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03/04/2009

Déplacements doux à Hennebont : une passerelle ne fait pas le printemps

psserelle362.jpgDe temps en temps je me permets de parler de l'actualité de la ville d'Hennebont sur mon blog. Après tout, c'est à Hennebont (Henbont), qu'il est écrit. Ci-dessous, un petit courrier que le citoyen que je suis s'est permis d'envoyer au maire, M. Gérard Perron. C'est uniquement en français. Les précédents épisodes sont accessibles en cliquant sur la catégorie "Hennebont".

Hennebont, le 3 avril 2009

"M. le maire

"J'ai reçu, comme probablement un certain nombre d'Hennebontais, une invitation à l’inauguration de la Passerelle des Forges qui remplace feu le pont de Fer, détruit sur vôtre décision. J’y ai lu une citation de Newton : “Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts”. Belle citation, que j’approuve grandement et dont j’espère que vous vous l’appliquerez à vous-même dans l’avenir. Car, en octobre 2003, c’est vous qui avez décidé de le fermer, ce pont ! Etait-ce obligé ? Et depuis cinq ans, n’auriez-vous pas pu le laisser ouvert le temps qu’il soit remplacé ?

Pendant ces cinq années et demie, nous avons pu constater à quel point notre ville manquait de ponts; à quel point un quartier comme Saint-Caradec était, et reste encore, enclavé; à quel point le Blavet est redevenu un obstacle à nos déplacements. Bien des Hennebontais qui passaient par le pont de Fer ont, d’ailleurs, repris la voiture car la traversée piétonne du pont Jéhanne la Flamme est particulièrement risquée pour les piétons et les deux-roues, et polluée. Sur le pont de Fer les piétons n’étaient pas frôlés par les camions.

Vous aviez vous-même qualifié la fermeture du pont de Fer de décision “brutale”, en conseil municipal, le 29 octobre 2003. Fermer sans aucune concertation un axe central des déplacements doux à Hennebont, sans aucune évaluation de nombre de passages concernés, sans aucune évaluation préalable des conséquences pour la sécurité des piétons et cyclistes, était, effectivement, une façon de faire “brutale”. J’ai, à l’époque, manifesté, comme des centaines d’Hennebontais, devant la mairie contre cette “brutalité”.

Cinq ans et demi plus tard, nous avons désormais une jolie passerelle aux airs futuristes à côté de remparts du XIVe siècle... Sauf que nous avons perdu une trace tangible du patrimoine industriel des Forges qu’était le pont de Fer. De ce point de vue, lui donner le nom de “Passerelle des Forges” est assez cruel. En 2003-2004 on nous disait que la rénovation du pont de Fer coûterait plus cher que son remplacement (562.000€ annoncés en 2005), mais la note, en cinq ans, a plus que doublé pour passer à 1.300.000 € ! Alors, finalement, rénover ce pont aurait-il coûter plus cher que de le remplacer ?

En 2003  les déplacements doux à Hennebont étaient donc ainsi traités. Et en 2009 ? Et à l’avenir ? L’ouverture de la passerelle nous fait seulement revenir à la situation d’avant. Statu quo ante. Quoi de neuf pour le développement des déplacements “doux” dans notre ville ? Combien de pédibus créés depuis la rentrée pour que les enfants aillent à pieds à l’école ? Combien de pistes cyclables sécurisées ? Combien de nouvelles rues piétonnes depuis que l’équipe actuelle (PC, PS, Verts, UDB), élue en mars dernier  est en place ? Combien de trottoirs libérés du stationnement automobile pour que les piétons puissent marcher en toute sécurité ? Avenue de la Libération, récemment, j’ai vu une dame âgée se déplaçant avec deux béquilles contrainte de marcher sur la chaussée, dans le flot de la circulation automobile, parce que le trottoir était, comme d’habitude, envahi de voitures.

Et quels sont les projets structurels pour développer les déplacements doux ? Le plan local d’urbanisme, Plu, voté en 2007 par votre majorité de l’époque, prévoit deux ponts routiers supplémentaires ! Mais rien pour les piétons et les deux roues. Deux ponts : l’un reliant la zone du Ty mor au rond-point de Locoyarne aurait le mérite d’écarter le flux des camions du centre-ville. Par contre à quoi servira le second pont routier prévu, proche et parallèle au viaduc ? Qui le réclame ? Mystère... Alors qu’une deuxième passerelle piétons-vélos, entre Saint-Caradec et la Poterie cette fois, désenclaverait ce quartier et encouragerait les déplacements doux entre les deux rives de notre ville. Cette idée a déjà été émise par le comité de quartier de St Caradec (Cadiq). Saint-Caradec est très proche du centre si l’on se donne les moyens de relier les deux rives.

La nouvelle passerelle est ouverte : tant mieux, mais la réparation d’une erreur ne fait pas une politique.
M. le maire, j’attends donc une réponse de votre part sur vos décisions, que je ne doute pas prochaines, en matière de développement des déplacements doux à Hennebont.

Veuillez recevoir, M. le maire, l’expression de mes salutations citoyennes."

Christian Le Meut