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11/02/2006

Denis Robert : l'inculpation de trop

Denis Robert est un journaliste poursuivi pour ses enquêtes indépendantes sur le monde de la finance internationale. Voici un appel de soutien qui explique cette histoire :

"Il s’est passé le 27 janvier 2006 un événement important rapporté ici ou là par une brève d’agence : l’inculpation de Denis Robert par la justice luxembourgeoise pour injure, calomnie et diffamation. Pour comprendre l’enjeu de cet acte, il faut faire un peu d’histoire.

En 1996, Denis Robert, ancien journaliste à Libération, réunit sept grands magistrats anti-corruption pour lancer l’Appel de Genève en faveur d’un espace judicaire européen. Dans la foulée, de nombreux témoins de la criminalité en col blanc entrent en contact avec le journaliste. L’un d’eux, Ernest Backes, est un ancien dirigeant de la chambre de compensation Clearstream, un des points névralgiques des échanges financiers mondiaux. Ernest Backes a été l’un des architectes de ce système informatique tentaculaire. Viré, humilié, il a décidé de livrer ses secrets.

Pendant deux ans, au prix d’incessants allers et retours au Luxembourg, Denis Robert mène l’enquête. On lui donne des rendez-vous secrets ; les bouches s’ouvrent. Un ancien responsable informatique de la firme, Régis Hempel, explique qu’une partie de ses activités auraient consisté à effacer les traces de transactions sensibles. Denis Robert frappe à la porte des banquiers, posant des questions naïves et d’autres un peu moins. Trois mois avant la publication de son livre, il envoie une série de lettres recommandées de plusieurs pages, demandant des explications à la direction de Clearstream et aux banques mises en cause. Très peu lui répondent.



En février 2001, Denis Robert sort son livre, Révélation$ (Les Arènes) et diffuse son film Les dissimulateurs dans le cadre de 90 MINUTES, l’émission d’enquête de CANAL+. C’est la tempête. Les journalistes financiers sont incrédules ou hostiles, les autres hésitent car Clearstream menace de procès en cascade. A contre-courant, la mission parlementaire Peillon/Montebourg se saisit de l’affaire et convoque les témoins.

De peur que l’affaire se propage à l’étranger, une information judicaire est ouverte en catastrophe au Luxembourg. Toute la direction de la firme est mise à pied et Clearstream est racheté par un groupe allemand. Un mois plus tard, le procureur du Luxembourg claironne que tout est réglé et qu’il n’y a rien à chercher. De cette tragi-comédie, Denis Robert tire un second récit, plus personnel, La boîte noire (Les Arènes). Et un second film, toujours diffusé par CANAL+, L’affaire Clearstream.

Fin du premier acte et début du marathon judiciaire. Les plaintes pleuvent en France, en Belgique, en Suisse, et même au Canada. Déposées par Clearstream mais aussi par la banque russe Menatep et la Banque Générale du Luxembourg. L’auteur reçoit les huissiers à la file. L’éditeur fait ses comptes : les demandes de dommages et intérêts dépassent son chiffre d’affaires annuel. Le service juridique de CANAL+ se lance dans de coûteux procès. Parfois David gagne contre Goliath.

Au fil des mois, les relaxes se succèdent en première instance et en appel. Cinq ans plus tard, il ne reste plus deux procédures pendantes, toutes les deux en appel : l’une après un jugement favorable à Clearstream (un euro symbolique), l’autre défavorable à la firme (relaxe de Denis Robert). L’affaire semble close, malgré une troublante excroissance, durant l’été 2004, lorsqu’un corbeau affole les milieux de la défense et de la politique avec des listings truqués de Clearstream où apparaissent des élus et des responsables industriels et médiatique.

L’histoire de Denis Robert devient effrayante lorsque, cinq ans après la parution de Révélation$, le journaliste est subitement convoqué par la Justice luxembourgeoise pour être inculpé pour des faits (en l’occurrence des accusations contre la Banque Générale du Luxembourg) pour lesquels il a déjà été poursuivi en France et pour lesquels il a gagné ses procès en première instance et en appel. Ces procédures n’ayant pas eu l’effet escompté, les juges du Grand-Duché ont accepté de se prêter à une manœuvre peu honorable.

Denis Robert risque une peine de prison, agrémentée de frais d’avocat et une amende aux proportions luxembourgeoises. Par une ironie du destin c’est justement l’espace judicaire européen qu’il a contribué à établir avec l’Appel de Genève qui permet aujourd’hui à la justice luxembourgeoise d’essayer d’écraser un auteur ayant publié un livre en France.

Dans cette affaire, le Luxembourg - dont le ministre de la Justice est aussi… ministre du Trésor et du Budget - vient de commettre le pas de trop, en affichant sa partialité. Les citoyens européens peuvent soutenir Denis Robert en signant une pétition (disponible sur le site des Arènes ou de Liberté d’Informer).

Pétition qui sera adressée à la Justice de ce pays qui fait tant pour dégoûter les démocrates de croire en l’Europe. En transformant l’affaire Robert en affaire Frieden (le fameux ministre luxembourgeois de la Justice, du Trésor et du Budget), chaque signature sera un acte civique qui protège la liberté de la presse en Europe.

En poursuivant Denis Robert les autorités luxembourgeoises ne veulent pas seulement protéger Clearstream qui affiche une santé insolente. Ils cherchent à intimider tous ceux qui, à l’avenir, voudront savoir comment fonctionne le système financier et la toile d’araignée des paradis fiscaux. En cela, le Luxembourg a vraiment prononcé l’inculpation de trop.

Laurent Beccaria, directeur des Arènes
Franck Eskenazi, directeur de The Factory
Paul Moreira, directeur du magazine 90 MINUTES sur CANAL+


PETITION

Nous citoyens européens soutenons Denis Robert et condamnons l’acharnement des autorités judicaires luxembourgeoises à son encontre. La liberté de penser et d’écrire est une valeur européenne fondamentale qui prime sur les intérêts bancaires du Grand-Duché.


Pour signer la pétition pour soutenir Denis Robert, cliquez ici
Merci de bien préciser dans l'objet : Soutien à Denis Robert
Pour faciliter la mise en ligne merci de nous indiquer votre nom dans cet ordre :Prénom Nom (qualité nationalité)
Merci de respecter les majuscules/minuscules.

Attention : si vous souhaitez signer les deux pétitions (soutien à Denis Robert et soutien à la campagne Liberté d'Informer), pour des raisons techniques merci d'envoyer deux emails séparés.
Pour imprimer cette page choisir "format paysage".

www.liberte-dinformer.info 

10/02/2006

An Dasson : komzoù Marie-Ange Aodic (1908-1992)

Marvailhoù, spurmantoù, brezel ar Chouanted, An Diaoul hag e droioù, ar "mell benniget" hag an amzer da zonet : setu an danvez tolpet en niverenn 60 ag ar gazetenn An Dasson. Komzoù ur vaouez, Marie-Ange AODIC, melinourez e Brec'h, hag a zo bet enrollet tost da naontek vlez 'zo. Kavet 'vo he zesteni àr un tamm CD hag an diskrivadenn anezhoñ da heul en niverenn. Lakaet eh eus bet ivez un droidigezh e galleg ha displegadennoù da gompren gwell he istorioù.

An Dasson n° 60 : le témoignage de Marie-Ange Audic (1908-1992)
Meunière à Brec'h (près d'Auray dans le Morbihan), Marie-Ange Audic raconte sa vie, le diable et ses tours, les souvenirs de la chouannerie, la mort, l'avenir, dans ce numéro 60 de la revue An Dasson, éditée par l'association Sten Kidna-Komzomp asampl. Daniel Carré a enregistré Marie-Ange Audic il y a 19 ans. Son témoignage est traduit en français, avec des explications pour mieux comprendre le contexte, et un CD en langue bretonne. 7,5 euros l'exemplaire, port compris (Sten Kidna, 6 rue Joseph Rollo, 56400 Auray).

Priz : 6 euro, mui 1,50 aveit ar frejoù post, aveit preniñ un niverenn,skrivit da Kerlenn Sten Kidna "Komzomp Asampl" An Alre, 6 ru Jospeh Rollo 56400 AN ALRE/ AURAY, pe pellgomzit d'ar 02 97 29 16 58.
e-mail : stenkidna2@wanadoo.fr

06/02/2006

France 3 : portion congrue pour les régions et le breton

La nouvelle direction de France 3 procède à une refonte des programmes régionaux qui réduit l'espace pour l'information régionale; l'émission en breton "Mouchig dall" est également menacée... Au mieux, elle serait diffusée le dimanche matin (après moult changements d'horaires), au pire, elle serait supprimée. C'est la seule émission en breton pour les enfants à la télévision. Voici le texte d'une pétition signée par des salariés de France 3 Ouest :

"Le 10 février prochain, le 12/14 Ouest disparaîtra des écrans de France 3 Ouest. Cette édition d’information diffusée à 12h55 existait depuis 9 ans et rencontrait un large public. Dès le 27 février, elle sera remplacée par un programme de divertissement national. Ainsi en a décidé la nouvelle présidence de France Télévisions. A l’origine de ce choix, le « patriotisme de groupe » défendu par Patrick de Carolis, le PDG du groupe (qui englobe désormais France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO). En d’autres termes, les chaînes publiques ne doivent plus mettre à l’antenne aux mêmes heures des programmes concurrents ; ce qui veut dire par exemple « pas d’info face à l’info ». Forts de ce principe, les dirigeants du groupe ont tranché au détriment des stations régionales. Le patriotisme de groupe se traduit par la disparition du 12/14 de France 3 face au 13h de France 2, et à la rentrée de septembre c’est le vaisseau amiral de la chaîne, le 19/20, qui sera à son tour « réaménagé ». Dans le cas présent, les créneaux enlevés aux régions ne sont pas compensés. Or pour France 3 Ouest, ce sont chaque semaine 2h30 de programmes qui disparaissent. Des créneaux traditionnellement régionaux qui sont littéralement kidnappés au profit de l’antenne nationale.
Et ce n’est pas fini. Les programmes en breton sont eux aussi sur la sellette. Paris ne veut plus de l’émission pour enfants « Mouchig Dall » le mercredi matin. Or, il n’y a pas de créneau disponible ailleurs. Il faudrait une dérogation parisienne pour la diffuser le dimanche matin. On l’attend toujours. Dans cette histoire ce sont d’abord les téléspectateurs qui sont niés. S’est-on soucié des 300.000 habitués quotidiens du 12/14 Ouest ou des fans de « Mouchig Dall » ? Aujourd’hui, malgré des discours lénifiants, les dirigeants de France Télévisions s’assoient allègrement sur la loi et sur le cahier des charges de France 3 qui proclament pourtant la vocation régionale de cette chaîne généraliste.
Qu’on ne s’y trompe pas, la télévision publique, ce n’est pas la préoccupation de ces messieurs. Ils viennent du privé.
Le numéro trois du groupe, le directeur financier Thierry Bert arrive tout droit de Bercy, où il dirigeait l’Inspection générale des finances. Ce monsieur vient d’annoncer une augmentation de la publicité sur les antennes du groupe. Un monsieur qui trouve aussi que 12 programmes régionaux ça coûte beaucoup plus cher qu’un seul programme national. Et voilà qu’un audit au vitriol vient opportunément lui donner raison. Un audit interne mené... par lui-même !
Qu’il faille réexaminer le financement de la télévision publique et le pérenniser, nous en sommes d’accord. Mais les régions de France 3 ne doivent pas trinquer pour un groupe de plus en plus gros qui manque d’argent. Aujourd’hui en amputant les programmes régionaux, on laisse le champ libre aux télévisions locales privées et à M6 qui lance - quel hasard ! - son 12.50.

En s’attaquant aux programmes régionaux, c’est la raison d’être de France 3 qu’on menace. Ne laissons pas ces "liquidateurs" faire leur sale besogne. Nous, téléspectateurs, citoyens, salariés de France Télévisions, défendons la seule chaîne publique régionale de France !

http://www.coordmareenoire.net/petitions/?petition=4
http://blablasurla3.free.fr/

Réunion à Rennes mercredi 8 :
"L'Association citoyenne pour un audiovisuel public en Bretagne propose une réunion le mercredi 8 février à 15 heures au bar "Le Scaramouche" (3 bis rue Duhamel-RENNES, face à France 3 ouest). Tout le monde est invité
Ordre du jour :
- principe et objectif de l'association
- admission de nouveaux membres
- actualité du moment
- discussion ouverte autour de la notion de télévision publique régionale."