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06/08/2006

L’affront publicitaire

"J’ai trouvé une excellent moyen pour faire la publicité de votre blog préféré, Rezore ! Aux Etats-Unis, une mère de famille habitant l’Utah, Karolyne Smith, a fait tatouer sur son front une publicité pour un établissement de jeu sur internet. Voilà une bonne idée pour Rezore. Pourquoi ne pas vous faire tatouer sur le front des slogans du style “Lisez Rezore” ou en breton “Lennit Rezore” ? Les personnes intéressées peuvent m'envoyer un message par le blog (commentaire). Les éventuelles propositions de tatouage sur une autre partie du corps que le front sont exclues, le front a un caractère publicitaire que n’ont pas les parties cachées par les vêtements... Encore que cela dépende des personnes...

Karolyne Smith avait proposé son front comme espace publicitaire sur un site internet d’enchère... Les enchères sont montées à 10.000 dollars quand même. Il est bien entendu que Rezore (prononcer ré zo ré, celà veut dire "trop c'est trop", en breton) ne versera pas un centime d’euro, pas un kopeck, netra, nothing, rien... Blank ebet !

L'invasion duplicitaire
La publicité nous envahit mais, jusque là, elle se limitait à polluer nos vêtements, nos écrans, la radio, les villes et les campagnes... Le pas est franchi désormais : elle peut même se graver sur nos peaux et nos chairs. Mais de préférence dans la chair des pauvres, car Karolyne Smith a justifié son acte. Elle ne peut payer d’études à son fils mais, avec ses 10.000 dollars, elle pourra le faire et, je cite, lui “assurer un meilleur avenir”. La société pour laquelle elle s’est fait tatouer une publicité sur le front a rajouté 5.000 dollars, émue, parait-il, par les motivations de cette mère.

Voilà à quoi son réduits les pauvres aux Etats-Unis, se faire tatouer de la pub pour financer les études de leurs enfants. Mais, se faisant, la maman a peut-être même sauvé la vie de son fils. Car les étudiants pauvres n’ont souvent comme seul recours que de faire financer leurs études par l’armée. L’armée étasunienne finance, en effet les études des jeunes étasuniens en échange de période en service armé. Ces jeunes étudiants pauvres sont ensuite envoyés sur les terrains d’intervention des USA, en Irak et en Afghanistan, par exemple.

Du Vietnam à l'Irak
Ainsi ce sont des pauvres, souvent d’origine hispanique, asiatique, ou africaine, qui vont mourir au Moyen-Orient pour les intérêt des multinationales et des amis des Georges Bush, qui ne leur sont pas reconnaissants pour autant. C’était déjà le cas au Vietnam, c’est encore le cas en Irak...

L’acte de Mme Karolyne Smith, habitante de l’Utah, est donc à la fois émouvant et symbolique, navrant et révoltant. J’espère qu’elle pourra très vite cacher ou effacer cette marque d’infamie publicitaire qu’elle a acceptée de se faire graver sur le front. Car l’annonceur s’est déjà largement payé sur le coup de pub qu’il vient de se faire. Il se passe décidément de drôle de chose du côté des Etats-Unis et quand je vois ça, je me demande dans quel Utah gère !
Christian Le Meut

* Cette note est une redif de l'été 2005. Source : Courrier international.

Brud war he zal

Kavet m’eus un doare a feson da vrudiñ ma blog. Er Stadoù Unanet ur vaouez deus gwerzhet he zal, ya he zal, evit bout tatouet warni ur vrudezeh, ur pub. Setu ur sonj a feson evit lakaat Radio Bro Gwened da vout brudetoc’h ! Ma faota deoc'h tatouiñ “Lennit Rezore" war ho tal, kasit ur mail din.

Karolyne Smith deus gwerzhet he zal war internet, d’en diwezhañ priz (dre “enchère” e galleg). 15.000 dollars memestra. Get Rezore ne vo ket paiet netra, blank ebet, evel rezon.

Bruderezh e pep lec'h
Ar vruderezh zo e pep lec’h hiriv an deiz : war ar gwiskamentoù, war ar skrammoù (skinwell, sinema, internet...), barzh ar radio ha, bremañ, war ar c’horf ivez, tatouet war ar groc’henn... Met war kroc’henn ur vaouez paour, rak Karolyne Smith deus displeget an traoù. Mamm ur paotr yaouank, n’hella ket anezhi paeañ studioù he mab. Get an argant gounezet mod-se e vo moian dezhi sevel “ur vuhez gwelloc’h” evit he mab.

Setu penaos emañ an traoù er Stadoù Unanet hiriv an deiz evit ar re baour : gwerhziñ he zall evit sikouriñ he mab ! Nag un druez. Met ouzhpenn an dra-se zo bet graet get Katerine Smith. Marteze he deus saveteet buhez he mab... N’eus nemet un doare d’ober evit al lodenn vrasan ag ar studierion paour er Stadoù Unanet : monet d'an arme... Geti ‘vez paet studioù evit ar re baour, met dezhe da vout kaset ar lerc’h en Irak, pe en Afghanistan, ha da vervel du-hont evit Georges Bush hag e vignoned.

Hag ar re yaouank-se zo tud a orin ag Amerika Latina, Azia pe Afrika. Mod-se oa dija da vare ar Vietnam... Ur vamm kalonek eo, Karolyne Smith, benn ar fin. Spi m’eus e vo tu dezhi kuzhiñ pe diverkiñ ar vruderezh breiñ tatouet ar he zal; paiet eo bet ar stall n’eus prenet ar vruderezh-se dre an taol pub graet dija.

Christian Le Meut

* Ar pennad mañ zo skignet en dro; tennet eus Courrier international.

03/08/2006

Levr da lenn : Plouganoù va bro

medium_plouganou090.jpgSetu ul levr bet skrivet get un den a Vro Dreger war e barrez a orin : Plouganoù  (war an aod, koste Montroulez). N'eo ket nevez, embannet eo bet e 1997 get Hor Yezh hag ar skrivagner, François Prigent, ganet e 1919, zo marv e 1989. Dre zanevelloù berr François Prigent a ziskouezh deomp buhez al labourision douar er bleadeù 1930 ("Ar mekanik", "Ar falc'hadeg", "Rañvat lin"...).  François Prigent n'eus paseet e vugaleaj er Vern, ur pennher pell ag ar vourc'h Plouganou, met tost awalc'h ag ar mor (daou gilometr a Varnenez, an tumulus brudet). Neoazh, ar vugale ne ahent ket alies bras d'ar mor. "D'an aod, ur sulvezh hañv" zo danvez un danevell : "A-greiz-holl ur gwell kaer a save dirazomp : an Aod Vihan, Beg Barnenez ha Terenez...". Danevelloù fentus zo evel "Meurlarjez get mammig kozh" evit gouel Sant Stefan (an deiz goude Nedeleg): an tud kozh a oa e chom e Kervorvan, e parrez Sant Yann ar Biz, just e tall parez Plouganoù... Ne oa ket pell met ur sapre veaj memestra d'ar c'houlz se, hep oto met get ur c'harr. Danevelloù tristoc'h zo evel "Ar werzhidigezh" : ret a oa gwerzhiñ traoù Jann ar C'hog, ur vamm gozh ag ar barrez chomet dall, evit paeañ an ospital... Nag un druez !Un nebeut barzhonegoù fromus zo embannet barzh al levr se ivez.

E galleg - en français: François Prigent (1919-1989), né dans la commune de Plougasnou (Trégor finistérien) raconte dans ce livre de nouvelles son enfance paysanne dans un village éloigné du bourg, avec tendresse, humour mais aussi tristesse, notamment par rapport à sa langue maternelle qui n'avait pas sa place à l'école.

Christian Le Meut 

02/08/2006

Laïcité et diversité culturelle

Bonjour : je vous conseille la lecture de la - longue - note de Jean Baubérot sur laïcité et diversité culturelle parue sur son blog le 19 juin; c'est long, discutable parfois, mais intéressant : 

http://jeanbauberotlaicite.blogspirit.com

31/07/2006

Nouvelle : Cinq mariages et...

Une fois n'est pas coutume (mais peut le devenir), c'est une nouvelle que j'édite sur ce blog, inspirée de faits réels, mais romancés... Ecrite uniquement en français, elle date de plusieurs années mais n'a rien perdu de son actualité. Bonne lecture.

    La mariée était en noir. Noir sur blanc. Une mariée blanche avec une robe noire, déjà, ça surprend. Mais, ce samedi là, les mariages défilaient à la mairie et une autre mariée, noire celle-ci,  attendait son tour dans le hall : en robe blanche. Une mariée blanche en robe noire, une mariée noire en robe blanche, ça commençait bien.    Mais le marié était aussi surprenant, pour qui le connaissait un peu : une chemise ouverte, un rien débraillé, contrairement à son habitude, et un sourire légèrement provocateur. Il s’est fait gronder par sa maman : “Mais pourquoi tu nous fais ça ?”. On a frisé l’incident diplomatique, mais le mariage a eu lieu quand même.     

    En tant que témoin, j’ai signé là où on m’a dit de signer. Un adjoint a lu les lettres de la loi et un employé a lu le contrat de mariage a toute vitesse : il y a été question d’Honfleur mais je n’ai pas bien compris pourquoi. Puis nous avons fait une photo dans la cour avec nos parapluies ouverts. Il faisait très beau, en cette fin août, mais les mariés nous avaient demandé d’apporter chacun un parapluie, histoire de nous prévenir qu’il se passerait des choses pas normales... Leur baiser, après avoir échangé les alliances, a été, lui, très très normal.     Nous avons pris les voitures et avons suivi les mariés vers le lieu du repas. Une douzaine de véhicules. Un des conducteurs a eu l’idée de klaxonner: ça se fait. Mais comme il a été tout seul, il s’est arrêté. C’est ainsi, les coutumes crétines : quand plus personnes ne les suit, elles s’arrêtent. Suivant les mariés dans les dédales de la ville, nous avons constaté qu’ils nous menaient à la maison des parents du marié où allait se passer le repas, dans un grand jardin avec des framboisiers.
     La fête, quoi.
    Sur le coup d’une heure du matin, quelques convives rescapés se partageaient un fond d’eau de vie de prunes, faite maison.  C’est le moment que je choisis pour dire mon petit discours aux mariés, affalés sur un canapé.
 
    “Chère Alex, cher Dom, je vous remercie de m’avoir invité à votre mariage et de m’avoir choisi comme témoin. En retour, j’ai préparé un petit discours. Mon expérience du mariage est nulle, mais j’ai assisté à quelques cérémonies de ce type dans ma courte vie et je vous invite à un petit tour de France des mariages.

   Première étape : les Charentes
    La première étape nous entraîne en Charente. Cette fois-là j’étais aussi aux premières loges puisque je servais déjà de témoin aux mariés. Nous voici donc face à M. le maire qui avait disposé, à côté des mariés et témoins, les parents des mariés. Face à la question piège du maire : “Y’aura-t’il une quête pendant le mariage?” (ça se fait), la réponse a été improvisée :
Le marié  a répondu
- “Euh....
La mère du marié :
“- Oh oui !”
La mariée :
“-Ah non !”
Ça commençait bien...
Il n’y a pas eu de quête.

    Quand il est sorti de la mairie le marié a reçu à la figure des poignées de riz; ça se fait... Mais comme nous ne passions pas par la case église, il pensait  sans doute être dispensé de cette tradition rizicole... Pas du tout ! Il s’en est pris plein la figure et s’est réfugié dans sa voiture, poursuivi par ses agresseurs. Il a appelé son épouse, un ami et moi-même. Et nous voilà partis à toute allure sur les routes de Charente. Pourquoi à toute allure ?  Parce qu’il voulait avant tout éviter que ne se forme un cortège avec klaxons et flonflons ! Du coup, nous sommes arrivés les premiers, longtemps avant les autres...  Tout s’est alors bien passé jusqu’au lendemain midi. Nous mangions dehors, un repas tranquille et bucolique, lorsque le père de la mariée a sorti son pâté, fait maison, de... ragondin, à goûter absolument...
“- Vous êtes sûr ? J’ai l’estomac sensible...”

    Deuxième étape : le Loiret
    Mais parfois, les coutumes, comme celle du cortège de voitures avec klaxon, ont du bon. Le mariage suivant se passe dans une commune du Gâtinais. Qui sait où se trouve le Gâtinais ? Et bien cette belle région inconnue aux contours flous englobe une partie du Loiret, de la Seine-et-Marne et de l’Yonne. Là, dans une jolie petite commune le maire avait décidé de refuser le mariage d’un monsieur et d’une dame. Cela se fait. Cela n’avait bien sûr rien à voir avec le fait que la dame était blanche et le monsieur noir (on y revient !) et venait d’un pays d’Afrique, non, bien sûr... Le monsieur et la dame avaient la cinquantaine, vivaient ensemble depuis longtemps, mais le maire estimait qu’il s’agissait d’un “mariage blanc”, sans jeu de mot déplacé.
    Alors le couple a porté plainte devant le tribunal administratif qui a condamné la commune a payé une amende à partir de tel jour telle heure si le maire persistait dans son refus... Celui-ci a donc convoqué le mariage le jour dit, à l’heure dite : un mardi à 8h00 du matin ! Il espérait sans doute que cela se passerait discrètement, mais non.  
    On sait  que l’Education nationale compte de nombreux gauchistes permissifs favorables aux mariages mixtes, voire même au Pacs. Or nous étions en période de vacances scolaires et le ban et l’arrière ban des professeurs et instituteurs du coin s’était mobilisé. Des amis et des membres d’associations étaient aussi présents et nous voilà une bonne soixantaine, bien enmardimanchés, hilares, dans la grande salle des mariages. La mariée, blanche était... en blanc, et le marié noir, en noir (cette fois là, tout était en ordre).
    M. Le maire est entré, souriant. Il a commencé à serrer des mains (ça se fait !), réflexe conditionné, et il est tombé sur celle du permanent de l’association antiraciste qui avait aidé le couple à le traîner devant le tribunal. Alors il s’est ravisé et a expédié la cérémonie le plus vite possible en évitant de fanfaronner... En sortant, nous avons bien pris le temps d’une photo de famille sur le perron de la mairie tandis que M. le maire s’éclipsait par la porte de derrière. Nous sommes montés dans les voitures et, en file indienne, avons klaxonné dans les rues du bourg, histoire de réveiller les habitants. Puis nous sommes allés au repas de mariage : un petit déjeuner avec croissant, à 9h du matin.
    
    Troisième étape : alpestre...
    Notre tour de France des mariages nous emmène maintenant dans les Alpes. Ah, c’est beau les Alpes la nuit, et puis, là haut, on est plus près pour regarder les étoiles. Or cette nuit-là, nous avons beaucoup regardé les étoiles sur la terrasse du restaurant car dans la salle il y avait un... animateur; ça se fait, de confier l’animation de son mariage à un animateur. Mais je trouve cela un peu vexant : un animateur pour quoi faire ? Je peux bien m’animer tout seul si je veux, et si je ne veux pas m’animer, c’est moi qui décide. Sans être obligé de participer à des jeux tels que coudre des coeurs en papier sur les fesses des invités (sur leurs pantalons, pour être plus précis)...
     Et il y a presque pire que les jeux : les histoires drôles.      
Le gentil animateur a commencé par cette blague : “Quelle est la différence entre une femme et un chien ?”
Là, vous vous accrochez à la table en demandant à votre voisine de vous pincer pour être bien sûr qu’il ne s’agit pas d’un cauchemar.  Pourtant, vous étiez content de venir à ce mariage, confiant et tout, et voilà que tout s’écroule, que la soirée va être... cauchemardesque.
    Mesdames, mesdemoiselles : je ne cependant peux pas taire une certaine consternation. Voilà un mec qui, en public, le jour où une femme et un homme viennent d’unir leur destinée pour la vie (probablement), vous  compare aux chiens et pas une de vous ne s’est levée pour aboyer ! Euh, pour gueuler... Enfin... pour protester ! Mais que fait le MLF ?
    Revoyons donc la situation : quelle est la différence entre une femme et un chien ? Déjà, il doit y en avoir plusieurs... Les chiens, rappelez-vous, on en voit dans les rues, et qu’est-ce qu’ils font ? Ils se sentent le cul ! Aussi loin que remontent mes souvenirs, je ne me rappelle pas avoir vu une femme sentir le cul d’une autre en public... En privé, c’est une autre histoire mais cela ne nous regarde pas. Serait-ce cela, la différence ?
    Ou alors celle-ci :  mâles ou femelles les chiens font caca devant tout le monde et laissent leurs crottes sur le trottoir à la grande joie des passants. Avez-vous vu une femme de sexe féminin faire de même ? Rarement, hein... Jusqu’à l’âge 18 mois, on tolère des trucs, et encore, avec des couches.
    Alors nous voilà, avec la blague de l’animateur... Et vous voulez la réponse à sa blague ? Vous la voulez vraiment ? Je répète donc la question :  
- “Quelle est la différence entre une femme et un chien?”
Réponse :
- “Le prix du collier”.
    Et nous de rire... Après, on a eu droit à la jarretelle, avec tirage par loto du monsieur qui irait la prendre sur la jambe de la mariée. Il y en a un seul qui n'a pas triché, le beau-frère de la mariée :  il s’y est collé... Moi, pendant ce temps là, je regardais les étoiles... C’est beau, les Alpes, la nuit...
    
    Quatrième étape : cap à l’Est...
    Mais il y a aussi les invitations angoissantes dès le départ : “Zut, ils m’ont invité ! Ah..... J’y vais t’y, j’y vais t’y pas ?”... Parce que l’on ne sait pas comment les choses vont se passer : pugilat ? Beuverie ? Bérésina ?
    Le mariage suivant nous emmène du côté de l’Est de la France, dans un petite commune vallonnée avec un bourg parsemé de jolies fontaines. La spécialité locale, c’est la cancoillotte ! Une infection. On ramasse tous les restes de fromage et on fait, soit-disant, un autre fromage avec... Il paraît que, là-bas, on en met dans le biberon des enfants pour qu’ils s’habituent au goût. Un ami,  forcé d’en manger étant petit, s’est réfugié en haut d’un tas de fumier pour y échapper  : “Ça sent meilleur là haut”, hurlait-il...  La vérité sort de la bouche des enfants.
    Mais revenons à notre mariage. La famille s’était mobilisée pour décorer l’église de fleurs, la salle des fêtes, etc. On avait tué deux moutons à rôtir, invité du monde d’un peu partout en France pour faire la tête... euh, pardon, la fête et, le top du top, on n’avait pas prévu d’animateur : on allait s’animer tout seul; ça se fait. Et on s’est animé !
    Les mariés étaient tellement animés qu’ils sont partis en piste la veille au soir de leur mariage...  Revenant de boîte, en pleine nuit, sans doute un peu éméché, le marié, un conducteur émérite ayant déjà quelques cadavres à son actif (des cadavres de voitures, je précise) n’a pas bien maîtrisé son véhicule et a bousillé une vitre ou deux... Bon, rien que de très banal, un petit accident anodin, habituel. Mais la mariée, qui était à la place du mort et pour laquelle ce n’était pas la première émotion forte de ce genre, a craqué. Elle n’a plus voulu se marier avec son fangio de fiancé :  non, non et non ! Et, en pleine nuit, plus de mariage...
    Les invités déjà arrivés et la famille se sont, dès leur réveil, tapé une gueule de bois sans avoir rien bu, juste en apprenant la nouvelle. On a vite rangé les fleurs de l’église, enlevé les ballons où était écrit “Vives les mariés” des murs de la salle des fêtes pour les mettre en coulisses. Certains ont beaucoup pleuré et, à 14h, M. le maire est venu à la mairie. Obligé, on l’avait prévenu trop tard et, dans ce cas là, il doit venir quand même pour constater l’absence des protagonistes. Plein d’invités n’avaient pu être prévenus à temps (la scène se passe avant la généralisation des portables), et ils arrivaient à la mairie les uns après les autres dans leurs beaux habits de fête. Dialogue :
“Euh... le mariage, il est annulé.
- “Ben pourquoi ?”
- “Euh... On ne sait pas très bien, les mariés on eu un petit accident dans la nuit et finalement ils ont décidé de ne plus se marier”.
- “Mais quoi ! Il est où le marié, que je lui parle, J’ai fait trois cents kilomètres pour venir !”
- “Euh... Il n’est pas disponible pour l’instant, et il ne faudrait mieux pas l’embêter...”
    Il y a ceux qui sont repartis illico. Ceux qui ne savaient pas trop, et puis qui sont restés. Finalement, on a mangé un mouton le soir dans la grande salle des fêtes. On a même dansé et un peu ri... Mais pas trop. Les mariés sont restés ensemble quand même. On a appelé ça des “fiançailles”, après coup.

    Cinquième étape : express !
    Il y a aussi la formule mariage express : “- Allô, papa, maman, j’appelle pour vous dire que je me marie la semaine prochaine, mais c’est strictement administratif (ou fiscal, ou...), alors on fait ça entre nous, avec seulement des témoins...”; ça se fait mais c'est une option risquée qui peut casser l’ambiance familiale pour longtemps, et, en plus, on perd l’occasion de faire une fête...

    Sixième étape : les Pyramides
    Et puis il y a des invitations où l’on va le cœur léger, content, tout va bien se passer. Tenez, pour Lolo et Véro, par exemple. Quand ils ont organisé leur 20 ans de mariage, ils ont assuré en organisant une super fête. Non,  s’ils doivent se faire une scène, ils en choisissent une grande : les pyramides d’Égypte, par exemple. Au début de leur mariage, ils se sont engueulés en arrivant devant une pyramide; une baffe pour l’un, une baffe pour l’autre, puis chacun est parti de son côté visiter le monument... Une heure plus tard ils se sont retrouvés de l’autre côté et se sont réconciliés au pied d’une pyramide du haut de laquelle quarante siècles d’histoire conjugale les contemplait... 

    Ca se fait. Mais bon, on n’a pas toujours une pyramide sous la main.   Alors je vous le dis : mariez-vous, mariez-vous pas, on s’en fout, on n’a pas besoin de ça pour faire la fête. Mais surtout :  marrez vous !    Alex et Dom, tous mes voeux de bonheur de la part de votre témoin”.

Christian Le Meut 

Nourriture : les singes préfère le bio !

Les singes et tapirs du parc zoologique de Copenhague préfèrent manger des bananes et autres fruits bio, laissant de côté la nourriture traditionnelle. Niels Melchiorsen, qui s’occupe de ces animaux a déclaré à une revue écologistes danoise cité dans Courrier International (en 2005) : "Pour une raison ou une autre, les tapirs et chimpanzés choisissent des bananes cultivées biologiquement plutôt que les autres. Peut-être arrivent-ils instinctivement à sentir la différence, et leur choix n'est absolument pas dû au hasard". Et il ajoute : "Les chimpanzés sont notamment capables de discerner le bio du conventionnel. Si on leur offre des bananes bio et traditionnelles, ils prennent systématiquement les bananes écologiques, qu'ils mangent avec la peau" alors qu’"Ils épluchent en revanche les bananes classiques avant de les manger".

Pas bêtes, nos cousins les singes. En plus, ils se font nourrir gratuitement ! Heureusement pour eux, car la nourriture bio reste, souvent, hélas, un peu plus chère que la nourriture classique. Voilà pas mal d’années que je consomme plutôt des fruits et légumes bio. En apprenant que ces singes aussi préféraient le bio, je me suis dit que, finalement, je suis peut-être aussi intelligent qu’eux. Ce qui n’est déjà pas si mal puisqu’ils arrivent d’instinct à faire la distinction entre une nourriture saine et une nourriture moins saine, sens que nous autres, êtres humains, avons probablement perdu.

Christian Le Meut

Marmoused bio !

Marmoused zoo Kopenag, e Danemark, a gav gwelloc’h debriñ bananezed bio evit bananezed boutin, hervez Niels Melchiorsen, ar paotr a ra war dro al loened se. Abaoe ur bloaz e vez roet d’al loened-se, ha d’an tapired ivez, bananezed ha frouezh bio get frouezh all n’int ket bio. Pa 'vez roet dezhe ar choas, ar marmoused hag an tapired a zibab ar frouezh bio berped. Ul liv hag ur blaz gwelloc’h zo get ar frouezh se, marteze.

Oc’hpenn-se, ar marmoused a zebr o bananezed bio get o c’hlorenn, pa ‘vez dilesket gete ar c’hlorenn d’ar bananezed ordin ! N’in ket ken sot, ar marmouzed, hor c’heniterved tostañ; dibab a reont frouezh bio, natureloc’h evit ar re all. Ar pezh a zo, n’o deus ket, ar marmoused, da baeañ ar boued-se. Gwell a se rak ar boued bio a chom, alies,n kaeroc’h evit ar boued boutin.

Abaoe pell e kavan-me gwelloc’h ar boued bio, gwelloc’h evit ma yec’hed hag evit an natur ivez.Ha setu bremañ marmoused a-du genin. Un den ken speredek evit ar marmoused on-me, sonjet m’eus e lenn an doere-se (barzh Courrier International). N’eo ket fall dija. Ar marmoused a ouia dibab etre ur boued mat hag ur boued fall, ar pezh n’eo ket sur evidomp-ni !

Christian Le Meut