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22/04/2006

Malachap Story c'est fini, damned !

Malachap Story, c’est fini : damned ! Peut-être avez-vous ce western en breton joué par la troupe de théâtre C’hoarivari, de Languidic. Sinon, je vous résume la situation : Malachap Story a été traduit en breton à partir d’une pièce de théâtre écrite en français par René de Obaldia, “Du vent dans les branches de sassafras”. Il s’agit d’un western parodique et humoristique d’une durée de trois heures, mais réduite à une heure et demie en breton.

La troupe C’hoarivari a joué Malachap Story une vingtaine de fois depuis janvier 2005 à Languidic, Lanester, Baud, Lorient, Plouay, Auray, Vannes, Pontivy, Hennebont, Lizio, Quimperlé, Carhaix et Nantes. Environ 1.200 spectateurs ont vu cette pièce qui rassemblait huit actrices et acteurs sur scène dans le rôle d’une famille de colons étasuniens, la famille Gourvenneg, menacés par une révolte indienne. En ce qui me concerne,  je jouais le rôle de Billy James, un shérif macho et un peu frimeur quand même.

Un spectacle en breton
Il n’y a pas tellement de spectacles en langue bretonne et le théâtre permet, justement, d’en proposer. Malachap Story s’adressait à toutes les générations, les enfants riant du comique visuel, très développé par la mise en scène d’Yvette Brustiec, tandis que les bretonnants confirmés, notamment les plus anciens, pouvaient se délecter des quiproquos, jeux de mots et situations délicates. Car il y a un peu de Vaudeville dans ce western. Certaines personnes se sont étonné ou amusé que l’on fasse parler breton à des Indiens et des cow-boys. Mais les Indiens parlaient leurs propres langues, et les cow-boys, comme leur nom l’indique, ne parlait pas spécialement français...

Acteur : plusieurs métiers à la fois
Si vous êtes acteur dans une troupe de théâtre amateur, vous êtes plus qu’un acteur : vous êtes aussi couturière pour coudre les costumes, menuisier pour bâtir le décor, déménageur pour installer le décor puis le ranger; chauffeur, encore, pour transporter ce lourd décor, fait de panneaux en vrai bois reconstituant un ranch, à travers les routes bretonnes dans une vieille remorque brinquebalante, en priant, même si vous n’êtes pas croyant, pour qu’elle tienne jusqu’au lieu de la représentation ou pour que vous ne soyez pas arrêté par une troupe de gendarmes, qui jouent une autre pièce !

Pour toutes ces raisons, le théâtre est un peu stressant avant d’entrer sur scène. Mais, une fois sur scène, le stress disparaît. Jouer quelqu’un d’autre, un personnage que vous n’êtes pas dans votre propre vie, est plutôt une expérience amusante. Mais il y a aussi, sur scène, quelques stress inattendus. Un acteur oublie une phrase, ou inverse des répliques : à ces partenaires alors de se débrouiller pour aller de l’avant. Parfois une scène commençait par sa fin et finissait par son début, mais nous étions les seuls à nous en rendre compte. Parfois, nous devions faire face à quelques problèmes techniques : la personne qui s’occupait du son se trompait et la musique ou les bruits  arrivaient trop tard, ou trop tôt... Dans tous les cas, il fallait s’adapter.

Trois mamies hilares
Nous avions fini par avoir un fan club : plusieurs personnes sont venues nous voir deux ou trois fois. A Carhaix, en janvier dernier, nous avons joué devant environ 300 jeunes, collégiens et lycéens de Diwan. Il est plaisant de jouer devant des salles pleines, mais nous en avons également connu de presque vides, ce qui est un peu plus décevant par rapport au travail fourni, et même si le public est de qualité. A Baud, le public fut, disons, clairsemé... Mais, trois dames d’un certain âge n’ont pas arrêté de rire tout au long de la pièce aux aventures de la famille Gourvenneg. Et ces rires là étaient une  récompense.

Loin de Brest, Quimper ou Rennes
Nous avons aussi eu la visite de quelques journalistes mais, parmi les journalistes bretonnants, peu on fait le déplacement. Trois sont venus regarder la pièce et ont fait une émission ou un article : Radio Bro Gwened, TV Breizh et l’hebdomadaire Ya! Nous avons eu également quelques échos sur France Trois ou France Bleu... Mais pas grand chose. Il est vrai que nous cumulions les handicaps : nous jouions en breton vannetais et en Morbihan. Le Morbihan, c’est loin de Rennes, de Quimper ou de Brest et il faut un visa pour y venir.  Ah non, il n’en faut pas, de visa ?...
Mais il y a tellement de pièces en langue bretonne qui circulent que nos journalistes bretonnants doivent choisir... Ah non, il n’y en a pas tant que cela ?...

Malachap Story, c’est donc fini, après une vingtaine de représentations mais une autre troupe de Languidic, Deomp ar gwar, vient de prendre le relais avec deux pièces en langue bretonne. Bonne chance à eux. Quant à nous, nous avons rangé nos colts pour nous reposer un peu et aller vivre de nouvelles aventures.
‘I’m a poor lonesome cow boy”...
Christian Le Meut

Echu eo Malachap Story : damned !

Marteze peus c’hwi gwellet ar pezh c’hoari Malachap Story kinniget get ar strollad C’hoarivari a Langedig. Ur western oa, e breton mar plij, troet ag ur pezh c’hoari skrivet e galleg daou ugent vloaz zo hag anvet “Du vent dans les branches de sassafras...”. Kinniget eo bet ugent gwezh er Morbihan : e Gwened, Pondi, An Alre, An Oriant, Lannarster, Baod, Ploue, Lizio, Langedig, met iwez e Naoned, Karaez ha Kemperle. Ar dro daouzek kant den o deus gwellet an arvest se. Eizh aktour oa war al leurenn, ha me en o mesk, e c’hoari ar sheriff Billy James, ur macho hag en em gave, ur sort.

Bourrapl bras eo c’hoari teatr e brezhoneg. N’eus ket kement se a arvestoù en hor yezh hag an teatr zo un doare da ginnig unan da razh an dud : ar re gozh hag ar re vunut. Hervez al lec’h, an dud ne c’hoare ket ag ar memes tra. Ar vugale a c’hoare kentoc’h get an traoù farsus da wellet, hag ar re gozh get an traoù farsus da glewet. Tud zo o oa bet souezhet e wellet Indianed ha ckwboyed kaozeal breton... Met an Indianed hag ar gowboyed ne gomzent ket galleg anezhe. Yezhoù indian pe saozneg, ne lâran ket...

Traoù dic'hortoz war al leurenn
Nec’hus oa araok c’hoari a gaos da razh an traoù se, met, ur wezh kroget ar pezh c’hoari, achu oa get an aon. Ret oa krog a barzh ha derc’hel betek fin an arvest. C’hoari un den all, un den n’oc’h ket barz ho buhez pemdeziek, zo bourrapl. Met traoù diaes ha dic’hortoz oa ivez ar al leurenn : diaesamentoù teknikel, da skouer. A wezhoù an dud a rae war dro an teknik (aktourion ne oant ket war al leurenn d’ar c’houlz se, pe mignonned all), a farie, ha ne yae ket, ne glote ket mat an trouzioù, ar sonerezh, get ar pezh a oa war al leurenn.

Ni hor boa ur fan klub : tud zo oa daet da wellet ar pezh c’hoari div pe ter gwezh ! E Karaez hon eus c’hoariet dirak tri c’hant den yaouank : skolajidi ha liseidi Diwan. Ur bochad tud, fiskal a oa. Met, e lec’hioù all, c’hoariet hon eus dirak un ugentad pe un tregontad a dud. Tud a galite, ne lâran ket, met dipitus oa un tamm e kenver hor labour hag hor amzet paset. E Baod, ne oa ket kalz a dud met gwellet m’boa, e fons ar sal, ter vaouez gozh e c’hoariñ e pad ar pezh c’hoari a bezh. Ha laouen oan memestra.

Morbihan : re bell a Vrest, Gemper, Roazhon...
Kazetennerion hon eus gwellet ivez met, e mesk ar gazetennerion a gomz brezhoneg, pas kement se, benn ar fin. Ur pennad e brezhoneg oa bet embannet barzh ar gazetenn Ya ! Abadennoù oa bet war Radio Bro Gwened ha TV Breizh, hag un tammig traoù war F3 ha France Bleue ivez, met ar re se n’int ket deuet da wellet ar pezh c’hoari evit gober ur reportaj. Ne dalve ket ar boan, marteze, kement a bezhioù c’hoari a zo e Breizh hag e brezhoneg, hiriv an deiz !
Ha nann... n’eus ket kalz ?

Met, gwir eo lâret, dre hor faot deomp ni oa : ni c’hoarie e gwenedeg hag er Morbihan, ouzhpenn. Re bell, marteze, a Roazhon, a Gemper pe a Vrest. N’eo ket ar vruderezh graet genomp-ni a vanke met, anzav a ran, ret eo kaout ur visa evit donet er Morbihan.
Ha nann, n’eus ket afer ?

Echu eo, neuze, get Malachap Story. Renket hon eus hor c’holtoù. Met ur strollad all a Langedig, Deomp ar Gwar, n'eus savet daou bezh c’hoari. Chans vat dezhe evit o aventurioù nevez.
Ha ni da ziskuizhan un tammig araok avanturioù nevez...
“I’m a poor lonesome cow boy...”.
Christian Le Meut

17/04/2006

Numérique ou argentique, tel est le hic

Je réédite cet article récent car j'ai retrouvé la photo avec les six jambes, et même plus, dont il est question...

Il y a désormais deux façons de prendre des photos : soit avec un appareil numérique, soit avec un appareil argentique. De plus en plus de gens optent pour le numérique et il ne se vend quasiment plus d’appareils photos argentiques aujourd’hui. Les deux types d’appareils font des photos de qualité, mais le numérique serait plus pratique. Il permet de voir tout de suite les photos que l’on vient de faire et d’effacer les photos ratées, les moches, les floues, les mal éclairées...

Autrefois, il fallait faire développer et tirer toutes les photos et payer même les photos ratées... Fini ce temps là... Pourtant, les photos ratées avaient parfois du bon. Ainsi, je me souviens de photos de course de vélo. Il y a une trentaine d’années, mon frère participait à des courses de vélos et il lui arrivait même d’en gagner. Ainsi tous les dimanches ou presque mes parents l’accompagnaient. Un dimanche justement, mon frère gagna une course avec deux de ses coéquipiers de l’équipe de l’Arsenal de Lorient. Voici les trois compères sur le podium, habillés pareil d’un short noir et d’un maillot vert et blanc. Et ma mère de prendre cette photo historique mais, mystère du cadrage, elle ne prit que les trois paires de jambes. Depuis ce temps là nous cherchons, à chaque fois que nous les regardons, lesquelles pourraient bien être celles de mon frère.
Finies donc, les photos bizarres, ratées, floues : elles n’ont plus aucune chance de passer la censure numérique. Ni de nous faire rire...

Pratique, le numérique ?
En 2004, j’avais organisé une grande fête pour mon anniversaire. Des amis et membres de ma famille avaient pris des photos mais j’ai dû attendre un an pour qu’ils me les gravent sur CD et pour que je puisse les faire tirer sur papier.

Un de mes copains d’enfance tient un magasin de photos à Hennebont. Son métier a beaucoup changé ces dernières années : le développement et tirage des pellicules est en pleine régression, et les gens ne viennent pas pour autant faire développer leurs photos numériques, elles restent dans les ordinateurs. Pourtant, le prix n’est pas cher, “20 centimes d’euros le tirage”, dit-il.

Pratique, le numérique ? Peut-être mais je constate que l’on ne voit plus les photos. Il y a quelques années encore elles circulaient, les gens se les montraient, certaines finissaient dans des albums que l’on prenait plaisir à regarder de temps en temps. D’autres encore étaient agrandies, encadrées aux murs...” Bien-sûr, cela se fait encore, mais manifestement moins, car le passage au numérique a fait régresser la circulation des photos. Et les imprimer soi-même quand on a un ordinateur coûte très cher...

Des magasins fermés par milliers...
L’industrie de la pellicule s’effondre et, avec elle, des usines ferment et des milliers de gens se retrouvent sans emploi. “Ces dernières années 3.000 magasins de photo sur 8.000 ont fermé, et mille devraient fermer cette année encore”, dit mon ami photographe. Lui continue de travailler grâce aux photos de mariage et aux photos scolaires. “Mais le tirage papier des photos reprend au Japon et aux États-Unis”, dit-il. Les gens se rendent compte qu’ils n’ont pas de photos papier du petit dernier, ou des événements familiaux récents... L’écran ne peut remplacer complètement le papier.

Car à quoi celà sert-il de prendre des photos, si c’est pour qu’elles restent cachées et enfermées dans des ordinateurs? Elles n’y servent à rien, sauf à se faire oublier, ce qui serait dommage. La photo, toutes les photos, contribuent à nôtre mémoire individuelle et collective et au lien social. Il serait dommage que de seules évolutions techniques nuisent à sa diffusion. Car si le numérique est une avancée technique à certains points de vue (et peut-être écologique car moins polluant), est-il pour autant un “progrès” ? Pas pour tout le monde...

Christian Le Meut

Numerik pe argentik : ase emañ an dalc'h...

 

Embann a ran en dro ar pennad skrid se rak m'eus kavet ar skeudenn a zo meneget ennan ...

Div feson zo, hiziv an deiz, da dennañ fotoioù, poltredoù: get benvegoù numerik pe get benvegoù argentik. Muioc’h mui a dud a denn fotoioù numerik hag an argentik a ya da get buan awalc’h. Get an div sort benvegoù e vez graet fotoioù a galite met aesoc’h eo, sanset, ober get an numerik. Gallout a reer sellet doc’htu d’ar fotoioù peus graet ha diverkin ar re fall. Araok, get an argentik, e veze tennet ha paiet razh ar fotoiou fall ha displann ivez. Ker oa, marteze, met farsus iwez a wezhoù.

C'hwec'h gar war ur foto
Sonj m’eus a fotoioù tennet, pell zo, get ma mamm. Bep sul ez aemp da redadegoù velo rak ma breur oa barzh ur c’hlub en Arsenal, en Oriant. Ur wezh, aet oa ar maout getan ha get daoù baotr ag ar memes klub. Setu an tri faotr war ar podium, gwisket henvel, get bragoù berr du ha jiletennoù sport gwerz. Ha ma mamm d’ober ar foto istorel. Ya, met tennet he doa an div c'har hepken. C’hwec’h gar neuze ha pas ar baotred a bezh. Hag, abaoe ar c’houlz se, tregont vloaz zo bremañ, en em c’houlenn a reomp c’hoazh peseurt re eo divc’har ma breur.
Echu eo bremañ get ar fotoioù droch, a dreuz; skarzhet hag ankoueit diouztu; ar pezh n’eo ket farsus, benn ar fin...

Ur mignon a vihanig din a zalc’h ur stal foto en Hen Bont. E labour n’eus chanchet penn da benn get an numerik : tost echu eo get ar pellikulennoù. Ne vez ket mui tennet na “developpet” fotoioù. Uzinioù bras a zo bet serret get embregerezhioù etrebroadel evel Kodak. Stalioù all, evel Minolta ha Konika, zo serret da vat ! Milliadoù a dud o deus kollet o labour e Frans hag er bed a bezh a gaos d’an numerik, ha n’eo ket echu. 8.000 stal foto a oa e Frans un nebeut bleadoù zo : “Tri mill zo bet serret ha mill all a serray ar bloaz man”, a lâr ma mignon. Hennezh a zalc’h a gres d’ar fotoioù graet er skolioù get ar vugale, hag ivez d’an euredoù... Met n’eo ket aes. Tamm ebed.

Ar fotoioù a chom barzh an urzhiaterioù
Ar pezh a zo, get an numerik, ne vez ket mui moullet ar fotoioù get an dud “daoust mard eo marc’hadmat” a lâr ma mignon : ugent santim evit ur foto”. Met non, ar fotoioù numerik a chom barzh an urzhiaterioù, ha ne vezont ket mui gwellet get an dud. Ur fest vras m’boa savet daou vloaz zo. Mignonned din o doa tennet fotoioù : gortozet m’boa ur blead a bezh araok bout roet din gete CDioù get ar fotoioù warne. Hag ar lerc’h m’boa kaset ar CDioù se da ma mignon evit ma vezent moulet getan. Akomod eo, d’ho sonj ? Me, n’on ket sur. Ne wellomp ket mui ar fotoioù, ar skeudennoù. Araok e vezent moulet evit bout diskouezhet d’ar re all, pe kaset dre lizher, pe profet. Un lodenn anezhe veze peget barzh albumoù hag a veze bourrapl da sellet doc’hte un wezh an amzer. Reoù all veze braset evit bout koedet, sterniet, ha lakaet war an armel pe war ar skinwell...

Nann, ar fotoioù ne vezont ket mui gwellet genomp hiziv an deiz. “Dont a ra en dro er Japon hag er Stadoù Unanet ha dont a ray en dro amañ marteze ivez” a lâr ma mignon fotograf. Du hont an dud o deus kroget en dro da vouliñ o fotoioù e wellet e vanke dezhe poltredoù ag an hini diwezhañ, skeudennoù a lidoù pe festoù bras.

Gwell a se. Rak da betra a servij ar fotoioù mard e chomont kuzhet barzh an urzhiaterioù ? Da netra. Ne servijont da netra mard n’int ket gwellet get an dud. Dommaj eo, rak ar fotoioù zo ul liamm etre an dud. Ul liamm hag un danvez istorel ivez a zo un tammig en danjer, en arvar hiziv an deiz a gaos da chanchamentoù teknikel hag a zo ur welladenn d’un tu (ur welladenn ekologikel moarvat), met pas penn da benn.
Christian Le Meut