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08/04/2007

Voitures : la Fox des uns et la Fox des autres

Il paraît que les Bretons ont la tête dure. Que nenni, les champions dans ce domaine, ce sont les Brésiliens... Et je m’en vais vous le démontrer de ce pas. Les bienfaits de la mondialisation capitaliste sont immenses comme nous le savons tous. Ainsi, par exemple, certaines voitures de marques européennes dans lesquelles nous roulons en Europe ne sont plus fabriquées en Europe. Il en va ainsi de la Wolskwagen Fox, désormais fabriquée au Brésil.

Dans la marque Wolskwagen, on se rappelle de la sympathique Coccinelle, petite voiture aux allures rondes qui fut l’héroïne de quelques films de Walt Disney dans les années 70. Des films drôles pour les enfants. La jeunesse et la genèse de la Coccinelle furent moins drôles puisque cette voiture fut conçue et fabriquée pour la première fois en Allemagne dans les années 30, sous le régime nazi dont elle fut l’un des symboles... Mais passons.

Aujourd’hui les responsables de Wolskwagen sont passés au renard, “fox” étant le nom anglais de cet animal probablement plus rusé que la jolie et inoffensive coccinelle. Le renard serait, selon le dicton, rusé. Les responsables de Wolkswagen le sont aussi. Ainsi donc une usine de cette marque est établie au Brésil et y produit des Wolskwagen Fox... Des mains brésiliennes fabriquent ce véhicule sur deux chaînes différentes... Pourquoi deux chaînes ? L’une fabrique ces voitures pour le marché européen, l’autre pour le marché sud-américain. Et figurez-vous que la Fox des uns n’est pas exactement la même que la Fox des autres, comme l’ont découvert et dénoncé récemment des organisations de défense des consommateurs, notamment Que Choisir en France...

Plus dangereuse et plus chère !
Les Fox destinées au marché brésilien sont, en fait, beaucoup plus dangereuses que les Fox destinées au marché européen. “La différence ne vient pas de la structure même de la Fox, mais celle vendue en Amérique latine est dépourvue d’équipements de sécurité ayant pourtant fait leurs preuves (airbags, ceintures de sécurité à trois points...). Ces éléments qui font partie de l’équipement de base sur le modèle européen sont vendus en option au Brésil pour la somme de 2.500 euros, ce qui augmente le prix de la voiture de 20 %” souligne Que Choisir, qui rajoute : “Wolskwagen ne se serait jamais permis de vendre en Europe une voiture obtenant un score de sécurité si bas. Mais pour le marché sud-américain, là même où sont produites les Fox, point d’état d’âme. Cruel paradoxe” conclut Que Choisir.

Vous l’aurez compris, les Brésiliens n’ont pas la tête plus dure que les Bretons. Ni plus ni moins dure. Ils sont nos égaux face aux dangers de la route et de la voiture, mais manifestement pas aux yeux de certains constructeurs automobiles prêts à sacrifier leur sécurité au nom du profit. Encore un bienfait de la mondialisation capitaliste.

Christian Le Meut 

Source : Que choisir en ligne, 23/02/2007. 

07/11/2006

Pollution automobile : les constructeurs mettent en cause les consommateurs...

"Pollution automobile c'est pas moi, c'est eux" : sous ce titre Que Choisir ? aborde la question des voitures de fabrication récente et de l'attitude des constructeurs...

"La Commission européenne envisage de faire voter une loi afin d'obliger les constructeurs automobiles à respecter leurs engagements en matière d'émissions de CO2. Les constructeurs, eux, rejettent la faute sur les consommateurs.

Les voitures propres se font attendre, et ce retard sur les prévisions n'est pas du goût de la Commission européenne. Du coup, après avoir menacé à plusieurs reprises les fabricants d'automobiles, le commissaire européen à l'environnement, Stavros Dimas, semble plus que jamais décidé à proposer au Parlement européen le vote d'une loi destinée à contraindre les constructeurs à tenir leurs engagements en matière de réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2), l'un des gaz responsables du réchauffement climatique.

En 1998, les fabricants européens ont en effet promis à la Commission européenne d'abaisser les émissions polluantes de leurs véhicules à 140 g/km de CO2 en 2008, soit 25 % de moins qu'en 1995, et à 120 g/km en 2012.Or, au rythme où vont les choses, il y a très peu de chances pour que le contrat soit rempli à temps. Selon une étude dévoilée la semaine dernière par la Fédération européenne transport et environnement, seuls cinq (Renault, Peugeot, Citroën ainsi que Fiat et Ford) des 20 principaux fabricants officiant sur le continent européen seraient en passe de respecter les objectifs fixés. Les autres sont en retard sur les prévisions.

Parmi eux, sept constructeurs (Nissan, Suzuki, Mazda, Audi, Volvo, BMW et Volkswagen) ont abaissé leurs émissions de moins de la moitié de ce qui est nécessaire pour respecter les objectifs.L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a officiellement fait savoir qu'elle s'opposait fermement à une telle loi. Si les constructeurs européens admettent que la baisse des émissions de CO2 s'est ralentie ces derniers mois, c'est, selon eux, la faute aux consommateurs qui délaissent les véhicules les moins polluants et préfèrent se tourner vers des véhicules grands et sûrs, plus gourmands en énergie et émettant plus de CO2. L'ACEA ose même affirmer que le ralentissement de la diminution des émissions de CO2 est dû « à l'acceptation décevante de la part des consommateurs des voitures très économiques ».

Un cynisme à toute épreuve qui justifie à lui seul les velléités législatives des autorités européennes.Dans le plan "Marshall Pétrole" que propose l'UFC-Que Choisir afin de réduire la dépendance au pétrole des consommateurs, un des axes prioritaires de ce projet de réforme concerne justement les voitures propres. Il consiste à baisser le prix de vente des automobiles à moteurs économes par un crédit d'impôt afin d'inciter les particuliers à privilégier ce genre de véhicules. Cyril Brosset