09/04/2006
Akordans mod kanak*
Triwec’h vloaz zo, bec’h ha trouz oa er C’haledonia Newez. Ar vro se oa tost d’ar brezel sivil. En Ouvea, un enezenn vihan, ti an archerion oa bet aloubet, get stourmerion kanak. Ne oa ket ar wezh gentañ met, an deiz se, an traoù o doa troet fall : pevar jandarm oa bet lazhet gete, hag ar re all kaset barzh koadoù Ouvea betek ur groh anvet Gossanah... Hag an arme oa deuet diouzthu evit digabestreiñ ar jandarmed.
An afer se oa e 1988, just etre tro kentañ hag eil dro an dilennadegoù evit dibab ur prezidant nevez. Mitterrand oa prezidant dija, hag war ar rank evit bout dilennet ur wezh all, ha Jacques Chirac ministr kentañ, oa war ar rank ivez. Just araok an eil tro, goulennet oa bet get an arme da fardein war ar re gKanak. Razh anezhe oa bet lâzhet, da lâret eo 21, ha daou soudard oa marv ivez barzh ar c’hrogad...
Emglevioù Matignon
Spontus oa an traoù met, benn ar fin, Mitterrand oa bet dilennet prezidant en dro ha Michel Rocard anvet ministr kentañ e lec’h Jacques Chirac. A gres da Rocard oa bet sinet emglevioù “Matignon” un nebeut mizioù ar lerc’h etre pennoù bras ar re wenn, ar Galdoched a vez graet anezhe, ha pennoù bras ar re Kanak, Jean-Marie Tjibaou ha Yeweiné Yéweiné... Ur referendum oa bet savet get ar gouarnamant; hag ar Franzision oa votet evit emglevioù Matignon. Tjibaou oa deuet e Frans hag e Breizh, e Roazhon, da gemer pezh en emvodoù bras da vrudiñ emglevioù Matignon.
Ha setu deuet en dro ar peoc’h e Kaledonia Nevez. Ar vro se en em zistagay a Frans un deiz bennak, mard eo a du he fopl, pe pas... Met Jean-Marie Tjibaou ha Yéweiné Yéweiné oa bet lazhet en Ouvea, ur blead war lerc’h, get an den all, Djubelli Wéa, penn bras ur meuriad ag an enezenn se... Tjibaou ha Yéweiné oa deuet da Ouvéa evit inouriñ an dud marv ur blead araok... Ne ouiomp ket perak n’doa graet an torfet se Djubelli Wea, rak lazhet oa bet doc’htu ivez get ur polisour kanak, Daniel Fisdiépas. Kri eo an istor. Met n’eo ket echu.
“Perak pas ?”
E miz mezheven 2005, dek miz zo neuze, un emgav oa bet savet el Larzac get intanvezed Tjibaou, Yéweiné ha Wéa. Ar pall ? En em bardoniñ hag en em glevout en dro. Ar re se zo tud ag ar memes pobl, memes familhoù bras. Met poan oa gete : get tiegezhioù Tjibaou ha Yeweiné, poanius oa pardoniñ; ha get tiegezh Wéa, poanius oa bout dizonoret ha gwellet fall get re all. Ar familh Wéa an hini oa n’doa goulennet get an intanvezed, Marie-Claude Tjibaou ha Nhadrune Yéweiné, d’en em glevout en dro. “Perak pas, doa reskontet” an div intanvez, “mard eo hor bugale ha razh hor familhoù koutant”. Emvodoù, tolpadennoù oa bet savet e pad bleadeù evit komz, en em selaou unan doc’h egile, ha c’hoazh. C’hwec’h kant den n’eus kemeret pezh er jeu.
Sikour oa bet roet get tud ag an ilizioù ha get kumunioù iwez. Met ar mediaoù zo bet lesket er maez. Skinwell ebet, enrolladur ebet, kazetenner ebet. Ha politikourion ebet ivez rak “an afer a familh oa, pas a bolitik”, a skriv Jean-Baptiste Libouban barzh ar gelaouenn Alternatives Non-Violentes, e lec’h m’eus lennet an istor se.
Un tolp el Larzac
Setu an intanvezed bodet e kreizteiz Bro Frans, el Larzac, ar bloaz paseet, e miz Mezheven 2005, get ar polisour en doa lazhet Wéa, Daniel Fisdiépas, deuet da vout maer kumun Hienghène hiriv an deiz. Hag an intanvezed d’en em bardoniñ dirak tud ag al Larzac, mignonned d’ar re Kanak abaoe pell evel José Bové, Louis Joinet, bet kuzuler Michel Rocard evit emglevioù Matignon, François Roux, advokat ar re Kanak, Stéphane Hessel, ha c’hoazh. Graet oa bet o sonjoù get an intanvezed ha get o familhoù d’en em glevet en dro, d’en em bardoniñ, daoust d’an dud lazhet, evit monet araok ha, marsen, evit sevel asambles un dazont bravoc’h d’o bro.
Christian Le Meut
* Ar ger “kanak” a zo digemm, ne chanch ket (invariable).
Alternatives Non-Violentes, kelaouenn trimiziek, n°137, 12 *€, un niverenn a bezh a ziout “Les défis de la réconciliation”. ANV, centre 308, 82 rue Jeanne d’Arc, 76000 Rouen. Tél : 02.35.75.23.44.
anv.revue@wanadoo.fr
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Réconciliation kanak*
Il y a 18 ans la Nouvelle-Calédonie était au bord de la guerre civile. A Ouvéa, une petite île de l’archipel, la gendarmerie fut investie par des militants kanak*. Ce n’était pas la première fois mais, cette fois-là, les choses tournèrent très mal et quatre gendarmes furent tués. Les militants kanak emmenèrent les gendarmes restant avec eux dans la forêt d’Ouvéa jusqu’à la grotte de Gossanah, très vite encerclée par l’armée française.
Nous étions entre les deux tours des élections présidentielles. Le président de l’époque, François Mitterrand, y affrontait le premier ministre, un certain Jacques Chirac... L’assaut fut donné à la grotte juste avant le second tour des élections. Les 21 membres du commando kanak et deux militaires furent tués.
Les accords de Matignon
Les événements se détérioraient mais la réélection du président Mitterrand permis à un nouveau gouvernement de se mettre en place, avec Michel Rocard à sa tête. Une politique active de négociation entre les différentes parties permis la signature des accords de Matignon entre les leaders de la communauté blanche caldoche, Jacques Lafleur à leur tête, et les leaders de la communauté kanak menés par Jean-Marie Tjibaou et Yéweiné Yéweiné. Un référendum fut convoqué par le gouvernement Rocard pour approuver les accords de Matignon. A cette occasion, Tjibaou et Yéweiné tinrent plusieurs meetings en France. Les accords approuvés, la paix civile revint en Nouvelle-Calédonie et, en 2006, les accords de Matignon y sont toujours appliqués. Cet archipel prendra un jour peut-être son indépendance, si la majorité de sa population en est d’accord.
En mai 1989, les deux leaders kanak se rendirent sur l’île d’Ouvéa pour rendre hommage aux hommes tombés un an auparavant. Ils y furent tués par chef de tribu local, Djubelli Wéa. On ignore les motivations exactes de ce crime puisque Wéa fut tué sur le champs par un policier kanak, Daniel Fisdiépas, garde du corps des leaders kanak. Depuis, il est devenu maire de Hienghène, commune au centre de la grande île.
"Peut-être, pourquoi pas ?"
Histoire cruelle... Mais la suite se trouve dans la dernière livraison du trimestriel Alternatives non-violentes. Quelques années plus tard les deux veuves des leaders assassinés, Marie-Claude Tjibaou et Hnadrune Yéweiné furent approchées par la famille Wéa : “Ne pourrions-nous pas nous réconciliés ?”. “Peut-être, pourquoi pas ?”, répondirent les deux femmes, sans se concerter. Mais il fallut du temps, des réunions, le soutien des églises de Nouvelle-Calédonie, et de communes aussi, pour commencer à faire le lent travail de pardon. Comment pardonner le meurtre du mari, du père, du frère ? La famille Wéa devait, quant à elle elle, affronter la honte et la mise au ban. Le pardon implique des centaines de personnes.
Mais Marie-Claude Tjbaou et Hnadrune Yéweiné mirent des conditions : que tous leurs enfants acceptent la démarche; que tout se passe sans télévision, sans enregistrement, sans présence de responsables politiques. Pas par rejet de la politique : “C’est une affaire de familles, pas de politique” raconte Jean-Baptiste Libouban, un témoin de ce processus, dans la revue Alternatives non-violentes...
Détour par le Larzac
Le processus aboutit et voici les trois veuves ensemble, en juin 2005, sur le plateau du Larzac pour une cérémonie de réconciliation, en présence de Daniel Fisdiépas. Pourquoi le Larzac ? Une “caselle”, petite construction en pierres sèches y avaient été donnée au peuple kanak, dans les années 80. C’est dans cet endroit symbolique qu’a eu lieu la réconciliation des trois veuves Marie-Claude Tjibaou, Hnadrune Yéweiné, et Maneki Wéa, en juin dernier, devant des amis de longue date de la cause kanak : José Bové, Louis Joinet (conseiller de Rocard pendant les accords de Matignon), François Roux, avocat de militants kanak, Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France...
La réconciliation a eu lieu dans le respect des rites traditionnels kanak. “Comme les femmes ont accepté la réconciliation, l’histoire va avancer” écrit Jean-Baptiste Libouban.
Christian Le Meut
* Kanak est invariable.
Alternatives Non-Violentes n°137, centre 308, 82 rue Jeanne d’Arc, 76000 Rouen. Tél 02.35.75.23.44. Ce numéro est consacré au thème de la réconciliation aborde ce thème sous différents angles : psychologique, avec Isabelle Filliozat (Se réconcilier avec ses parents, c’est possible), historique, avec des exemples (Kosovo, Nouvelle-Calédonie, Afrique du Sud), philosophique (approche d’Emmanuel Lévinas)...
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05/04/2006
Trottoirs : piétons, garez vos os !
A Hennebont (Morbihan), l'association des Rues à vivre, dont je suis membre, essaie de promouvoir la convivialité et la sécurité des déplacements dans la ville (piétons, deux roues, voitures...), plutôt que la vitesse. Voici notre dernier communiqué (29 mars).
"Plusieurs chantiers empiétant sur les trottoirs et les rues sont en cours actuellement à Hennebont. Ces chantiers devraient être accompagnés de mesure pour alerter piétons, deux roues et automobilistes, ainsi que pour organiser les circulations des uns et des autres pendant les travaux. Si tel est bien le cas dans la rue Pasteur, où un passage piéton provisoire a été tracé, les membres des Rues à vivre ont constaté l’absence flagrante de mesures pour d’autres chantiers dans le centre-ville.
Route de Port-Louis, un chantier occupe la moitié de la chaussée : un feu alternatif a été installé pour les voitures, mais des passages piétons provisoires auraient pu être marqués le temps des travaux.
Avenue de la Libération (à l’angle de l’ancien Hôtel de France) : cette partie du trottoir est, en temps normal, régulièrement envahie par des voitures qui ne laissent pas l’espace minimal dévolu aux piétons; actuellement des travaux ont lieu dans l’ancien hôtel et une benne occupe carrément tout le trottoir... Aucun panneau d’avertissement, ni pour les piétons (qui doivent contourner cette benne et passer obligatoirement sur la chaussée) ni pour avertir les automobilistes et les inviter à ralentir.
Rue nationale : là aussi, un chantier occupe le trottoir et une partie de la voie : pas de panneaux d’avertissement, pas de passage piéton provisoire... les piétons...
Place Foch et angle de la rue du puits Ferré : là encore, un chantier occupe le trottoir; les piétons ne peuvent que raser les grillages du chantier s’ils ne veulent pas être sur la route...
Rappelons qu’un piéton n’est pas forcément une personne valide pouvant réagir rapidement : ce peut être un adulte avec une poussette, une personne âgée, une personne en fauteuil, un enfant, etc. Il faut ménager une largeur minimum de passage pour les piétons sur les trottoirs, que ce soit en temps normal (ce qui est loin d’être le cas à Hennebont); ou en période de travaux.
Mais pour l’instant, pendant le travaux, piétons hennebontais, garez vos os !"
En photo : l'avenue de la Libération, classée zone piétonne sinistrée par mes soins.
15:20 Publié dans Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Buhez sokial/Vie sociale | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !