13/05/2006
Enviables cousins gallois...
"L'autonomie permet aux Gallois de ressusciter leur identité celtique" titre LE MONDE dans son édition du 15.04.2006... Un reportage de Jean-Pierre Langellier sur une situation très proche de celle de la Bretagne (historiquement, socialement, linguistiquement...), mais aussi différente (le centralisme est encore de mise en France), dont voici quelques extraits :
"(...) Le pays de Galles est en pleine renaissance. Son symbole, le dragon rouge, crache à nouveau fièrement ses flammes. Six fois plus petite et dix-sept fois moins peuplée que l'Angleterre, avec 2,9 millions d'habitants, dont 25 % "d'immigrants" nés sur le sol anglais, la vieille nation celte affiche son identité et ses différences. Celles-ci s'expriment dans l'architecture de plusieurs lieux symboliques, aux formes audacieuses, récemment surgis de terre : à Swansea, le Musée national ; à Cardiff, l'Assemblée nationale, inaugurée le 1er mars, le stade du Millennium, et le centre artistique et culturel du même nom, dont l'immense façade de cuivre proclame en lettres géantes deux vers d'un poète local, l'un en anglais, l'autre en gallois.
Car l'histoire reprend ici, avec le verbe. Instauré en 1993, le bilinguisme officiel règne dans les bureaux, la rue, et de plus en plus, dans les têtes. Les écoles galloises et bilingues fleurissent. Le gallois est obligatoire jusqu'à 16 ans dans les écoles de langue anglaise. Mieux : le gallois est redevenu à la mode. C'est l'une des langues celtiques les plus dynamiques, avec ses "cousines" irlandaise et bretonne, loin devant celles d'Ecosse ou de Cornouailles. Une chaîne de télé, S4C, diffuse totalement en gallois. Résultat : 21 % des Gallois parlent aujourd'hui leur langue, surtout dans le nord et l'ouest du pays. "La langue est le vrai symbole de notre identité, souligne Meirion Prys Jones, directeur du Welsh Language Board. Nous n'avons qu'elle, alors que les Ecossais ont aussi le whisky, le kilt, voire le haggis, leur plat national."(...).
Le renouveau gallois est aussi politique. Une Assemblée nationale est née en 1999, fruit d'un référendum remporté de justesse deux ans plus tôt, dans le cadre de la "dévolution", la décentralisation voulue par Tony Blair. Elle est le premier corps législatif au monde strictement paritaire entre hommes et femmes. Ses 60 membres sont soumis à réélection tous les quatre ans, selon un système mêlant le scrutin majoritaire et la proportionnelle. Ils délèguent leur pouvoir exécutif à un First Minister et à son cabinet de huit ministres.
A la différence du Parlement écossais, l'Assemblée galloise ne peut ni lever l'impôt, ni voter ses propres lois. Mais elle use à fond de ses pouvoirs réduits et de son enveloppe budgétaire - 19 milliards d'euros - dans les nombreux domaines de sa compétence : agriculture, éducation, environnement, logement, santé, sport, tourisme, transports. (...)".
08:05 Publié dans Breizh/Bretagne, Etrebroadel/International | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Bretagne forever !
Commentaires
C'est agréable de savoir que les Gallois, les Québécois etc... connaissent une autonomie qui leur permet, entre autre, de conserver leur culture.
Au nom de la diversité culturelle et des droits de l'homme, les français semblent apprécier... et pourtant, si un Breton se permet de demander la même chose, il passe rapidement pour un illuminé nostalgique voire un terroriste anti-français... Pourquoi ?
Écrit par : Dom | 13/05/2006
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