25/03/2006
Pétition pour la continuité de l'enseignement bilingue au collège
Alors que l'enseignement bilingue se développe en maternelle et primaire, il stagne, voire régresse dans les collèges et lycées. Du coup, beaucoup d'enfants abandonnent à l'arrivée en sixième. C'est pourquoi l'association de parents d'élèves des écoles bilingues publiques a lancé une pétition.
"Depuis plus de deux ans, Div Yezh, association de parents d'élèves pour l'enseignement du breton à l'école publique, se bat contre le rectorat de l'académie de Rennes (France) afin d'obtenir la continuité de l'enseignement bilingue au collège dans des conditions de proximité acceptables pour les familles. Depuis 2 ans malgré tous nos efforts (lobbying, entretiens ave tous les acteurs et partenaires du service public d'éducation, manifestations, occupations de locaux...), malgré de nombreuses propositions de compromis, c'est un refus total. De ce fait, un nombre grandissant d'enfants interrompt sa scolarité bilingue en fin de CM 2. Pour eux, la langue bretonne ne sera très vite qu'un lointain souvenir.
Par ce refus, le rectorat de l'académie de Rennes montre le peu de cas qu'il fait de la scolarité de ces enfants, de l'enseignement de la langue bretonne. Par ce refus, le rectorat de l'académie de Rennes remet en cause une forte demande sociale en faveur de la langue bretonne et de son enseignement, remet en cause l'avenir de la filière bilingue publique et donc celui de la langue bretonne. Cela, Div Yezh ne peut l'accepter.
Dans ce combat, Div Yezh a besoin de vous. Afin de prouver la réalité sociale de cette demande, nous vous invitons à signer la pétition pour une vraie continuité de proximité de l'enseignement bilingue public au collège à l'adresse ci-dessous. Cette pétition sera ensuite transmise au rectorat de l'académie de Rennes pour renouveler solennement notre demande de continuité."
http://div-yezh.org/spip/article.php3?id_article=592
08:40 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Deskadurezh/Education | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
23/03/2006
Panneaux bilingues en Morbihan : français, breton... et le gallo ?
En français, nous n’avons qu’un seul mot, "langue", pour désigner d’une part, le muscle qui nous permet d’articuler, et d’autre part, les mots que ne parlons. Le breton est plus riche en la matière : il a un mot pour désigner ce muscle qui se trouve dans la bouche et sans lequel nous ne pourrions chanter, parler, hurler, ni raconter des sottises, ce qui serait dommage : ce mot c’est “teod”. An teod, c’est donc la langue en tant que muscle. Et “an teodoù fall”, ce sont les “mauvaises langues”, mais il n'y en a pas sur ce blog... Pour la langue, le langage, il y a un autre mot en breton : “yezh”. Dans ce sens le dictionnaire Larousse définit une langue comme “Un système de signes verbaux propres à une communauté d’individus qui l’utilisent pour communiquer et s’exprimer entre eux”.
La plupart des langues se sont formées pendant des siècles comme le breton, qui vient du brittonique, jadis parlé en Grande-Bretagne, ou comme le français, qui vient du latin. Les choses sont un peu plus complexes. Si le français, par exemple, vient de latin, c’est aussi une langue nourrie à d’autres sources, comme la langue gauloise (donc celtique), ou comme la langue germanique que parlaient les Francs. Clovis parlait une langue germanique, et Charlemagne aussi, et ils ne parlaient probablement pas l’ancêtre de nôtre français d’après ce que j’ai pu lire.
D’autres langues ont été créées de toutes pièces, comme l’espéranto, par exemple, par le professeur Zamenhof à la fin du XIXe siècle. Son but : créer une langue simple, facile à apprendre pour faciliter la compréhension entre les gens et la paix les peuples, sans pour autant remplacer les langues d’origine.
Le gallo : une langue
Si je me réfère donc à la définition du Larousse, le gallo, parlé en Haute-Bretagne depuis des siècles, est une langue à part entière. D’origine principalement latine, elle est plus proche du français que ne l’est le breton, pourtant ces deux langues, breton et gallo, ont des liens de parenté. Du fait de leur voisinage chacune à emprunter à l’autres.
Je suis parfois un peu désagréablement surpris d’entendre des bretonnants dire que le gallo ne serait qu’un dialecte, contrairement au breton qui serait une langue à part entière... Le gallo est une langue qui puise sa source au latin et qui fait partie des langues appelées langues d’Oïl, parlées dans la moitié nord de la France, comme d’autres langues menacées que sont le picard, le champenois ou le bourguignon. Si les deux derniers se sont dilués, semble-t-il, dans la marée francophone, le picard est encore parlé et enseigné en Picardie, comme l’est le gallo, en Bretagne (voir la note du 2 janvier sur ce blog).
Voilà pourquoi je trouve discutable la décision du conseil général du Morbihan de remplacer progressivement les vieux panneaux indicateurs par des panneaux bilingues français-breton partout dans le Morbihan. Ainsi, en pays gallo, là où se parle et s’écrit encore le gallo, sont installés actuellement des panneaux affichant des noms de communes en breton, noms parfois oubliés depuis des siècles et sortis de vieux grimoires alors même que les noms gallos sont encore employés par une partie de la population. Est-ce bien respectueux de cette langue et des gens qui se battent pour elle ?
Des panneaux trilingues ?
Je ne suis pas contre le fait d’installer des panneaux en breton dans des zones où l’on ne parle pas breton traditionnellement, notamment parce que des écoles bilingues s’y développent. Mais pourquoi ne pas prévoir de laisser le choix aux communes concernées afin que l’on puisse aussi faire une place au gallo sur les panneaux qui pourraient être également français-gallo, voire trilingue, quand c’est possible ? La Bretagne, comme la France, a une réalité historique multilingue et multiculturelle que les panneaux peuvent nous rappeler (même s'ils ne sont pas suffisants).
Puisque des panneaux français-breton sont installés en pays gallo pourquoi le conseil général n’installerait-il pas des panneaux français-gallo ici en Basse-Bretagne. Comment dit-on Pontivy, Vannes, Lorient, Hennebont, en langue gallèse ? Ce serait instructif... Mais bon, ces panneaux là, s’ils étaient installés un jour, en feraient hurler plus d’uns et seraient vite peinturlurés : à vôtre avis ?
Christian Le Meut
09:35 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : Bretagne forever !
22/03/2006
Pannelloù divyezheg er Morbihan : galleg, brezhoneg... hag ar gallaoueg ?
E galleg, n’eus nemet ur ger evit lâr “langue”. Gwelloc’h eo e brezhoneg, daou ger zo : teod ha yezh. An teod a zo an tamm kig a zo barzh hor begoù evit distagiñ gwelloc’h. Hep teod, n’hellomp ket komz, na gan, na huchal, na lâr sotonioù, ar pezh a vehe domaj memestra.
Ar yezh zo un dra all. Hervez ar geriadur galleg Larousse, ur yezh a zo : “Un système de signes verbaux propre à une communauté d’individus qui l’utilisent pour communiquer et s’exprimer entre eux”. Kazimant razh ar yezhoù a vez savet tamm ha tamm, e pad bleadeù ha bleadeù, kantvedoù ha kantvedoù, evel ar brezhoneg a zeu ag ar “britonnique”, ar yezh a veze komzet gwezhall e Breizh Veur; hag evel ar galleg a zeu ag al latineg. N’eo ket ken simpl, e gwirionez, rak pep yezh e vez metised, keijet get yezhoù all. Ar galleg a zeu ag al latineg, dre vras, ya, met iwez un tammig ag ar yezh komzet get ar Galianed, ur yezh gelteg anezhi; hag iwez ag ar yezh a veze komzet get ar Franked hag a oa ur yezh germaneg anezhi. Ya, Clovis ha Charlemagne a gomze ur yezh germaneg.
Yezhoù all n’int ket bet savet get pobloù met get tud zo, evel an esperanteg, savet get ar c’helennour Zamenhof war dro 100 vloaz zo. E bal : sevel ur yezh nevez, simpl da zeskiñ ha da gomz evit lakaat an dud d’en em gompreiñ er bed a bezh met hep tapout plas ar yezhoù all.
Ar gallaoueg : ur yezh
Ha, ma komprenan mat ar pezh a zo displeget get ar geriadur Larousse, ar gallaoueg, hag a vez komzet c’hoazh e Breizh Uhel, a zo ivez ur yezh. Komzet vez, ha komzet veze, ar gallaoueg, get tud ag ar bobl, evel ar brezhoneg. Kar eo d’ar galleg, sur awalc’h, met ivez d’ar brezhoneg : tapet eo bet gerioù gallaoueg e brezhoneg, ha gerioù brezhoneg e gallaoueg.
Dipitet on, a wezhoù e klevout brezhonegerion larêt ne vehe ket ar gallaoueg ur yezh da vat met nemet un “dialekte”, un rannyezh... Laret vez an dra disprizius se a fet ar brezhoneg get tud all. Ha n’eo ket gwir : ur gwir yezh eo ar gallaoueg. Bez zo yezhoù all e Frans hanternoz, “langues d’oil” e vez graet ag ar yezhoù se, evel ar pikardeg, pe ar champenois, met ar yezhoù se a ya da goll. Ar pikardeg a vez komzet ha kelennet c’hoazh e Pikardi (sellit doc'h ar pennad embannet war ar blog man an 02/01/2006)...
Anvioù tennet a levrioù kozh Noe
A gaos d’an dra se e kavan un tammig a dreuz ar pezh a zo kroget abaoe un nebeut amzer er Morbihan. Votet oa bet get Kuzul an departamant lakaat pannelloù divyezheg, brezhoneg-galleg, e pep lec’h, e lerc’h ar pannelloù kozh, en departamant a bezh. Lakaet 'vez war ar panelloù nevez anvioù e galleg, evel rezon, hag anvioù e brezhoneg evit parrezioù zo e lec’h ma vez komzet c’hoazh gallaoueg. Hag an anvioù e brezhoneg, ankoueit abaoe pell, a zo bet kavet en dro barzh levrioù kozh Noé...
N’on ket a enep lakaat panelloù e brezhoneg e Breizh a bezh, e Naoned, Roazhon, ha c’hoazh. Met pas dre ret, pas e pep lec’h, ha pas e ankoueit ar gallaoueg. Setu neuze ar pezh e kinnigan : ma z’eus pannelloù galleg-brezhoneg e Breizh Uhel, lakomp ivez pannelloù divyehzeg galleg-gallaoueg, amañ, e Breizh Izel. Penaos vez lâret Pondi, An Oriant, Hen Bont, Gwened, e gallaoueg ? Kentelius vehe, ouzhpenn ! Met, ma vehe graet kement se e Breizh Izel, ni glevehe tud e huchal hag e huchal.
D’ho sonj ?
Christian Le Meut
17:55 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
21/03/2006
4x4 : war er maezioù pe er c'hêrioù ?
Bez zo ar C’hat kat ag ar maezioù
hag ar C’hat kat ag ar c’hêrioù...
Met peseurt difor etre an daoù ?
Ur c’hat kat : gouiet a rit petra eo, al loen se ? “Quat’ quat’” e vez lâret e galleg. “Pewar pewar” e brezhoneg.
Muioc’h mui a bewared pewared a zo e kêrioù bras. Louzet vez muioc’h an aer gete evit an otoioù bihanoc’h. Tapet vez gete muioc’h a blas evit an otoioù all... Danjerusoc’h int evit an dud a ya war droad pe war marc’houarn. Met kalz a vern, gwerzhet ‘vez muioc’h mui a bewared bewared... He pec’hed eo, gwellout otoioù ken bras e kerioù, e lec’h ma ne servijont da netra, nemet da enmerdein an dud. Ha trist eo, buhez ur c’hat kat pell ag ar c’hoadoù, pell ag ar fank, pell ag an natur...
Tud Lille, tud fin
Setu perak tud zo, e Lille, o deus bet truez e wellet an otoioù se ken pell ag an natur. Ur sonj zo deuet gete : kas fank d’ar paour kaezh otoioù se. Ha setu, da nozh, lakaet vez ar fank blazus war ar bewared pewared chomet er maez get tud a chom kuzhet un tamm. Na brav ha laouen int, an otoioù se, e klewout en dro blas ar fank warne. Ur sort “fankothérapie” vat evit kat-katroù shueh da vout e chom e kerioù bras... Degaset int a varv da vev mod-se. N’eo ket distrujet na graet netra fall get an dud se anvet “lecollectifpourlebiendes44”. Nann, lesket ‘vez gete ur gerrig evit war an oto evit displegiñ an traoù d’ar perc’hennour. “Ne vez ket lakaet ur c’hi Husky barzh ur ranndi, ne vez ket lakaet ur pewar-pewar e kêr” a skriv tud ag ar strollad se.
Hag er maezioù ?
Ya, ar c’hêrioù bras n’int ket evit ar bewared pewared, hag ar maezioù ?
Berped e vezan souezhet get ar re a lâr e vourront ar maezioù, ar mennezhioù, ar mor, met n’hellont ket monet di sioul ha didrouz, war droad, war marc’houarn. Nann, ret eo dezhe monet d’an natur get ur c’harr, ur moto, hag all... Mod se ne vez ket klevet al laboused a zo aet kuit, spontet get an trouz. Klevet vez kan an otoioù, kan ar gevluskerion ha blaz an esans. Nag ur blijadur.
Dalc’het peus c’hwi sonj marteze, ag an dud oa bet e pourmen e Park an Arvorig get o Fewared-pewared, mizioù zo. Ha setu, minnojenoù distrujet get an otoioù se re vras... Met tud ag ar park ne oant ket kountant anezhe hag o doa douget klemm. Paotred ar bewared-pewared oa bet kaset d’al lezvarn ha tamallet da baeañ un amend. Gwell a se !
Trist eo da laret met n’eus ket plas evit ar Pewar pewar nag er c’hêrioù nag war er maezioù. En ur mirdi, moarvat, un deiz bennak evit diskouezh d’hor bugale penaos hon eus louzet ha saotret an aer get kirri bras ha ne servijont ket da netra nemet d’en em gavout ha da foenval. Ha piv a baeo ar priz? Hor bugale, m’eus aon, ha ni iwez.
Christian Le Meut
collectifpourlebienetredes44@no-log.org
11:11 Publié dans Brezhoneg/Langue bretonne, Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Endro/environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
4x4 : en ville ou à la campagne ?
Il y a le 4x4 des villes
et il y a le 4x4 des champs.
Le 4x4 des villes se trouva fort dépourvu
quand le bitume fut venu.
Plus la moindre trace de boue
à se mettre sous la roue,
plus la moindre petite fleur
à écraser sous ses chevaux vapeur.
Mais le 4x4 des villes avait des amis
qui, sans rien dire, discrètement, la nuit
venaient déverser sur sa carrosserie
des seaux de boue de la meilleure qualité.
Voilà nos 4x4 des villes ragaillardis
sous les badigeons d'écolos ravis.
L’histoire se passe dans la belle ville de Lille. Nuitamment, des citoyens ordinaires sortent, armés de seaux de boue, pour aller maculer des 4x4 garés en ville. Aucune violence ni destruction : il s’agit juste d’une opération de solidarité. Les 4x4 dépriment sur le bitume des villes, il leur faut une dose de boue pour garder le moral. Et des gens comme vous et moi prennent soin d’aller les enduire de boue, la nuit, pour leur soutenir le moral. Une sorte de thalassothérapie... Cette histoire est vraie, rapportée par le quotidien Libération du 15 février dernier. Il y a même un site internet pour en savoir plus au nom du “collectifpour lebienetredes44@no-log.org”.
Il s’agit d’une action non-violente et humoristique pour contester la présence en ville des 4x4 qui y polluent plus que les autres voitures, y occupent plus d’espace que les autres et y sont plus dangereux que les voitures normales pour les piétons et les deux roues à cause de leur carrosserie surélevée.
Et à la campagne ?
Si l’on y pense bien, la place du 4x4 n’est, certes, pas en ville, mais est-elle vraiment à la campagne ? Les routes sont également bitumées dans nos zones rurales et il est rare qu’un 4x4 y soit réellement utile. Il y a quelques mois de gentils randonneurs venus dans leurs gros 4x4 saccager des chemins dans les monts d’Arrée, ont été condamnés à des peines d’amende par un tribunal correctionnel. Le parc régional d’Armorique avait porté plainte et n’avait pas apprécié la visite de ces amoureux de la nature qui ne peuvent prendre le grand air qu’en le polluant, reclus dans leurs tanks légèrement civilisé.
Je suis toujours surpris de voir que certaines personnes ne peuvent venir se promener dans la nature qu’au volant ou au guidon de leurs véhicules à moteur. Comment apprécier réellement la nature si l’on n’est pas à l’écoute de ses bruits, de ses odeurs, de son calme ? C’est dans le calme que l’on peut surprendre tel animal sauvage, écouter un chant d’oiseau particulier, sentir les odeurs exhalées par telle ou telle plante. L’intrusion d’un véhicule à moteur dans la nature, la change radicalement : partis, les animaux, pollué l’air, couverts les bruits et les chants d’oiseaux.
Dans un musée ?
Alors, non, le 4x4 n’a pas sa place en ville ni en campagne. Juste, peut-être, dans un musée. Nos descendants pourront l’y contempler pour tenter de comprendre comment nous aurons pourri leur atmosphère. Notamment grâce à ces véhicules ultra polluants et qui ne servent à rien qu’à s’y croire et à frimer. J’ai peur que nous payons, nous et nos enfants, cher le prix de notre frime.
Christian Le Meut
collectifpourlebienetredes44@no-log.org
11:10 Publié dans Breizh/Bretagne, Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Endro/environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !