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09/11/2009

Langues régionales : quelques citations

Setu da heul un nebeut frasennoù a ziar benn ar yezhoù rannvroel, dastumet genin. Ci-dessous, quelques citations sur les langues régionales que j'ai compilées...

François Mitterrand, discours de campagne à Lorient le 14 mars 1981 : « C'est blesser un peuple au plus profond de lui-même que de l'atteindre dans sa langue et sa culture; nous proclamons le droit à la différence »

Henriette Walter, linguiste, dans Le Télégramme (Vannes le 14/04/2009) : "L'anglais, les enfants l'apprendront de toute façon. Commencer par le breton, ici, par une autre langue régionale, ailleurs, c'est beaucoup plus favorable parce que ça a un côté sentimental, parce que les enfants connaissent déjà certains mots. C'est la langue des grands-parents, la langue qui a toujours été parlée dans la région. L'anglais c'est autre chose, c'est utile pour gagner sa vie. La langue régionale, c'est pour se réaliser soi-même."

Claude Hagège, linguiste, dans l'Express (avril 2007) : "Si nous voulons défendre la francophonie dans le monde et être crédibles, cela suppose d'abord que la France montre qu'elle respecte chez elle sa propre diversité linguistique. Ratifier la charte, en expliquant aux parlementaires qu'elle est très souple et donc peu dangereuse, irait dans le bon sens. Certes, depuis quelques années, l'Etat a accompli des efforts, mais largement insuffisants. Les langues régionales sont dans un tel état de précarité que, pour leur permettre d'échapper à l'extinction totale qui les menace, il faudrait un investissement énorme et accepter de prendre des risques, comme l'ont fait les Espagnols en donnant une grande autonomie aux Basques et aux Catalans"

Eugène Guillevic, poète (1907-1997), interviewé dans la revue Bretagne, n°3, 1976, et repris dans le livre de Jean-Jacques Monnier "Résistance et identité bretonne" (Yoran embanner, 2008, p.352) : "Mais ce que je veux, c'est que la Bretagne puisse parler. Et il faudra en chercher les moyens. Je suis de toute façon pour une certaine autonomie. Qu'il y ait un parlement et qu'on enseigne le breton. Moi, je n'ai pas appris l'histoire de la Bretagne, je n'en savais rien ! Rien ! Alors je trouve ça dégueulasse : j'appelle ça du colonialisme intérieur. Je ne vois pas la différence entre ça et la colonisation de l'Algérie".

Louis Guilloux (1899-1980), écrivain, cité également par J-J.Monnier : "Je dois à ma conscience de dire que je suis pour l'enseignement du breton"; et de citer Diderot : "Il y a une chose plus grave que d'avoir des esclaves : c'est avoir des esclaves et les appeler citoyens".

Jean Jaurès : "Méthode comparée", "Revue de l’Enseignement Primaire" - 15 octobre 1911 : "Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion d’admirer en pays basque, comment un antique langage, qu’on ne sait à quelle famille rattacher, avait disparu. Dans les rues de Saint-Jean-de-Luz on n’entendait guère parler que le basque (...).  Mais quand j’ai voulu me rendre compte de son mécanisme, je n’ai trouvé aucune indication. Pas une grammaire basque, pas un lexique basque dans Saint-Jean-de-Luz où il y a pourtant de bonnes librairies. Quand j’interrogeais les enfants basques, jouant sur la plage, ils avaient le plus grand plaisir à me nommer dans leur langue le ciel, la mer, le sable, les parties du corps humain, les objets familiers ! Mais ils n’avaient pas la moindre idée de sa structure (...). Pourquoi cela, et d’où vient ce délaissement ? Puisque ces enfants parlent deux langues, pourquoi ne pas leur apprendre à les comparer et à se rendre compte de l’une et de l’autre ? Il n’y a pas de meilleur exercice pour l’esprit que ces comparaisons ; cette recherche des analogies et des différences en une matière que l’on connaît bien est une des meilleures préparation de l’intelligence. Et l’esprit devient plus sensible à la beauté d’une langue basque, par comparaison avec une autre langue il saisit mieux le caractère propre de chacun, l’originalité de sa syntaxe, la logique intérieure qui en commande toutes les parties et qui lui assure une sorte d’unité organique. Ce qui est vrai du basque est vrai du breton. Ce serait une éducation de force et de souplesse pour les jeunes esprits ; ce serait aussi un chemin ouvert, un élargissement de l’horizon historique."

Commentaires

Toussaint au pays basque, prenons en de la graine !

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Écrit par : Bruno | 11/11/2009

Merci pour ces citations fortes intéressantes, surtout les basques :)

Écrit par : Langue basque | 19/07/2014

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