Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/06/2006

Diversité culturelle : une affaire "étrangère" ?

Le bulletin quotidien du point de presse du ministère des Affaires étrangères annonce ceci aujourd'hui: 

 "Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la Coopération au Développement et à la Francophonie, présente aujourd'hui, 8 juin 2006, en séance publique à l'Assemblée nationale, le projet de loi autorisant l'adhésion de la France à la convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Le Sénat examinera à son tour le texte le 27 juin. La France sera alors en mesure de déposer ses instruments de ratification auprès de l'UNESCO. Elle s'est engagée dans le cadre de la Francophonie à ce que cela intervienne avant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement francophones de Bucarest (28 et 29 septembre 2006). Elle souhaite parallèlement pouvoir déposer ses instruments conjointement avec ses partenaires européens

Initiative portée par la France et l'Organisation internationale de la Francophonie, la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, adoptée le 20 octobre 2005 à l'UNESCO, constitue une avancée majeure dans la reconnaissance en droit international de la culture et des politiques culturelles. Elle garantit le droit souverain des Etats de décider de leurs politiques culturelles, consacre la valeur spécifique des biens et services culturels et affirme l'importance de la solidarité culturelle internationale."

Etonnant, de voir que la ratification de la convention de l'Unesco sur la diversité culturelle est présentée par un ministre dépendant des affaires étrangères, comme si la diversité culturelle n'était qu'une affaire extérieure, pour défendre le français hors des frontières, pour faire valoire la présence française dans le monde.  La diversité culturelle est, pourtant, une réalité interne à travers les cultures et langues "régionales", les cultures et langues des territoires d'outre mer et les communautés immigrées en France. Nous risquons d'assister à une approche très restrictive de la "diversité culturelle". Pourtant, cette ratification pourra donner des arguments supplémentaires aux artisans d'une vraie diversité culturelle ici et maintenant.

Christian Le Meut 

Commentaires

Signer une convention internationale est bien du ressort des affaires étrangères, il n'y a pas de quoi s'en offusquer.
Au Sénat et à l'Assemblée d'examiner comment la France pourra respecter le préambule ( diversité linguistique) et l'article 8 de la Convention ( menace de disparition de langue et culture) ...
Vu le contenu déplorable des dernières discussions dans ces assemblées sur le sujet des langues dites régionales- ignorance, amalgame et mauvaise foi...- , il y a effectivement de quoi se faire du souci.

Écrit par : Jacques Didier | 11/06/2006

Dont acte... Mais les débats publiés depuis sur le site internet de l'assemblée nationale montre bien qu'il n'est question, dans l'esprit de nos élus, que de la diversité culturelle à l'extérieur des frontières, dans le cadre de la francophonie, etc. J'avais publié le texte de cette convention il y a quelques mois, je le remets en tête de gondole, pour les personnes qui auraient le courage d'aller la lire.

Écrit par : christian | 11/06/2006

Bien d'accord.
De la même façon que la France cherche à exclure les langues de la définition du patrimoine immatériel de l'humanité...
Dans la convention de l'Unesco, j'ai relevé les points suivants que la France aura bien du mal à respecter et qui correspond pourtant à la situation de langues parlées en France comme l'occitan ou le breton:

Préambule:
[...] Rappelant que la diversité linguistique est un élément fondamental de la diversité culturelle, et réaffirmant le rôle fondamental que joue l'éducation dans la protection et la promotion des expressions culturelles,
[...]

Art. 8
1. Sans préjudice des dispositions des articles 5 et 6, une Partie peut diagnostiquer l'existence de situations spéciales où les expressions culturelles, sur son territoire, sont soumises à un risque d'extinction, à une menace grave, ou nécessitent de quelque façon que ce soit une sauvegarde urgente. [...]

Écrit par : Jacques Didier | 11/06/2006

Les commentaires sont fermés.