Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/05/2009

Bro gozh ma zadoù barzh "Stade de France ?"

Setu lodennoù ag un "depêche" embannet get an Agence France Presse hiriv a ziar sonenn vroadel Breizh, Bro gozh ma zadoù hag a vo, marteze, kanet d'an 9 a Vae er "stade de France". Bizkoazh kement all ! Extraits d'une dépêche de l'AFP parue aujourd'hui :

" L'hymne breton pourrait retentir le samedi 9 mai dans l'enceinte du Stade de France "au cours de l'heure précédant le match" de la finale de la Coupe de France opposant Rennes à Guingamp" (...). "Considérant qu'il est exceptionnel de voir s'opposer deux clubs d'une même région en finale", le président du Conseil régional de Bretagne Jean-Yves Le Drian (PS) avait demandé au président de la Fédération française de football (FFF) Jean-Pierre Escalettes de pouvoir faire jouer le "Bro gozh ma zadoù" (Vieux pays de mes ancêtres) dans le stade. Dans sa réponse, la FFF a fait savoir qu'elle recherchait "la possibilité d'intégrer l'exécution de l'hymne breton dans la chronologie des événements, au cours de l'heure précédant le match", a rapporté le Conseil régional.

La musique de l'hymne national breton est inspirée du chant national gallois "Hen Wlad fy Nhadau". Les paroles sont de François Jaffrenou rédigées en 1898. Des jeunes bretonnants ont invité la population rennaise à répéter l'hymne en plein air devant le parlement de Bretagne chaque soir avant la rencontre. Copyright © 2009 AFP. Tous droits réservés."

onu369.jpgMa lak an istor-se un nebeut tud da zeskiñ ur sonenn e brezhoneg, n'eo ket fall dija. Al lodenn vrasan ag ar Vretoned ne ouia netra ebet e brezhoneg, sonenn ebet, frazenn ebet, un nebeut gerioù a wezhoù... Ha tud all a zesko penaos eh eus ur "sonenn vroadel" e Breizh. Ma sonj  a zo bet displeget genin a ziar ar sonenn-se, pell zo (liamm). Evidon, n'eus dober nag a sonennoù broadel, nag a bannielloù. Ar banniel nemetan a c'hellehe plijout din a zo kani an ABU (ONU); unan etrevroadel hag evit razh an dud, er bed a-bezh.

Hag e kavan drol memestra gwellout kement-se a dud get bannielloù Breizh e-pad abadennoù mell-droad get skipailhoù a-Vreizh : hag o deus, ar re-se, klasket deskiñ brezhoneg pe gallaoueg ur wezh; ar re-se en em gav "Bretoned" nemet evit matchoù fobal ?

Si cette histoire fait apprendre un chant en langue bretonne à quelques personnes, ce ne serait pas si mal, la majorité des Bretons ne connaissant rien en breton, aucun chant, aucune phrase, quelques mots parfois... D'autres apprendront que la Bretagne a un hymne national... J'ai déjà expliqué mon opinion là-dessus : ni chants nationaux, ni drapeaux. S'il est un drapeau qui pourrait me convenir, c'est celui des Nations Unies, un drapeau pour tous les êtres humains, dans le monde entier.

Et je trouve étrange que tant de gens brandissent des drapeaux bretons lors des matchs de football engageant des équipes bretonnes : ces gens avec leurs drapeaux, ont-ils un jour cherché à apprendre le breton ou le gallo ? Ne se sentent-ils Bretons que lors des matchs de foot ?

Christian Le Meut

http://rezore.blogspirit.com/archive/2005/03/08/un_vieux_...

http://rezore.blogspirit.com/archive/2006/10/20/bro-gozh-marseillaise-avons-nous-besoin-d-hymnes-nationaux.html


17/02/2007

Foot : ne tirez pas sur le maillot !

medium_foot165.2.jpgJ’ai deux copains qui jouent au foot : Malo, douze ans, et son frère Simon, dix ans. Le foot est un jeu, mais un jeu qui peut être pris très au sérieux par les enfants, et par les adultes aussi. Les enfants participent à des championnats et affrontent d’autres équipes chaque week-end. Justement, l’équipe de Simon est en tête de son championnat, alors que celle de Malo, l’aîné,  est plutôt en queue.

Malo et Simon sont les deux fils d’un couple d’amis. Nous nous sommes vus récemment et la conversation est venue sur le terrain du football... Les deux garçons avaient l’air très contents de leur sport, et les parents satisfaits de voir leurs rejetons épanouis... L’âiné  cependant n’avait pas l’air complètement satisfait : “L’entraîneur nous dit de tirer sur le maillot des joueurs de l’équipe adverse”; et la maman de préciser : “L’entraîneur est quelqu’un de bien mais on n’est pas trop d’accord avec ça”...

J’ai quelques fois l’occasion d’apercevoir du football professionnel à la télévision et il me semble qu’à ce niveau-là aussi, on voit beaucoup de joueurs tirer sur les maillots de leurs adversaires, ce qui est défendu mais largement pratiqué et pas toujours sanctionné...C’est un mauvais pli, une mauvaise habitude qu’ont pris les joueurs mais il semble que le problème vienne de loin si les entraîneurs eux-mêmes incitent les enfants de dix ans à tirer sur les maillots adverses alors que c’est interdit. Ils incitent donc à tricher. Imaginons un maître d’école qui dirait à ses élèves élèves : “Si vous ne savez pas, trichez sur votre voisin...” On n’a, à ma connaissance, jamais vu cela dans une école mais dans les clubs de football cela se fait, manifestement...

Quel est le but du sport ? 
Quel est le but du sport en général et du foot en particulier ? Se sentir bien dans son corps, développer ses capacités physiques, apprendre à jouer ensemble... Chercher ensemble à pratiquer le mieux possible son sport pour se faire plaisir et gagner le match : mais compétition ne signifie pas tricherie. Gagner en développant ses qualités propres, son sens tactique, son intelligence de jeu collective, tel est le but. Il n’est pas de tricher en empêchant l’équipe adverse de jouer son jeu. Au contraire, en laissant jouer l’équipe adverse on apprend à la contrer et l’on développe ainsi ses qualités de défense et d’attaque.

Beaucoup de gens croient, manifestement, que le but du sport de compétition est de gagner à tous prix et par tous les moyens. D’être en tête du classement, de vaincre voire d’écraser autrui. La fin justifie alors les moyens. En incitant les enfants à tricher on leur apprend également à ne pas respecter les autres, et à ne pas respecter les lois qui définissent comment jouer ensemble, comment vivre ensemble sur le terrain. Il ne faut pas s’étonner ensuite, de voir de plus en plus de tricherie sur les terrains de football, et en dehors des terrains de football.

Mais c’est à nous, adultes, de savoir quelles valeurs nous voulons concrètement apprendre à nos enfants : la tricherie ou le respect d’autrui ?
Christian Le Meut

Fobal-mell droad : ne dennit ket war ar rochedoù !

medium_foot165.jpgMignoned din a c’hoari fobal (mell droad e vez lâret e brezhoneg flour met ma brezhoneg n’eo ket berped flour). Malo, daouzek vloaz hag e vreur yaouank, Simon, dek vloaz, a zo e c’hoari fobal en Il-ha-Gwilenn. Un c’hoari eo, ar fobal, met a c’hell bout sirius bras memestra evit ar vugale hag evit ar re vras. Kampionnadoù zo, ha c’hoariet vez bep dibenn sizhun get ar vugale e enep da skipailhoù all. Justawalc’h skipailh  Simon a zo e penn he gampionnad, hag hini Malo a zo e lost he gampionnad...

N’eus ket pell zo m’boa gwellet Malo ha Simon get o zud, hag a zo mignoned kozh din, ha deuet oa ar gaoz war ar fobal. Ar baotred hag o zud a oa laouen, dre vras : ar vugale a gav bourrapl redek dirak ur volotenn hag en em gavout get bugale all; hag o zud a  zo laouen ivez e welet o mibien ken plijet get ar sport. Met un draig oa a dreuz memestra. Un draig bet lâret get Malo, trist un tamm : “...Ar gourdoner a c’houlenn ganeomp sachiñ war rochedoù  bugale ar skipailhoù all”. Met Malo ne oa ket a du get an dra-se, ne oa ket kontant d’ober an dra-se. Nag e dud ivez : “Ur paotr a feson eo ar gourdoner memestra”, doa displeget ar vamm, “met goulenn a ra d’ar vugale sachiñ war ar rochedoù ha n’omp ket kontant get an dra-se”...

Ar re vras ivez
Ur wezh an amzer e wellan mell droad barzh ar skinwell, ha meur a wezh m’boa remerchet an dra se : tennet ‘vez war ar rochedoù get ur bochad fobalourion hiriv an deiz. Hag an dra se a zo displijus bras da welet ha difennet grons get lezennoù ar fobal, eurus awalc’h... Met ar re a denn war ar rochedoù ne vezont ket kastizet bep gwezh hervez ar pezh m’eus gwelet...   Ur si eo, un tech fall, met dont a ra a bell mard ar gourdonerion o unan a c’houlenn get ar vugale a zek vloaz da denniñ war ar rochedoù ! Evel ma vehe lâret d’ar skolidi get ar gelennourion : ma ne ouit ket, truchit !... M’eus ket james klevet komz a gelennerion a larehe traoù sort-se d’ar vugale, eurus awalc’h. Met, barzh kluboù sport zo, gourdonerion a lâr d’ar vugale : “truchit”...

Deskiñ truchiñ 
Petra eo palioù ar fobal hag ar sportoù all, benn ar fin ? Bout ar re gentañ, bout e penn ho rummad, “bout ar re wellan”, ha ne vern ma vez truchet ganeoc’h ? Deskiñ truchiñ : setu pal ar fobal hag ar sportoù all ? D’am sonj me, ha n’on ket ma unan penn e sonjal mod-se, palioù ar sportoù a zo bout yalc’h, c’hoari asambles, klask d’en em glevout evit c’hoari ar gwellan posupl, sur awalc’h, met dre ar strivoù a vez graet ganeomp, dre an doare da c’hoari ha pas e druchiñ, pas ec’h ober taolioù fall. Ma vez desket truchiñ d’ar vugale bezomp ket souezhet e wellet tud vras truchiñ ivez, war lerc’h. Hag un deiz bennak, dre fors truchiñ, ne vo ket mui nemet trucherion war an tachennoù fobal hag er maez ag an tachennoù fobal ivez.

Deomp ni, ar re en oad, ar re vras, da welet ar pezh a faota deomp deskiñ d’ar vugale : truchiñ... pe bout doujus d’ar re all.

Christian Le Meut

30/09/2006

Plouhinec et les feux de l'amour

Un mardi soir, fin juin dernier, après plusieurs journées de boulot, direction la plage, à Plouhinec. Et là, surprise : personne, ou quasiment. Au loin, quelques marcheurs qui ont vite disparu. Etonnant, pour un soir de juin. Où sont les gens du coin qui viennent se promener ? Où sont les touristes ? C’est marrant, d’ailleurs, on a inventé un mot pour les “juilletistes”, un autre pour les aoûtiens, mais pas de “juinistes” ni de “septembriens”. Mais c’est peut-être une règle lexicale : les minorités trop peu nombreuses n’ont même pas de nom.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Une plage immense pour moi tout seul, à perte de vue, youpi. La mer est (presque) tiède. Puis, au retour du bain, je me cale dans un coin pour bouquiner, face à l'Ile de Groix. Le ciel est superbe, le soleil, un peu voilé, réchauffe l’atmosphère malgré petit vent légèrement frais. J’ai vue sur la côte lorientaise à ma droite, et jusqu’à la presqu’île de Quiberon et Belle-Ile à ma gauche. Dans cette immensité, un léger sentiment de solitude m’envahit : comment se fait-il qu'un lieu si beau soit déserté en cette saison ? Ce peut-il que tous les autres soient restés... collés devant leur télé ?...

Saint Zizou, marquez pour nous !
Pas tous, non, car quelques millions de personnes travaillent, quelques centaines de milliers dorment probablement déjà et quelques millions n'en ont sans doute rien à faire de la coupe du monde de foot, comme moi. Car voilà, ce soir-là, un match de l’équipe de France est diffusé à la télé. Je ne sais plus lequel, mais les Français ont encore, à l’époque, l’espoir de gagner la coupe du monde. La finale n’aura lieu qu’une ou deux semaines plus tard. Zizou est en encore cours de béatification nationale et laïque.  Le capitaine des bleus n’a pas encore pété les plombs en mettant un coup de boule à un joueur italien provocateur... Quand quelqu’un est porté au nues par les médias et par l’opinion publique, le voir mettre délibérément un coup de boule surprend un peu.

Dans notre société personne n’a le droit de se faire justice soi-même, sauf en situation de légitime défense ce qui n’était pas le cas,  et le coup de boule est interdit. L’injure également mais quand on est capitaine de l’équipe de France on doit savoir garder son self  contrôle d’autant que la provocation fait, hélas, partie de la tactique de certains joueurs et de certaines équipes. Et Zizou, se faisant ainsi expulser, a contribué à faire perdre la coupe du monde à la France. C’était d’ailleurs le douzième carton rouge de sa carrière a-t-on appris à cette occasion... Zizou cartonnait dans plusieurs sens du terme.

Qu’un match de foot puisse intéresser, comme un bon film à suspens, je peux comprendre. Mais je n’ai jamais pu adhérer au fait que onze personnes courant derrière un ballon me représenterait en quoi que ce soit. Le beau jeu collectif, l’exploit sportif, sont des choses qui peuvent être belles à voir et à vivre mais pourquoi prendre partie pour une équipe plus que pour une autre ?  Pourquoi siffler l’équipe étrangère ? La foule en délire me ferait plutôt peur mais la solitude totale aussi. Et être seul sur cette plage immense, ce beau soir de juin, m’inquiéte un peu, non sur moi-même, mais sur mes congénères. 

Loin des zizanies
Et puis voici qu’en arrivent trois, des congénères, un peu surpris de me trouver là, semble-t-il : un trio, deux mariés et un photographe. Ce n’est pas la première fois que je vois des mariés venir faire des photos à cet endroit; ces photos qui seront vendues lors du mariage, qui resteront des années dans les albums de famille, que l’on mettre sous un cadre cloué au mur ou posé sur la télé.Les mariés sont habillés comme pour leur jour de mariage. Ils commencent par faire des photos dans les dunes, classique, puis ils se rapprochent de l'eau. Là, le marié quitte ses chaussures, la mariée aussi, et il l’a prend sur le dos pour courir pied nus dans l'eau. Original, comme idée de photo...

Puis les mariés se lâchent : roulant sur le sable et dans les vagues, enlacés, mouillés, s’embrassant sous l’objectif du photographe et dans le soleil se couchant. Je les quitte là dessus, laissant les (futurs) mariés encore dans l’eau continuer leur séances de photos. La note de nettoyage des vêtements a dû être salée...

Quant à moi j’avais vu un beau moment de vie dans un lieu magique, loin des feux de l’amour frelatés des postes de télévision, et loin, très loin des zizanies du ballon rond.

Christian Le Meut