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26/06/2006

Route : moins de morts mais plus de piétons écrasés

medium_av.liberation074.3.jpg4.975 personnes sont mortes sur les routes de France en 2005 d’après les chiffres du ministère des Transports publiés début juin. Le nombre de morts diminuent mais mieux vaut être dans sa voiture qu’à l’extérieur...

Jusque maintenant la manière de compter les morts de la route en France était un peu bizarre. On n’incluait en effet que les blessés morts six jours après leur accident !  Cette règle a été désormais changée à la demande de l’Europe car la plupart des pays européens comptent les personnes décédées jusqu’à cent jours après leur accident et des suites de celui-ci. Ce qui est bien plus logique. Alors si on prend cette nouvelle façon de compter, ce n’est plus 4.975 tués qu’il y a eu sur le routes de France en 2005 mais 5.318. Près de 350 de plus quand même, mais ce chiffre reste le meilleur depuis bien longtemps. Les routes de France sont plus sûres et c’est tant mieux.

Plus sûres, encore faut-il y regarder de plus près. Ce sont surtout les gens à l’intérieur de voitures, les chauffeurs, les passagers, qui meurent moins. Moins 10% l’années dernière. Mais, quand on n’est pas dans une voiture là, mieux vaut faire gaffe à ses os. Les piétons trinquent particulièrement avec une hausse de 8 % de morts en 2005 ! Les deux roues trinquent également, mais dans une moindre mesure. La sécurité augmente donc, mais pas en agglomération, pas pour les piétons ni pour les deux roues.

50 km/h
Je n’en suis pas très surpris quand je vois à quelle allure passent certains automobilistes devant chez moi, alors même que j’habite en ville et que c’est limité à 50 km/h. Comme si, une fois doté d’un moteur, il fallait aller le plus vite possible d’un point à un autre sans se soucier d’autrui, de la sécurité, du bruit, ni de l’impact sur l’environnement, car quand on roule tranquillement, on pollue moins. Et aller vite pourquoi faire ? Pour aller regarder la télé à la maison ?

A Vannes (Morbihan) des radars mobiles ont été installés en ville depuis la fin du mois de mai. Ils changent de rue chaque jour mais leur emplacement est indiqué dans la presse régionale. Et, d’après la police, la vitesse moyenne a baissé. Quand il y a une risque d’être puni, nous allons moins vite, c’est ainsi. Le civisme routier ne nous vient pas toujours naturellement.

Vitesse danger
Mais il y a d’autres façons de ralentir la circulation, moins punitives, notamment en rétablissant les priorités à droite, en installant des rond-points, des chicanes, des places de parkings, en réduisant la rue, en élargissant les trottoirs, en aménageant des pistes cyclables isolées des voitures, en plantant des arbres au milieu de la chaussée. Le but : contraindre l’automobiliste à ralentir par l’aménagement même de la rue. Car la vitesse est un danger public, en agglomération comme en campagne mais, en ville, elle est aussi une atteinte à la libre circulation des personnes et à la convivialité urbaine.

J’ai été supris en lisant les chiffres du Ministère des Transports : les routes nationales bretonnes sont parmi les plus sûres de France, mais c’est moins le cas des départementales bretonnes. Et s’il y a plus d’accidents liés à l’alcool en Bretagne que dans la moyenne des autres régions françaises, il y a moins de tués par défaut de port de la ceinture. Les chiffres indiquent que les départements les pires en matière de tués sur la route sont la Haute-Corse, la Corse du Sud, le Gers et le Tarn et Garonne. Quant aux plus sûr, ce sont les Hauts-de-Seine, le Val d’Oise, le Rhône et l’Essonne.

Chacun son tank ?
Il y a donc des progrès à faire, vis-à-vis des piétons comme des deux roues. Or l’on construit de plus en plus des voitures qui, si elles sont plus sûres pour leurs occupants, sont plus dangereuses pour les personnes extérieures. Garez vos abattis, piétons, certains pare-chocs peuvent vous fracasser, non plus la rotule, mais le bassin, car ils sont situés plus haut et sont plus durs qu’auparavant. C’est vrai pour les 4x4 mais aussi pour certains véhicules normaux... Chacun dans son tank donc, et tant pis pour les piétons, ces êtres bizarres qui ont la drôle d’idée de marcher, de ne pas polluer, de ne pas faire de bruit (ou si peu); qui peuvent faire quelques centaines de mètres pour aller acheter leur pain et tout ça, sans même une carapace protectrice autour d’eux. Bizarres vraiment, ces  piétons, qui prennent le risque de finir écrasés comme des hérissons. Piétons, une espèce en voie de disparition ?
Christian Le Meut

Légende : Encore trop souvent l'on voit des trottoirs trops étroits, comme ici dans le centre ville d'Hennebont, sur lesquels deux piétons ne peuvent passer de front. Les personnes en fauteuil roulant ou avec poussettes y rencontrent souvent des difficultés alors même que la rue est très large de trois voies.Les jours de grandes fréquentations piétonnes (le jeudi matin), beaucoup de piétons marchent sur la rue.

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