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10/01/2013

Ar Falz : "Albert Boché : une bibliothèque vient de disparaître"

Kemenadenn a-berzh Ar Falz/Communiqué de l'association Ar Falz :

 "Il n’a pratiquement rien publié, il n’a pas professé dans les grandes écoles. Sa vie durant il est resté enseigner l’anglais au collège public de Baud. Et pourtant c’est un homme d’une culture exceptionnelle, notamment linguistique, qui vient de disparaître à l’âge de 85 ans.

 Il connaissait près de vingt langues, il savait comment l’on prononce le breton dans telle et telle commune, il créait des mots bretons nouveaux qui s’intégraient facilement dans le corpus traditionnel et ne choquaient pas les bretonnants.

Albert Boché, né à Ploerdut en 1927, était l’homme d’une pensée libre, un autodidacte dans le domaine linguistique. Les amoureux du breton avaient souvent recours à lui pour demander l’origine de tel ou tel mot, le sens de telle ou telle expression, la meilleure façon d’écrire tel terme pour que chaque parler breton y retrouve son compte. Mais c'était un homme franc et entier qui ne prenait pas de gants pour dire ce qu'il pensait.

 C’est donc avec bonheur que le collier de l’Hermine lui avait été décerné tout récemment, en août dernier, par l’Institut Culturel de Bretagne : Albert avait rendu de grands services à la Bretagne et au breton.

 Les auditeurs de Radio Bro Gwened connaissaient sa voix, notamment au cours de ce qu’il appelait son quart d’heure colonial, quand il expliquait les mots bretons et brocardait quelques pataquès entendus sur les ondes, que ce soit en français ou en breton. Comme par exemple le fait de dire habiter sur Paris au lieu de habiter à Paris.

Il avait l’habitude d’écouter les radios, y compris étrangères, un peu à la manière d’Armand Robin. Devenu mal-voyant peu après son départ en retraite et l’écran de sa télé ayant vécu, il se contentait du son. Il avait appris le roumain en trois ou quatre mois en écoutant des cassettes, et pour avoir une idée plus précise de la langue écrite il demandait à ses visiteurs de lui lire une ou deux pages de la méthode qu’il s’était procurée. Il faut dire qu’il avait une mémoire d’éléphant, et ça aide !

Les paroles s’envolent dit-on. Espérons qu’il se trouvera quelques personnes prêtes à rassembler ses dires et ses propositions afin qu’elles ne soient pas perdues définitivement. Le travail est déjà commencé, mais beaucoup reste à faire".

Paolig Combot, Président d’Ar Falz.