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10/01/2012

Fondation Chirac : pour la paix et la diversité linguistique, vraiment ?

Ur bajenn bruderezh drol a zo barzh kazetenn Polka (kazetennerezh dre ar fotoioù) ag ar miz man...
On trouve une drôle de publicité dans le magazine Polka (photojournalisme), de ce mois-ci...

 Chirac175.jpg

 

Ma m'eus sonj mat : sinet e oa bet karta europa evit ar yezhoù rannvroel get Jospin e 1998, met nac'het get Chirac... Petra en deus graet hennezh evit ar yezhoù rannvroel e Bro Frans ? Pas kalz a dra...
Hag e keñver ar "peoc'h" ? N'eo ket bet kaset arme Bro C'Hall d'an Irak, ya, un dra vat eo bet, e 2003. Met e 1986/88, piv en doa lakaet trouz ha reuz e Kaledonia Nevez, dre fors dispriziñ ha gwaskiñ ar re Kanak ? Chirac ha Bernard Pons, ministr an Dom Tom. Ne oa ket bet "peoc'hus" bras o folitikerezh d'ar c'hourz-se... Taer ha feulst, ne lâran ket.
Ar pezh a zo sur, ne roin ket blank ebet d'ar stal-mañ.
Sur eo, ha n'eo ket marteze.

"Diversité culturelle et linguistique" (il y a une coquille, ils ont écrit "divertité") : en 1998 le gouvernement Jospin a signé la Charte européenne des langues minoritaires. Qu'a fait M. Chirac, alors président : a-t-il soutenu cette démarche qui aurait donné un statut légal aux langues régionales en France ? Pas du tout. Il a tout fait pour que cette charte ne soit pas appliqué : présentation au Conseil constitutionnel qui s'est dépêché de la refuser ! Zéro pointé pour Jacques Chirac en matière de "diversité linguistique".
"La paix et le dialogue des cultures" ? Le refus de la France de se joindre à la conquête de l'Irak par Georges Bush est à mettre au crédit de l'ancien président, certes, mais quel est son bilan en tant que premier ministre, en 1986/88, en Nouvelle Calédonie ? Par leur politique de mépris et d'oppression des Kanak, MM. Chirac et Pons (ministre des Dom Tom à l'époque), ont fait monter la tension jusqu'aux événements de Gossanah et Ouvéa : 25 morts, dont une grande partie aurait pu être évités par une vraie politique de paix. Zéro pointé à M. Chirac dans ce domaine aussi.
Voilà en tous les cas une fondation qui n'aura pas un centime d'euro de ma part.
Christian Le Meut

28/10/2009

Miracle : j'ai trouvé du breton à la Poste !

imagier403.jpg

Miracle : hier, j'ai vu du breton dans un bureau de Poste, celui d'Hennebont. Si, si, c'est vrai. Si vous allez de temps en temps dans les bureaux de Poste, vous aurez constaté qu'ils se transforment depuis quelques années en libre service de toutes sortes de produits : livres, CD, DVD, stylos, cartes postales, etc. C'est le cas à Hennebont. La Poste est devenue une banque, mais avec un coin librairie-papeterie CD-DVD, et ça met en colère le buraliste libraire-papetier marchand de journaux voisin, ce qui se comprend...

Donc, en faisant la queue, je tombe sur un étalage de "petits guides" dépliant consacrés à différents thèmes dont le breton : "L'imagier français-breton". Enfin, il y a du breton à La Poste. Pour le reste, la Poste d'Hennebont demeure comme les autres : unilingue... Le dépliant en question est joli, mais un peu imprécis car il propose en français le nom seul ("tourterelle"), alors que la traduction en breton placée dessous correspond à "la tourterelle" ("an durzhunell"), ce qui risque de ne pas simplifier la compréhension des débutants car le breton, comme toutes les langues du groupe celtique, a un système de mutations internes, notamment derrière l'article. Il aurait donc fallu écrire "turzhunell" (le "t" devient "d" derrière l'article).

A part ça, j'ai aussi acheté des timbres, car il s'en vend encore à La Poste.

En ce qui concerne l'introduction du bilinguisme dans les bureaux de Poste, l'association Aï'ta organise une "votation" le samedi 7 novembre devant certains établissements concernés : "Le collectif Ai'ta ! proposera le samedi 7 novembre, de 10h à midi, une votation citoyenne pour que soit prise en compte la langue bretonne dans nos bureaux de poste (signalétique, automates, employés prêts à utiliser la langue avec les clients...). Cette votation sera proposée devant une dizaine de bureaux de poste du pays léonard, trégorois mais aussi vannetais : Pondi/Pontivy, an Alre/Auray, Gwened/Vannes, an Oriant/Lorient." "Pour que cette opération ait de l'impact dans les médias et au niveau de la direction de la Poste, poursuit Aï'ta, il nous faut être nombreux à tenir les bureaux de vote et à expliquer notre démarche aux usagers, dans chacune des villes pré-citées; à venir voter en faveur du bilinguisme breton/français dans la vie publique".

ai.ta.brogwened@gmail.com

24/03/2009

De Bollardière : ur blasenn e Brest/une place à Brest

Ur blasenn a Vrest a zo bet badezeet "Place du général Pâris de Bollardière" get maer Brest ha get Simone de Bollardière, intanvez ar jeneral, disul paseet. Ur vuhez dreistordinal n'eus bet Jacques de Bollardière (1907-1986), Breizhad ganet e Kastell-Briant (44). Soudard, eñv en doa kemeret perzh er Resistans, hag ar lerc'h e brezel an Indochine hag an Aljeri araok dont da vout un den a stourme evit an didaerded, an difeulster. En Aljeria, Bollardiere a oa bet an ofisour uhel nemetan en doa savet a-enep ar jahinerezh. Bollardière a oa aet kuit ag an arme ar lerc'h evit dont da labourat en Oriant. E galon a oa chomet tost da Vreizh. Da heul, ul liamm a zivout Brest hag unan all, skrivet genin, a ziar-benn buhez Jacques de Bollardière :

Une place de Brest a été baptisée "Place du général Pâris de Bollardière" par le maire de Brest et par Simone de Bollardière, veuve de ce général au parcours extraordinaire : grand résistant, combattant en Indochine puis en Algérie, il y dénonce l'usage de la torture. Emprisonné, il quitte l'armée quelques temps plus tard, revient vivre et travailler en Bretagne et devient un militant actif de la non-violence. Deux liens ci-dessous pour en savoir plus :

http://rezore.blogspirit.com/archive/2005/04/05/jacques_d...

http://www.quimper.maville.com/actu/actudet_-Le-general-d...

04/04/2008

Martin Luther King a zo marv 40 vloaz 'zo/Martin Luther King est mort il y a 40 ans

Ar 4 a viz Ebrel 1968, Martin Luther King oa bet lazhet. Setu un nebeut liammoù evit mont pelloc'h. Il y a 40 ans, le 4 avril 1968, Martin Luther King était assassiné. A la suite, quelques liens pour aller plus loin :

http://www.nonviolence-actualite.org/non_violence/mlk.htm 

http://www.non-violence-mp.org/la%20nonviolence_fichiers/... 

http://martinlutherking.blogspirit.com/accueil/

A ziar-benn an didaerded, klikit war ar rummad-se (a-gleiz)/Sur la non-violence, cliquez sur cette catégorie (à gauche).

26/02/2008

Kosovo : l'indépendance, et après ?

C'est fait, le Kosovo est devenu "indépendant" dans l'enthousiasme populaire pour les Albanais du Kosovo, devant l'hostilité des autorités serbes (et d'une partie de la population serbe), ainsi que celle des autorités russes... Et le scepticisme de beaucoup. Cette indépendance, en effet, est très dépendante : dépendance économique vis-à-vis de l'Union européenne, mais aussi dépendance politique puisque l'Europe va maintenir sur place un fort contingent policier et administratif sur place. Dépendance aussi par rapport aux Etats-Unis qui ont une base militaire au Kosovo. 
 
Un peuple qui lutte pour son indépendance et finit par l'obtenir devrait pourtant recueillir la sympathie de l'opinion publique mondiale. En effet, les Albanais du Kosovo ont beaucoup souffert depuis une vingtaine d'années. Les médias n'ont d'ailleurs pas rappelé que c'est là qu'avait commencé le processus d'éclatement de la Yougoslavie. En 1989, il ya vingt ans, pour répondre à certaines mesures répressives de Milosevic (suppression de l'autonomie), des manifestations éclatèrent. Elles furent sévèrement réprimées (plusieurs morts), et d'autres républiques, comme la Croatie et la Slovénie, protestèrent. De fil en aiguille, leurs relations avec la Serbie se tendirent. Elles votèrent leur indépendance en 1991.
 
Des citoyens de seconde zone
 Les Albanais du Kosovo étaient presque deux millions à cette époque. Une population rurale, paysanne, religieuse (musulmane avec une minorité catholique), avec des familles nombreuses. Depuis la création de la Yougoslavie, après la première guerre mondiale, ce groupe ne fut pas traité à égalité avec les autres peuples : il n'était pas d'origine slave quand l'Etat était censé regroupé les "slaves du sud".
 
Pourtant, sous Tito, des avancées eurent lieu et le Kosovo fut reconnu comme région autonome mais dans la République serbe. Ce n'était pas encore l'égalité complète puisque les six républiques (Serbie, Monténégro, Macédoine, Slovénie, Croatie, Bosnie), avaient, par exemple, un droit de secéssion non reconnu au Kosovo (ni non plus à la Voïvodine, région autonome du Nord de la Serbie). Mais il y avait du progrès. Une université fut créée à Prishtina. Un responsable politique kosovar que j'avais rencontré en 1995 dans cette ville faisait remarquer que les Albanais auraient pu devenir de vrais citoyens yougoslaves, au bout de quelques décennies dans cette voie.
 
L'après Tito : faillite de la Yougoslavie 
 A la mort de Tito, la Yougoslavie n'a pas réussi son évolution démocratique. A la tête de la Serbie est arrivé un président, Milosevic, qui, pour asseoir son pouvoir, a entamé un discours nationaliste serbe jusque là interdit aux élites politiques communistes, le fédéralisme étant l'idéologie officielle. Milosevic a manoeuvré pour prendre le pouvoir en Serbie et tenté de le prendre sur l'ensemble de la Yougoslavie en contrôlant la présidence collégiale. Pour celà, il lui fallait des hommes à lui à la tête de la Voïvodine et du Kosovo (représentés à la présidence). Avec la voix de la Serbie, celle de l'allié traditionnel le Monténégro, celà faisait déjà quatre voix sur huit... Mais cette stratégie aboutit à des tensions telles que la Yougoslavie explosa, et qu'elle continue d'exploser.
 
La guerre éclata en Slovénie (courte, septembre 1991), puis en Croatie (1991-1995), puis encore en Bosnie (1992-1995). Pris dans la tourmente les Albanais du Kosovo tentèrent de résister par la non-violence à la mainmise du pouvoir de Belgrade qui, par la répression policière constante, maintenait la population dans la peur et organisait une forme d'épuration ethnique (émigration des Albanais, transplantation contre leur gré des populations serbes réfugiées de Bosnie...).
 
Résister par la non-violence 
Les Albanais développèrent une société parallèle (enseignement en albanais, gouvernement et parlement clandestins, économie parallèle...). A leur tête, les Kosovars élirent comme président, lors d'élections clandestines, Ibrahim Rugova. Mais, en 1995, les accords de paix de Dayton instaurèrent une paix précaire dans l'ex-Yougoslavie et... Le Kosovo était laissé à la Serbie. La stratégie non-violente de Rugova ne fut pas suffisamment soutenue par la communauté internationale alors même qu'elle pouvait éviter une guerre et garantir les droits de minorités au Kosovo.

Face à l'impatience d'une partie de la population, une guérilla apparue, l'UCK, menée, notamment, par Hashim Thaci, l'actuel premier ministre. La suite est connue : offensive de l'UCK, contre-offensive de l'armée serbe, répression sur la population qui fuit, intervention de l'OTAN en 1999, qui bombarde Belgrade. Retrait de l'armée serbe, protectorat international...

Une guerre de religion ? 
On le voit, le processus actuel est lié à des facteurs profondément politiques. L'aspect linguistique est devenu important, mais seulement quand les droits politiques linguistiques des Albanais ont été bafoués. Le facteur religieux me paraît secondaire. Les Kosovars pratiquent un islam européen, cultivent la vigne, boivent du vin pour certains (j'en ai vus). Leur démographie (galopante) est celle du population rurale qui ressemble en beaucoup de points à ce qu'était la démographie bretonne il y a 50 ans, avec  beaucoup de familles à 5, 6, 7, 10 enfants. La montée du niveau de vie et d'éducation, l'amélioration des garanties sociales (retraite, maladie...), feraient probalement baisser cette démographie, comme cela s'est passé ailleurs dans le monde.

Aujourd'hui, la proclamation d'indépendance est probablement la seule voie possible, mais sans doute transitoire : au mieux, le Kosovo indépendant intégrera dans quelques décennies l'Union européenne... Au pire ? Ses dirigeants pourraient être tentés de rejoindre l'Albanie car certains, nationalistes, rêvent de "Grande Albanie". Ce projet pourrait être un nouveau facteur de destabilisation dans la région où la Macédoine voisine a déjà connu des tensions entre Albanais et Macédoniens.

Pour l'instant la présence de forces de police européenne garantit un respect relatif des minorités encore présentes mais les dirigeants actuels ne sont pas les amis politiques de feu Ibrahim Rugova. Sauront-ils créer au Kosovo une vraie démocratie respectueuse des droits de l'Homme ?

Christian Le Meut 

Ci-dessous, petite chronologie, en breton :

 

Ar C’hosovo
10 800 km2 : da lâret eo ar Mor-Bihan mui an hanter eus Penn-ar-Bed. Daou vilion a dud (600 000 er Mor-Bihan, da geñveriañ). 90% ag Albaned ; tud arall : Serbed (5-10%), Rom... Kerbenn : Prishtina.
Relijionoù : islam evit al lodenn vrasañ ag an Albaned, katolik evit ul lodenn vihan anezhe, ortodoks evit ar Serbed. Yezhoù : albaneg, serbeg, met ivez turkeg ha yezhoù arall (rom). Armezh : labour-douar, mengleuzioù...

1914
Goude ar brezel bed kentañ Yougoslavia oa bet savet evit lakaat asambles, sañset, ar “Slaved ag Europa kreizteiz”, da lâret eo Serbed, Kroated, Slovened, Bosniaked ha c’hoazh... Met bec'h, reuz, e oa bet dija etre ar Groated hag ar Serbed. Lakaet e oa bet ar C’hosovo e Yougoslavia daoust ma n'int ket Slaved an Albaned, ar strollad tud brasañ er rannvro se. Komz a reont ur yezh disheñvel-tre. Serbed hag Albaned a vev e Kosovo abaoe pell.

1945
Goude an eil brezel bed, deuet e oa da vout ar C’hosovo ur rannvro emren e-barzh Serbia.

1974
Ur vonreizh nevez savet get Tito a roe d’ar C’hosovo muioc’h a galloud (ur parlamant, ur gouarnamant emren, ur skol-veur vras e Prishtina, ar gêrbenn), met ne oa ket c’hoazh Kosovo ur republik da vat, evel ar 6 republik all (ur rannvro all a oa evel ar C’hosovo : ar Voivodina, e hanternoz Serbia, e lec’h m'emañ e chom Magyared).

1986-90
Goude marv Tito (1981), tud nevez ag ar strollad komunour, ar strollad nemetañ d’ar mare-se, zo bet e penn Serbia : Slobodan Milosevic hag e vignoniezh. D’ar mare-se e oa ar gevredelezh* ar mennozh ofisiel e Yougoslavia met Milosevic en deus cheñchet an dra-se evit skarzhañ ar re a oa e penn ar Stad. Deuet eo da vout broadelour. Lâret en deus e veze bet lazhet Serbed a oa e chom er C’hosovo get Albaned oa, ar pezh ne oa ket gwir. Met skoazellet e oa e bet get broadelourioñ serb ha get an arme ivez, evit bout lakaet e penn ar Serbia goude ur sort "putsch". Goude-se, evit bout lakaet e penn Yougoslavia, Milosevic en doa afer da lemel o emrenerezh d'ar C’hosovo ha da Voivodina.
D’ar mare se oa, e penn stad Yougoslavia ur strollad anvet "présidence collégiale". Cheñchet e veze ar prezidant bep bloaz. Ur c'hannad eus ar c'hwec'h republik hag an div rannvro emren a oa e-barzh ar "présidence"-se. Setu perak n’eus kaset Milosevic an arme da Voivodina ha d’ar C’hosovo evit lakaat en o fenn mignoned dezhañ. Manifestadegoù a oa bet met flastret int bet get an arme. Ur republik all, Montenegro, a oa berped mignon d’ar C’hosovo d’ar mare-se ha, mod se, en deus tapet Milosevic 4 mouezh e-barzh ar "présidence".

1990-91
Met, e welet ar pezh a oa bet graet get Milosevic a-enep an Albaned, manifestadegoù a oa bet savet e Slovenia hag e Kroatia hag an div republik-se o deus divizet mont kuit eus Yougoslavia. An Albaned o deus divizet stourm, met hep armoù. Peogwir n’o doa ket armoù met ivez peogwir e oa en o fenn tud a faote dezhe stourm hep armoù, evel Ibrahim Rugova. A-raok bout skarzhet, ar parlamant en doa lâret e oa Kosovo ur vro distag eus Serbia. Votadegoù kuzhet a oa bet graet ar-lerc’h evit dibab ur parlamant nevez hag ur prezidant, Ibrahim Rugova. Met 100 000 Alban a a oa bet lakaet er-maez ag o labourioù get gouarnamant Serbia (razh an embregerezhioù a oa publik). Difennet e oa bet da gelenn en albaneg, ar pezh a veze graet e-barzh al lod brasañ ag ar skolioù (ul lod all a rae get ar serbeg). Ur sort apartheid a oa bet savet get gouarnamant Serbia a-enep an Albaned. Albaned a veze arestet, toull-bac’het, jahinet bemdez get ar polis. Serbed a Serbia a oa skoazellet get ar stad evit mont da chom er C’hosovo. Savet e oa bet, neuze, skolioù "a goste" en albaneg. Rugova a oa aet un tammig e pep lec’h e c'houlenn sikour get ur bochad pennoù bras er bed, evel Jacques Chirac, Tony Blair, Bill Clinton, ha c’hoazh... Met ne oa bet graet netra evit sikour an Albaned ha Kosovo.

1995
Emglevioù Dayton a oa bet sinet e fin ar bloaz-se hep divizout netra a-ziout Kosovo. Milosevic en deus soñjet, neuze, e oa dieub d’ober ar pezh a faote dezhañ er C’hosovo. E balioù ? "Epuration ethnique" : lakaat ul lod bras ag an Albaned da vont kuit e spontiñ anezhe. Kas Serbed d’ar C’hosovo evit trevadenniñ ar vro : pa'z e oa bet trec’het ar Serbed e Kroatia, en hañv 1995, repuidi Serb a oa aet kuit e Serbia : kaset int bet diouzhtu e Kosovo daoust ma ne oant ket a-du anezhe !

1997-98...
A-benn ar fin, Albaned ne oant ket a du get Rugova hag e zidaerded* o deus savet un arme kuzhet, an UCK. Trec’het e oa bet an arme-se get arme Serbia e 1999, hag ul lod bras ag an Albaned, spontet, a oa aet kuit ag ar vro evit mont da Albania, da vMasedonia pe da vMontenegro. Goude se, an OTAN en doa divizet da vonet d’o sikouriñ (met pas an ABU*). Bombezennet e oa bet kerioù bras, evel Beograd, evit lâret da Vilosevic da baoueziñ. Aet e oa kuit arme Serbia d’ar C’hosovo. Abaoe-se, ur sort "protectorat" a zo bet savet.

2001...
Ur parliament a zo bet dilennet goude votadegoù bras er C'Hosovo, ha setu Ibrahim Rugova anvet prezidant ur vro ha n'eo ket c'hoazh digabestr anezhi. Peseurt dazont ? Bet on er C’hosovo e 1995. Gwelladennet ’m eus Prizren, ur gêr gozh e Kosovo ar c'hreisteiz. Du-hont, ’m eus gwelet teir relijion (katolik, musulman hag ortodoks), ha m’eus klevet komz teir yezh : albaneg, serbeg ha... turkeg. Turkeg a vez komzet eno abaoe pell. Met bremañ, get an UCK hag e mennozhiou broadelour, goulennet e oa bet digant Albaniz komz Albaneg hepken. Ur bobl, ur yezh : anavezout a reomp ar mennozh se...

2006
Marv eo Ibrahim Rugova, prezidant ar C'Hosovo, ar sadorn 21 a Viz Genver 2006. Butuniñ a rae kalz, evel ar pezh m'boa gwellet e miz Eost 1995, e Prishtina, kerbenn Kosovo. Aeet oan bet du hont, get mignonned, da welled e peseurt stad a oa en traoù etre an Albaned hag ar Serbed... Ha setu Rugova marv get ur c'hrign skevent, d'an oad a 61 vloaz.

2008
Ar C'Hosovo a zo daet da vout ur vro distag  Vro Serbia.

Christian Le Meut

Kevredelezh : fédéralisme.
Didaerded : non-violence (également : difeulster).
ABU : Aozadur ar Broadoù Unanet (ONU).
Lies-sevenadurel : multiculturel.

Lire :
- Ibrahim Rugova, le frêle colosse du Kosovo, Ed. Desclée de Brouwer, 1999.
- La question du Kosovo, Ibrahim Rugova, Fayard, 1994.

15/06/2007

Antipub : un euro contre le déboulonneur

Le collectif des déboulonneurs organise des actions non-violentes contre l'invasion publicitaire. L'un de ses membres, François Vaillant, passait en procès le 11 mai et le verdict vient d'être prononcé. Voici le communiqué des Déboulonneurs :

"Ce 12 juin, le juge a reconnu François Vaillant coupable de dégradations légères commises à plusieurs reprises sur des panneaux publicitaires, mais il ne l’a condamné qu’à une amende symbolique de 1 € ! Pour avoir inscrit à Rouen le 22 juin et 23 décembre 2006, sur des panneaux publicitaires, à visage découvert et en plein jour, en présence chaque fois de plusieurs dizaines de militants antipub, des slogans comme « Nous, vous, des cibles ? » , « Pub = pollution », « Ici bientôt un arbre », « La pub fait dé-penser » (etc.) , François Vaillant, du Collectif des déboulonneurs de Rouen a comparu devant le Tribunal correctionnel de Rouen, le 11 mai 2007. Ce procès a donné lieu à près de trois heures de débats sur les dégâts causés par le système publicitaire : pollution visuelle, surconsommation débridée, surendettement, obésité, perte des valeurs… comme l’ont souligné les témoins Claude Got et François Boespflug…

La nécessité de l’action de désobéissance civile non-violente a été aussi longuement expliquée. Face à l’urgence environnementale et sanitaire, constatant que tous les recours ont été épuisés, et devant les limites de fonctionnement des canaux démocratiques, ce mode d’action est apparu légitime aux militants du Collectif des déboulonneurs pour alerter les pouvoirs publics et leur demander de prendre leur responsabilité. Devant une salle comble, ce 11 mai, le procureur de la République avait déjà provoqué la surprise en demandant pour le prévenu la dispense de peine.

Les politiques sollicités
Le 12 juin, le juge reconnaît François Vaillant coupable de dégradations légères et le condamne à une peine d’amende symbolique de 1 euro. Ce 12 juin, cette info passe déjà au J.T. de 19h de France3 Haute Normandie, pendant que l’AFP continuait à faire son travail. La désobéissance civile non-violente est ainsi prise en compte en tant qu’outil d’expression démocratique. Le Collectif des déboulonneurs souhaite que ce message soit clairement entendu par les responsables politiques, notamment par le Maire de Rouen qui n’a pas encore renoncé au projet de vélos JCDecaux en échange de 300 mètres carrés de pub supplémentaires. 

Il y a urgence à changer la loi de 1979 sur l’affichage publicitaire. Les désobéisseurs du Collectif des déboulonneurs sont au service du droit, voulant promouvoir un affichage commercial très limité et non agressif, avec des affiches de 50 x 70 cm maximum. Jusqu’à maintenant les hommes et femmes politiques sont restés trop longtemps silencieux sur le système publicitaire. La population exprime pourtant très majoritairement un ras-le-bol face à l’envahissement de la publicité dans notre société. Suite aux nombreuses actions et à interpellations des barbouilleurs un peu partout en France, des représentants du Collectif ont été reçus, lors de la campagne des présidentielles, par le PS et l’UMP. Ils ont obtenu des réponses écrites des Verts, du PCF, de la LCR, du PRG, et de CAP21. TOUS ont alors exprimé le souhait d’ouvrir un grand débat national relatif à l’invasion publicitaire. Ces déclarations doivent maintenant être suivies par des actes, tant les responsables politiques nationaux et locaux ont l’obligation morale de mettre en place la structure nécessaire à ce débat, notamment lors du Grenelle de l’environnement. Il convient que le système publicitaire continue à passer un mauvais quart d’heure.

Les actions non-violentes du Collectif des déboulonneurs se poursuivent.

François Vaillant devrait arriver à payer cet 1 euro d’amende ! Il en va différemment des 4.000 euros de frais de justice. Le Collectif de Rouen a déjà récolté 2.200 €. Si vous avez la possibilité d’aiderà compléter cette somme de 4.000 € (chèque à partir de 10 €), on vous fait tout plein de bises suplplémentaires. Chèque à libeller à l’ordre de « Collectif des déboulonneurs », à envoyer, à : Collectif des déboulonneurs, centre 308, 82 rue Jeanne d'Arc, 76000 Rouen."

14/05/2007

"La pub a passé un sale quart d'heure..."

François Vaillant, militant non-violent anti-pub (collectif des déboulonneurs) est passé en procès vendredi dernier à Rouen (lire note de vendredi). Voici son compte-rendu :

"La pub a passé un sale quart d'heure au tribunal de grande instance de Rouen, ce vendredi 11 mai.En bref, avant que tout soit en ligne dans quelques jours sur le site www.deboulonneurs.org :
1) De 12h30 à 13h10, trente activistes ont animé la rue devant le Palais de Justice, avec statues silencieuses et pancartes, tracts distribués, quilles de cirque et trompette.

2) 70 personnes ont pu faire le déplacement à 13h10 pour entrer dans le Palais de Justice. Mais comme le prétoire ne fut pas celui escompté avec ses 100 places, plusieurs ont du attendre pour y entrer à leur tour dans le prétoire de ce jour.

3) Les comparants volontaires, Johann Lachèvre et François Huvé ont été invités par le président du tribunal, suite à la demande très juridique de Maître Roux, à venir s'asseoir sur le banc des prévenus. Ils ont pu s'exprimer, ce qui constitue une victoire juridique car c'est la première fois, bien que n'étant pas jugés par décision du président du tribunal, que des comparants volontaires ont pu être pris en considération et parler. Désormais, le procès des déboulonneurs de pub de Rouen constitue une jurisprudence très précieuse au regard du droit. Maître Roux saura exploiter cette jurisprudence pour les procès à venir de Faucheurs volontaires.

4) Le procès a duré au total presque trois heures, le président du tribunal ayant pris soin d'expédier rapidement les affaires courantes.

5) Lors de sa déposition (les faits et leurs motifs), François Vaillant s'en est donné à coeur joie contre l'invasion publicitaire, sans oublier de citer le projet du Maire de Rouen avec JCDEcaux qui voudrait faire passer de 1200 m2 à 1500 m2 les surfaces des dispositifs publicitaires de Rouen, en échange de vélos JCDecaux qui ne serviront à rien pour désengorger le centre ville.

6) Les trois témoins, de l'avis de tous, ont été en or. Le président du tribunal et le procureur en sont restés  bouche bée. Oui, la pub est un danger sanitaire et éthique.

7) Le président du tribunal a bien organisé les débats, il en fut remercié.

8) Le procureur a créé au final la surprise, demandant une dispense de peine. C'est une première dans un procès de déboulonneurs. L'incroyable a donc jailli à Rouen.

9) Maître Roux a plaidé magistralement la relaxe vu qu'il y a selon lui état de nécessité pour s'opposer à la loi de 1979 sur l'affichage publicitaire, loi obsolète et détournée par les afficheurs.

10) Le verdict sera rendu le 12 juin, à 13h10. Le prévenu y sera, vous pouvez encore l'accompagner.

11) La presse locale, dont Paris Normandie, a fort bien parlé de ce procès, avant et après. Les radios locales ont été également prenantes. France3 Haute Normandie a parlé de ce procès dans le journal de 19h le vendredi 11 mai. Le Canard Enchaîné va y revenir dans sa livraison du mercredi 16 mai, car la journaliste Dominique Simonnot a fait le déplacement depuis Paris.

12) Près de cinquante lettres de soutien au prévenu ont été communiquées par l'avocat au président du tribunal.

13) Après le procès, nous étions 30 à nous retrouver pour nous restaurer et débattre du présent et du futur du Collectif des déboulonneurs où seuls les barbouilleurs agissent en désobéissance civile non-violente.

13) Actuellement, le Collectif des déboulonneurs a reçu 1.200 euros pour aider à payer les divers frais de justice qui s'élèveront, tout compris, à environ 4.000 €. Merci à tous ceux et celles qui ont manifesté un soutien moral et/ou financer. tout signe a été et demeure important. On peut toujours envoyer un chèque de soutien ( à partir de 10 €), à : Collectif des déboulonneurs, Centre 160, 82 rue Jeanne d'Arc, 76000 Rouen. chèque à l'ordre de : Collectif des déboulonneurs.

14) Une soirée sur la désobéissance civile est programmée le lundi 21 mai, à 20h30, à la salle St Clément, 180 rue St Julien, Rouen rive gauche, à l'initiative du MAN, avec la participation des déboulonneurs de Rouen, et des organisations pressenties : Les Verts, Faucheurs Volontaires, Greenpeace et RESF. À noter sur son agenda. Avec Sarkozy élu président de la République, il importe d'explorer les richesses de la désobéissance civile en non-violence pour résister et combattre sa politique qui s'annonce déjà inquiétante. Rendez-vous le 21 mai pour en débattre à Rouen."

Collectif des déboulonneurs, Centre 160, 82 rue Jeanne d'Arc, 76000 Rouen.

11/05/2007

Déboulonneurs : procès d'un militant non-violent

Communiqué du collectif des Déboulonneurs :

" François VAILLANT, rédacteur en chef de la revue Alternatives Non-Violentes, va être jugé. Procès le 11 mai, à 13h10,
Tribunal de Grande Instance, 4° Chambre, Place Foch, Rouen (centre ville, à 600 m de la gare Sncf) pour des barbouillages de panneaux publicitaires commis le 22 juin 2006 et le 23 décembre 2006 réalisés dans le cadre du Collectif des déboulonneurs de Rouen. e prévenu est passible d'une peine de 5 ans de prison et d'une amende de 75.000 €
Johann Lachèvre et François Huvé seront cités par l’avocat comme comparants volontaires puisqu’ils ont également barbouillé des supports publicitaires le 23 décembre 2006, et qu’ils ont signé peu après une déposition comme François Vaillant au commissariat de police. Or ils ne sont pas encore poursuivis pour cet acte politique non-violent de désobéissance civile.

Au procès du 11 mai, sont témoins :
François BOESPFLUG,professeur des universités, à Strasbourg.
Claude GOT,professeur de médecine, connu pour son combat en faveur de la santé publique.
Nicolas HERVÉ,du Collectif des déboulonneurs de Paris.

François ROUX est l'avocat (l'avocat des Faucheurs volontaires).

Bonne humeur et comportement non-violent de rigueur.Vous avez dit François Vaillant "coupable" ? L'action des déboulonneurs de pub se concrétise dans de nombreuses villes de France ( Paris, Lyon, Montpellier, Lille, La Rochelle...) pour susciter un débat sur les méfaits de l'invasion publicitaire et pour réclamer une refonte de la loi de 1979 sur l'affichage publicitaire. Le Collectif des déboulonneurs milite pour que la taille maximale des affiches soit ramenée à 50x70 cm, placées sur des panneaux de 2m2 maximum, avec une densité raisonnable, fonction du nombre d'habitants, pour que cesse l'agression publicitaire et son cortège de détresse : surconsommation, mauvaise alimentation, sexisme, pollution, obésité, surendettement ...Lors des procès de barbouilleurs en 06 et 07, à Montpellier, Paris, et Alès, les prévenus ont été respectivement condamnés à des peines de 200 € avec sursis, 1 € et 200 € avec sursis.Les déboulonneurs ne commentent pas l'actualité, ils la font.

Le choix de la non-violence en désobéissance civile est la force des déboulonneurs. Chaque procès consiste à faire valoir la désobéissance civile comme moyen légitime pour fairechanger une loi estimée inique. Les déboulonneurs de pub agissent à visage découvert, en toute responsabilité devant la police qu'ils accueillent toujours avec respect.

http://www.deboulonneurs.org/
nonviolencerouen@wanadoo.fr

Collectif des déboulonneurs, Centre 160, 82 rue Jeanne d'Arc, 76000 Rouen.


18/01/2007

Les Justes honorés

Diriaoù 18:01 a zo bet skignet war F2 da 8e30 ur film anvet "La colline aux mille enfants" a fed bugale (ha tud), Juifed a orin, savetaet e-pad ar brezel bed diwezhan get protestanted (kentoc'h) ag ar Chambon sur Lignon (Haute-Loire). Ar film-se zo tost d'ar wirionez. Hiriv e vo igoret get Jacques Chirac, er Pantheon, ur skritell hag a inour ar "Justes" o doa lakaet o buhez dezhe en arvar da saveteiñ Juifed klasket get an nazied. 2.275 a zo bet anavezet e Frans a bezh, 16.000 en Europa, get ar "Fondation Yad Vashem" a Jerusalem. "Amañ ne ouiomp ket petra eo ur Juif, amañ e anavezomp nemet tud" (André Trocmé, pasteur er Chambon d'ar c'houlz-se).

Jeudi soir 18 janvier a été diffusé sur France2 le film "La colline aux mille enfants", inspiré de faits réels, sur le sauvetage de milliers d'enfants (et d'adultes) par les habitants de la région du Chambon sur Lignon (Haute-Loire), à majorité protestante. A la tête de cette résistance, le pasteur André Trocmé qui a dit, à l'époque, "Ici nous ignorons ce qu'est un Juif, nous ne connaissons que des hommes". Aujourd'hui jeudi les Justes de France sont honorés par l'inauguration d'une plaque au Panthéon. 2.275 Justes, c'est-à-dire des non-Juifs ayant sauvé des Juifs au péril de leurs vies pendant la Seconde guerre mondiale, sont recensés en France par la fondation Yad Vashem de Jérusalem. 12.000 pour l'Europe entière.

Pour en savoir plus : www.mirfrance.org 

Le magazine pour enfants "Je lis des histoires vraies" (n°156 - novembre 2006) est consacré à l'histoire d'un enfant sauvé par un Juste :

medium_Justes127.2.jpg

 

 

 

27/11/2006

Résister au génocide : l'histoire d'un Juste

medium_Justes127.jpg"Les Justes" sont des personnes non-juives ayant sauvé des Juifs au péril de leur vie pendant la Seconde guerre mondiale. Ils sont recensés et honorés par la fondation Yad Vashem (Jérusalem). La France en compte plusieurs milliers. Le numéro de novembre de la revue pour enfants Je lis des histoires vraies (8-12 ans) raconte comment deux habitants d'un immeuble de Belleville, à Paris, cherchèrent à sauver leurs voisins, la famille Krolik, menacée d'être raflée. L'un d'eux, Maurice Arnoult, cordonnier, emmène tout d'abord l'aîné des enfants, Joël Krolik, chez son père, cordonnier en province, le faisant passer pour son neveu, en espérant faire suivre deux autres enfants la semaine suivante... En vain. A son retour la voisine, Mme Cubaynes, lui apprend que la famille a été raflée.

L'histoire est racontée en bande dessinée et en photos car les Joël Krolik et Maurice Arnoult sont encore vivants et témoignent : "J'ai aujourd'hui 98 ans", dit M. Arnoult. "Pendant la guerre, j'ai sauvé Joël sans savoir que j'étais un "héros". "Ce court récit réussit à rendre compte de l'antisémitisme de cette époque et du génocide sans enfermer les enfants dans l'horreur. Au contraire il les invite à découvrir la solidarité d'un quartier ouvrier." estime le site internet le Café pédagogique. Je lis des histoires vraies propose des pistes pour approfondir ses connaissances :

http://www.info-presse.fr/fiches/je-lis-histoires_329_gp.htm

http://www.cafepedagogique.net/dossiers/shoah2004/index.php

http://www.cafepedagogique.net/dossiers/shoah06/index.php

Sur les résistances non-violentes, voir le lien (ci-contre) avec le site de Non-Violence Actualité ou un article de Jacques Sémelin sur les résistances non-violentes pendant la Seconde guerre mondiale :

http://www.non-violence-mp.org/la%20nonviolence_fichiers/histresistancesciviles.htm 

31/10/2006

Etats-Unis/Irak : un soldat étasunien se voit refuser le statut d'objecteur de conscience

Dans Le Monde d'aujourd'hui, daté du 31 octobre, un reportage très intéressant sur le cas d'un citoyen étasunien, Augustin Aguayo, qui demande à bénéficer du statut d'objecteur de conscience, statut prévu par la loi mais qui lui est refusé. Il avait signé un contrat avec l'armée pour une formation d'infirmier sans savoir qu'il pouvait être envoyé sur le front, avec obligation de tenir un fusil et de s'en servir. Il a donc servi en Irak où il s'est rendu compte de la situation de la déshumanisation des soldats et de la population... L'armée étasunienne "en manque de soldats" selon Le Monde, en fait un exemple. Il est actuellement en Allemagne et risque plusieurs années de prison. Adresse :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-829014,0.html 

J'avais évoqué le cas d'une mère étasunienne qui s'était fait tatouer de la pub sur le front pour financer les études de son fils, afin qu'il n'aille pas à la guerre (archives 06/08/2006). L'armée déploie les grands moyens pour embaucher, puis ensuite pour intimider ceux qui voudraient partir ou faire valoir leurs droits.

29/08/2006

Cinéma : Le vent se lève...

La scène se passe dans la campagne irlandaise, en 1920. Quelques jeunes, après une partie de cricket, se retrouvent dans une ferme, saluent les anciens, discutent. Une troupe britannique arrive, hurlante. Les jeunes sont alignés le long d’un mur et doivent décliner leurs identités sous la menace des armes. Un jeune de 17 ans s’obstine a répondre “Micheail”, à la façon gaélique. “Dis ton nom en anglais” lui intime, furieux, l’officier britannique. Le jeune homme ne veut (ou ne sait) pas. Il est torturé et fusillé sur place sous les yeux de sa mère, de sa soeur, de ses amis. Plusieurs d’entre eux rejoignent l’IRA, l’armée républicaine irlandaise. Notamment Damien et Teddy, deux frères, les deux personnages principaux du film avec Sinead, la soeur de Micheail.
Ainsi commence le dernier film de Ken Loach, Le vent se lève. Fiction inspirée de l’histoire réelle de l’Irlande.

medium_levent114.2.jpgEn 1916 la première révolution irlandaise a été réprimée dans le sang à Dublin mais, juste après la guerre, la population irlandaise a donné la majorité de ses voix aux candidats indépendantistes irlandais du Sinn Fein. Ces députés ont constitué leur propre parlement et proclamé l’indépendance de l’Irlande, indépendance refusée par le Royaume-Uni. Les Irlandais bâtissent pourtant leur nouvel Etat, avec une armée, un parlement, une justice, ce que le film montre bien. Ils sont soutenus par une part importante de la population. Des dénonciations ont lieu : les traîtres sont fusillés, riches ou pauvres. Les jeunes membres de l’IRA deviennent des soldats capables de tuer de sang froid pour leur cause.

Choisir la paix ?
En 1921, le Royaume-Uni propose un accord de paix, signé par les leaders irlandais, notamment Michael Collins, qui sera tué un an plus tard en Irlande par un Irlandais en désaccord avec le traité. L’Irlande est reconnu comme un Etat indépendant mais reste un “dominion” membre du Commonwealth. Pire, le nord du pays, l’Ulster, est détaché et reste dans l’empire britannique. Dans la troupe de Teddy et Damien le débat est rude. Faut-il accepter cet accord imparfait ou continuer la guerre ? “Il y a 3.500 fusils en Irlande, comment espérer battre le Royaume-Uni ?” demande l’un, partisan du traité, et Teddy est d’accord avec lui. Mais la majorité n’est pas d’accord et veut continuer le combat. Damien est sur cette ligne parce qu’il veut aussi bâtir une république plus juste, plus sociale. Une véritable guerre civile s’engage entre Irlandais, entre partisans des accords et opposants. Entre amis, entre frères, entre Teddy et Damien. Et la fin du film est éprouvante...

Les guerres d’indépendances, des guerres civiles, existent depuis longtemps, et il y en a encore aujourd’hui. En voyant ce film j’ai pensé à Jean-Marie Tjibaou, tué par un autre Kanak pour avoir signé les accords de Matignon, en 1988, sur l’avenir de la Nouvelle Calédonie. J’ai pensé à Gandhi également, assassiné après la séparation de l’Inde et du Pakistan, séparation à laquelle il s’opposait mais qu’il n’avait pu empêcher...

La tentation de la violence 
J’ai repensé aussi à ces propos que j’entends parfois en Bretagne : “Si nous faisions comme les Corses (sous entendu en posant des bombes), nous obtiendrions plus”... Trois Corses se sont tués depuis le début de l'année 2006 en posant des bombes, est-ce là ce que nous souhaitons pour la Bretagne ? Il est clair que l’Etat français donne souvent l’impression d’être plus à l’écoute des violents que des non-violents, cruel paradoxe d’une démocratie imparfaite. Mais une fois la violence enclenchée, personne ne peut plus la contrôler, et les frères en arrivent à s’entretuer. L’histoire en montre de nombreux exemples, comme le film de Ken Loach.

L’Irlande est devenue indépendante après 1921, mais la guerre a duré encore longtemps en Irlande du Nord. En 1998 de nouveaux accords de paix ont permis des avancées, mais ils semblent en panne depuis plusieurs années.

Le vent se lève est un film remarquable. Il nous force à réfléchir à la guerre, la guerre entre les peuples, entre les Etats, mais aussi à la guerre civile, à la guerre dans les familles. Pourquoi faire la guerre, jusqu’où ? Pour bâtir un nouveau pays, mais quelle sorte de pays, quel type de société ? Quand et comment arrêter une guerre et choisir la paix ? Et quelle sorte de paix ? Toutes questions essentielles que le film de Ken Loach aborde sans détours.
Christian Le Meut

* Hasard de l'actualité, l'Agence Bretagne Presse a publié récemment cette brève : "Une Irlandaise arrêtée pour avoir parlé gaélique dans les rues de Belfast. Une Irlandaise du nord qui parlait gaélique avec ses amies dans une rue de Belfast a été insultée par la police qui aurait qualifié le gaélique de langage des leprechauns. On lui aurait demandé de parler la langue anglaise de la reine . Ayant refusé d'obtempérer, elle a été arrêtée pour obstruction et désordre public... Les leprechauns sont l'équivalent des korrigans bretons. Le mot anglais leprechaun vient du gaélique Lechorpan qui signifie petit bonhomme.