15/03/2008
Hennebont : chronique d'un sinistré (suite)
Vendredi. Je passe voir mon garagiste. L'eau de mer a atteint les freins et peut-être aussi l'électronique de la voiture. C'est pourquoi l'expert la condamne. "Pour le bien du client", a-t-il dit au garagiste. Mon garagiste acquièse mais il souligne qu'aujourd'hui "on fait des voitures jetables, pas réparables". C'est du développement durable, ça ? J'ai retenu une voiture d'occasion chez lui, mais il faut que j'attende de savoir combien l'assurance va me donner pour la précédente...
Samedi. Je lis dans la presse que la ville d'Hennebont a demandé la reconnaissance d'état de catastrophe naturelle pour la tempête de lundi, comme plein d'autres communes (La Trinité-sur-Mer, Sarzeau, Locmiquélic...). Manifestement, certains coins de la côte ont beaucoup souffert, notamment la presqu'île de Gâvres, et les dunes de Ploemeur ou de Locmariaquer. Il faudra que j'aille voir ça.
Chez moi, les appareils sèchent l'atmosphère (ainsi que ma gorge), et le sol avec efficacité. Je peux remarcher pieds nuds sur la moquette, ça fait plaisir mais reste une odeur désagréable de moisi. Si je garde la moquette, il faudra la shampouiner.
21:55 Publié dans Buhez pemdeziek/Vie quotidienne, Hennebont | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Hennebont, inondation
13/03/2008
Hennebont : chronique d'un sinistré
Dimanche midi. Bulletin d’alerte météo diffusé à la télévision. Tempête prévue sur la Bretagne. J’y pense et puis j’oublie. Les alertes météo ne sont pas si rares...
Dimanche soir. Comme d’habitude, je gare ma voiture sur le quai, le long du Blavet. Nous sommes, à Hennebont, en fond d’estuaire. La mer, et donc la marée haute, remonte jusqu’ici. Justement, les coefficients de marée sont élevés ces jours-ci. 106 lundi matin à 6 h. Mais ça, je l'ignore et, dimanche soir, le temps est calme.
Lundi, 6h. Mon voisin m’alerte. Le Blavet déborde et atteint les voitures. Au même instant, l’eau rentre dans l’immeuble. Tous les appartements du rez-de-chaussée, dont le mien, sont inondés. Devant notre immeuble, le quai s’affaisse, la mer est passée par là et les voitures ont déjà le nez dans l’eau. La mienne démarre mais ne veut pas reculer. Rien à faire, elle se bloque. Impossible de la bouger. J’appelle les pompiers, qui prennent note et annoncent qu’ils vont venir mais sont sollicités de partout, et je pars prévenir mes voisins que leurs voitures sont en danger. Plusieurs réussissent à les évacuer alors même que la marée monte encore. Les bourrasques de vent et de pluie se succèdent. C'est un vent de sud qui poussent la houle jusque chez nous, en fond d'estuaire. Une partie du quai est inondée et notre immeuble est atteint, ce qui n’a jamais été vu, de mémoire d’habitant.
Nos grandes poubelles collectives ont été portées par l’eau et sont tombées plusieurs mètres plus loin. Sacs poubelles et déchets émergent de l’eau, jonchent les trottoirs. Triste spectacle. Les pompiers passent. Ils vérifient que l’eau n’atteint pas les installations électriques. A Saint-Caradec, le quartier voisin, la situation est pire, me dit l’un d’entre eux. Des voisins évacuent l’eau des couloirs pendant que les autres écopent dans leurs appartements. Dans ma chambre, j’ai trois à quatre centimètres d’eau. La marée se retire rapidement. Le temps se calme un peu, et l’émotion aussi. Du personnel communal passe pour nettoyer les trottoirs. Les pompiers nous prêtent des aspirateurs d’eau efficaces, mais qui n’empêchent pas la moquette de rester trempée. Ils passent les reprendre un peu plus tard.
J’appelle mon garagiste familial pour lui demander conseil. Et oui, j'ai un garagiste de famille, du genre qui travaille seul avec son épouse. Mes parents sont clients chez lui, moi aussi. Il est compétent et nous lui faisons confiance. Il me propose de venir chercher ma voiture. C’est une 206 d’occasion que j’ai acheté un mois plus tôt. Elle est de 1999 avec 60.000 km; bien entretenue, bichonnée, nourrie au grain, dormant dans un garage... Mais ce matin elle ne démarre plus. Il l'embarque. Un expert passera pour juger de son état.
Lundi après-midi. Je passe faire la déclaration de sinistre chez l’assureur de mon appartement. J’avise également mon assureur voiture, par téléphone... Un ami m’aide à remplir des sacs de sable est à les transporter. Chez moi, j’étale du papier journal sur le sol, pour éponger. Je mets le chauffage à fond. Un peu avant 18 h, nous voyons arriver une cohorte d’employés municipaux avec des véhicules, des sacs de sable, des outils. Une grande marée est prévue, mais le temps s’est calmé. Ils n’étaient pas là le matin mais, me dit un responsable des services techniques “il n’y a pas eu d’alerte”... Ah bon, pourtant, moi, j’en ai entendu à la télé. Et en 2001, lorsque l’eau avait débordé sur les quais sans inonder les parkings, des employés communaux étaient venus nous dire d’évacuer nos voitures. Cette fois. Il n’y avait personne pour nous avertir et nous aider à 6 h du matin, mais foule à 6 h du soir.
A toutes fins utiles, j’installe, avec un voisin, mes sacs de sable devant la porte de l’immeuble, pour la nuit...
Mardi matin. La nuit a été tranquille. Je rentre les sacs de sable. A la première heure, je file voir l’assureur de ma voiture. Mon contrat prévoie qu’une voiture pourra m’être prêtée le temps de l’expertise et de l’éventuelle réparation. Mais là, pas possible. Mon garagiste familial n’est pas agréé par l’assurance. Il fallait appeler l’assurance en premier. Bien-sûr, les pieds dans l'eau, en train d'écoper, j'ai d'abord pensé à ça. Donc, en théorie, j’ai droit à une voiture de remplacement, mais en pratique, pas. Et si je suis bien cette logique, je n’ai plus le droit de choisir mon garagiste, mon assureur le choisit pour moi... C'est mon garagiste familial qui me prêtera un véhicule. Une Clio 1991 comme celle que j’ai mis à la casse il y a un mois, ça me rajeunit.
Rentré chez moi, j’aperçois le véhicule d’une société d’assèchement qui intervient chez mon voisin. Je ne savais pas que ça existait, ce genre de société. Un technicien est en train d’installer des appareils de séchage dans l’appartement voisin du mien. “On ne travaille qu’avec les assurances”, me dit-il. Ah bon ? L'assureur de mon appartement ne m’en a rien dit... Je lui passe donc un coup de fil pour apprendre que, moi aussi, j’ai droit à une telle prestation dans mon contrat, mais il faut que j’appelle le “numéro d’urgence”. J’appelle donc ce numéro et là, une dame me répond qu’une société d’assèchement pourra venir chez moi, avant même l’intervention de l’expert. Faudrait pas leur tirer un peu les vers du nez, à nos chers assureurs ?
Jeudi matin. 9h. La société d’assèchement installe deux appareils qui fonctionneront pendant dix jours. “Tout est pris en charge par l’assurance” m’assure le technicien. “Tout est pris en charge par l’assurance”; voilà qui est doux à entendre... D’autant que, ce matin, je reçois un courrier de mon assurance auto. Comme je ne suis pas responsable du sinistre, il n’en sera pas tenu compte sur mon “bonus malus”... Mais s’il y a des frais de réparation, j’aurai quand même une franchise de 250 €. C’est cher pour une tempête non désirée! Et alors que je n’ai fait que garer ma voiture sur un parking public qui, d’habitude, n’est jamais inondé...
Mais, en fin de matinée, le verdict tombe, ma voiture est morte, dit l’expert. Noyée. L’eau de mer est montée jusqu’aux freins, qui bloquent. Direction la casse. Un mois après l’avoir achetée je n’ai plus qu’à penser à en acheter une autre avec l’argent que me donnera l’assurance. Combien ? Suspens.
En avril, de nouvelles grandes marées sont prévues. Je vais ressortir mes sacs de sable. Et je garerai ma voiture ailleurs...
Christian Le Meut
La suite au prochain épisode...
15:20 Publié dans Hennebont | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Hennebont
12/03/2008
Auray/An Alré : hag ar brezhoneg ? Et la langue bretonne ?
Petra eo sonj an tri den zo war ar rank evit bout maer An Alré a ziar-benn ar breton, ar brezhoneg (ar maer M. Le Scouarnec; an UMP A. Guillou-Moinard; J-M. Alexandre, tost d'ar modem) ? Ar reskontoù war lerc'hienn internet Le Télégramme :
Les idées des trois têtes de listes d'Auray aux élections municipale sur la langue bretonne (M. Le Souarnec, gauche-maire sortant; A; Guillo-Moinard, UMP); J-M. Alexandre (centriste) sont sur le site du Télégramme :
http://elections.letelegramme.com/municipales-2008/commun...
A-benn ar fin, Michel Le Scouarnec hag an tu kleiz a zo paseet d'an taol kentañ.
10:59 Publié dans Auray (pays d'), Brezhoneg/Langue bretonne, Yezhoù/langues | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Auray, An Alré, brezhoneg, langue bretonne
10/03/2008
Beuzet/Inondé
Beuzet : setu, ger an deiz ! Beuzet eo bet ma ranndi ha ma oto ar mintin mañ. Me zo e chom war bord ar ster Blanvoezh, en Hen Bont, hag ar mor a za betek ma zi. Un dra bourrapl bras da gustum : gwellout a ran al lanvioù bemdez met, justawalc'h, ar mintin mañ al lanv a oa uhel bras (106), get un avel su kreñv, barradoù glav hag avel. War dro 6e da vintin, ma oto oa hanter beuzet; kaset eo bet d'ar c'harrdi ha gwellet vo gete, ha get an assurans, ar pezh a vo d'ober war lerc'h (chanchet pe kempennet).
Hag an dour-sal a zo daet barzh ma ranndi ivez. Tri pe pevar santimetr dour barzh ma c'hambr ha gleb al leur barzh ma trepas, ar sal dour ha kersoulaj (ar privezioù a vez lâret ivez e brezhoneg flour). Ar salons hag ar gegin a zo chomet sec'h, pe tost, betek breman, met ul lañv uhel all a zeu bremañ hag an amzer a zo c'hoazh fall... Nag un devezh !
Inondé : c'est le mot du jour ! Mon appartement est ma voiture ont été inondés ce matin. J'habite au bord du Blavet, à Hennebont, et la mer remonte jusque chez moi. C'est plaisant, d'habitude, car je vois les marées mais, justement, ce matin, la marée était très haute (coefficient 106), avec un vent fort vent de sud, des averses et des coups de vent. Vers 6h, ma voiture était à moitié noyée; elle a été transportée chez un garagiste qui verra, avec l'assurance, ce qu'il faudra faire par la suite (la réparer ou la changer).
Et l'eau salée est entrée dans mon appartement. Trois à quatre centimètres dans ma chambre, et le sol (de la moquette), a été mouillé dans le couloir, la salle de bain, les WC. Le salon et la cuisine, sont restés secs, ou à peu près, jusqu'à maintenement. Mais une autre grande marée arrive, en ce moment, et le temps est toujours aussi mauvais. Quelle journée !
17:51 Publié dans Breizh/Bretagne, Hennebont | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Hennebont, brezhoneg