29/11/2006
La TNT, ce n'est pas de la dynamite !
J’ai fait la découverte récemment de la TNT. Non, il ne s’agit pas d’explosifs mais de télévision; et d’une télé qui n’a rien d’explosif, justement. TNT ne signifie pas Télévision naze et tarte mais Télévision numérique terrestre. Vous achetez un petit boîtier quelques dizaines d’euros, vous l’installez ou le faites installer et voilà, vous pouvez regarder 18 chaînes gratuites; 18 chaînes, le bonheur intégral ! Bon, aucune en langue régionale, ne rêvons pas, mais vous pouvez regarder les programmes complets d’Arte et de la Cinquième avec une image de très bonne qualité, ce n’est déjà pas mal...
La TNT propose aussi des chaînes d’informations en continue. Plus besoin d’attendre la grand messe de 20 h. Tout n’est donc pas complètement naze dans le monde de la TNT. Si vous voulez rajeunir de vingt à trente ans regardez Télé Monte Carlo qui rediffuse en permanence de vieux feuilletons britanniques comme Miss Marple ou étasuniens comme L’Homme de fer avec Robert Dacier sur son fauteuil roulant un peu rouillé...
Les riches et les pauvres
Mais le top du top parmi les chaînes de la TNT c’est NRJ 12, une chaîne pour les djeunes qui diffuse plusieurs émissions de téléréalité étasuniennes non encore importées ni adaptées en France. L’une d’elle, dont j’ignore le titre, consiste à mettre en compétition des jeunes pauvres et des jeunes riches, très riches. Dans un palace sont rassemblés une dizaine de jeunes pauvres, hommes, femmes, noirs, blancs, mais tous endettés jusqu’au cou de quelques dizaines de milliers de dollars. Avec eux le même nombre de jeunes riches, hommes ou femmes mais plutôt blancs, héritiers de fortunes gigantesques.
Des équipes de deux sont formées, un pauvre avec un riche, et ces équipes doivent traverser des épreuves. Le jour où j’ai regardé il s’agissait de faire travailler tout ce beau monde à nettoyer un hippodrome après les courses. Nettoyage des gradins et des chiottes, notés et cornaqués par deux responsables de l’établissement. Le temps était compté et le résultat noté. Certains jeunes millionnaires hommes n’avaient jamais fait de ménage de leur vie, et cela se voyait. D’autres riches, les filles surtout, y sont allés franco, sans trop de dégoût.
Une saine ambiance...
Une équipe a été désignée vainqueur par les deux responsables de l’établissement. Ainsi, elle était assurée de rester dans le jeu tandis que les autres équipes étaient soumises au vote. Chacun pouvait voter pour désigner la personne, et donc l’équipe, qui devait quitter le jeu. Belle ambiance dans le palace, chacun complotant pour ne pas être exclu.
A à la question, posée par un animateur, de savoir ce qu’il ferait avec les 100.000 dollars promis pour le vainqueur, l’un des jeunes millionnaires a répondu qu’il achèterait une montre. C’est lui qui a obtenu le plus de voix ce jour-là et a été exclu du jeu, comme son partenaire pauvre qui, lui, pleurait à chaudes larmes. Les 100.000 dollars auraient fait son affaire !
Voilà un jeu de téléréalité qui repose, comme tous ces jeux, sur la compétition à tous prix, l’humiliation, la duperie... Mais voir ces jeunes millionnaires nettoyer la merde des autres dans les conditions de travail habituelles pour des salariés pauvres avait quelque chose de pédagogique, pas que pour eux d’ailleurs. Tout ne serait donc pas à jeter dans la téléréalité.
Conseil pour un bon roupillon
Si vous voulez piquer un bon roupillon bercé par votre télé, la chaîne parlementaire n’est pas mal. L’Assemblée nationale et le Sénat se sont alliés pour créer cette chaîne financée par nos impôts : je suis tombé sur un colloque consacré aux banlieues et présidé par Christian Poncelet, président du Sénat, qui ne s’est pas privé de prendre la parole. Ce monsieur respectable et d’un certain âge est élu de Remiremont, dans les Vosges, une petite ville de 10.000 habitants, banlieues comprises. Autant dire qu’il est compétent sur le sujet. Transmettre en après-midi des colloques du Sénat à la télévision, c’est une bonne idée pour encourager les Français à faire la sieste en réduisant leur consommation de somnifères.
Gulli Gulli Gulli...
Et, le soir, une autre chaîne prend le relais de la chaîne parlementaire : c’est Gulli. Gulli est une chaîne pour enfants, avec des dessins animés et des feuilletons apparemment inoffensifs. Mais le soir, tard. Gulli ferme ses programmes : un gros G s’affiche, une sorte de mire comme au temps de l’ORTF. Un gros G donc qui ronfle doucement pendant des heures. Il ne se passe plus rien que celà sur cette chaîne, et c’est reposant. Au dodo les enfants, au dodo les grands, faites de beaux rêves. Et n’oubliez pas d’éteindre vos postes de télévisions, la nuit, comme le jour.
Christian Le Meut
18:53 Publié dans Buhez sokial/Vie sociale, Mediaioù/média/skinwel/Télévision | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Télévision
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