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20/06/2010

Galv an 23a viz Mezheven 1940/L'appel du 23 juin 1940

Petra zo tremenet an 23 a viz mezheven 1940, da lâred eo pemp deiz goude galv ar jeneral de Gaulle war Radio Londrez ? An deiz se oa bet troet e brezhoneg galv ar jeneral de Gaulle evit boud lâret ha skignet war Radio Londrez. Charles Guillois oa an den, ur Breton, an hini en doa troet ar galv ag ar galleg e brezhoneg. Ur bochad Bretoned oa e barzh ar “Forces françaises libres”. E penn kentañ, tost 50 % ag ar soudarded-se oa a Vreizh. En o mesk, Charles Guillois, met ivez tud ag Enez Eusa, da skouer, hag ur bochad marteloded all... An doere-se zo embannet e barzh niverenn 86 ar gelaouenn Ar Falz (embannet get Skol Vreizh). A bouez eo gouiet traou-se evit kompren n’o doa ket labouret razh ar Vretoned get an nazied ! Ul lodenn vras doa stourmet a enepte... Ul lodenn all gete, met all lodenn vrasan, moarvat, oa chomet e c'hortoz ha bevañ... Evel e Bro Frans, dre vras !

L'appel du 23 juin 1940 sur Radio Londres, vous connaissez ? Il s'agit de la traduction en langue bretonne de l'appel du général De Gaulle, traduit et dit par Charles Guillois, un Breton qui avait rallié De Gaulle (durant les premiers mois, près de 50% des effectifs de la France Libre étaient constitués de Bretons). C'est la revue Ar Falz (Ed. Skol Vreizh, n°86) qui a rappelé ce fait historique peu connu mais qui mérite de l'être. La collaboration de certains militants nationalistes bretons de l'époque ne doit pas faire oublier que l'on a parlé breton dans la Résistance et que la population bretonne a fait comme les autres : une minorité a résisté, une autre a collaboré, et la très grande majorité a survécu sans prendre partie. La langue bretonne en soi n'est pour rien dans l'utilisation qu'on en fait, de même que les diatribes antisémites de Céline sous l'occupation ne discréditent pas la langue française.

Christian Le Meut

Hag ivez/Et aussi : http://www.stervlan-mf.info/article-l-appel-du-18-juin-en...

Commentaires

On ne pourra pas vous reprocher, Christian, ici comme ailleurs, de ne pas être politiquement très correct, à un point qui en devient peut-être décourageant.

Vouloir persuader que le breton ne mord pas est peut-être louable, mais ceux qui sont hostiles au breton n'en ont rien à faire d'être persuadés.

Si on enseigne l'argumentation dans les écoles, il y a en réalité infiniment peu de gens qui se déterminent en fonction d'arguments "rationnels", en fonction de leurs intérêts supposés, ne lavaran ket.

Écrit par : Alwenn | 18/06/2006

"Politiquement correct" ? C'est vôtre droit de le penser, c'est le mien d'en douter. Je ne suis peut-être pas très "politiquement correct" par rapport à vos idées et vos convictions.
Je ne crois pas que les langues "mordent", ni qu'elles se font la guerre. Ce sont les pouvoirs en place, les institutions, les Etats, qui se font la guerre en utilisant les langues et les populations. De ce point de vue le français a été, et est encore, utilisé comme instrument de domination (comme l'est ailleurs l'anglais, le chinois, etc); mais il y a aussi des discours historiques, et des histoires officielles, qui sont utilisés comme moyens de domination. Le processus est connu : l'occultation, l'oubli, le discrédit... J'ai voulu rappeler dans cette note que la langue bretonne n'a pas à être rejetée ou discréditée par rapport à ce qui s'est passé durant la seconde guerre mondiale car elle était utilisée par les différents camps.

Écrit par : christian | 18/06/2006

Pour préciser. Moi non plus je ne crois pas que les langues mordent, j'en suis même sûr et certain, ce qui n'empêche pas certains d'essayer de le faire croire (en tout cas pour le breton, et cela ne date pas de la seconde guerre mondiale mais au moins de la Révolution française, avec des arguments changeant au grés de l'histoire). Et votre article était un peu écrit pour prouver par un exemple que c'est faux !

Pour ne pas faire trop long, et pour vous dire ce qui m'a "interpellé", pour ne pas dire "choqué" bien que le mot va vous paraître trop fort, et ce pour quoi j'ai parlé de "politiquement correct", c'est de ne pas indiqué le rapport de domination qui est impliqué ici. Parler breton à la radio n'est pas un fait anodin en 1940, et plus généralement parler breton dans la vie publique. C'est même, dans la mesure du possible, interdit, et en particulier à l'école.

Si bien qu'on se retrouve à "autoriser" en tant de guerre une langue que l'on interdisait auparavant en tant de paix ! (Le fait que ce soit pour la bonne cause ne change rien à l'affaire)
L'autorité qui autorise et qui interdit n'est rien d'autre qu'une autorité COLONIALE vis à vis des locuteurs de cette langue.

Cela renvoie à la situation des habitants des pays colonisés que l'on utilisera pour libérer la France (la France ? mais quelle France ?) et qui se verront opposer une fin de non recevoir lorsqu'ils demanderont la liberté pour eux-mêmes (on leur fera même la guerre ! Et qui leur fera la guerre ? Les collaborateurs ? Les Résistants ?)

Le fait d'opposer d'un côté la "collaboration de certains militants nationalistes bretons" à, de l'autre, "Céline", pourrait paraître tendancieux (même si je suis persuadé que sous votre plume (sur votre clavier) ce n'est pas le cas). Car enfin, les crimes et délits commis avec la langue française tout au long de l'histoire sont sans commune mesure avec ceux fait avec la langue bretonne, qui a été essentiellement une langue de dominés. Le "Code noir" de 1685, par exemple (l'année de naissance de Bach), c'est bien en français qu'il a été rédigé.

La France, qui est si encline à demander aux autres de faire des mea culpa, n'a jamais, à ma connaissance, fait de "devoir de mémoire" sur son passé coloniale (un passé coloniale qui est toujours d'actualité puisqu'on apprend de temps en temps des choses comme "Un certain Chirac aurait perdu un ami très cher en la personne d'un certain Eyadéma, dictateur togolais de son état")

Dans ce passé coloniale, il faudra introduire le rapport du français avec les langues-qui-ne-sont-pas-le-français, le français ayant un rapport de domination coloniale avec ces langues, et même pire, un rapport de linguicideur, toujours extrèmement d'actualité.

Et comme vous le dites, l' "histoire officielle" fait aussi son oeuvre, car curieusement, pour faire partie de l'universel abstrait, il ne faut pas être si abstrait que ça, il faut avoir une langue concrète, le français, et une histoire concrète, descendre des Gaulois.

De Gaulle était le premier à savoir qu'il y avait des brittophones dans la Résistance. Lui même était brittophone si j'en crois l'archive d'un discours prononcé à Quimper !
Un certain Charles de Gaulle, ancêtre de Charles de Gaulle, a par ailleurs été à l'initiative, en 1870, de la première pétition revendiquant un enseignement du breton ! En vain !!

Écrit par : Alwenn | 03/08/2006

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