10/03/2005
"Tout schuss !!!
Je suis allé en vacances à la montagne au mois de février passé, en Savoie. Ce qu’il y a, c’est que, étant en groupe, j’ai dû faire du ski... C’était obligatoire, un peu comme si les gens qui viennent à la mer en été étaient absolument obligés d’aller se baigner... Si vous allez en montagne l’hiver et que vous ne skiez pas, vous risquez d’être vu comme un être bizarre. Il n’y aurait même, selon certains, que cela à faire l’hiver en montagne...
Et me voilà, habillé comme un skieur professionnel, mais avec de vieux vêtements de ski prêtés par mon frère... Je n’étais pas habillé selon le dernier cri de la mode, mais plutôt à la mode d’il y a dix ans, ce qui faisait bien rire les enfants qui m’accompagnaient. Oui, mais j’arborais des couleurs fluo, jaune, orange, rouge, et ainsi, leur expliquai-je, “je serai repéré plus vite si je tombe dans un trou”... Car des trous, il y en a beaucoup, il n’y a même que cela dans cette région, des trous et des montagnes...
Le premier jour, j’ai donc loué des skis. Et là, première galère, il a fallu mettre les chaussures de ski. C’est lourd, douloureux, et difficile, de marcher avec des chaussures de ski... J’ai commencé le ski doucement,vers midi, mais voilà, comme je n’étais pas tout seul, mais pas débutant non plus, il m’a fallu suivre le groupe sur une piste rouge accessible par un télésiège montant vers un très beau sommet. Là haut, la vue était superbe mais il a fallu partir tout de suite. Quel intérêt de rester regarder une vue superbe, en effet, alors que l’on peut descendre une piste rouge ? Je l’ai descendue, en effet, sur ms skis mais parfois aussi à côté de mes skis.
Une sorte de fièvre frénétique semble atteindre certains skieurs quand ils sont sur une piste. Pas question de s’arrêter, de regarder le paysage. Non, il faut monter, descendre, et attendre devant les tire-fesses ou les télésièges. Puis recommencer, monter, descendre, et attendre... Quel plaisir ! Mais vu le prix qu’ils ont payer, certains veulent absolument rentabiliser leur semaine de vacances.
Y'a d'la joie sur la civière !
Les skieurs ont aussi une langue particulière... Beaucoup de gens m’ont dit, pendant mon séjour, d’aller “tout schuss”. “Tout schuss” n’est pas du savoyard mais plutôt de l’allemand. Cela veut dire quelque chose comme aller le plus vite possible. Pourquoi faire ? Je ne sais pas... Aller le plus vite possible pour se cogner le plus fort possible contre un arbre, contre un autre skieur, pour se casser un bras ou une jambe et pour prendre, mais le vite possible, la direction de l’hôpital ? Déjà toute l’année, au boulot, il faut aller le plus vite possible, alors non, pas en vacances... Je préfère prendre le temps de regarder la montagne, de respirer, de m’aérer l’esprit. Oui, mais sur les pistes, mieux vaut ne pas trop s’attarder à regarder le paysage, car il y a quelques dangers qui vous guettent. Le surf, par exemple, cette planche sur laquelle certains dévalent les pistes. Un jour, j’ai vu un “surf” descendre ainsi la piste, mais tout seul... Le surfeur était derrière, tentant de courir pour rattraper son surf qui allait beaucoup plus vite que lui et qui aurait pu blesser gravement quelqu’un. Heureusement, le surf est allé se coincer dans un filet... J’ai aussi vu une ambulance venir chercher un skieur, ainsi qu’un hélicoptère venir en chercher un autre... Que d’la joie, j’vous le dis... Mais sur civière !
Au fil des jours j’ai quand même trouvé mon rythme de croisière sur des pistes bleus et vertes. J’ai même acquis une certaine vitesse pour être parmi le premier, en fin de journée, à atteindre le café où nous buvions un vin chaud à la cannelle après avoir posé les skis. La délivrance... Et puis j’ai repéré aussi des promeneurs. Même en haut des pistes, des gens se promenaient tranquillement, soit en raquette, soit en chaussure de marche. Quelle belle façon de découvrir la montagne ! Alors, au milieu de ma semaine de ski, je suis allé les ramener au magasin et je suis allé me promené dans la montagne. Notamment dans un lieu appelé le “lac de la mine d’or”, à près de 1.500 mètre d’altitude. Je ne sais pas s’il y a de l’or dans ce lac, mais ce qui est certain, c’est que le silence est d’or. Plus de télésièges ou de skieurs bruyants, plus aucune raison d’aller “tout schuss”, juste quelques promeneurs tranquilles...
Et puis une chose est sûre, ici ou ailleurs, je n’ai pas du tout envie d’aller “tout schuss”, même sur des skis.
Christian Le Meut
18:55 Publié dans Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Endro/environnement | Lien permanent | Commentaires (0)
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