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16/04/2006

CPE : contrat prestement enterré

“J’ai manifesté à plusieurs reprises contre le CPE au mois de mars et d’avril. Des manifestations d’autant plus sympathiques qu’elles étaient intergénérationnelles, depuis l’adolescent pré pubère de 14-15 ans jusqu’aux retraités quatre à cinq fois plus âgés. Toutes les générations se sont rassemblées dans un objectif commun : l’abrogation du CPE. Voilà qui renforce la cohésion sociale. Merci M. de Villepin.

J’étais à Vannes  lors de la manifestation du 4 avril qui a réuni environ 6.000 personnes. Des milliers de jeunes lycéens et étudiants se massaient en tête de cortège. Sérieux et déterminés pour la plupart mais quelques-uns ne buvaient pas que du jus de fruit ni de l’eau plate. Des bières circulaient dans les rangs, et même une bouteille de vin blanc sortie d’un sac à dos et débouchée aussi sec à 11 h du matin.

Picoler ou manifester...
Le midi, mangeant dans un restaurant de la place de l’hôtel de ville, j’ai eu devant moi le spectacle inquiétant d’un jeune, étendu immobile sur la pelouse d’en face,  manifestement ivre. Mais pas mort : il a bougé pour vomir plusieurs fois avant d’être pris en charge par les pompiers.  Picoler, ou manifester, il faut choisir. Pour certains, les manifestations étaient aussi le prétexte à des débordements, si je puis dire, n’ayant pas grand chose à voir avec le CPE... Pourtant, les jeunes d’aujourd’hui ont de vraies raisons de manifester, ce qui n’était pas forcément le cas lorsque j’étais lycéen.

Nous partîmes 500...
A l’époque, dans les années 1980-82, les lycéens comme moi aimaient bien faire entendre leurs voix, une fois arrivés les beaux jours. Nous partions 400 ou 500 du lycée Colbert, à Lorient, pour aller devant la sous-préfecture réclamer... une meilleure nourriture à la cantine ! Nous arpentions les rues de Lorient aux cris de “Non à la merde de Colbert” mais le cortège se réduisait petit à petit. Certains le quittaient en chemin pour aller boire un coup, d’autre pour aller au cinéma ou rentrer à la maison. Bref, nous partimes 500 et arrivâmes 50... 

Les jeunes (et les moins jeunes) sont inquiets de la précarité qui s’instaure de plus en plus dans le monde du travail. Le CNE et le CPE, enterré en ce qui concerne le second, changent profondément le droit du travail alors même que les dispositifs d’assouplissement et de précarisation se sont beaucoup développés ces dernières décennies. Vous avez l’intérim, qui permet aux employeurs d’embaucher sur des durées très limitées; vous avez les Contrats à durées déterminées, CDD, théoriquement limités dans leur application mais très utilisés par les entreprises; vous avez le temps partiel, qui permet une plus grande souplesse dans l’organisation des plannings mais signifie un salaire partiel pour le salarié; or, beaucoup de salariés à temps partiel le sont par contrainte et non par choix; et les employeurs bénéficient de remise de charge sur le travail à temps partiel... Vous avez encore l’annualisation du temps de travail : vous êtes embauchés à temps partiel pour travailler tant de jours par an et ces jours sont répartis sur l’année en fonction des besoins de l’entreprise...

Il y a encore les “stages”, ces fameux stages contre lesquels certains jeunes s’insurgent également. Ces stages peuvent durer un mois, deux mois, trois mois et les stagiaires être appelés à réaliser un vrai travail gratuit... Quand le stage se termine, le stagiaire s’en va en trouver un autre ailleurs, et cela peut durer longtemps comme ça...

Pas souples, pas flexibles ?
Alors quand j’entends dire que les salariés français ne seraient pas assez “souples”, ni “flexibles”, je ne suis pas trop d’accord. Les salariés français sont même très productifs : si j’en crois le journal londonien “The Economist”, cité dans Courrier international du 6 avril “La productivité horaire des Français est plus élevées que celles des Américains”.
Alors, certes, demander un “CDI” pour tous comme le font les jeunes est un peu décalé : beaucoup de professions n’ont pas ce type de contrat, notamment les commerçants ou les agriculteurs. Et un CDI ne vous met pas à l’abri d’un licenciement.

Mais le CNE et le CPE apparaissent comme deux dispositifs supplémentaires pour mettre la pression sur les salariés qui le sont déjà, sous pression... Le CPE enterré, reste le CNE : M. de Villepin, serait-il content si un de ses enfants était embauché dans le cadre d’un contrat de ce type ?
Christian Le Meut

14/04/2006

Ur gKIK hep fars !

Manifestet m’eus meur a wezh a enep d’ar CPE, Kevrad Implij Kentañ e breton da lâred eo “KIK”. “Kik” hep fars, neuze ! Bourrapl oa rak tud a bep sort oad a oa e vanifestiñ. Krennarded adal pempzek vloaz betek tud ar o leve, ter, peder pe pemp gwezh kozhoc’h. A gres d’an aotroù Villepin, razh ar rummadoù oa asambles er straedoù ec’h ober un dra a stroll : skarzhiñ ar “gKIK” ! Ha deuet omp a benn !

E Gwened e oan d’ar pewar a viz Ebrel. Ur bochad tud yaouank, liseidi ha studierion, oa e penn ar vanifestadeg. Begon ha youl gete, sirius evit al lodenn vrasan... Met un nebeut anezhe a oa e evet banneoù bier pe gwin gwenn, da vintiñ. Meur a wezh m’eus gwellet an dra se e pad ar vanifestadeg se... Da greisteiz e oan e tebriñ barzh un davarn e kreisker Gwened, e plasenn ar ti ker. Un den yaouank, war dro seitek vloaz, a oa astennet ar ar glazenn, e kousket, heb fichal. Ankeniet e oan un tammig : ar paotr yaouank se oa mezw, mezw dall. Dislonket n’doa div wezh ha, benn ar fin, ar bomperion oa deuet d’her sikouriñ ha d’her c’has d’an ospital, ha gwell a se : lonkiñ pe manifestiñ, ret eo dibab memestra.

“Nann da gaoc’h Colbert !”
Pa oan me lisead e vanifesten ivez. Met, pemp bloaz arnugent zo, gwelloc’h a oa an traoù moarvat, ha n’hor boa ket kalz a dra da c’houlenn, nemet da glemm a fed ar boued a veze roet deomp er gantinenn ! En Oriant oan, el lise Colbert, hag ur wezh erruet an nevez amzer, begon oa ganeomp ni, liseidi, evit mont da vanifestiñ, da zibuniñ, betak an is-prefeti. Ha setu ni, pewar c’hant, pemp kant, e vont kuit ag al lise da gerzhet barzh straedoù an Oriant e huchal “Nann da gaoc’h Colbert !” (“Non à la merde de Colbert”)...

Met ar vanifestadeg a yae ar vihanaat tamm ha tamm : liseidi oa a chome da evañ un tasad barzh un davarn bennak, reoù all a zistroe er ger, pe a yae d’ar sinema... Hag ur wezh erruet, ni oa hanter c’hant dirak an is-prefeti, e huchal c’hoazh... N’ouion ket mard e oa bet gwellaet ar boued servijet er er gantinenn lise Colbert a gres d’hor manifestadegoù...

N'int ket nec’het evit netra, ar re yaouank !
Hiriv an deiz, ar re yaouank a zo gete abegoù talvoudusoc’h da vanifestiñ ! Ankeniet int a gaos da lezennoù nevez (CNE, CPE ha c’hoaz”h) a chanch gwirioù al labourision, ar re c’hopret. Bez zo dija an interim; ar CDDioù a vez implijet kalz, hag un tammig re, get an embregerezhioù; al labour a zarn (“partiel”) : muioc’h mui a dud a vez gopret a -zarn, met ar gopr a zo a-zarn iwez ! Bez zo c’hoazh al labour a zarn hag “annualizet “: gobret oc’h da labourat kant pe daou gant devezh e korf ur blead ha ne labourec’h ket d’un doare ingal met hervez doberieù an embregerezh... Nebeutoc’h a gargoù sokial e vez paeet get an embregerezhioù a implij tud e amzer a zarn... Gounezet vez mod se argant get ar pennoù bras, pet pas kement se get al labourision.

Bez zo iwez tud a labour evit netra : ar stajidi. Stajoù dibaet, e pad ur miz, daou viz, tri miz. Ur bern studierion a labour mod-se e pad bleadoù ha bleadoù... Anavet vez gwelloc’h gete bed al labour, sur awalc’h, met n’hella ket padout re bell memestra.

Bout “soupl” ha “flexibl”
Tud a lâr ne vehe ket “soupl” awalc’h an dud e Frans : n’on ket a du. Abaoe pemzeg vloaz al lezennoù zo bet chanchet, ha “flexibl”, evel ma larer, omp ni. Muioc’h mui a dud a zo “flexibl” ha “soupl” barzh o labour. Muioc’h mui a dud a vez paeet fall iwez. Penaos en em dennañ get un hanter “smig” ? Ha goulennet eo d’ar re binvidik, d’ar re bitaod, bout “flexibloc’h” pe “souploc’h” ?
Ouzhpenn se, hervez ar gazetenn saoz “The Economist”, merchet barzh “Courrier international” (06/04/2006), al labourision a Frans a labour a feson : “La productivité horaire des Français est plus élevée que celles des Américains”, a skriv The Economist... Memestra !

Laret veze get ar re yaouank : “Nann d’ar CPE, ya d’ar CDI”, pe ur CDI evit an holl”... D’am sonj, goulenn an dra se zo monet re bell memestra. Ur bochad tud n’o deus ket CDI ebet, evel ar gonverzanted, al labourision douar, ar vedisinourion, tud a zo e penn o stalioù. Hag ur CDI a c’hell bout troc’het ivez... Met ar CPE oa ur gevrad ouzhpenn evit hor gwaskiñ un tammig muioc’h.

Ar CNE (Kevrad implij nevez) n’eo ket bet skarzhet anezhi : hag e vehe laouen an aotrou De Villepin, ma vehe e vab gobret get ur CNE ?
Christian Le Meut