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17/07/2007

La chasse à la grand-mère est ouverte !

Communiqué du Réseau Education sans frontières : "Le droit de vivre en famille ne doit pas avoir de frontières !

" Mme Thérèse Kopia, en France depuis 2003, malade, sans-papiers, grand-mère de 68 ans et demi, avait été arrêtée le 19 juin 2007 dans des conditions particulièrement inacceptables. Entre 8h30 et 9h, sept à huit policiers en civil, dont des femmes, font irruption dans le petit appartement de Mainvilliers (Eure-et-Loir), au domicile de sa fille, et se livrent à une fouille minutieuse, comme s’il s’agissait de la recherche d’un criminel dangereux !

Arrêtée dans son bain ! 
Ils découvrent la grand-mère dans son bain, une policière est chargée de l’en extirper. Thérèse est placée en rétention au commissariat de la police nationale de Chartres, Eure-et-Loir, du mardi 19 au mercredi 20 juin, puis emmenée, vers 20h, direction aéroport de Roissy et vol Air France de 23h 15 pour Bangui, Centre Afrique... Mais elle ne partira pas. Devant le désespoir de cette femme âgée, malade, qui laisse en France une grande partie de sa famille, l’émotion de sa famille, la solidarité spontanée et pacifique les passagers qui ont refusé de monter dans l’avion et le soutien de tous ceux présents à l’aéroport, Thérèse n’a pas été embarquée. Elle a été mise en garde à vue à Roissy, puis libérée le 22 juin du dépôt de Bobigny (93), une fois de plus grâce à la mobilisation citoyenne…

Mais elle est inculpée pour refus d’embarquement et comparaîtra jeudi 19 juillet à 13 h devant la 16ème chambre du Tribunal de grande Instance de Bobigny. Elle risque une lourde amende et une peine de prison. Une condamnation serait un traumatisme insupportable pour cette femme qui n’a rien d’autre à se reprocher que la volonté de vivre dans sa famille et de vieillir tranquillement en France parmi les siens. Thérèse Kopia ne représente aucun danger pour la République ! A 68 ans, elle
n’aspire qu’à vivre en France entourée de sa nombreuse famille. (4 filles régularisées dont 2 françaises et 19 petits enfants français).
Ajoutons qu’en Centrafrique, le système médical est catastrophique.

Cette tentative d’expulsion et ces poursuites sont le produit d’une logique politique, celle qui voit l’immigration présentée comme un
problème ou une menace pour « l’identité nationale », celle qui veut faire du chiffre en matière d’expulsion et fait de l’immigration familiale une cible au mépris des droits les plus élémentaires (pourquoi les enfants et les petits enfants de Thérèse devraient-ils être privés de leur grand-mère ?), celle qui frappe doublement  des migrants originaires de contrées en butte aux ravages de la misère et de guerres trop souvent alimentées par les pays mêmes qui barricadent leurs frontières contre les réfugiés et migrants « subis », celle qui conduit à encourager des réflexes xénophobes dans une partie de la population française.

Procès jeudi prochain 
Mais la vigilance et la solidarité ne faiblissent pas parmi les citoyens, de plus en plus nombreux à refuser la « chasse à l’étranger »,
comme le montre la réaction fréquente des personnels d’Air France (conférence de presse des syndicats d’Air France du 12 juillet 2007) et des passagers, qui tentent pacifiquement de s’opposer à la violence disproportionnée des éloignements forcés.
RESF réaffirme la conviction de tous ceux qui, sur le terrain, agissent pour le respect concret des Droits de l’Homme, que seule une
régularisation des sans papiers, la reconnaissance du droit d’asile, des droits de vivre en famille, de travailler, de se soigner, permettraient d’en finir avec des situations qui heurtent violemment la conscience humaine et déshonorent la république.

Venez nombreux exiger la relaxe et la régularisation de Thérèse : jeudi 19 juillet 2007, à 13H, tribunal de Grande Instance - 173 avenue P.V. Couturier – Bobigny (M° Picasso)".

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