26/05/2005
La petite fille
Il était une fois une petite fille qui aimait les robes et les costumes bretons. Elles les trouvaient belles, ces femmes, souriantes, avec leurs coiffes de dentelles et leurs superbes robes de velours brodées ou peintes. Elle aimait les regarder passer lors des défilés ou les voir danser. Elles avaient l’air de reines, ces femmes, dans ces tenues bretonnes d’autrefois, costumes de fêtes, de travail, ou de cérémonie dans lesquels les générations passées mettaient tout leur savoir-faire... Cette petite fille avait donc envie d’aller rejoindre un cercle celtique pour réaliser son rêve de porter, un jour, une belle robe et une belle coiffe. Ses parents acceptèrent et la menèrent dans un cercle d’une ville bretonne.
Après quelques mois la petite fille fut, cependant, déçue... De plus en plus déçue. Jamais on ne lui trouvait de tablier à sa taille; jamais elle ne participait au moindre défilé. Elle venait aux répétitions comme les autres mais on ne l’intégrait pas comme les autres enfants... Alors la petite fille quitta le cercle, dépitée... Sans avoir porté de belle robe, ni défilé en coiffe, ni eu l’air d’une reine...
Mais j’ai oublié de vous dire. Cette petite fille, adoptée par une famille bretonne, venait d’Amérique latine. Son teint était mat et ses yeux un peu bridés. Elle a le type amérindien...
Cette histoire, vraie, m’en a rappelé une autre. Elle se passe dans le stade du Moustoir, à Lorient, le jour de la finale des bagadoù, il y a quelques années. Un de mes cousins était , ce jour là, dans le public. Un moment, un bagad arrive avec, en son sein, deux sonneurs à la peau noire... Et mon ami d’entendre, dans la bouche de son voisin, qu’il ne connaissait pas, un début de réflexion sur la couleur de ces jeunes musiciens... Face à la désapprobation visible de mon cousin, musicien lui aussi, l’afaire en est restée là...
Que des jeunes hommes d’origine africaine jouent dans un bagad, où est le problème ? Qu’une petite fille à la peau mate et aux yeux bridés veuilleparticiper à un cercle celtique et défiler en costume breton, où est le problème ?
Il y a cinquante ans encore, la coiffe bretonne était portée quotidiennement par des centaines de milliers de femmes, en Basse Bretagne : paysannes, ouvrières, commerçantes.... Aujourd’hui quelques milliers de femmes, âgées de plus de 80 ans pour la plupart, en portent encore tous les jours, comme ma grand-tante Berthe à Ploemel, mais cette habitude s’est perdue. Les hommes, eux, ont abandonné le costume breton depuis bien plus longtemps encore. Nulle raison de le reprocher, ni aux uns ni aux autres, d’ailleurs. C’est ainsi, porter la coiffe était aussi une contrainte dont les femmes se sont libérées et des modes nouvelles sont venues, des vêtements plus facile à porter pour la vie contemporaine.
Les cercles celtiques ont pris le relai et continuent de faire vivre et resplendir ces costumes, pour le plus grand plaisir de nos yeux. Pour le plus grand plaisir de leurs membres aussi qui partagent cette passion et vivent ensemble ces aventures que constituent les sorties en public. Les cercles font en sorte que se transmettent les techniques de fabrication et d’entretien des coiffes et des costumes. Ils apportent aussi dans beaucoup d’endroits, une vie associative et une convivialité qui contribuent à la dynamique culturelle de la Bretagne.
Voir exclue une petite fille d’un cercle celtique parce qu’elle n’a pas la peau blanche, est très choquant... Alors même que les femmes d’origine bretonnes ont abandonné coiffes et costumes, on refuse d’intégrer une petite fille motivée parce que sa couleur de peau est différente... Heureusement, tous les cercles ne réagissent pas de cette manière et intègrent des gens de toutes origines, de toutes tailles, de toutes mensurations, et de toutes couleurs de peau !
Certes, les Bretons ont connu des discriminations sociales, du fait de leur pauvreté, et des discriminations linguistiques. Celles-ci durent encore à travers l’absence de toute reconnaissance officielle de la langue bretonne. Mais, justement, c’est une raison de plus pour ne pas reproduire sur d’autres ce que nous, nos parents et nos ancêtres, ont vécu. Soyons vigilants que le mot “breton” ne rime pas, ne rime jamais, avec “discrimination” ou “ségrégation”.
Christian Le Meut
23:00 Publié dans Breizh/Bretagne, Gwirioù mab den/droits de l'être humain | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
Brest : De curieux photographes de presse
"Vendredi soir, lorsque le photographe d'Ouest-France pénètre sur la pelouse du stade Francis-Le Blé, il découvre deux photographes déjà en place. L'un porte une chasuble « presse », l'autre « photo ». Ces deux photographes étant totalement inconnus dans la profession, notre confrère s'enquiert de leur identité. Les deux « photographes », équipés d'un caméscope et d'un appareil photo, ne font pas mystère de leur appartenance à la police !
Les deux policiers, dont l'un appartient au service de l'Identité judiciaire du commissariat central de Brest, sont là pour filmer les kops des supporters les plus agités. Cette rencontre entre Brest et Lorient était classée à risque d'incidents, car il y avait de la revanche dans l'air après la cuisante défaite de Brest au match aller. Que la police cherche à identifier les auteurs de violences sur les stades, rien à dire. Mais qu'elle cherche à se faire passer pour ce qu'elle n'est pas est anormal. Si des journalistes endossaient un brassard police pour pénétrer, par exemple, sur les lieux d'un crime, ils encourraient des poursuites pénales. La méthode utilisée est dangereuse. Demain, des supporters excités peuvent s'en prendre à des photographes de presse au prétexte qu'ils pourraient être des policiers". Yannick Guérin.
Ces méthodes policières constituent une dérive très inquiétante. La séparation des pouvoirs est une des bases de la démocratie. Des policiers qui se font passer pour des journalistes, cela s'appelle de l'imposture. Les syndicats de journalistes devraient réagir sur ce genre de chose. Affaire à suivre.
Christian Le Meut
Cet article est paru sur le site de Ouest-France, avec une photo d'un des fameux "photographes"... :
http://www.brest.maville.com/actu/detail.asp?idDoc=221381&IdCla=19
09:30 Publié dans Kazetennerezh/journalisme | Lien permanent | Commentaires (0)
25/05/2005
Pemp ya ! Cinq oui !
Cinq raisons de voter oui à la constitution / Pemp abeg evit votiñ YA d'ar Vonreizh
proposées par l'Union démocratique bretonne de Brest / kinniget get Unvaniezh demokratel Breizh (UDB) a Vrest
"1. Une Europe plus efficace. Un Europa efedusoc'h.
L'Europe à 25 ne peut pas fonctionner correctement avec les règles actuelles issues du traité de Nice. La constitution crée des mécanismes qui augmentent l'efficacité de l'Union: extension des domaines de vote à la majorité qualifiée empêchant le veto d'un seul état, clarification et simplification des actes de l'union, passage à deux ans et demi de la durée de la présidence du Conseil européen ?
Pa 'z eus bet bodet 25 bro enni, ne c'hell ket Europa taliñ outi dre ober gant al lezennoù degaset hiziv gant feur-emglev Nice. Pourchas a raio ar Vonreizh binviji a zegaso muioc'h a nerzh d'an Unaniezh: kresk an tachennoù a vo implijet evito dibab ar muiañ niver, ar pezh a viro ouzh stadoù d'ober gant o gwir enebiñ hep soursial ouzh ali ar re-all, un doare eeunoc'h hag aesoc'h da gompren evit reiñ tu d'an Unaniezh da lakaat he divizoù da dalvezout, ur badelezh lakaet da zaou vloaz hanter evit karg prezidant Kuzul Europa...
2. Une Europe plus démocratique Un Europa demokrateloc'h
La constitution garantit plus de démocratie: extension des pouvoirs du parlement européen, meilleur encadrement des pouvoirs de la commission européenne, inclusion de la charte des droits fondamentaux, création d'un droit d'initiative populaire ?
Degas a raio ar Vonreizh muioc'h a vuhez demokratel: kresk galloudoù Parlamant Europa, ur framm gwelloc'h evit Komision Europa, karta ar gwirioù-diazez lakaet enni, ur gwir roet d'ar boblañs da gemerout perzh er jeu...
3. Une Europe plus sociale. Un Europa sokialoc'h
Avec la constitution, l'Europe devient plus sociale puisqu'elle introduit des objectifs sociaux, des droits sociaux, une clause sociale transversale et une base pour les services publics (appelés par la constitution services économiques d'intérêt général).
Gant ar Vonreizh e teuio Europa da vezañ sokialoc'h rak menegiñ a ra palioù sokial, gwirioù sokial, un diviz sokial astennet war meur a dachenn hag un diazez evit ar servijoù foran (a vez graet anezho er Vonreizh servijoù ekonomikel evit interest an holl)...
4. La naissance d'une union politique. Krouidigezh un unaniezh politikel
Jusqu'à présent, l'Europe ? du traité de Rome au traité de Maastricht ? était uniquement un espace économique. Avec la constitution naît une union politique constituée d'Etats et de Peuples où les citoyennetés se mélangent. Une nouvelle souveraineté est en germe, appelée à remplacer progressivement la vieille souveraineté de l'Etat - nation issue du Moyen-âge. A la différence des Etats qui la composent, pris individuellement , cette union politique pourra faire le poids face aux autres puissances économiques, actuelles et futures (USA, Chine, Inde ?) en proposant de manière crédible une alternative plus respectueuse des individus et de l'environnement à la mondialisation ultra - libérale actuelle.
Betek-henn, ne oa Europa -hini feurioù-emglevioù Roma ha Maastricht- nemet un takad ekonomikel. Gant ar Vonreizh e vo frammet un unaniezh politikel a yelo d'ober anezhi stadoù ha pobloù ha lec'h ma vo mesket ar c'heodederezhioù. Ur veli mod nevez a zo oc'h en em stummañ, graet evit kemerout plas tamm-ha-tamm beli ar stadoù-broadoù savet e-kerz ar grennamzer. Er c'hontrol eus ar stadoù a ya d'ober anezhi pa rank ar re-se taliñ outi o-unan, e vo an unaniezh politikel-se evit dastum nerzhioù par da re ar galloudoù a-vremañ pe da zont (Stadoù Unanet Amerika, Sina, India) en ur ginnig en un doare kendrec'hus ur vuhez stroll etrebroadel doujusoc'h e-keñver an dud hag an endro eget bedeladur an tu frankizour pellañ a glask ober al lezenn hiziv an deiz.
5. L'Europe de la diversité. Europa Liesseurt.
L'Europe reconnaît la diversité culturelle et linguistique. Les Bretons contraints de se battre pour préserver leurs langues et leur culture dans un Hexagone jacobin et centralisateur, ne peuvent que s'en réjouir. L'avancement de l'intégration européenne isolera peu à peu la France dans la non-reconnaissance de sa propre diversité, l'obligera à évoluer et à donner plus de pouvoirs aux régions qui la composent à l'instar des autres pays d'Europe.
Anzav a ra Europa ez eus meur a sevenadur ha meur a yezh enni hag e tleer kaout doujañs outo. Ur chañs eo evit ar Vretoned a rank stourm evit difenn o yezhoù hag o sevenadur dezho en ur c'hwec'hkogn jakobin ha kreizennelour. Seul belloc'h ez aio Europa war an hent-se, seul vuioc'h e vo lakaet Frañs en distro pa gendalc'ho da nac'hañ anzav al liested a zo enni, ar pezh a vroudo anezhi da cheñch he mod da soursial ouzh kudennoù an dachenn-se ha da reiñ muioc'h a nerzhioù politikel d'ar rannvroioù a ya d'hec'h ober evel ma vez graet e broioù all Europa.
Enfin, n'oublions pas qu'une constitution est seulement un cadre pour l'action. Les politiques menées dépendront des majorités que les Européens auront élues au parlement de Strasbourg.
Evit echuiñ eo arabat deomp disoñjal n'eo ar Vonreizh nemet ur framm evit lakaat divizoù da dalvezout. Dibaboù dazont Europa e vo ar re difennet gant ar muiañ niver eus ar gannaded kaset gant an Europeaned da Parlamant Strasbourg."
UDB-Brest - Tél/Fax : 02 98 07 01 32.
09:40 Publié dans Breizh/Bretagne, Brezhoneg/Langue bretonne, Etrebroadel/International, Politikerezh/Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !
24/05/2005
Ar verc’h yaouank
Ur wezh a oa ur verc’h yaouank bamet dirak ar gwiskamentoù savet ha lakaet get ar c’herlioù keltiek. “Na brav int”, a sonje ar verc’h yuvank, ar merc’hed hag ar baotred-se gwisket mod Breizh, e tibuniñ hag e tansal. Ar merc’hed, get o zanterioù brodet pe livet, ha get o c’hoefoù, a zo evel rouanezed. Bamet bras oa ar verc’h yaouank dirak an dilhadoù se, ha faote dezhi, neuze, mont en ur c’herl keltiek... He dud oa a-du ha, bep sizhun, ar verc’h yaouank a yae da zeskiñ dansal.
Met tamm ha tamm, daet oa da vout dipited. Biskoazh ne veze ket kavet un danter eviti, pe gwiskamentoù a feson evit hi lakaet da zibuniñ. Ne oa ket bet degemeret ar plac’h yaouank-se evit ar re yaouank all... Ha, goude bout paseet mizioù er c’herl keltiek se, oa aet kuit anezhi. Dipited bras.
Ankoueit m’eus da lavar deoc’h un dra bennak : adopted oa bet ar verc’h yaouank get ur familh a Vreizh, met ganet e Amerika kreizteiz ha du zo he c’hroc’henn...
Sonj m’eus bet, e klevet an istor se, ag unan all kontet diñ daou vloaz zo get ur c’henderv diñ e-pad final ar bagadoù en Oriant. Ar c’henderv se oa e-touez an arvestourien... Deuet oa ur bagad get daou sonner yaouank, du o c’hroc’henn, e mesk ar sonnerien all. Hag un den, asezet e tall ma c’henderv, da lavar traoù fall a ziout ar sonerion yaouank du. Serret n’doa e beg e wellet ma c’henderv kounnaret bras, ha ne oa ket aet pelloc’h an afer...
Ur verc’h yuvank ag Amerika kreisteiz, Amerindianez a-orin, a faota dezhi mont e barzh ur c’herl keltiek. Ha neuze ? Daou baotr yaouank ag Afrika a son sonerezh a-Vreizh. Ha neuze ?
Pevar ugent vloaz zo, koefoù ha dilhadoù a-Vreizh e veze lakaet get kazimant razh ar merc’hed e Breizh izel war er maézioù hag er c’herioù bihan. Met an doare se d’en em wiskan a zo bet dilezet get ar Bretonezed, hag ar Vretoned (abretoc’h c’hoazh gete). Netra da rebechiñ dezhe, n’eo oa ket aes lakaat ar gwiskamentoù-se ha deuet oa gizioù nevez, gwiskamentoù aesoc’h da lakaat evit ar merch’ed hag ar baotred...
Hiriv an deizh, neus nemet mammoù gozh, war dro 80 bloaz pe muioc’h, a lak o c’hoefoù bemdez, evel ma moereb kozh Berthe e Pleuiner, et tal An Alre... Met, a drugarez d’ar c’herlioù keltiek e vez savet ha kempennet c’hoazh koefoù ha gwiskamentoù hengounel. A drugarez d’ar strolladoù se ne vo ket kollet an doareioù da labourad, da gempen koefoù, gwiskamentoù, ha c’hoazh. Ar c’herlioù a gas buhez en ur bern parrezioù, ouzhpenn...
Setu perak eman spontus an div istor m’eus kontet deoc’h, hag a zo istorioù gwir. Laouen bras oa ar verc’h yaouank da vont e barzh ur c’herl met n’eo ket bet degemeret mat a gaos d’he c’hrorenn. Ur gwall skouer eo. Eurusament, razh ar c’herlioù n’int ket evel se. Tud a bep sort liv, a-bep sort ment, a-bep sort pouez e vez degemeret mat e kerlennoù all.
Lakaet eo bet mezh war ar Vretoned, en amzer paseet dreist holl, a gaos d’o faourantez ha d’o yezh. Ha betek breman, n’eo ket bet roet d’ar brezhoneg ur statut ofisiel. Trao evel-se a zo ur sort “discrimination”. Met, justament, ret eo deomp nompass ober d’ar re all ar pezh a zo bet graet deomp ha d’hon gourdadeù.
Klasket m’eus e barzh geriadurioù penaos lâr “racisme” e brezhoneg. M’eus kavet netra pe “rassism”, evel e galleg. Marteze, en amzer a gent, ne oa ket rassism ebet e Breizh.
Get ma pado.
Christian Le Meut
22:15 Publié dans Breizh/Bretagne, Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Gwirioù mab den/droits de l'être humain | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Bretagne forever !