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26/03/2010

Kañv

Ur mignon din, Paol, 'zo marv disadorn paseet, d'un taol, d'an oad a unnek vloaz ha tri ugent, koste Montargis (Loiret), e lec'h ma oa e chom abaoe pell, get e familh. Un embregerezh a oa bet savet getan du-hont. Paol a oa ganet e Kastell Paol. Brezhoneger a-vihan a oa. E dud a oa labourerion douar, ha Paol a gomze brezhoneg gete. Me a oa aet da labourat da vMontargis me ivez, e 1988, ha graet em boa anaoudegezh getan ha get e vaouez, Marie-Hélène (a vro Okitania honnezh). E-pad daouzek vloaz e oan chomet di ha, d'ar c'houlz-se, e klasken deskiñ brezhoneg get an hentenn Assimil. Paol en doa roet din un nebeut kentelioù, get e brezhoneg a vro Leon, ken brav. Kounnaret a oa rak ar pezh a oa bet graet a-enep ar brezhoneg : "Un deiz e vo ret da Vro Frañs goulenn bout perdonet evit an dra-se" ("Un jour il faudra que la France demande pardon pour ça") emezan. Kounnaret ivez e welet penaos e veze dismeganset, d'ar c'houlz-se, an dud a ne gomzent ket mat galleg, evel e dud. E Montargis, Paol a oa pell doc'hte, met komzet e veze brezhoneg bep sul, dre bellgomz, etre ar mab hag e dud,  betek marv ar re-se. Paol n'en doa ket desket skrivañ e yezh vamm er skol. Ur wezh an amzer e kase din ur mail (goude din bout distroet da Vreizh), ha, neoazh, komprenapl a oa ar pezh a skrive.

Un den brokus a oa get ar re all. Un den a feiz, ur c'hristen.
Get ma vo degemeret e Baradoz ar Vretoned.

Kañv, c'est le deuil, en breton. Samedi un de mes amis, Paul, est décédé subitement, à l'âge de 71 ans. Né à St Paul de Léon dans une famille d'agriculteurs, il était parti vivre à Montargis (Loiret), où il avait fondé une famille, et une entreprise. J'avais fait sa connaissance en 1988 lorsque j'étais allé travailler là-bas moi aussi. Paul était bretonnant, de langue maternelle, et continuait à parler breton avec ses parents. Il parlait avec le superbe accent du Léon (Finistère Nord). A l'époque, j'essayais d'apprendre le breton avec la méthode Assimil. Il me donna quelques cours. Paul n'avait jamais appris à écrire sa langue maternelle qui n'était pas enseignée à l'époque dans les écoles, et qui l'est encore très peu. Il ressentait, d'ailleurs, de la colère par rapport à ce qui avait été fait contre la langue bretonne : "Il faudra qu'un jour la France demande pardon pour ça", m'avait-il dit. Il se souvenait du mépris que rencontraient les gens qui, à l'époque, comme ses parents, ne parlaient pas le français "correctement". Il continua de parler breton avec ses parents, chaque dimanche soir, par téléphone, jusqu'à leur mort. De temps en temps, il m'envoyait, après que je sois revenu vivre en Bretagne, un mail qui, s'il ne correspondait pas aux normes de l'écriture bretonne, était cependant tout-à-fait compréhensible.

C'était un homme généreux avec les autres. Un croyant, un chrétien.
Qu'il soit accueilli au paradis des Bretons.

Christian Le Meut

Commentaires

ur veach mad dezañ beteg an anaon

Écrit par : arsene | 26/03/2010

Kalon vad.

Écrit par : iffig | 27/03/2010

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