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12/10/2008

Eugène Guillevic, Paroi

"Nous ferons de la terre
une cathédrale sans mur.

Les grandes orgues déjà
jouent la marée.

Les couleurs des vitraux
s'annoncent dans le jour.

Les blés sous la lumière
concrétisent l'espace.

Sur le corps des amants
l'ombre n'est pas la mort.

Les dimensions du monde
seront dans nos instants.

Chacun de nous
officiera."

Eugène Guillevic (1907-1997),
Paroi (p. 133. Ed. Poésie/Gallimard).

 

 

 

14/07/2008

René Char : Dans mon pays...

En ce jour de fête nationale, de défilé militaire, de dictateurs honorés par la République, un peu de poésie ne nous fera pas de mal avec quelques citations de René Char.

 

"Le réel quelquefois désaltère l'espérance. C'est pourquoi, contre toute attente, l'espérance survit"

(René Char, Les matinaux, p. 153, ed. Poésie/Galliimard).

  

"Qu'il vive" 

"Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.

La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif.

Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.

Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée.

Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays.

On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté.

Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits.

On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.

Dans mon pays, on remercie."

 

René Char

(Les matinaux, p. 42 ed. Poésie/Gallimard).

 

 "Où l'esprit ne déracine plus, mais replante et soigne, je nais. Où commence l'enfance du peuple, j'aime" (p.151)

"Nous n'avons qu'une ressource avec la mort : faire de l'art avant elle" (p. 201)

"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront" (p. 75).

"Echapper à la honteuse contrainte du choix entre l'obéissance et la démence, esquiver l'abat de la hache sans cesse revenante du despote contre laquelle nous sommes sans moyens de protection, quoique étant aux prises sans trêve, voilà notre rôle, notre destination,  et notre dandinement justifiés. Il nous faut franchir la clôture du pire, faire la course périlleuse, encore chasser au-delà, tailler en pièces l'inique, enfin, disparaître sans trop de pacotilles sur soi. Un faible remerciement donné ou entendu, rien d'autre". (p. 120).

00:05 Publié dans Arzoù/Arts | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, René Char