veux qu’on les respecte. (5).

Je veux dire que si la France a une dette qu’elle n’a pas réglée, c’est celle qu’elle a vis-à-vis de ceux qui en Indochine et en Algérie se sont battus pour elle et ont du quitter leur pays pour ne pas être assassinés.

Je veux que la France reconnaisse sa dette, vis-à-vis des harkis et des supplétifs d’Indochine et qu’elle l’honore. C’est une question d’honneur et l’honneur pour moi c’est encore une vertu cardinale pour un homme comme pour une nation. (6).

Je veux dire aux Français que le 22 avril et le 6 mai, ils auront à choisir entre ceux qui sont attachés à l’identité nationale et qui veulent la défendre et ceux qui pensent que la France a si peu d’existence qu’elle n’a même pas d’identité. (7)"

 

(1) L'étude du passé ne relève pas de la repentance, mais permet d'être lucide quant au présent. La France a colonisé une partie de la planète pour son propre intérêt, pas pour celui des peuples colonisés. 

(2) Le rappel du génocide nazi est sans doute une façon d'entretenir les relations franco-allemandes ! Bel exemple pour un homme politique soit-disant responsable !  Les droits de l'Homme sont une création universelle, pas uniquement française. Quant aux guerres menées par les armées françaises, combien ont servi la "liberté" ?

(3) M. Sarkozy semble obséder par la haine de soi. Inquiétant.

(4) Ah bon, il y aurait eu plus de Français justes sauveur de Juifs que de Français dénonceurs de Juifs ? De quelles sources historiques M. Sarkozy tire-t-il cette affirmation ?

(5) Que l'on respecte les personnes, soit; que les colons aient été, eux aussi, victimes de l'histoire, soit, mais ce paragraphe ressemble bien à une réhabilitation de la colonisation qui est, tout d'abord, une conquête militaire suivie d'une exploitation économique et d'une oppression des populations. La colonisation a été tellement bénéfique que les peuples colonisés se sont rebellés et se rebellent encore comme en Nouvelle-Calédonie (1988...). Les colons enseignaient mais dans leur langue et dans leur culture au détriment des langues et cultures d'origine des populations. Le linguiste Mohamed Benrabah (Libération 26/06/2006) écrit à propos de l'Algérie : "Selon des observateurs français de l'époque les lettrés en arabe représentaient 40 % à 50 % de la population en 1830. En 1962 le taux d'analphabétisme atteint 90 % et, sur 10 millions d'Algériens, ils n'étaient plus que 300.000 à lire et à écrire l'arabe coranique"...

(6) Réhabiliter les Harkis et les "supplétifs d'Indochine", soit, ils apparaissent aussi comme des victimes de l'histoire, abandonnés par la République française qui leur devait protection; mais cela ne doit pas interdire aux autorités et aux citoyens français un regard critique par rapport au passé commun avec les anciennes colonies. 

(7) M. Sarkozy s'arroge donc la "défense" de la France et son attachement à "l'identité" française. Mais de quelle identité parle-t-il, en l'occurence ? L'identité collective française s'exprime d'abord par des valeurs qui doivent se concrétiser en actes et en choix politiques. 

L'intégralité est sur le site de l'UMP : http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/s_informer/discou...

Christian Le Meut 

Merci au Big bang blog et au site du journaliste de Libération, Jean Quatremer, d'avoir mentionné ce discours. 

Commentaires

Ma n'eo ket populism' ha berradennoù an dra-se ! Me lar deoc'h e ra aon an hini bihan se...

Si ce n'est pas du populisme et des raccourcis grossiers ! C'est vraiement éffrayant dans la bouche d'un potentiel chef d'état...

Écrit par : Gleg | 04/04/2007

ça circule sur le net en ce moment au-sujet de l'ancien ministre de l'intérieur et de l'actuel candidat de la majorité présidentielle :

Nicolas Sarkozy est Issu d'une famille hongroise qui collaboré avec le régime Nazi durant la guerre (vraies archives de la "Stasi") et qui a fuit la Hongrie pour éviter le jugement pour collaboration.

Dans sa jeunesse il participe à des manifestations contre
les étudiants grévistes à la solde d'un mouvement qualifié de "révisionniste".

ll a déclaré qu'il souhaitait voir «pendus à un crochet de
boucher» ceux qui ont mis son nom sur les listings de l'affaire clearstream, une phrase empruntée à une référence :
Hitler qui lui aussi voulait voir «pendus à un crochet de boucher» ceux qui ont organisé l'attentat manqué contre lui...

c'est édifiant et ça fait peur si le 7 mai...

Écrit par : Kirikou | 05/04/2007

Bonjour Kirikou :
Nicolas Sarkozy est né en 1955, en France, il n'a donc pas vécu la seconde guerre mondiale et ce qu'ont fait les membres de sa famille à l'époque, il n'en est pas responsable (si tant est qu'ils aient collaboré, ce qui reste à voir). J'avais vu, effectivement, cette rumeur sur le net, mais elle reste une rumeur ce qui signifie qu'elle peut également être fausse. Discutons plutôt des actes et discours de Nicolas Sarkozy lui-même, c'est amplement suffisant.
Christian

Écrit par : christian | 05/04/2007

peut être mais s'il se trouvait que la collaboration de ses parents était avérée cela placerait l'immigré de la seconde génération dans une situation on ne peut plus délicate pour venir donner des leçons d'identité et d'humanisme à la française, de plus ce côté petit immigré qui vient nous rappeler comment être français ça a un côté si arrogant, un peu comme si nous n'étions que des bouseux dégénérés qui n'ont rien compris au film de notre coin de campagne. S'il veut la france, qu'il la prenne mas il ne sera pas mon président, ni celui de beaucoup d'autres... en attendant je viens de recevoir ma nouvelle carte d'électeur et compte la mettre à profit.

Écrit par : kirikou | 05/04/2007

Christian, sonjet peus skrivan ur pennad a-zivout botadeg eletkronek ? Bez e vo deus outañ e kornioù zo ha tabut a zo o sevel a-ziwar surentezh ar menanikoù : piv a "gontrol" anezho, daoust hag eñ, just awalc'h n'ez eont ket 'tu kontrol eus an demokratelezh ? ar re chlas zoken a huch a-enepto, ar pezh zo souezhus peogwir e talvezont nebeutoc'h a paper.

Écrit par : franck | 06/04/2007

Bonjour Kirikou : bravo pour votre détermination à utiliser votre carte d'électeur, mais si Nicolas Sarkozy est élu par la majorité, il sera aussi vôtre président et celui de tous les Français. C'est la règle.C'est bien ce qui inquiète beaucoup de Françaises et de Français, justement. Quant au fait qu'un candidat soit d'origine "immigrée", ou étrangère, ce n'est qu'un élément de sa biographie personnelle et n'entre pas, en ce qui me concerne, dans mes critères pour choisir un président ou une présidente de la République. Celà illustre, par contre, le fait que la population française a des origines plurielles et variées, ce que M. sarkozy semble oublier rapidement... Christian

Écrit par : Christian | 06/04/2007

Salut Franck
nann, m'eus ket sonjet skrivañ un dra bennak a fed ar pezh a larit, met skrivet eo bet traoù war an dra-se barzh lec'hioù internet all; war ur blog, n'hellan ket komz a zivout pep tra. N'ouion ket mard ar "votadeg elektronek" a gerzh mat pe pas.
A galon ganeoc'h
Christian

Écrit par : christian | 06/04/2007

Fragments sarkozystes, suite :

"Le départ de Begag serait lié à un livre à charge contre Sarkozy"

PARIS (Reuters) - La "cause directe" de la démission d'Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, n'est pas liée à son soutien à François Bayrou mais à la publication d'un livre à charge contre Nicolas Sarkozy, affirme Le Parisien.

Dans son livre, indique Le Parisien, Azouz Begag, qui était souvent en désaccord avec Nicolas Sarkozy, raconte notamment comment l'ex-ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a un jour menacé de lui "casser la gueule".

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-30421466@7-37,0.html

Écrit par : Alwenn | 06/04/2007

Je suis tout à fait d'accord sur votre remarque à propos de l'Allemagne. C'est vraiment d'une délicatesse exquise de la part de Nicolas Sarkozy.
En tous cas, quel discours ! Enfin, on peut être fier d'avoir colonisé la moitié de l'Afrique, des pays qui, aujourd'hui, n'en finissent pas de sortir de la dictature et de la misère. Quant à la période de l'Occupation, je pense que s'il y avait eu tant de résistants que cela, les Nazis ne seraient pas rester cinq ans. Et puis, Pierre Laval et la déportation des enfants juifs, Maurice Papon, la rafle du vel' d'hiv', ce n'était pas français peut-être ? Bien sûr il y a eu des héros connus ou anonymes mais combien de lâches voire de collaborateurs, aussi.
En ce qui concerne le fait que la France n'ait pas commis de génocide, je ne serais pas aussi affirmative. En Vendée, les soldats de la République ont tué 300 000 personnes, et pas que des combattants. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui s'appuient sur ça pour contester l'idée de République mais je trouve que ça avait quand même tout l'air d'un génocide. Les soldats avaient quand même consigne de massacrer tout le monde. Ils ont brûlé des enfants dans les fours à pains. Ca ne vous rappelle rien ? Pourtant, ça ne se passait pas à Auschwitz.
Moi aussi, Kirikou, je ferai bon usage de ma carte d'électeur.

Natacha

Écrit par : Natacha | 06/04/2007

Pour commencer, je suis désolé mais je ne parle ni ne comprend le breton, certains commentaires m'échappent donc.

Je ne sais pas si on peut être fier d'avoir coloniser l'Afrique. Mais dire que la colonisation etait une mauvaise chose parce que, aujourd'hui, certains de ces pays sont dans une situation catastrophique, je trouve que c'est pousser le bouchon un peu loin. Leur situation a relativement empiré depuis la décolonisation, c'est à dire depuis qu'ils nous ont dit qu'ils ne voulaient plus de nous. La décolonisation a souvent été très mal réalisée, aux détriments à mon avis de tous les parties, mais ils ne faut pas généraliser, certains états s'en sortent très bien.

Il y avait beaucoup de résistants, et si tu te demandes pourquoi l'armée allemande est resté 5 ans, je te renverrais à tes cours de stratégie sur les guérillas, urbaines ou montagnardes. cela dit, il est vrai que la plupart des sources historiques s'accordent pour dénombrer à peu près 10% de résistants, 10% de "collabos" et 80% de "je-m'en-foutistes", les frontières entre chaque groupe etant un peu flou.

Sur le commentaire 1) les études économiques montrent bien que la colonisation a plus couté que rapporté à la France. D'un point de vue économique donc, pas vraiment dans son intéret. La diminution des épidémies et de la mortalité en Afrique c'est fait dans l'unique but de servir la France.

Commentaire 2) je ne citerai que la Guerre d'Indépendance américaine.

Commentaire 3) je prendrai ça pour une note d'humour et pas de mauvaise foi

commentaire 6) Il n'interdit pas le regard critique mais demande que justement on considère aussi les choses positives.

Écrit par : Etienne | 06/05/2007

Bonjour Etienne
Oui, je considère que la colonisation de tout territoire déjà habité par une population autochtone est nocive en soi (je ne vois pas d'exception mais peut-être y en a t-il, de colonisations négociées, acceptées, enrichissantes pour les deux parties). Les colonisations sont, en général, précédées d'une conquête militaire. Le continent africain, par exemple, a été profondément destabilisé par la colonisation, et en paye encore le prix, même si la colonisation n'explique pas tout.
Quant aux "études économiques" sur le coût de la colonisation, avez-vous des sources précises ?
Je suis désolé pour vous que vous ne compreniez pas les messages en breton, mais c'est le prix de la diversité culturelle et de l'acceptation de la différence. Ce blog n'est d'ailleurs accessible qu'à la très petite minorité humaine qui pratique les langues française et (ou) bretonne.
Enfin je tiens à rappeler que le fait de laisser un message sur ce blog n'autorise pas à tutoyer le webmaster (ni les autres internautes).
bien cordialement
Christian

Écrit par : christian | 06/05/2007

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