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15/03/2005

20 euros, mon kilo d’galets, 20 euros !

Il y a peu je suis allé du côté de Vannes dans une de ces grandes surfaces qui vendent des petits meubles et des éléments de décoration. Et qu’ai-je trouvé ? Des galets ! Et oui, le galet se vend désormais, et à un bon prix : dix euros les 500 grammes ; soit vingt euro le kilo ! Pourtant, il n’y a pas grand chose à faire : les ramasser, les trier, les mettre en paquet, et le tour est joué. On n’a pas à les planter, les arroser, les moissonner... Le cours du galet est élevé donc, d’autant plus pour un produit qui ne sert à rien, sauf à décorer... Mais, du coup, je me suis posé la question : a-t-on le droit de ramasser des galets ? Ceux-ci provenaient probablement, j’espère, d’une carrière privée car ceux qui sont en bord de mer, sur les plages, sont sur le domaine public et appartiennent donc à tous. On doit pouvoir en ramasser un ou deux à l’occasion, par plaisir, mais guère plus. Car, si le galet domestique n’a qu’une utilité relative et décorative, le galet sauvage lui, a une vraie utilité dans la nature. Il se transforme au bout de quelques milliers ou millions d’années en sable. Il doit avoir aussi, mais je ne suis pas spécialiste, un rôle à jouer dans les flux marins et dans l’écosystème des plages...

Chère eau potable
Le galet, finalement, est comme beaucoup de ressources naturelles : il doit être préservé et tenu éloigné des appétits financiers, mais là non plus, ce n’est pas gagné. Car si l’on y pense bien, les sociétés qui vendent de l’eau en bouteilles, par exemple, ont-elles le droit de le faire ? Elles sont propriétaires de leurs sources et de terrains autour, mais sont-elles propriétaires des nappes phréatiques ? Et nous, de payer cher une eau embouteillée qui est, probablement, au départ, notre propriété collective, car nous ne voulons pas boire l’eau du robinet, trop polluée. Particulièrement ici, en Bretagne, où trop de polluants ont été, et sont encore, présents dans l’eau du robinet : nitrate, pesticides, atrazine, et je ne sais quoi d’autre.

Mais, finalement, notre consommation d’eau en bouteilles contribue aussi à la pollution : des millions de bouteilles en plastique sont ainsi jetées chaque année et doivent être recyclées... Des milliers de camions font des kilomètres depuis les Alpes, les Vosges, les Pyrénées, pour nous apporter cette eau. Ils contribuent également à rendre les routes plus dangereuses. Et nous, consommateurs, pas si riches que cela, d’enrichir des multinationales agro-alimentaires, comme Nestlé, déjà forts riches. mais futées : elles nous revendent embouteillée, une eau qui devrait être considérée comme un bien collectif. C’est à nous, mais nous devons l’acheter, et au prix fort, car l’Etat, défaillant, ne peut nous garantir une eau réellement potable. Cela s’appelle le capitalisme...
Même les Parisiens semblent mieux lotis. J’ai vu à Paris, en novembre 2004, une campagne d’affichage vantant les mérites de l’eau du robinet, bien meilleur marché que l’eau en bouteilles. Les autorités se gardent bien d’une telle campagne en Bretagne alors que la France a été condamnée devant la justice européenne pour le taux de nitrate trop élevé dans l’eau des robinets bretons...

Christian Le Meut 

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