20/07/2008
Mediaioù : ha teuziñ a ra empenn ar gazetennerion edan an heol ?
Ur bochad darvoudoù talvoudus a vez ankouiet e-pad ar vakansoù get ar mediaioù, ar skinwell dreist-holl. War dro 30.000 post labour skarzhet get ar Stad e 2009 ? Netra, kazimant war ar skrammoù, hervez al lec'hienn Arrêt sur Images. Ar pab a lâr e sonj a-fed ar feulster hag an drogaj diskouezhet get ar skinwell evel ma vehe dudioù : n'eo ket merchet get ar... skinwell. 400 oto laosket e Frans e-pad dibenn sizhun ar 14 a viz Gouere ? Laosket bet, perak o diskouezhet ?... Ha teuziñ a ra empenn ar gazetennerion edan an heol ?
Beaucoup d'événements d'importance passent inaperçus en ce moment : l'annonce de la suppression de 30.000 postes par l'Etat en 2009 ? Quasiment rien sur les écrans, selon le site Arrêt sur images. Le pape dit son opinion sur la violence et la drogue présenté comme des divertissements à la télévision ? Cette partie là de son discours n'est pas mentionnée... par les télévisions ! 400 voitures brûlées en France pendant le week-end du 14 juillet ? Elles sont brûlées, pourquoi les montrer ? Le journalisme fonderait-il au soleil ?
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=994
10:30 Publié dans Kazetennerezh/journalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journalisme
19/07/2008
Langues régionales : un point de vue suisse
Une petite méditation réjouissante sur la question des langues régionales en France, vue par un chroniqueur suisse ;
http://www.hebdo.ch/Edition/2008-29/Mieux_Comprendre/deba...
00:05 Publié dans Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0)
16/07/2008
Vassilis Alexakis dans Marianne : "on développe une vision policière de la langue"
L'hebdomadaire Marianne, dans son numéro du 5 au 11 juillet dernier, n° 585, publie un entretien très intéressant avec l'écrivain grec Vassilis Alexakis. Né en 1943, il s'est réfugié en France lors de la dictature des colonels. Il écrit ses romans en grec et en français et a reçu en 2007 le prix de l'Académie française, ce qui ne signifie pas qu'il est d'accord avec elle sur les langues régionales. L'entretien porte sur l'identité et la fameuse fumeuse "exception" française...
"Loin de toute fixité, l'identité d'une nation est mouvante, explique Alexakis. Sinon, elle se caricature elle-même. C'est précisément ce qui me préoccupe. La France officielle tend à se caricaturer. (...)."
"Quelle forme prend cette caricature ?" demande Alexis Lacroix, de Marianne : "Une langue, à mes yeux, n'appartient à aucun Etat nation. Car une langue se nourrit essentiellement du dialogue qu'elle noue avec d'autres. C'est vrai du grec, qui charrie nombre d mots issus des langues parlées avant son apparition, dans l'espace nationale héllénique. Ainsi les mot "Athènes" ou encore "Olympe" ne sont pas grecs... Mais ce qui est vrai du grec l'est aussi du français, langue deux fois latine, et qui a intégré une foule de mots étrangers".
Marianne : "Un des marqueurs de l'exception française, c'est justement la place accordée à la langue (...) ?
V.A. : "Bien sûr, mais il ne faut pas pour autant se représenter la langue française comme une grosse armoire normande. La langue française n'a pas de propriétaire. Un Chinois qui connaît bien cette langue - il y en a un à l'Académie française - a autant de droit sur le français que n'importe quel Français dont les ancêtres ont vécu sur le sol de l'Hexagone depuis dix-sept siècles ! Pratiquant dans mon oeuvre un va-et-vient permanent entre le français et le grec, j'éprouve de la joie à écrire dans une langue qui n'est pas ma langue maternelle ; en même temps, je m'alarme que les politiques dénaturent aussi la langue, en faisant jouer au français un rôle détestable de pierre de touche de l'identité française. Ils dénaturent la langue quand ils l'utilisent comme un instrument pour baîllonner les langues régionales. Au nom de l'unité, en s'appliquant à supprimer le corse, le basque, le breton ou l'occitant, on a en fait nui au français, et à son rayonnement.
Marianne : "C'est un des traits de l'exception française : l'extrême centralisation linguistique...(1)
V.A. : "Sans doute, mais à rebours de ce qu'on a cru longtemps, les langues régionales possèdent d'immenses ressources pour nourrir le français. Quand la France s'applique à faire jouer un rôle de carte d'identité ou de douanier au français, on développe une vision policière de la langue. La meilleure façon de défendre aujourd'hui les couleurs de la langue française - et la plus fidèle à l'esprit de son "exception" - c'est de promouvoir les droits de l'homme. Aussi, en déroulant un tapis rouge à quelqu'un comme Kadhafi, notre pays s'est tourné en dérision. (...).
(1) Note du blogueur en chef : Qu'est-ce donc qu'une "centralisation linguistique" ? Le journaliste de Marianne semble ignorer que la France s'est construite sur une réalité plurilingue, depuis des siècles. Il est vrai que ce n'est pas dans son propre journal qu'il pourra beaucoup s'informer sur cette réalité...
00:05 Publié dans Galleg/français, Politikerezh/Politique, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Alexakis, langue française
14/07/2008
René Char : Dans mon pays...
En ce jour de fête nationale, de défilé militaire, de dictateurs honorés par la République, un peu de poésie ne nous fera pas de mal avec quelques citations de René Char.
"Le réel quelquefois désaltère l'espérance. C'est pourquoi, contre toute attente, l'espérance survit"
(René Char, Les matinaux, p. 153, ed. Poésie/Galliimard).
"Qu'il vive"
"Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.
La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif.
Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.
Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée.
Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays.
On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté.
Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits.
On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.
Dans mon pays, on remercie."
René Char
(Les matinaux, p. 42 ed. Poésie/Gallimard).
"Où l'esprit ne déracine plus, mais replante et soigne, je nais. Où commence l'enfance du peuple, j'aime" (p.151)
"Nous n'avons qu'une ressource avec la mort : faire de l'art avant elle" (p. 201)
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront" (p. 75).
"Echapper à la honteuse contrainte du choix entre l'obéissance et la démence, esquiver l'abat de la hache sans cesse revenante du despote contre laquelle nous sommes sans moyens de protection, quoique étant aux prises sans trêve, voilà notre rôle, notre destination, et notre dandinement justifiés. Il nous faut franchir la clôture du pire, faire la course périlleuse, encore chasser au-delà, tailler en pièces l'inique, enfin, disparaître sans trop de pacotilles sur soi. Un faible remerciement donné ou entendu, rien d'autre". (p. 120).
00:05 Publié dans Arzoù/Arts | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, René Char