12/10/2008
Eugène Guillevic, Paroi
"Nous ferons de la terre
une cathédrale sans mur.
Les grandes orgues déjà
jouent la marée.
Les couleurs des vitraux
s'annoncent dans le jour.
Les blés sous la lumière
concrétisent l'espace.
Sur le corps des amants
l'ombre n'est pas la mort.
Les dimensions du monde
seront dans nos instants.
Chacun de nous
officiera."
Eugène Guillevic (1907-1997),
Paroi (p. 133. Ed. Poésie/Gallimard).
20:04 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : guillevic, poésie
Commentaires
C'est divin.
C'est sacré.
C'est divinement sacré.
Écrit par : anne | 10/04/2007
Salut Anne : et oui, un peu de poésie ne fait pas de mal dans ce monde de brutes !
J'en remettrai à l'occasion,
en français et en breton.
Kenavo
Christian
Écrit par : Christian | 10/04/2007
el reson re kreñv eo an dra se ! mersi bras
joa deoc'h
anne
Écrit par : anne | 10/04/2007
Carnac alignements
Les bruines monotones
Enfument Kermario
Les gouttes s’y condensent
Aux pointes de l’ajonc
Assourdissantes automnes
Vaporisant la terre
Les bagads de pierre
Sonnent une suite immobile
S’en allant en cortège
Sous les arcs du temps
Et l’Armorique les porte
En dérive terrestres
Aux failles de Lanvaux
Où ils s’engloutiront
Des averses infinies
Délitent Crucuno
En ces fonds de Novembre
Où les jours fatigués
S’ankylosent de torpeurs
Tandis que sous ces tables
Digérés par la terre
Des fémurs s’amoncellent
En forêts de misères
Sur de mornes lisières
Et l’Armorique les porte
En dérive terrestres
Aux failles de Lanvaux
Où ils s’engloutiront
Viennent enfin les bannières
Des ciels dévastés
En dépressions d’hivers
Qui peignent sans couleurs
Ces mégalithes atones
Que des hommes élevaient
Pour éteindre la rage
De leurs envie de guerre
Pour étaler leur force
Aux villages d’entours
Et l’Armorique les porte
En dérive terrestres
Aux failles de Lanvaux
Où ils s’engloutiront
Écrit par : loic le meur | 15/11/2008
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