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12/08/2005

Une langue meurt tous les 15 jours

D’autres chiffres sont livrés dans “Cause toujours” (lire "6.700 langues parlées dans le monde), ce numéro de Courrier international consacré aux langues: parmi les 1.200 langues parlées il y a cent ans en Amazonie, 800 ont disparu aujourd’hui ! 96% des langues sont parlées par seulement 4% de la population. La grande majorité des langues sont parlées par de toutes petites communautés. Il y a cinq ans, 51 langues n’étaient plus parlées que par une personne seulement, dont 28 langues aborigènes d’Australie. Tous les quinze jours, une langue disparaît sur notre belle planète...

La langue bretonne sauvée si elle est traitée comme sa cousine galloise
Selon un article paru dans la revue londonienne Prospect le breton ne pourra être sauvé que s’il fait l’objet d’une véritable politique de promotion comme celle menée actuellement au pays de Galles.
Tout au long de l’histoire, des langues sont mortes, comme le latin, ou l’étrusque, une langue que les chercheurs n’ont toujours pas déchiffrée. C’est un processus normal quand il s’inscrit dans la durée : le français, l’italien, le roumain, le castillan, le catalan, etc, ont remplacé le latin en évoluant avec le temps et avec l’apport d’autres langues. Mais l’on assiste aujourd’hui à un phénomène de disparition pur et simple lié au colonialisme et à la mondialisation engagée depuis plusieurs siècles.
Selon le linguiste gallois David Crystal, je cite, “la disparition des langues devrait nous préoccuper au même titre que celle des espèces animales ou végétales. Car cela réduit la diversité de notre planète”. Et, un peu plus loin : “La diversité occupe une place centrale dans la théorie de l’évolution, car elle permet à une espèce de survivre dans des milieux différents. L’uniformisation présente des dangers pour la survie à long terme de l’espèce. Les écosystèmes les plus forts sont ceux qui sont le plus diversifiés”.

Une seule langue et un monde pacifique ?
Autre question d’importance abordé dans ce numéro : le fait de parler une seule et même langue rendrait-il le monde plus pacifique ? Rien n’est moins sur. Beaucoup de guerres ont opposé des nations parlant la même langue, sans parler des guerres civiles et autres génocides : le Rwanda, la Yougoslavie et l’Irlande du Nord sont des exemples récents montrant que le fait de parler la même langue ne signifie pas pour autant que l’on arrive à se comprendre.
Ce ne sont pas les langues qui se font la guerre, mais les gens. Des systèmes démocratiques et respectueux des droits de l’Homme peuvent permettre à des communautés de langues différentes de coexister.
Mais je ne résiste pas à l’envie de vous livrer des citations de l’écrivain libanais Amin Maalouf, cité dans ce numéro spécial : “Il suffit de contempler l’Algérie pour se rendre compte des effets désastreux d’une politique de viol linguistique et culturel. Imposer une langue à un peuple aux dépens de sa propre langue est toujours une agression aux conséquences tragiques”. Je crois que cette affirmation n’est pas uniquement vraie pour l’Algérie. Mais écoutons encore Amin Maalouf : “La véritable attitude civilisatrice, la véritable contribution à une gestion pacifique du monde inquiétant où nous vivons, c’est de consolider et d’organiser harmonieusement la diversité culturelle et linguistique des hommes pour que nul ne se sente bafoué, marginalisé, exclu, incompris, méprisé, et que nul ne soit tenté par le langage de la violence. Cela suppose que l’on s’emploie à conforter la place de toutes les expressions culturelles et à faire en sorte que chaque personne puisse accéder à la modernité dans sa propre langue”.

Ashoge !
Respecter les langues, c’est respecter les peuples et populations qui les parlent. Et, comme l’écrit un linguiste français, “La guerre des langues n’est jamais que l’aspect linguistique d’une guerre plus vaste”. Un combat pour les droits de l’Homme, par exemple ?
“Cause toujours”, ce numéro spécial de Courrier international sur les langues de la planète se termine par un liste du mot “merci” traduit en 441 langues. Alors, savez-vous comment l’on dit “merci” en langue apache ? “Ashoge”... Et cette langue était encore parlée par 15.325 personnes en 1990, selon les chiffres de Courrier international.
Alors "ashoge" d'avoir pris de votre temps pour lire cet article.

Christian Le Meut

Ur yezh a ya da goll bep pemzek deiz

Sifroù zo bet embannet barzh "Cause toujours" (lennit ar pennad "6.700 yezh komzet er bed") a ziout ar yezhoù en arvar. E touez ar 1.200 yezh a veze komzet kant vloazh zo en Amazonia, 800 zo marv dija ! 96 % ag ar yezhoù bev c’hoazh er bed a bezh a vez komzet ged 4 % ag ar poblans ! Pemp bloaz zo, 51 yezh ‘veze komzet get un den hepken, dreist holl get Aborigened en Australia. Hag ur yezh a ya da goll bep pemzek deiz er bed ! Spontus, neketa ?
Hervez ur pennad skrid embannet war "Prospect", ur gazetenn a Londrez, ne vo ket savetaet ar brezhoneg mard n’eo ket sikouret evel ar pezh e vez graet e Bro Gembre bremañ...
Goulennoù a bouez zo e barzh ar gazetenn se : perak emañ fall bout kollet kement se a yezhoù ? Hervez David Crystal, kelenner yezhoniezh e Kembre (skrivañ a ran e galleg, n’on ket barrek awalc’h evit treiñ), “la disparition des langues devrait nous préoccuper au même titre que celle des espèces animales ou végétales. Car cela réduit la diversité de notre planète”. Hag, un tammig pelloc’h : “La diversité occupe une place centrale dans la théorie de l’évolution, car elle permet à une espèce de survivre dans des milieux différents. L’uniformisation présente des dangers pour la survie à long terme de l’espèce. Les écosystèmes les plus forts sont ceux qui sont le plus diversifiés”.

Ur bed habaskoc'h get ur yezh hepken ?
Ur goulenn all : hag en e vehe habaskoc’h, pasifikoc’h ar bed ma vehe komzet ur yezh hepken ? N’eo ket sur : e Yougoslavia, en Iwerzhon hanternozh, er Rwanda, hag all, e vez komzet ur yezh nemetken, ha, neoazh, brezeloù spontus a zo bet er broioù se. Ar brezel ne vez ket graet get ar yezhoù, met get an dud. Ma z’eus ur vuhez demokratelezh, ma vez respetet gwirioù mab den, moian zo beviñ asambles get yezhoù dizhenvel.
An dra se ‘zo displeget get Amin Maalouf, ur skrivagner a Vro Liban : “La véritable attitude civilisatrice, la véritable contribution à une gestion pacifique du monde inquiétant où nous vivons, c’est de consolider et d’organiser harmonieusement la diversité culturelle et linguistique des hommes pour que nul ne se sente bafoué, marginalisé, exclu, incompris, méprisé, et que nul ne soit tenté par le langage de la violence. Cela suppose que l’on s’emploie à conforter la place de toutes les expressions culturelles et à faire en sorte que chaque personne puisse accéder à la modernité dans sa propre langue”.

Ur sort brezel ?
Met Amin Maalouf a gomz ivez a ziout Aljeria : “Il suffit de contempler l’Algérie pour se rendre compte des effets désastreux d’une politique de viol linguistique et culturel. Imposer une langue à un peuple aux dépens de sa propre langue est toujours une agression aux conséquences tragiques”. Gwir eo ar frasenn se ha pas hepken evit Aljeria. Doujiñ ar yezhoù a dalv respestiñ an dud, ar pobloù a gomz ar yezhoù-se. Gwir eo ur frasenn al, lâret get ur “yezhoniour” a Frans Pierre-Jean Calvet : “La guerre des langues n’est jamais que l’aspect linguistique d’une guerre plus vaste”.
E fin ar gazetenn, e kaver ur rol ged ar ger “trugarez”, troet e 441 yehz... Goueit a rit penaos e vez lâret “trugarez” e yezh albaneg ? Pas ? “Falemdiri”. Hag en apacheg ? “Ashoge”.
“Ashoge” deoc’h bout lennet ar pennad-man !

Christian Le Meut

11/08/2005

6.700 langues parlées dans le monde

Voulez-vous faire un petit voyage afin de mieux connaître les langues parlées dans le monde entier ? Rien de plus facile, il suffit de lire un numéro spécial de l’hebdomadaire “Courrier international” intitulé “Causes toujours” et paru en mars 2003. Chaque semaine Courrier international traduit en français des articles du monde entier sur l’actualité international, mais ce numéro spécial est uniquement consacré aux 6.700 langues parlées au jour d’aujourd’hui sur notre belle planète. Il coûte 6,5 euros. La première partie comporte des articles expliquant cette diversité linguistique et comment sont apparues les langues anciennes, comme l’indo européen qui est, dans l’état actuel des connaissances historiques, la langue mère de la grande majorité des langues parlées en Europe aujourd’hui, langues latines, celtiques, germaniques, etc.

Le français 12e langue parlée
Il y a ensuite une sorte de panorama des langues les plus parlées dans le monde. Le champion est le chinois, parlé par plus d’un milliard de personnes. Mais, là aussi, une vraie diversité existe, des dialectes à foison, et des débats et tensions existent entre les partisans de ces différents dialectes. La seconde position est tenue par l’anglais quant à la troisième, elle va à l’hindi, langue nationale de l’Inde parlée par près de 900 millions de personnes. Le français arrive douzième avec 125 millions de locuteurs.
Le destin de l’anglais est étrange. Au Moyen-âge, et même jusqu’à la Renaissance, cette langue était fortement méprisée par les élites intellectuelles britanniques et européennes car elle était surtout la langue du peuple, la langue des pauvres. Aujourd’hui, elle est devenue la langue internationale, par les hasards de l’histoire. Mais des questions sont posées dans ce numéro sur l’avenir de l’anglais et de sa position dominante. Les anglophone de langue maternelle sont à peine 6% de la population mondiale, quand les sinophones sont 15%. La domination de l’anglais sur internet tendrait à se réduire au profit d’autres langues et, là où il est parlé, l’anglais se mélange souvent avec d’autres langues, comme à Singapour ou aux Etats-Unis. L’on voit ainsi apparaître des dialectes nouveaux comme le “spanglish” aux Etats-Unis.

Surprise québécoise
D’autres surprises nous attendent à la lecture des articles. Ainsi, l’on découvre que le système fédérale canadien est officiellement bilingue, anglo-français, depuis 1969, mais que le Québec refuse d’appliquer certaines lois sur le bilinguisme dans sur son territoire... Cela l’amènerait à donner plus de droit à sa minorité anglophone ! Du coup, cette attitude entraîne des tensions avec les autres communautés francophones du Canada, minoritaires, elles, comme au Nouveau Brunswick et au Manitoba.

(A suivre)

Christian Le Meut

6.700 yezh komzet er bed

Faota deoc’h gober un dro vale evit anavezout gwelloc’h ar yezhoù komzet er bed ? Penaos gober ? Hep finval e met e lenn un niverenn ispisial Courrier international” anvet “Cause toujours”, bet embannet e mz Meurzh 2003. Courrier International zo ur gazetenn sizhunveg e lec’h ma vez embannet pennadoù skrid ag ar bed a bezh troet e galleg.
E penn kentan “Cause toujours” emañ displeget perak ez eus kement se a yezhoù er bed, hag a venn e ta ar yezhoù se. Da skouer, a venn e ta an “indo europeaneg”, yezh mamm ar yezhoù keltiek, latinek, germanek, ha c’hoazh.
Goude, kiniget eo ur sort “panorama” ag ar yezhoù komzet ar muiañ. Ar maout a ya d’ar sineg, komzet get ur millard a dud. Met n’eus ket ur yezh sineg hepken, met ur bochad a barlantoù, a rannyezhoù, ha bec’h un tammig etreze... En eil blas e kaver ar saozneg, komzet get tost ur milliard a dud ivez, hag en terved plas an hindi-ourdou komzet get 900 million a dud e Bro India dreist holl.


Ar saozneg dispriziet en Amzer grenn !
Iskis eo istor ar saozneg. Gwezhall goz, en Amzer grenn, e veze gwellet fall ar saozneg get tud desket en Europa; komzet veze hepken get ar bobl, get ar re baour. Breman emañ ar yezh se ar yezh etrebroadel ! Met peseurt dazont eviti ? Bez eus nemet 6 % a saoznegerion a vihanig er bed a bezh, pa ez eus 15 % a sinegerion a vihanig.
Tamm ha tamm muioc’h mui a dud a skriv war internet yezhoù estroc’h evit ar saozneg. E broioù zo, ar saozneg e vez mesket get yezhoù all, ha savet vez mod-se yezhoù nevez evel ar “spanglish”, meskaj etre spagnoleg ha saozneg er Stadoù unanet.
Traou souezhus all zo e barzh “Cause toujours” : da skouer, a ziout ar C’hanada... Eno, tud a gomz galleg e bro Gebek met ivez e lec’hioù all evel er Brunswick Nevez hag er Manitoba. Met, abaoe 36 vloaz, ar C’Hanada zo deuet da vout ur vro diyezhek, ged lezennoù evit mirout ar galleg... Souezhus eo : tud n’int ket a-du get an dra-se er C’Hebek a gaos ma vehe ret dezhi reiñ muioc’h a droadoù d’ar saoznegerion a vev e bro Gebeg !

(Da heuliañ)

Christian Le Meut

09/08/2005

Histoire : la manifestation du 22 mars 2003 pour la langue bretonne

Je suis allé manifester le 22 mars 2003 dans les rues de Rennes pour la langue bretonne. La journée était belle et une foule pacifique a envahi les rues de cette grande ville. D’après les journaux, nous fumes 15.000 à manifester ce jour-là. C’est beaucoup mais, à mon avis, c’est une estimation minimum, je pense que nous étions plutôt 20.000. Des gens étaient venus de toute la Bretagne : écoliers, collégiens ou lycéens des écoles Diwan et des écoles bilingues, étudiants, parents, membres d’associations, etc.
Il était agréable aussi de voir autant de musiciens. Lors de la manifestation pour Diwan dans les rues de Vannes, en septembre dernier, nous étions trois mille personnes mais... cinq musiciens seulement ouvraient la marche. Le 22 mars, c’était plutôt l’équivalent de cinq bagad qui ouvrait la manifestation : un lien a ainsi été fait entre la langue et la musique, entre le milieu des sonneurs et celui des bretonnants : c’est important, car ce lien ne semble pas avoir toujours existé. Pourvu que cela dure.

Non à la guerre, oui au breitzel !
J’avais apporté une banderole un peu étrange pour cette manifestation, sur laquelle était écrit en breton “Brezel en Irak, n’omp ket a du” : “Guerre en Irak, nous ne sommes pas d’accord”. J’avais hésité un peu à l’apporter car la paix en Irak n’était pas le but de cette manifestation mais j’avais envie de manifester pour les deux causes en même temps. Aider par une amie, nous avons porté cette banderole tout le long du parcours et elle a été bien accueillie. Certaines personnes sont venues me demander ce qu’elle signifiait. D’autres ont vu “brezel” et ont cru à une allusion au fameux “breitzel” avec lequel le président Bush faillit s’étouffer ! D’ailleurs un autre manifestant avait un écriteau : “Brezel nann, breitzel ya”. “Non à la guerre, ou au breitzel”.
Dans le même temps une autre manifestation s’était formée, place de la mairie, contre la guerre. Les deux cortèges ont suivi leur chemin mais les organisateurs des deux manifestations s’étaient concertés pour qu’elles se rejoignent sur la place du Parlement. Emus, nous vîmes arriver le cortège pour la paix. Le premier discours à la tribune, installée pour l’occasion, fut celui d’un membre du Mouvement de la paix qui demanda l’arrêt immédiat des combats et le respect des lois internationales. Patrick Malrieu, président du Conseil culturel, lui emboîta le pas en demandant également l’arrêt des combats et le respect des textes internationaux garantissant les droits de l’Homme, en Irak comme en France, notamment en ce qui concerne les langues régionales.

Faible écho médiatique
Préparée depuis plusieurs mois, la manifestation pour la langue bretonne a eu la malchance de tomber en même temps que le début des combats en Irak. Cela n’a pas nui à la mobilisation mais, par contre, cela a nui à son écho médiatique. Focalisés sur la guerre, les radios, télés, journaux nationaux n’ont que peu parlé de cet événement. C’est dommage, car nous manifestions dans la bonne humeur pour être vus, entendus, écoutés. Nous l’avons certainement été, entendus, à Rennes, puisque les bagadoù se sont arrêtés pour donner un aubade devant le conseil régional ! Mais avons-nous vraiment été entendus par les élus ? Et entendus jusque Paris ? Rien n’est moins sûr même si 15.000 à 20.000 personnes, ce n’est pas rien.
Mais cette manifestation a eu un autre effet : redonner le moral et du tonus aux manifestants, ce n’est déjà pas si mal, d’autant qu’il faudra sûrement retourner manifester.

Christian Le Meut

Istor : manifestadeg evit ar brezhoneg an 22 a viz Meurzh 2003

Bet oan bet e vanifestiñ d’an 22 a viz Meurzh 2003 evit difenn ar brezhoneg war straedoù Roazhon. Brav oa an amzer hag ur bochad a dud oa, 15.000 hervez ar pezh m’eus lennet war ar c’hazetennoù. D’am sonj, ni oa un tammig muioc’h, 20.000 marteze, peogwir oa leun a dud kreiz ker Roazhon. Aloubet oa bet ar ger vras get tud deuet a Vreizh a bezh : skolidi, skolajidi, liseidi, studierien, kerent, bagadoù, gevredigezhioù ha c’hoazh. Tud a ranvroioù all oa deuet ivez. Bourrapl tre oa gwellout kement-se a dud, hag ivez, kement se a sonnerion. Sonj m’eus ag ar vanifestadeg diwezhañ, e Gwened, evit Diwan, e miz Gwengolo 2002 : 3.000 den ha pemp soner hepken.
E Roazhon, ne oa ket pemp soner a oa ganeomp met kentoc’h pemp bagad. Al liam a oa bet graet etre ar sonerezh hag ar yezh : un dra a bouez eo, kar al liam se ne oa ket graet alies tre araok war a seblant. Get ma pado !

Nann d'ar brezel ya d'ar breitzel !
Bet oan bet e vanifestiñ d’an 22 a viz Meurzh 2003 evit difenn ar brezhoneg war straedoù Roazhon. Brav oa an amzer hag ur bochad a dud oa, 15.000 hervez ar pezh m’eus lennet war ar c’hazetennoù. D’am sonj, ni oa un tammig muioc’h, 20.000 marteze, peogwir oa leun a dud kreiz ker Roazhon. Aloubet oa bet ar ger vras get tud deuet a Vreizh a bezh : skolidi, skolajidi, liseidi, studierien, kerent, bagadoù, gevredigezhioù ha c’hoazh. Tud a ranvroioù all oa deuet ivez. Bourrapl tre oa gwellout kement-se a dud, hag ivez, kement se a sonnerion. Sonj m’eus ag ar vanifestadeg diwezhañ, e Gwened, evit Diwan, e miz Gwengolo 2002 : 3.000 den ha pemp soner hepken.
E Roazhon, ne oa ket pemp soner a oa ganeomp met kentoc’h pemp bagad. Al liam a oa bet graet etre ar sonerezh hag ar yezh : un dra a bouez eo, kar al liam se ne oa ket graet alies tre araok war a seblant. Get ma pado !
Degaset m’boa ur vanderolenn un tammig iskis evit ar vanifestadeg se : “Brezel e Irak, n’omp ket a du” a oa skriwet warni. Ne oa ket pal ar vanifestadeg se met faote diñ lavarout an dra se e brezhoneg ha manifestiñ evit an daou dra d’un taol. A gaos d’an dra se ne oan ket en ma bleud penn da benn araok mont da vanifestiñ. Met degemeret mat tre emañ bet ma vanderolenn, douget e pad ar vanifestadeg genin hag get ur vignonez diñ. Tud zo deuet evit goulenn ganin petra a dalve ar pezh skrivet warni. Tud all o deus gwellet ar ger “brezel” hag o deus sonjet ag “ar breitzel” debret a dreuz un tammig araok get ar president Bush. Tost oa bet d’en em stoufiñ get ar gwastell spontus se... Un den yaouank en doa savet ur skritel a ziout an afer se : “Nan d’ar brezel, ya d’ar breitzel”.

N'omp ket bet klewet
E pad an amzer se oa ur vanifestadeg all war plasenn an Ti ker Roazhon, a enep ar brezel en Irak. Ni oa war plasen ar parliamant. Me gave domaj gwellout div vanifestadeg e memes mare met, benn ar fin, aozet mat oa an traou. An div vanifestadeg o deus manifestet pep hini d’he du met, e fin an abardaez, ar vanifestadeg evit ar peoc’h zo deuet ganeomp war plasenn ar parliamant. Fromus oa. Un den ag ar “mouvement de la paix” en deus komzet evit ar peoc’h. Patrick Malrieu, prezidant ar C’huzul sevenadurel, ‘deus komzet a c’houde evit goulenn an dra se ivez, hag evit goulen get ar stad Bro c’hall respetiñ gwiriou mab den a ziout ar yezhoù rannvroel.
Ar vanifestadeg evit ar brezhoneg oa aozet, kempennet, abaoe pell met, ben ar fin, an 22 a viz Meurzh ne oa ket an deiz gwellan evit manifestiñ a gaos d’ar brezel a gomanse e Bro Irak. Ar skinwelloù, ar skingomzoù hag ar c’hazetennoù n’o deus ket komzet kalz a ziout ar vanifestadeg se. Domaj eo peogwir e vanifestaemp evit bout klevet, gwelet ha selaouet get ar re all ha get ar bolitikourien a Vreizh (m’eus ket gwellet kalz anezho e pad ar vanifestadeg) hag a Frans a bezh. 15.000 pe 20.000 mil a dud, n’eo ket netra met evit pemp departamant.
Met e vo deomp ret deomp mont en dro da vanifestiñ. N’eo ket echu al labour. Neoazh, un devezh bourrapl tre m’eus bewet an 22 a viz Meurzh. An devezh se en deus roet diñ, ha d’ar vanifestourien all d’am sonj, muioc’h a energiezh, a veugon da genderc’hel.
Christian Le Meut