22/04/2007
Le français "dernière religion d'Etat"
"Bernard Cerquiglini est convaincu que la langue française est la dernière religion d’Etat. Il faut devenir laïc en matière de langue" : le linguiste Bernard Cerquiglini s'exprime sur le français et les langues régionales dans un entretien du Café géographique, édité en 2004 mais toujours d'actualité :
14:35 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Galleg/français, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Français, breton, langues
20/04/2007
Présidentielles : les ancêtres de M. Le Pen parlaient-ils français ?
J'ai entendu hier à la télévision, Jean-Marie Le Pen souligner que Nicolas Sarkozy a un seul grand-parent français, ce qui ne serait pas "éthique" pour briguer la présidence de la République. "Ethique" ou ethnique ? Ne confondons pas. Le projet républicain ne se base pas sur l'ethnique, auquel cas on pourrait aller voir du côté de M. Le Pen lui-même. Je rappelle que je l'ai entendu parler breton dans les rues de Locmariaquer, lors d'une élection législative partielle, en décembre 1983... Les grand-parents de M. Le Pen étaient Français, ses ancêtres sans doute également (les Bretons sont Français depuis 1532), mais parlaient-ils tous le français ?
Les milieux pauvres et populaires parlaient breton à la Trinité-sur-Mer, jusque dans les années 30 (M. Le Pen est né en 1928). Originaire de Crac'h, commune voisine de la Trinité, mes quatre grand-parents, nés dans les années 1910, parlaient les deux langues, le breton appris à la maison (et au catéchisme) et le français appris à l'école. La génération précédente parlait certainement mieux breton que français, voire uniquement breton.
Une enquête de 1863 de Victor Duruy, ministre de l'instruction publique de Napoléon III montre que 25% des Français de l'époque ne parlaient pas le français (7,5 millions sur 30 millions); dans le Morbihan, 50% des communes "ne parlent pas le français" à cette époque (source : "Le français, histoire d'un dialecte devenu langue", R. Anthony Lodge, Fayard, 1997). 100 % dans le Finistère ! Les chiffres de M. Duruy sont sans doute sous-évalués, puisqu'il considère le normand et le picard, deux langues d'oil, comme des formes du français... Des millions de Bretons au XIXe et XXe siècles, ont donc été citoyens français sans jamais parler la langue française. Sous la Révolution, les textes de lois étaient traduits en langues régionales.
L'égalité n'est pas l'uniformité
Les origines multiculturelles de la France sont une réalité ancienne, hélas occultée et niée par les autorités républicaines qui n'ont toujours pas accordé aux autres langues de France un statut officiel. Réalité occultée dans les livres d'histoire scolaire et dans les écoles, encore aujourd'hui, où le bilinguisme français-langues régionales reste un combat. Réalité encore occultée dans les médias, publiques ou privés. Dommage, car admettre les origines pluriculturelles de la France aiderait les Français à voir les différences non comme des dangers, des menaces, mais comme des enrichissements.
Jouer sur les origines familiales d'un candidat est très dangereux. La République se fonde sur la citoyenneté, sur le droit du sol, pas sur le droit du sang. Sur des valeurs d'égalité (mais l'égalité n'est pas l'uniformité); pas sur l'ethnie, ni sur la langue ou le monolinguisme. Sur l'adhésion à des valeurs de fraternité, d'égalité, de liberté, qui s'expriment en plusieurs langues. De ce point de vue, les injonctions de Nicolas Sarkozy, demandant quasiment aux sans-papiers d'abandonner leurs langues maternelles au profit de la seule langue française, sont révoltantes et bien dans la lignée de cette conception monolithique (et nationaliste) de l'identité nationale. Comme si un être humain ne pouvait concilier plusieurs identités, plusieurs racines, plusieurs origines, plusieurs langues... Comme si une société ne pouvait concilier et faire cohabiter des origines différentes, des langues et des cultures différentes. Une société démocratique et républicaine le peut. A condition de ne pas cultiver le monolithisme historique et le monolinguisme.
Chal ha dichal
J'ai appris deux mots de breton avec Jean-Marie Le Pen, un jour de décembre 1983 alors que, étudiant en journalisme à l'IUT de Tours, je l'interviewais pour un reportage sur des élections législatives partielles auxquelles il participait à Auray : "chal ha dichal"; "le flux et le reflux". J'ai bien l'impression que le temps du dichal est venu pour M. Le Pen.
J'espère cependant que les autres candidats n'adopteront pas sa vision ethnique de la République.
Christian Le Meut
17:10 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Politikerezh/Politique, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Présidentielles, Le Pen, Sarkozy, langues
Bretagne : quatre candidats pour la réunification
Communiqué de l'association Bretagne réunie (ex - CUAB), qui milite pour la reconnaissance d'une région formée des cinq départements bretons :
"Bretagne réunie a demandé aux candidats à la présidence de la République de s'engager à cet égard. Quatre des candidats ont apporté une réponse favorable à la mise en œuvre du processus législatif susceptible de déboucher sur cette réunification de la Loire-Atlantique et des quatre autres départements bretons :il s'agit de : M. François BAYROU, Mme Dominique VOYNET, M. Olivier BESANCENOT, M. José BOVÉ. Une réponse annoncée au nom de Mme Ségolène ROYAL n'a pas, à ce jour, été reçue par Bretagne réunie.L'association invite les électeurs à prendre en compte ces informations dans leurs motivations de vote. Le Président, Jean-Yves BOURRIAU".
BRETAGNE REUNIE, BP 49032 44090 Nantes cedex1 Tel 06 32 01 86 07
14:05 Publié dans Breizh/Bretagne, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Présidentielles, Bretagne, réunification
19/04/2007
Informatique : Microsoft en alsacien aussi
L'informatique se conjugue aussi en langues régionales, : "Microsoft vient de dévoiler aujourd’hui à Strasbourg, une version de sa suite Office en bilingue français alsacien (note du 18 avril, 17 h 35)
21:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Microsoft, alsacien, langues régionales
18/04/2007
Alimentation : les avantages du bio
Selon le site internet de Que choisir (16/04), "Les premières études menées sur la qualité nutritionnelle des produits bio tendent à confirmer leur supériorité. Mais attention à la course au rendement !
Longtemps, la recherche sur la qualité nutritionnelle des produits bio a brillé par son absence. Petit à petit, des études sont publiées tendant à montrer une certaine supériorité par rapport aux aliments conventionnels. Récemment, quatre publications sont allées dans le même sens. Après une étude américaine montrant une plus grande concentration en antioxydants(1) des kiwis bio, trois autres viennent de sortir dans le cadre d'un programme européen. La première concerne la compote de pommes. Avant pasteurisation, les niveaux de vitamine C et d'antioxydants sont très largement supérieurs dans les fruits biologiques. Si l'effet destructeur de la pasteurisation amoindrit ces différences, l'intérêt du bio est évident sur les fruits crus (en particulier de la variété Boskoop).
La deuxième étude a porté sur les tomates : les bio ont davantage de sucres, vitamine C, flavonoïdes et bêtacarotène, mais moins de lycopène (flavonoïdes et lycopène sont deux antioxydants). Les auteurs soulignent que tous les phénomènes ne sont pas encore bien cernés et appellent à la poursuite des études. Enfin, la troisième concerne les pêches et montre une teneur en sucres et en polyphénols (antioxydants, toujours) nettement supérieure sur les fruits bio. Les chercheurs, des Français, lancent cependant une mise en garde aux agriculteurs bio : dans un souci de productivité, leurs techniques de production tendent à se rapprocher de celles de l'agriculture conventionnelle. Or, l'étude montre que c'est aussi l'absence de course aux rendements et l'utilisation parcimonieuse des intrants (engrais...) qui fait la différence. À bon entendeur...
(1) Les antioxydants aident à préserver du vieillissement des cellules."
00:05 Publié dans Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Endro/environnement | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bio, alimentation
16/04/2007
20.000 ?
Ugent mil den o deus manifestet e Bézier d'an 17 a viz Meurzh evit an okitaneg hag ar yezhoù rannvroel e Frans : 20.000, ur bern ! Dec'h m'eus selet doc'h Frans 3 e breton. Padrig Herve, prezidant Diwan a oa aterset get Franch Broudig (enrollet oa bet an abadenn araok manifestadeg Diwan en Oriant d'ar 31 a viz Meurzh). Goude bout skignet ur reportaj a zivout ar vanifestadeg-se, Fanch Broudig n'eus laret da bPatrig Hervé un dra sort-se : ungent mil ? N'eus ket bet bizkoazh kement-se a dud e vanifestiñ e Breizh evit ar brezhoneg... N'ouion ket e-menn oa Fanch Broudig e miz Meurzh 2003 met ne oamp ket pell a vout 20.000 mil barzh straedoù Roazhon e vanifestiñ evit ar brezhoneg hag ar yezhoù rannvroel, d'am sonj. "15.000"hervez ar c'hazetennoù rannvroel. Ur bochad a dud oa ha kreizker Roazhon a oa stanket ganeomp... Ha 15.000 den e Breizh (pemp departamant) n'eo ket pell a 20.000 en Okitania (kalz muioc'h a zepartamantoù !).
Hier, dimanche, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai regardé l'émission de France 3 à 11h30. Patrick Hervé, président des écoles Diwan était l'invité de Fanch Broudig (l'émission avait été enregistrée avant la manif de Diwan à Lorient le 31 mars). Un reportage a été diffusé sur la manifestation récente à Béziers (17 mars), où 20.000 personnes demandaient la reconnaissance officielle de l'occitan et des langues régionales. Et Fanch d'enchainer une transition du style : 20.000, on n'a jamais vu autant de monde manifester pour le breton en Bretagne (citation non littérale)... Ah bon ? En mars 2003 une manifestation a réuni 15.000 personnes à Rennes pour la langue bretonne et les langues régionales. 15.000 selon les journaux régionaux. Personnellement, je pense que nous étions entre 15.000 et 20.000... Pour cinq départements quand l'Occitanie en compte bien plus. La langue bretonne est aussi une cause qui peut réunir des foules en Bretagne mais Fanch s'en est-il rendu compte ?
Christian Le Meut
10:30 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : France 3, brezhoneg, langue bretonne