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29/07/2006

Les crabes du camarade Staline

C’est le camarade Staline lui-même qui eut l’idée formidable, dans les années 1950, d’introduire un crabe de l’océan Pacifique dans la mer de Barentz, en Europe du Nord. Quelles étaient ses intentions ? Nourrir la population ? Soixante ans plus tard, cette initiative saugrenue ne laisse pas d’inquiéter les spécialistes du monde marin. En effet, comme son mentor Staline, le crabe kamchatka, c’est son nom, détruit tout sur son passage.

La bête d’une envergure maximale d’un mètre trente avec les pattes, peut peser jusqu’à douze kilos, rien que cela, et mange tout ce qui traîne au fond de l’eau, poissons morts, algues marines, crustacés... Mais si le kamtchatka a des prédateurs dans le Pacifique, il n’en a pas dans l’Atlantique. Il progresse donc et a colonisé une partie de la mer du Nord, jusqu’aux îles Lofoten, en Norvège.

Selon des spécialistes, il pourrait se répandre jusqu’à Gibraltar, ce qui risquerait d’entraîner la disparition d’autres espèces animales, notamment de crabes. Nos doux dormeurs et autres araignées sont, en effet, des poids plume face à ce crabe venu de l’Est. Quant aux étrilles, elles risquent de se faire étriller !

Merci donc, camarade Staline pour ce joli cadeau. Une consolation cependant : le kamtchatka est très bon à manger, et sa chair vaut très cher. Ceci fait une différence de taille avec le camarade Staline qui n'était pas comestible, ni lui, ni ses idées politiques !

Christian Le Meut

Sources : Thalassa et Courrier international. 

Kranked kamarad Staline

Ar paotr Staline an hini eo, en doa sonjet, er bleadoù 1950, lakaat er mor Barentz, e Russia hanternoz, ur c’hrank nevez a zeue ag ar mor bras Habask, Pasifik. Perak ? Marteze Staline a faote dezhan reiñ boued d’an dud get ar c’hrank-se a c’hell pouesiñ betag daouzek kilo memestra, hag a zo mat tre da zebriñ...

Ya, met ar c’hamtchatka, anv ar c’hrank, a zo akourset da vev er mor bras Pasifik, e lec’h ma z’eus loened all evit hen zebriñ, ar pezh n’eo ket gwir er mor Barentz hag er morioù all ag Europa. Ar c’hamtchatka zo aet da foetañ mor pelloc’h hag erruet eo hiziv an deiz e Mor Hanternoz, betek inizi Lofotën, e Norvej. Hervez skiantourion-zo, ar c’hamtchatka a c’hellehe monet ag an Norvej betek Gibraltar : marteze, un deiz bennak, pinset vo hor treid pe hor fesennoù get ar c’hrank tev-se pa vimp e neuial en Atlantik, pe e klask meskl war an aodoù...

Bezhiñ, pesked marv, kregennoù mor, ha c’hoazh, e vez debret get ar c’hamchatka : ur sklouf eo ha ne chom netra da zebriñ war e lerc'h evit ar re all e don ar mor, ar pezh a zo spontus evit an natur hag an ekonomiezh. Sonjit ta : diaes vehe buhez hor c’hranked deomp-ni evel ar pusuned-mor (an “araignée”) pe ar c’housk-hir (an "dormeur"), get ur c’henderv ken sklouf e-tal dezhe ! Ar c’hrank kamtchatka a zo erruet en Europa a drugarez da Staline. Staline oa un torfetour bras abominabl ha ne chome netra war e lerc’h. Ar pezh a zo gwir evit ar c’hamtchaka ivez. Nag ur vuhez ! Met ar c’hamchatka zo mat tre da zebriñ. Ar pezh ne oa ket gwir d’ar paotr Stalin, na d’e sonjoù politikel !

Christian Le Meut

25/07/2006

Le gaélique langue européenne en 2007

Sous le titre "Le gaélique est mon droit" Jean Quatremer, le journaliste de Libération à Bruxelles analyse la reconnaissance officielle du gaélique irlandais au sein de l'Union européenne à partir du 1er janvier 2007, sur son blog; instructif, tout comme le débat qui suit son article.

"En 1973, explique Jean Quatremer, lors de leur adhésion, les Irlandais avaient pourtant estimé que l’anglais, parlé par l’ensemble de la population, suffisait amplement. Trente ans plus tard, le gaélique s’est développé et la revendication linguistique, qui va de paire avec l’affirmation nationale, est devenue un fait dans la verte Eire. Dublin a donc exigé, l’année dernière, et obtenu de bénéficier du statut du maltais (la seconde langue officielle, avec l’anglais, de cette minuscule île) lors de l’adhésion de La Valette le 1er mai 2004. Autrement dit, tous les textes officiels devront être traduits dans leur seconde langue nationale irlandaise et les réunions du Conseil, du Parlement, du Comité économique et social, du Comité des Régions, etc, offrir une interprétation de et vers cette langue. Pour la petite histoire, les Vingt-cinq ont appliqué le Règlement du Conseil 1/58 relatif aux langues officielles de l’Union, le premier texte adopté lors de l’installation des institutions à Bruxelles. (...).

Images_61 Si pour l’instant le Grand Duché du Luxembourg n’a toujours rien demandé pour le luxembourgeois, une langue nationale désormais parlée par l’ensemble de la population aux côtés de l’allemand et du français, les deux langues officielles, il n’en est pas de même de l’Espagne. José Luis Zapatero, le Premier ministre, a demandé que le basque, le catalan et le galicien, qui sont langues officielles sur le territoire de ces provinces autonomes mais aussi reconnues par la Constitution espagnole, jouissent d’un « statut spécial » au sein de l’Union. Déjà, depuis un an, le Comité des Régions fournit une interprétation à partir de ces langues.

Le Conseil des ministres s’y est mis cette année : ainsi, en février le ministre catalan de l’éducation qui accompagnait son homologue madrilène, a pu s’exprimer dans sa langue. Mais aucun retour n'est assuré, pour l'instant. Le 3 juillet, Strasbourg a décidé, non sans mal, comme le raconte Gérard Onesta, vice-président vert du Parlement européen, de répondre dans la langue qu'ils emploient aux citoyens espagnols –les frais étant pris en charge par Madrid- et de prévoir des liens sur le site du Parlement vers des sites extérieurs proposant des traductions des textes officiels de l’Union".

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/ 

22:10 Publié dans Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Bretagne

Festival interceltique ou interceltoc ?

A l'approche du nouveau Festival interceltique (du 28 juillet  au 6 août) je réactualise cette petite note, toujours d'actualité, hélas.

"Jean-Pierre Pichard, directeur du Festival interceltique de Lorient a déclaré dans Le Télégramme du 12 août 2005, je cite : “Les défenseurs de la langue bretonne ont bien trop souvent tendance à attendre qu’on les aide et à gémir sans cesse. Je suis tout à fait d’accord pour que la langue bretonne ait sa place au festival mais il ne faut pas tout attendre de nous. A eux de nous faire des propositions et  de rendre la langue bretonne attrayante au festival”...
Le propos est donc clair : Jean-Pierre Pichard ne s'inclut pas de lui-même  parmi les défenseurs de la langue bretonne ! Etonnant de la part du directeur d'un festival qui s’affiche “interceltique” et qui a lieu dans une région où se parle encore une langue celtique ! Si la langue bretonne n’est pas défendue par de telles personnalités, et par de tels événements, par qui le sera-t-elle ? Au moins, le propos à l'avantage d'être franc (et en français exclusivement). Dommage car une langue disparaît environ tous les quinze jours sur notre belle planète, conséquence du colonialisme et de la mondialisation. Pour l'instant, cela se passe surtout du côté des langues aborigènes d’Australie (justement, l'Australie est invitée en 2006, on pourrait en profiter pour en débattre...) et amérindiennes d’Amérique du Sud et du Nord, et du côté des langues africaines, mais le breton est parmi les suivants sur la liste.

Un lieu où l'on réfléchit ?
Un linguiste, Bernard Caron, du CNRS, déclarait au Monde le 26 août dernier qu’une langue est menacée de disparition quand elle est parlée par moins d’un million de personnes... Le breton en est à 250.000 locuteurs contre 1,2 million il y a cent ans.  Sa disparition est possible, sauf si une vraie politique publique de soutien est mise en place comme au Pays de Galles. Le festival interceltique pourrait être une locomotive dans ce domaine. Au contraire, c'est un wagon de queue. La venue des Acadiens aurait pu, en 2004, être l'occasion de susciter un débat. La Constitution du Canada reconnaît deux langues, l'anglais et le français. Les peuples amérindiens peuvent éduquer leurs enfants dans leurs langues d'origine (avec une des deux langues officielles, semble-t-il).  Le bilinguisme et le multilinguisme, pourquoi et comment ça marche ? Pourquoi la France est-elle tellement en retard dans ce domaine? Pourquoi refuse t-elle d'appliquer la charte européenne des langues régionales (pourtant obligatoire) ? Pourquoi signer la convention de l'Unesco sur la diversité culturelle, et ne pas l'appliquer à l'intérieur des frontières ? Voilà des questions qui n'ont pas été posées l'année dernière... Elles pourraient l'être encore,  car le Festival interceltique pourrait aussi être un lieu où l'on réfléchit et où l'on voit plus loin que son kilt et que sa pinte de bière, non  ?

Des créations musicales, chorégraphiques, littéraires, théâtrales (etc) apparaissent tous les ans en Bretagne, en langue bretonne, en gallo ou en français. Quelle est leur place au Festival Interceltique ? Un café littéraire en français s’y déroule, pourquoi pas des séances en breton (50 livres en breton sont édités par an sans parler des revues) ? Les brittophones n'attendent pas sur ce festival pour agir, heureusement ! Ils ne passent pas non plus leur temps "à gémir" comme l'affirme si gentiment Jean-Pierre Pichard : n'ont-ils pas créé des écoles, des médias, des fêtes et moultes associations pour défendre la langue bretonne et lui construire un avenir là où l’Etat s’est acharné à lui creuser une tombe pendant un siècle ?

Beaucoup de musiciens et de danseurs bretons font partie de ces associations, ils ont compris que la mort de la langue bretonne serait une perte considérable pour la culture bretonne, de même que la disparition de la langue française risquerait d’être fatale à la culture française.  Mais cela M. Jean-Pierre Pichard l'a-t-il compris ?  Mystère... Pour l’instant, il attend des propositions..."
Christian Le Meut

Ar gouelioù etrekeltiek hag ar brezhoneg : gortoz pell...

Jean-Pierre Pichard zo e penn ar Gouelioù etrekeltiek dalc’het bep hañv en Oriant. An daouzeg a Viz Eost paseet (2005) hennezh n’eus lâret traoù souezhus awalc’h evit displegiñ perak emañ ken truek ha truezhus stad ar brezhoneg e-pad ar festoù bras-se. N’eus nemet un nebeut panelloù divyezheg (brezhoneg-galleg) pe get yezhoù evel ar saozneg hag an italianeg. Klevet vez brezhoneg kanet, eurus awalc’h; ha bez zo tud a gomz brezhoneg e stalioù zo; abadennoù skingomz e brezhoneg (Radio Bro Gwened, Frans Bleu Breizh Isel...), un nebeut... Met, mod all, n’eus ket kalz dañvez evit magiñ ar vrezhonegerion...Un nebeut arvestoù zo bet kinniget e brezhoneg, e 2005, evel Nolwenn Korbell. Met tud all o doa savet pladennoù nevez e 2005 evel Kristen Nikolas, Louis-Jacques Suignard, Erik Marchand, hag all. Ha n’int ket bet klewet e pad ar Fil e 2005 (nag e 2006 hervez ar pezh m’eus gwellet war ar program). Un deiz bennak, marteze. Hervez an aotrou Pichard, mankout a rahe traoù nevez, arzourion nevez, e Breizh. Tud a c’hellehe mont war lerc’h Stivell pe Servat. D’am sonj me, tud nevez zo, met n’int ket kouviet d’ar gouelioù etrekeltiek. Marteze, ur wezh daet da vout brudet bras e vint kouviet. Araok, dezhe d’en em zibrouilh...

Brezhonegerion : klemm e lec'h sevel traoù ?
Ale deomp en dro d’ar brezhoneg ha d’ar pezh lâret get an aotrou Pichard. Hervez ar paotr se, ar re a stourm evit ar brezhoneg a vez tud a glemm re alies e lec’h sevel traoù. “A du on, eme an aotrou Pichard, evit reiñ ur blas d’ar brezhoneg er Gouelioù etrekeltiek met n’heller gortoz razh an traoù ganeomp. Dezhe (d'ar vrezhonegerion) da ginnig deomp traoù evit lakaat ar brezhoneg da vout dedennus hag interessus e-pad ar Gouelioù”. Souezhet on bet e lenn ar pezh lâret get an aotrou Pichard memestra. An den se n’en em laka ket e mezk an tud a zifenn ar brezhoneg. Penn rener ar Gouelioù etrekeltiek n’eo ket un stourmer evit ar brezhoneg ! Bizhoazh kement all ! Ma ne vez ket sikouret hor yezh kelteg get tud evel se, get piv ‘vo difennet anezhi ? Ha petra a dalv “Gouelioù etrekeltiek” mard n’int ket savet ar festoù se evit skoazeliñ ar yezhoù hag ar sevenadurioù bev, poblek ha keltiek a-vremañ ? Gwelloc’h vehe dezhe chanch o anv, pe chanch o doare d’ober...

E 2004 an Akadia oa bet kouviet. Strolladoù sonerezh ha dans o doa kinniget arvestoù a feson. An Akadianed a stourm evit o yezh, ar galleg, abaoe 300 vloaz. Abaoe ugent vloaz ar C’hanada n’eus lakaet div yezh ofisiel barzh he vonreizh get div yezh ofisiel, ar saozneg hag ar galleg... Hag an Amerindianed a c’hell kelenn o bugale en o yezhoù a orin get unan ag ar yezhoù ofisiel. Penaos vez dalc’het an traoù du-hont get kement-se a yezhoù ? Kouvieiñ an Akadianed a c’hellehe bout un digarez da ziskouezh an traoù-se deomp, amañ, e Frans, e lec’h ma n’eus nemet ur yezh ofisiel... Ha penaos eo an traoù en Aostralia, get ar yezhoù aborijened ? Netra, tabut, kollok, prezegenn ebet war an tem se e 2004, nag e 2005*, nag e... 2006 ? Mechal mard ar  Gouelioù etrekelteg a c'hell sonjal pelloc’h ag o c’hiltoù ?

Ar brezhoneg n'eus afer bout sikouret
Amañ, e Breizh, e vez komzet c’hoazh brezhoneg. Get ouzhpenn ur million den e veze komzet kant vloaz zo; get war dro 250.000 bremañ... Youll ar stad Bro C’hall oa skarzhein ha flastriñ ar brezhoneg hag ar yezhoù all komzet e Frans. Chanch a ra an traoù tamm ha tamm. Skolioù ha mediaoù zo, bet savet get tud ne reont ket nemet klemm anezhe. Met afer zo a dud, ag argant, a vruderezh... Ar Gouelioù etrekelteg 'doa sinet Karta Ya d'ar brezhoneg (e 2004 ma m'eus sonj mat; ha pas e-mesk ar re kentañ !); met netra nevez war lerc'h ar sinadeg.

Ur bern kevredigezhioù zo bet savet evit ar brezhoneg, evit lakaat hor yezh da chom bev ha da vonet araok. Sonourioñ ha dansourioñ zo deuet e-barzh. Komprenet o deus, ar re se, penaos emañ sevenadur Breizh en arvar bras ma yahe ar brezhoneg da goll. Hag an aotrou Pichard, rener ar Gouelioù etrekelteg, petra n’eus komprenet hennezh ? "Gortoz a ra kinnigoù". Gortoz pell, met gortoz gwell ?

Christian Le Meut

* Div brezegenn oa bet e 2005 a-fed ar brezhoneg, memestra, get Albert Bocher ha Fañch Broudig, met  bruderezh ebet barzh ar programmoù; en Oriant e oan an deiz-se ha goulennet m'boa get aozourion emen e oa kinniget ar prezegennoù-se, ne ouient ket.