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05/01/2007

Nouvel an : la fête obligatoire...

Pour certaines personnes, la période des fêtes de fin d’année est une épreuve, une période difficile et non une période de joie. Il est vrai que la joie et la bonne humeur ne peuvent se décréter et que le caractère quasi obligatoire de la fête peut peser. Mais voilà, c’est ainsi, le soir du réveillon, le 31 décembre nous sommes censés ribouler, faire la fête manger des huîtres, du chapon, boire du champagne, et finir par une bûche ! Il y a 365 jours dans l’année, 365 soirées, 365 soupers mais seul celui-là semble intéresser nos relations qui, des semaines auparavant, posent la sacro sainte question.  “Tu fais quoi pour le réveillon ?”. Ben, un roupillon. Mais un roupillon en guise de réveillon, ça vous fait passer pour un con.

Pompier bon oeil
Un de mes amis a trouvé la parade. Il est du genre à faire la fête tout au long de l’année mais les fêtes obligatoires lui pompent l’air, alors il est devenu... pompier volontaire et le 31 au soir, il était de garde, chez lui, à jeun (enfin j’espère), à veiller sur les réveillonneurs avinés en fête ! 

Bravo l’ami, voilà un bel esprit de contradiction, constructif et tout !  Je suis un peu comme lui, je n’aime pas beaucoup les fêtes obligatoires, alors s’il y a des amis pour faire la fête, tant mieux, sinon, roupillon. Cette année j’étais avec des amis et j’ai fait un réveillon télé. La télé est, en effet, restée allumée toute la soirée parce que les enfants regardaient. Ils auraient pu ne pas la regarder mais bon, comme ça nous avons pu voir le président Chirac, notre président de la République préféré (c'est le seul), dire ses vœux sans les entendre, ce qui n’était pas très grave, et admirer ses belles lunettes marrons*. D’autres clowns sont arrivés ensuite avec Patrick Sébastien.

Les boules... de papier
Nous avons bien bu et mangé. Tout se passait bien jusqu’à l’arrivée des cotillons. Un des enfants avait des sarbacanes en réserve. Vous savez ces tubes en carton grâce auxquels on peut tirer des boules de papier sur les autres. C’est drôle. Il y a des gens qui aiment ça, tirer sur les autres... Alors j’ai trouvé refuge dans un canapé histoire de me protéger un peu des projectiles. Minuit est arrivé en pleine bataille et les tireurs de sarbacanes n’ont pas cessez-le-feu. J’avais beau crié qu’il était minuit, qu’il fallait se souhaiter la bonne année, rien à faire...

Mes deux copines assises dans le même fauteuil que moi, et se protégeant comme moi, ont fait mieux que se protéger. Elles ont mis en place une résistance non-violente en cachant les boules de papier sous le canapé et au bout d’un moment, les tireurs de sarbacanes n’ont plus eu de munitions. La paix est arrivée ainsi, un petit peu après minuit, faute de munitions...

Au moins cette guerre là s'est arrêtée.

Bonne année, et allez en paix !

Christian Le Meut

(*Chronique éditée en janvier 2006, je ne sais pas de quelle couleur étaient les lunettes le 31 décembre 2006) 

02/01/2007

Ne pendez-pas le Père Noël !

Les fêtes de fin d’année sont finies, Ouf ! Oui, j’ai bien dit “Ouf”. Non pas tellement pour moi-même mais pour tous ces gens, collègues, amis, relations, que les fêtes de fin d’année dépriment ! Pourtant cette période est censée être un moment de joie, de rassemblement... Oui, mais ce n’est pas si simple.
L’ennui, avec ces fêtes obligatoires, c’est qu’elles mettent en avant les absences, les familles divisées, la difficulté de se réconcilier, et parfois aussi l’absence de moyens. Ces situations, dures à vivre tout au long de l’année, le sont encore plus à Noël et pendant les fêtes de fin d’année.

Déluge de cadeaux d’un côté...
Noël demeure une fête chrétienne pour beaucoup d’entre nous. Mais c’est devenu surtout la fête des enfants. Dans certaines familles on assiste un déluge de cadeaux. Mais les enfants apprécient-ils vraiment ? Combien de cadeaux resteront encombrer les armoires familiales ? Combien de boîtes resteront fermées, ou ouvertes une seule fois ? Les enfants apprécient-ils ? Ils sont énervés avant Noël et fatigués après. Et l’affection pour un enfant ou un proche se mesure-t-elle au cadeau ? La seule présence des proches, des amis, est en soi un cadeau. Etre avec eux, parler, jouer, manger, partager avec eux, voilà le vrai cadeau... Mais celui-là est bien souvent noyé sous un déluge d’objets. Je me demande souvent si cette abondance de biens est vraiment un cadeau à faire aux enfants. A force d’avoir tout, tout de suite, les enfants apprennent-ils le vrai prix des choses ? Apprécient-ils les efforts faits par les adultes pour leur payer tous ces présents ? Pas sûr...

...Pénurie de cadeaux de l’autre...
Pour d’autres enfants il n’y a pas de déluge de cadeaux : plutôt une pénurie. Un million d’enfants vivent dans des familles pauvres aujourd’hui en France. Un million d’enfants pauvres, et les chiffres ne vont pas en diminuant. Pour les pauvres aussi, Noël est une période difficile car notre société de consommation y exhibe sans vergogne et en toute bonne conscience, son abondance de biens, dans les médias et dans les magasins. Trop pour les uns, pas assez pour les autres, voilà qui n’est pas tellement dans l’esprit de Noël, qui est un esprit de partage avant tout, si je me rappelle bien.

Une évolution nouvelle apparaît depuis quelques années à Noël : la décoration des façades de maisons ou d’appartements Certaines communes ont même lancé des concours de décorations, comme il y en a pour les maisons fleuries. L’inconvénient de l’affaire, c’est qu’en temps d’économie d’énergie, inciter les habitants à dépenser plus d’électricité n’est pas forcément une idée lumineuse.

Pourtant, je trouve agréable ces décorations, ces maisons décorées dans les bourgs et les campagnes, ces guirlandes, ces nains et korrigans de jardins et ces Pères Noël exhibés pour quelques semaines. Ces façades décorées deviennent un prétexte de ballades diurnes ou nocturnes. Certains habitants font preuve d’une vraie ingéniosité et d’un vrai bon goût, d’autres non, mais l’important, c’est de participer.

Un Père Noël sportif !
Quand j’étais enfant je croyais que le Père Noël livrait les cadeaux portés dans un traîneau volant tiré par des rennes et venant du Pôle nord ! Quel naïf j’étais. Aujourd’hui, sur plein de façades on voit des Pères noël grimpants... et parfois avec difficulté, jusqu’aux cheminées. Où sont passées les rennes volantes, au chômage peut-être ? Et le traîneau volant, au rancart ? Voilà donc une évolution notable : le Père Noël est devenu un alpiniste, un sportif accompli qui escalade les façades avec son sac chargé de cadeaux, et ce, dans le monde entier : il a bien du mérite. Fini le pépère Noël bedonnant sur son traîneau, voici Supère Noël. Et pourquoi pas bientôt sur vos écrans, “Spider Noël”, un papa Noël de type Spider man allant de cheminée en cheminée grâce à ces super pouvoirs arachnéens ? Il y aurait là de quoi renouveler le mythe et réaliser plein de films et de produits dérivés : ça ferait marcher le commerce ! Je m’égare...

Mais j’ai été très surpris, au mois de décembre, par la décoration d’une façade dans ma ville. Le Père Noël n’y a pas été installé face au mur, visage tourné vers le mur comme s’il grimpait, mais il a été accroché à un balcon, visage tourné vers la rue comme s’il était pendu haut et court au balcon ! Une vision un peu traumatisante pour le grand enfant que j’espère être resté. Et mes passages suivants ont bien confirmé ma première impression : on pouvait bien croire qu’ils avaient pendu haut et court le Père Noël.

Qui sait, les habitants de cette maison voulaient peut-être lui signifier leur vif mécontentement quant aux cadeaux reçus en 2004 et avertir le Père Noël suivant : “T’assures pour les cadeaux papy c’t’année, sinon on te pend encore au balcon !”... Plus probablement, les habitants de cette maison ont dû aller un peu vite et n’ont pas réalisé l’effet que pouvait susciter leur installation. J’espère, car le Père Noël n’est pas une ordure que l’on peut pendre sans jugement. Souvenons-nous que nous sommes tous des Pères et des Mères Noël en puissance, et ce tout au long de l’année. Alors, s’il vous plaît, décorez vos façades si vous voulez, mais ne pendez-pas le Père Noël !

Christian Le Meut

* Note déjà parue en janvier 2006