07/12/2010
Concert : Âge tendre et tête de bois
Témoignage d'un concert vécu du public, vendredi. E galleg hepken evit ur wezh...
La tournée Âge tendre et tête de bois, c'est d'abord la foule. Je pensais arriver en avance à Lanester, vers 13 h 30, mais comme les spectateurs ne sont pas placés, ils arrivent très tôt par cars entiers. 3.500 vendredi après midi, 4.000 le soir. A 53 euros l'entrée, plus le port ! Seuls les invités ont des places réservées, et c'était notre cas : au cinquième rang. C'est ça les privilèges : on ne paie rien et on est les mieux placés ! Au cinquième rang, juste face à la grande scène, avec deux grands écrans à droite et à gauche, c'est mieux pour ceux qui sont loin.
14 h 30. Le spectacle commence par un présentateur, Yann Hegann (ex Europe 1) qui interviewe quelques personnes dans la salle puis présente la tournée 2011 (avec Demis Roussos, Annie Cordy, Alice Dona...), déjà programmée le 2 décembre à Lorient... Puis la croisière 2011 dans une espèce de building sur l'eau : le "grand luxe" pour 1.500 euros ! Il y avait un stand d'information. Et les produits dérivés : le CD, le DVD, le livret... Une vraie machine de guerre commerciale, Âge tendre et gros biftons...
Denise Fabre sans Garcimore
La page de pub se termine, mais reprendra à l'entracte. On embraye pour 4 heures de spectacle... Avec Frank Alamo, assis sur un tabouret de bar, qui ne chantera pas car il est malade, mais nous salue bien et nous invite à donner pour le Téléthon. Denis Fabre apparaît, comme à la télé les samedis après midi de mon enfance : mais sans le magicien Garcimore c'est moins drôle. Elle nous annonce un "hippie" des années 70 : Gérard Palaprat... Un peu oublié de la mémoire familiale, il nous chante "Pour la fin du monde, prends ta valise, etc." qui, finalement, nous rappelle quelque chose. Il a droit à deux chansons (les stars, c'est plutôt quatre), nous dit trois mots en breton ("Ma doue beniget), remercie le public "pour sa fidélité", et fait sa valise...
L'orchestre est constitué de huit musiciens et quatre choristes, qui assurent bien, même quand certains interprètes n'ont pas l'air d'être dans le tempo. La logistique est impressionnante.
Isabelle Aubret, le coup de foudre
L'inconnu au bataillon, Alain Turban, apparaît ensuite, avec, notamment, une chanson sur le Moulin rouge. Puis un moment vraiment bien, avec Isabelle Aubret : en robe longue, blanche, sobre, elle interprète du Ferrat : Ma France, Que c'est beau la vie; la Quête (Brel), et La Montagne. Elle a du charisme, une voix puissante et superbe. L'émotion est perceptible, les applaudissements viennent du fond. Le public se lève plusieurs fois et lui en réclame une autre. Elle quitte la scène. Sobrement. Lui succède une autre artiste très connue qui, sur fond d'écran, nous salue dans une limousine devant un palace à New York. De la montagne au Hilton : terre de contraste. Michèle Torr. Belle voix aussi mais, elle, sollicite le public et l'invite à se lever. Histoire de ne pas subir l'humiliation de le voir rester assis ?
Catherine Lara débarque ensuite, "invitée surprise". "Nuit magique", ça reste magique, mais avec prompteur. Comme pour Michèle Torr d'ailleurs. Deux chansons et Catherine s'en va. Cette première partie réserve une autre belle surprise : Charles Dumont. Parolier et compositeur de Piaf. Seul au piano, il chante "Les amants", "Non, rien de rien". Quand il se lève pour saluer, il a du mal à se tenir debout. Puis il chante "Les chansons d'amour", et se met quasiment à danser sur scène. La musique a des vertus thérapeutiques. Là aussi, le public est debout, enthousiaste pour cette remontée aux années 50.
Sheila pause
Pour finir cette première partie, on sort la grosse cavalerie : Sheila, accompagnée de danseurs. Elle bouge beaucoup sur scène, chante ses tubes des années ("Les rois mages"...), et 70. Et descend dans la travée. A l'entrée, les vigiles avaient retiré les bouchons de nos petites bouteilles d'eau car ils auraient pu "servir de projectiles"... Mais ils nous ont laissé les bouteilles pleines, et on aurait pu tranquillement asperger Sheila d'eau fraîche quand elle est passée près de nous. Ma mère, que j'accompagnais, a préféré lui serrer la main : grand moment d'émotion. Et puis moi, une fois Sheila remontée sur scène, j'en ai profité pour aller aux toilettes.
16 h 30. C'est la pause : clémentine et chocolat, pour tenir le choc. Les artistes viennent signer dans la salle.
La reprise est assurée par les Charlots : Jean et Gérard qui s'amusent sur scène en chantant "Merci patron", "Paulette la reine des paupiettes", ou le fameux "Dans le Morbihan". On leur pardonnera l'outrage car le charlot est une espèce en voie d'extinction : ils étaient cinq au départ, puis quatre, il en reste deux...
Capri, c'est pas fini
Le suivant est moins drôle : mise en scène pompeuse pour l'arrivée d'Hervé Vilard qui, ayant gravi quelques marches, est un peu essoufflé. Il nous a fait un peu peur, à moi et à maman : on a cru qu'il allait finir sur scène, bedonnant et grisonnant dans son costume gris, faisant des gestes d'automates. Pas trop dans le rythme. Capri, ça aurait été bien fini ! Il l'a un peu massacrée, son tube... Mais une fois le souffle repris, il a assuré ses autres chansons que nous ne connaissions pas toutes, d'ailleurs; des tubes, il n'en a pas tellement, finalement.
"Herbert on t'aime"
Deux étoiles filantes ont suivi : Georgette Lemaire (très belle voix "qui aurait pu faire la carrière de Mireille Mathieu si elle avait été soutenue", dixit maman), et Alexandre Winter... Inconnu, ce dernier, de nous. Mais il avait fait un tube au début des années 70 ("Oh lady Mary, lalalalalala), qui nous a rappelé quelque chose. Les suivants : la compagnie créole, Herbert Léonard, et les Forbans. Grosses cavaleries. Plusieurs femmes avaient apporté une banderole "Herbert on t'aime" qu'elles ont brandie devant lui... Lui aussi a interprété ses "tubes" mais n'en a, finalement, pas tant.
18h30. Pas question de rappels. Les vigiles nous poussent dehors car les prochains spectateurs arrivent déjà. Ils n'osent pas virer trop vite quelques personnes handicapées en fauteuil qui ne sortent pas assez vite, car elles attendent qu'on vienne les chercher; ça bouchonne un peu pour partir.Finalement, ce spectacle fait penser aux émissions des Carpentier, le samedi soir, dans les années 70... Familial, bon enfant, pas compromettant, un peu varié quand même, mais pas trop trop. Du bon, du moins bon, du pas bon du tout. Avec beaucoup de pub quand même et beaucoup de fric à la clé.
Allez, changement d'ambiance : direction le fest-noz du téléthon.
21:51 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Bravo. Hoarhet m'eus en eur lenn ar "paper". Me ' welé an traeu.
Écrit par : iffig | 31/12/2010
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