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14/07/2006

Aon faktor !

Skignet vo en dro e pad an hañv testennoù zo bet skignet dija, evel ar "redif" war ar skinwell.

"Pell zo m’boa sellet doc’h ar skinwell... War dro deg an hanter da nozh oa ha m’boa gwellet an dra iskis ha spontus. Pevar den, daou baotr ha div verc’h a azezet tro dro d'an daol. Un den all, an animatour, oa e tisplegiñ dezhe petra oa ret ober... Pal an abadenn oa dibab an hini kalonekan barzh ar strollad. Ha penaos gouiet an dra se : e tebriñ ul lagad struskanval, ul lagad otruche ! Ya ! Pas un vi, nann, ul lagad !

Petra da welled get ar galon ? N’ouion ket, met setu ase ar pezh a oa goulennet. Hag, goude ur bajenn bruderezh, evel rezon, gwellet m’boa ar pevar den-se debriñ, get runkun ha donjer, get ur bern a grinsoù, pep hini e lagad. Ur sort dour a oa e barzh pep lagad. Strimpet en deus war an dud p’o deus kroget da zebriñ... Beurk ! Ur spont, me lavar deoc’h...

Sot pitilh oa an traou ha mantret oan e wellet konerioù evel se. Hag ar skipailh-se oa aet d’ur vro pell evit debriñ al lagadoù : da Afrika kreiztez ! Bez eus un dachenn e lec’h ma vez desavet otruched, strsuskanvaled, e Gwidel, er Morbihan. N’eus ket afer monet da Afrika evit kavout ar boued se ! Met, marteze, emañ danjerusoc’h debriñ lagadoù otruched e Afrika kreizteiz evit e Frans !

N’int ket brudet ar struskanvaled evit bout speredek bras. Met piv eo an hini sotan ? An otruched, pe ar re a zebr lagadoù otruched ? N’int ket brudet ivez an otruched evit bout kalonek bras. Lakaet e vez gete o fenn edan an douar pa z 'eus an dra danjerus... Met, hervez ar pezh m’eus lennet, n’eo ket gwir an istor se : lakaet e vez o fenn barzh an douar gete pa ‘vez re domm an heol, da gavout freskted. D’am sonj-me gwelloc’h vehe deomp lakaat ivez hor fenn barzh an douar e lec’h sellet doc’h ar skinwell, pegen glac’harus eo abadennou zo. Anvet eo an abadenn se, e galleg flour, “Fear factor” : da lâret eo “Aon faktour” . Ar pezh zo gwir, aon m’eus tapet e sellet doc'h un abadenn ken sot.

Christian Le Meut

09/03/2006

Blog Yann : ha dazont ar mediaioù ?

En em c'houlenn a ra paotr Yann "Da belec'h emañ an TV o vont?" war e vlog (pe e blog? benel pe gourel, "blog" e brezhoneg?). Kit da lenn ar pezh skrivet getan mard oc'h intereset get an tem se.

Le blog de Yann (en breton) aborde la question de l'avenir des médias :

http://yann1.typepad.com/

C. L. M.

06/02/2006

France 3 : portion congrue pour les régions et le breton

La nouvelle direction de France 3 procède à une refonte des programmes régionaux qui réduit l'espace pour l'information régionale; l'émission en breton "Mouchig dall" est également menacée... Au mieux, elle serait diffusée le dimanche matin (après moult changements d'horaires), au pire, elle serait supprimée. C'est la seule émission en breton pour les enfants à la télévision. Voici le texte d'une pétition signée par des salariés de France 3 Ouest :

"Le 10 février prochain, le 12/14 Ouest disparaîtra des écrans de France 3 Ouest. Cette édition d’information diffusée à 12h55 existait depuis 9 ans et rencontrait un large public. Dès le 27 février, elle sera remplacée par un programme de divertissement national. Ainsi en a décidé la nouvelle présidence de France Télévisions. A l’origine de ce choix, le « patriotisme de groupe » défendu par Patrick de Carolis, le PDG du groupe (qui englobe désormais France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO). En d’autres termes, les chaînes publiques ne doivent plus mettre à l’antenne aux mêmes heures des programmes concurrents ; ce qui veut dire par exemple « pas d’info face à l’info ». Forts de ce principe, les dirigeants du groupe ont tranché au détriment des stations régionales. Le patriotisme de groupe se traduit par la disparition du 12/14 de France 3 face au 13h de France 2, et à la rentrée de septembre c’est le vaisseau amiral de la chaîne, le 19/20, qui sera à son tour « réaménagé ». Dans le cas présent, les créneaux enlevés aux régions ne sont pas compensés. Or pour France 3 Ouest, ce sont chaque semaine 2h30 de programmes qui disparaissent. Des créneaux traditionnellement régionaux qui sont littéralement kidnappés au profit de l’antenne nationale.
Et ce n’est pas fini. Les programmes en breton sont eux aussi sur la sellette. Paris ne veut plus de l’émission pour enfants « Mouchig Dall » le mercredi matin. Or, il n’y a pas de créneau disponible ailleurs. Il faudrait une dérogation parisienne pour la diffuser le dimanche matin. On l’attend toujours. Dans cette histoire ce sont d’abord les téléspectateurs qui sont niés. S’est-on soucié des 300.000 habitués quotidiens du 12/14 Ouest ou des fans de « Mouchig Dall » ? Aujourd’hui, malgré des discours lénifiants, les dirigeants de France Télévisions s’assoient allègrement sur la loi et sur le cahier des charges de France 3 qui proclament pourtant la vocation régionale de cette chaîne généraliste.
Qu’on ne s’y trompe pas, la télévision publique, ce n’est pas la préoccupation de ces messieurs. Ils viennent du privé.
Le numéro trois du groupe, le directeur financier Thierry Bert arrive tout droit de Bercy, où il dirigeait l’Inspection générale des finances. Ce monsieur vient d’annoncer une augmentation de la publicité sur les antennes du groupe. Un monsieur qui trouve aussi que 12 programmes régionaux ça coûte beaucoup plus cher qu’un seul programme national. Et voilà qu’un audit au vitriol vient opportunément lui donner raison. Un audit interne mené... par lui-même !
Qu’il faille réexaminer le financement de la télévision publique et le pérenniser, nous en sommes d’accord. Mais les régions de France 3 ne doivent pas trinquer pour un groupe de plus en plus gros qui manque d’argent. Aujourd’hui en amputant les programmes régionaux, on laisse le champ libre aux télévisions locales privées et à M6 qui lance - quel hasard ! - son 12.50.

En s’attaquant aux programmes régionaux, c’est la raison d’être de France 3 qu’on menace. Ne laissons pas ces "liquidateurs" faire leur sale besogne. Nous, téléspectateurs, citoyens, salariés de France Télévisions, défendons la seule chaîne publique régionale de France !

http://www.coordmareenoire.net/petitions/?petition=4
http://blablasurla3.free.fr/

Réunion à Rennes mercredi 8 :
"L'Association citoyenne pour un audiovisuel public en Bretagne propose une réunion le mercredi 8 février à 15 heures au bar "Le Scaramouche" (3 bis rue Duhamel-RENNES, face à France 3 ouest). Tout le monde est invité
Ordre du jour :
- principe et objectif de l'association
- admission de nouveaux membres
- actualité du moment
- discussion ouverte autour de la notion de télévision publique régionale."

23/12/2005

Du passé faisons table rase !

Soyons modernes, mesdames messieurs, il n’y a que ça de vrai, la modernité. Alors allons faire un tour du côté des États-Unis, le fleuron mondial de notre modernité contemporaine. Là-bas, les 125 habitants du village de Clark ont décidé de changer le nom de leur commune. Non pas pour lui donner un plus joli nom, ni pour honorer une personnalité ou un fait historique qui se serait produit là... Non, rien de tout ça. Les 125 habitants de Clark ont tout simplement troqué le nom de leur village contre celui d’une marque ! La marque de bouquet numérique appelé Dish, comme il y a Canal satellite ou TPS en France. Une fois abonné à un bouquet numérique et installé une antenne ad hoc (ou le câble), vous captez vingt, trente ou 140 chaînes que vous n’avez pas le temps de regarder ! Ou si vous l’avez, le temps, vous risquez vite une overdose de crétinisme télévisuel; quant aux escarres, elles suivront à force de ne plus bouger !

Le village de Clark s’appelle désormais du joli nom de Dish. En contrepartie les habitants ont reçu chacun une parabole, un lecteur DVD, un abonnement de dix ans à ce bouquet numérique... Et la célébrité ! Car ce coup de pub a fait parler de lui Outre-Atlantique. Le maire de la commune, cité dans Courrier international (01/12/2005), se félicite : “Personne ne savait où se trouvait Clark, tout le monde sait où se trouve Dish”. Mais il est des notoriétés que l’on n’envie pas. Troquer son nom contre une marque, y’a-t-il de quoi être fier ? Et les habitants de Dish n’ont-ils rien d’autre à faire que de passer leur temps à regarder la téloche ?...

Canal-satellitiens, Canal-satellitiennes !
Transposons-nous en France. Prenons une commune un peu perdue dans la campagne où il n’y aurait pas grand chose d’autre à faire d’autres que regarder la télé : Pontivy *, par exemple, troquerait son nom pour devenir “Canal satellite” ! Voilà un nom moderne, ça sonne presque science fiction. On pourrait le prononcer à l’américaine ce qui est le fin du fin de la modernité actuelle : “Chanel satellite”... Et puis, finis les Pontyviens et les Pontyviennes vivent les Canal satellitiens et les Canals satellitiennes : on est carrément dans la science fiction, la guerre des étoiles, Star Wars et tout et tout !

Et je ne parle pas d’une certaine radio au nom imprononçable et quasiment préhistorique, Radio Bro Gwened. Mais où vont-ils chercher des noms pareils ? Il faut moderniser tout ça, faire “djeunes” mesdames messieurs. Utiliser seulement le sigle et le dire à l’américaine, RBG : “Rbgi”, “Selaouit RBji”. Pensez donc à un jeune ou une jeune du coin qui voudrait participer à la Star Ac. Oui, à la Star Académie ou une autre émission de cet acabit. Car le top du top de la promotion sociale et culturelle de nos jours c’est de passer à la télé, même pour y faire n’importe quoi. Alors pourquoi pas aller chanter à la Star Ac ? Mais imaginez donc ce jeune arrivant devant le jury :
“Vous arrivez d’où ?”
- De Pontivy”...
- et vous avez fait quoi avant ?
- J’ai participé au radio crochet de Radio Bro Gwened”. C’est perdu d’avance ! Aucun espoir. Avec un CV comme ça le pauv’ gamin sera viré avant même d’avoir chanté, comme s’il débarquait du Moyen âge.

Ce n’est pas avec des noms comme ça que l’on devient une star du show biz, ni que l’on conquiert de nouveaux marchés ! Modernisons : virons donc ces noms en français et en breton, tout ça s’est dépassé. Amis Pontivyiens amies Pontyviennes, devenez des Canals satellitiens et Canal satellitiennes ! Finie la sauce armoricaine, vive la sauce américaine. Vendons nos noms, nos identités, et du passé faisons table rase comme il est dit dans une chanson célèbre, l’Internationale ! Le problème c’est ce qui reste sur la table après : une bouteille de caca-cola et des hamburgers à regarder devant des feuilletons étasuniens... Que dis-je, des SOAP... Nag ur vuhez bourrapl, me lâr deoc’h ! Quelle belle vie j’vous dis !

Et le mandarin ?
Mais, qui sait, d’ici vingt ans, l’anglais lui-même sera peut-être dépassé par le mandarin... Qu’est-ce que c’est cet oiseau là, vous demandez-vous peut-être ? Et bien c’est la langue officielle en Chine et la langue la plus parlée dans le monde. Et là, Pontivy est à la pointe de la modernité puisqu’on y étudie le chinois dans un lycée juste après y avoir laissé tomber le breton. Loin de moi l’idée de critiquer l’enseignement du chinois, c’est une ouverture linguistique et culturelle; ce qui me pose problème c’est que l’on abandonne le breton, preuve au contraire d’une fermeture culturelle cette fois, voire d’une fermeture sur soi-même et sur son environnement immédiat, fermeture qui mériterait d’être analysée. Mais je ne suis pas psychanalyste... Le syndrome de l'abandon de la langue d'origine sévit un peu partout, notamment en Ecosse (lire les commentaires).

Allez, dalc’homp berr, tudoù ! Tenons bon, auditrices ou auditeurs de Radio Bro Gwened, lecteurs et lectrices de ce blog, que vous soyez de la belle ville de Pontivy ou d’ailleurs. Et surtout ne vendons pas nos noms à des trafiquants d’illusions.
Christian Le Meut

* Rappel : la plupart des textes figurant sur ce blog sont des chroniques pour Radio Bro Gwened, émettant de Pontivy. Rendez-vous le mercredi à 9 h 15 pour la chronique en français, 8 h 15 le vendredi, en breton.
Internet : www.radio-bro-gwened.com


22/12/2005

Bezit modern, tudoù !

Deomp d’ar Stadoù Unanet, d’ur pennher anvet Clark e lec’h ma z’eus 125 den e vout e chom... Met echu eo bremañ get Clark : chanchet eo bet anv ar gumun se evit dont da vout Dish...
Perak Dish ? DISH, evel anv ur “boked niverel”, ur “bouquet numérique” anvet DISH, evel ma z’eus “Canal Satellite” pe TPS amañ. Ur wezh koumanantet c’hwi resev er ger ugent pe daou ugent chadenn skinwell, tele ha n’o peus ket amzer da sellet doc’hte, met doc’h ar c’hiz oc’h, ar pezh a gont memestra. C’hwi zo modern. Ma peus amzer memestra da sellet doc’hte, diwallit : tapet vec’h get klanvedoù zo. Dirak usr post skinwell, alies, an empenn a zigresk hag ar c’horf a gresk evit bout lardoc’h.... Ha diwallit d’an “escarres” !

Justawalc’h roet eo bet ur rastell tele, ul lennour DVD hag ur c’houmanant dek vloaz da razh an dud a zo e chom e Clark. Setu penaos emañ bet troket anv o farrez get tud Clark. Laouen bras eo maer ar gumun rak brudet eo bremañ e barrez : “Den ebet a ouie emen a oa Clark, razh an dud a ouia emen emañ Dish” eme an aotrou maer, barzh ar gazetenn Courrier international (01/12/2005). Brudet eo Dish, ya, met brudet brav pe gwallvrudet ? Un taol brud a zo bet graet get ar stall Dish, sur awalc’h, met get tud ar gummun ? Gwerzhiñ anv o farrez evit lakaat en e blas anv ur mark, n’eus ket tu da vout fier kement-se, d’am sonj. Met marsen, an dra se eo, bout modern er Stadoù Unanet.

Met deomp en dro da Vreizh. Klaskomp ur pennher all kollet war er maezioù evel Clark : Pondi, lakoomp... Pontivy e galleg. An anv se a son un tammig re gozh, n’eo ket un anv modern, tamm ebet. Sonjit ta : trokiñ “Pontivy” evit “Canal satellite” war e lerc’h da skouer. Setu un taol brud a feson. Hag ouzhpenn e vehe roet da bep hini kement da sellet doc’h chadennoù skinwell. E lec’h bout “Pontivyien”, tud a Bondi a vehe “canal satellitiens” ! Setu un anv modern, hag a denn doc’h ar skiant fiktion, d’ar skiant faltazi ! Nag un anv modern. Ha da zistagiñ d’un doare saozneg, “Channel satellite”, mar plij...
Ne vehe netra modernoc’h, me lâr deoc’h !

Un anv ragistorel...
Ha ne gomzan ket ag ur radio bennak get un anv tost ragistorel : Radio Bro Gwened. Bizkoazh kement all, nag ur spont ! N’eo ket posupl. N’eus nemet un tra d’ober : saoznekaat an traoù. Larit “Rbiji”, mar plij. Selaouit “RBJ” ! Setu un doare a feson da laret an traoù ! Rak emañ ret sonjal en amzer da zonet. N’eo ket get ar galleg, na get ar brezhoneg, e teuec’h da vout star ar show biz ! Sonjit en ur c’hrennard, pe ur grennardez a Bondi a faotehe monet d’ar Star Akademy e Paris. Ya, rak ur bochad tud yaouank a vremañ a zo bamet dirak ar Star Ak... Ha setu hennezh pe honnezh dirak juri ar Star Ak :
- “A ven e teuit ?”
- A Bondi...
- Ha petra peus graet araok ?
- Kanet m’eus er radio krochet savet get Radio Bro Gwened”...
Setu, kollet d’un taol, a dra sur ! Lakaet er maez an den yaouank hep bout selaouet get ar jury evel ma vehe daet ag ar grenn amzer !
Nann, tud a Bondi, ma faota deoc’h bout doc’h ar c’hiz, chanchit anv ho parrez. “Channel satellite” e lerc’h Pontivy, da skouer, vehe kalz gwelloc’h... Ha perak pas “Channel Disney” ?...
Er maez an amzer paseet, tudoù : “Du passé faisons table rase” ‘vez lâret barzh un ganaouenn brudet : an Etrebroadel... Met petra chom war an daol, goude bout skarzhet an amzer paseet : ur voutailhad kaka kola da eviñ get un hamburger breiñ e sellet doc’h feuilletonnoù war an tele... Beurk.

Madarineg war lerc'h brezhoneg...
Hag ur wezh paseet mod ar saozneg, a benn ugent vloaz, piv ouia, peseurt yezh nevez e vo ret deomp kaozal ? Ar yezh a vez komzet ar muian er bed a bezh : mandarineg, da laret eo, sinaeg. Ha n’och ket plaseet fall amañ, e Pondi. Hervez ar pezh m’eus klewet, lakaet eo bet er maez ar brezhoneg en ul lise evit kelenn mandarineg en he lerc’h... Setu, tud avanset, tud a well pell en amzer da zont ! Bon, marteze, ne wellont ket pell en amzer paseet, nag en amzer a vremañ !... Met se zo un afer all. Deskiñ mandarineg zo un dra vat, ne laran ket, met perak lakaat ar brezhoneg er maez ? Yezh a-orin ar vro-mañ ?

Ale, dalc’homp berr tudoù, ha ne werzhomp ket hon anvioù da zen ebet !
Bevet Pondi ha Radio Bro Gwened !
Ha trugarez deoc'h bout lennet ar pennad se : trugarez 'vez lâret "xie xie" e mandarineg.
Christian Le Meut

France 3 : l'info en breton va se taire dans le Finistère

Communiqué du personnel de France 3 Iroise (édition du Finistère), qui produit notamment chaque jour un bulletin en langue bretonne diffusé à 12 h 15... Tous les jours ? Non, pas pendant les vacances de Noël. Tout le personnel est mis en vacances d'office par mesure d'économie :  "Joli cadeau de Noël pour les téléspectateurs et le personnel de France 3 Iroise ! A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 2 janvier 2006 les éditions d'information locale Iroise et An Taol Lagad disparaissent de vos écrans. En clair : plus d'informations en breton et une couverture minimale de l'actualité finistérienne en français dans le journal régional. Vous avez été nombreuses et nombreux, élus, associations, syndicats, téléspectateurs, à nous apporter votre soutien, à témoigner votre attachement au service public audiovisuel de proximité et à son maintien toute l'année. Nous vous en remercions et pour marquer le coup nous vous invitons samedi 24 décembre à 11 h 30 à nous rejoindre pour un verre et/ou pique-nique en musique au Roc Trédudon (près de l'émetteur). Comptant sur votre présences.

Trugarez evit ho skoazell, renerien France3 n'o deus ket pleget, ne vo abadenn ebet skignet ganeomp e Penn ar Bed e- pad div sizhunvezh, met pedet oc'h da evañ ur banne disadorn 24 a viz Kerzu da 11 eur hanter dirak peul bras Roc'h Tredudon. Kenavo"

14/12/2005

Miss Frans hag an Telethon

N’eus ket pell zo m’eus bevet un noziad spontus, me lâr deoc’h. Spontus abominapl. Get tud all e oan, ha c’hwi ouia penaos e kerzh an traoù pa vezer barzh ur strollad. C’hwi zo techet d’ober traoù n’och ket akourset d’ober... Ur sadorn da nozh oa; ur barrad avel ha glav a oa er maez; evet m’boa un tammig re, banneoù gwin ruz mat, ha setu, erruet an traoù mod-se... Hep kompreiñ... N’eo ket un torfet m’eus graet met memestra... Bon, anzav a ran tudoù : setu ar pezh m’eus graet... Ur sadorn da nozh m’eus sellet doc’h an tele ! Un noziad a bezh dirak ur post skinwell, ya !  Hag ouzhpenn, n’eo ket Arte meus sellet an nozh se, nag un abadenn interesus evel ma z’eus a wec’hoù war ar skinwell memestran... Nann... Gwasoc’h gwasan... TF1, m’eus sellet, ya ! Hag unan ag an abadennoù spontusan war TF1: Miss Frans, konkour Miss Frans.
Nag ur wezh !
Ha setu, merc’hed yaouank hanter noazh e tibuniñ dirazomp, pe e reskontiñ traoù sot da c’houlennoù sot savet get tud sot ar jury... Miss Breizh oa a Naoned. Kaer oa ar plac’h met skarzhet oa bet d’an taol kentañ. Ur miz Breizh a Naoned : setu un dra vat. Met echu eo: ar bloaz a zeu, hervez ar pezh m’eus lennet, ur miss vo dilennet get ar rannvro “Broioù al Liger”... C’hwi ouia mat : Naoned n’eo ket mui e Breizh goude mare ar Marechal Petain hag an dra se n’eo ket bet chanchet ar lerc’h...

Tud diseven ur sort !
Yann Ber Faukul, m’en digarezit, Yann-Ber Foucault, oa e mesk ar merc’hed, e veskiñ an anvioù pe e varbotal get ar familh De Fontenay. Barzh a familh-se e kaver ar mab hag ar vamm. Ha pegen diseven, direspet, int an daou lapous se ! Ar mab, da skouer, n’eus diskouezet ur plac’h hag a oa bet miss Frans dek vloaz zo, nemet dek vloaz. Hag hennezh da lâret : sellet doc’hti pegen kaer emañ c’hoazh ! Ya, ur plac’h a dregont pe zaou ugent vloaz a c’hell bout kaer c’hoazh... Ouion ket penaos lâr “goujaterie” e brezhoneg, met an dra se oa.
Hag ar vamm ! An Intron De Fontenay. E fin an abadenn he deus lâret  un dra a ziout an Telethon a oa skignet war Frans daou ar memes noziad : “Ar viopated bihan a vour dezhe miss Frans”; “Les petits myopathes aiment miss France”. Ur frasenn evel se ne dalv ket netra... Met hag en a vourr Miss Frans ha TFunan, ar viopated ? N’eo ket sur rak n’eo ket bet prometet argant ebet get an intron se d’an Telethon ha, gwasoc’h, bep bloaz vez lakaet konkour Miss Frans d’ar memes koulz an Telethon... Ha setu millionnoù a dud e sellet doc’h an abadenn-se e lec’h sellet doc’h an Telethon. Se zo ur gongurens da vat.

Pomperion brokus...
Sellet m’eus ivez un tammig d’an Telethon justawalc’h. Gwellet m’eus ar bomperion ag a Frans a bezh reiñ ur sammad argant d’an Telethon hag, ar o lerc’h, ur den a Frans 2 zo daet da zispleg un doare nevez da serriñ argant. Reve al lezennoù chadennoù tele publik n’o deus ket droad da droc’hiñ an abadennoù get bruderezh, da gustum. Kaset vez argant d’ar mediaioù publik dre ar redevans, ha nebeutoc’h a vruderezh, a vez lakaet warne.. Met un dra nevez zo bet graet evit an Téléthon 2005. Ur pennad bruderezh zo bet lakaet memestra get aotre ar CSA, Kuzul uhel an audiovisuel. Gwerzhet eo bet dre “enchères” ar pennad pub-se ha roet an argant d’an Telethon.  Pub oa, da lâret eo mesajoù evit hor lakaet da breniñ traoù zo, met bon, mod-se a zo bet dastumet ur bern argant evit ar re glañv.
Souezhus eo met tud a DFunan n’o deus ket sonjet gober kement-se  !  Ur bochad pub a zo bet bannet war TF1 d’an noziad se, ha pub paiet ker ! Met an argant zo chomet barzh sakodoù TFunan,  Endemol, an embregerezh a gas kenstrivadeg Miss Frans, intron De Fontenay hag he mab diseven... Ha setu, graet an taol... Ankouet an Telethon, dezhe ar biftons !  A wec’hoù ez eus diforioù bras etre ar chadennoù publik hag ar chadennoù privez, memestra. Hag ar galon, al largantez, an noziad se, oa war Frans 2.

D’ar Stad eo da baeañ ar glaskourion
Me, n’on ket ur fan bras d’an Telethon. D’am sonj emañ ret d’ar Stad paeañ ar skiantourion hag ar glaskourion, get an tailhoù paeet get razh an dud. Dijaploc’h, libroc’h int, mod-se da glask. An Telethon zo un dra ouzhpenn a lak ur bern tud, e pep lec’h, d’ober un dra bennak evit ar re all, ar pezh a gavan talvoudus...

Ouion ket mard a vourr ar vugale tapet get ar miopati, Miss Frans, evel ar pezh lâret get intron de Fontenay an noziad se. Met tud TFunan, Endemol, hag an intron de Fontenay, hag en o deus foutr doc’h ar re glañv ? Bep bloaz e vez lakaet gete konkour Miss Frans er memes koulz an Telethon ! N’o deus ket nemet un dra d’ober evit diskouez deomp int tud a galon : lakaat ar c’honkour se un dibenn sizhun all  ha nompass gober konkurrens d’an Telethon.  Met, d’am sonj, ni gortozay pell !
Christian Le Meut

12/12/2005

Miss France et le Téléthon

Il y a peu, je dois l’avouer, je me suis laissé entraîner sur une mauvaise pente. C’est comme ça, quand on est en groupe, on se laisse aller à faire des choses que l’on ne fera pas autrement... C’était un soir de pluie et de tempête, j’avais bu quelques verres d’excellents vins rouges, j’avais bien mangé, je n’avais plus toute ma tête et voilà, c’est arrivé, j’ai craqué, j’ai replongé... Et oui, je dois avouer un moment d’égarement... Mesdames messieurs... Un soir, j’ai regardé la télé, et toute une soirée, en plus... Bon, ce n’est pas un crime, sauf peut-être contre l’intelligence. Mais toute une soirée, quand même. Hum hum... Et en plus, je n’ai même pas regardé Arté, non, cela aurait pu être une circonstance atténuante M. le juge...

Non, mon cas est bien plus grave... Bien bien pire, j’ai honte : J’ai regardé TF1, oui, TF1... Et pas n’importe quoi sur TF1 : le concours de Miss France, voilà, c’est dit ! Je sais, j’ai la honte mais que voulez-vous, on se laisse parfois aller ! Il faut bien que vieillesse se passe à regarder défiler des jeunes filles toutes plus jolies les unes que les autres. Mais quel spectacle navrant quand même, quelle mise en scène sexiste de la femme, et quel vide abyssal... Un jury de personnes compétentes (dont Johnny Hallyday, c’est dire) sélectionnées sur on ne sait quels critères devait juger ces jeunes filles sur des critères également arbitraires. Il ne faut être ni trop petite, ni trop grande, ni trop grasse, ni trop maigre, ni n’avoir de bouton sur le nez, pour devenir Miss France... Bon, à la fin, la gagnante pleurait à chaudes larmes et son maquillage s’est répandu sur son visage; c’était laid mais très drôle aussi à voir. On aurait cru une revenante dans une film d’horreur. Ses voisines essayaient de réparer les dégâts, sans résultats...

Le royaume de la paillette
Et puis on leur pose des questions, à ces jeunes filles. La chanteuse Jennifer, membre du jury, a cherché une question à poser, mais elle n’y arrivait pas. On l’avait prise par surprise, la pauvre, vous vous rendez compte ? Poser une question, comme ça, c’est difficile. Mais la candidate a quand même répondu à la question qui ne lui était pas posée ! Elle avait bien préparé son texte et a prononcé un grand mot, “altruisme”... Altruisme, je cite mon dico : “Tendance à s’intéresser aux autres; qui se soucie des autres; contraire : égoïste”... Cette jeune candidate est peut-être altruiste, je n’en sais rien, je ne la connais pas, mais même les plus grands mots peuvent devenir des gros mots dans certains contextes...”Altruisme”, cela sonnait bizarre dans cette émission, royaume du nombrilisme de la paillette, et du m’as-tu vu, où l’objectif est d’éliminer les autres candidates pour arriver en haut de l’affiche... Tout le contraire de l’altruisme.
Mais, ce soir là, justement, il y avait d’autres gens sur une chaîne concurrente, sur France 2 avec le Téléthon. Depuis des années le concours de Miss France est programmé le même soir que le Téléthon. Cette concurrence fauche des millions de téléspectateurs à cette opération en faveur des malades de la myopathie et de la recherche médicale. Quelle preuve d’altruisme si l’en est ! Les écrans publicitaires se succèdent sur TF1 et vont dans les poches de cette chaîne... A la fin du concours, l’ineffable Mme de Font de teint, Mme de Fontenay, a eu cette phrase éloquente : “Les petits myopathes aiment Miss France”... Le genre de généralisation qui ne veut rien dire et, surtout, Mme de Fontenay s’est bien gardé d’annoncer un don quelconque pour pour le Téléthon.

Pendant ce temps là, sur France 2, les pompiers de la France entière donnaient un gros chèque au Téléthon et un responsable de la chaîne annonçait qu’exceptionnellement, l’émission serait coupée par un espace publicitaire. La loi interdit, en effet, aux chaînes publiques de couper leurs émissions par de la pub mais une autorisation exceptionnelle avait été donnée par le conseil supérieur de l’audiovisuel. Cette page de pub avait été mise aux enchères au profit du Téléthon. Bon, ça reste de la pub, donc des messages orientés pour nous inciter à consommer, mais au moins les quelques centaines de milliers, voire les quelques millions d’euros récoltés, sont allés au Téléthon. C’est bizarre, sur TF1, ils n’ont pas l’air d’avoir eu la même idée... Pourtant, des écrans de pub, il y en a eu plein sur TF1, ce soir-là... Mais oublié le Téléthon, à nous les biftons !

France 2, TF1 : 0
Il y a des soirs comme ça où l’on voit une vraie différence entre une chaîne de service public, France 2, digne et solidaire, où un grand concours de générosité est lancé chaque année pendant 48h; et de l’autre côté une chaîne privée, TF1, qui elle, propose à longueur d’année un concours de goujaterie et de sottise crasse... Je ne suis pas, pour autant, un inconditionnel du Téléthon, loin de là. Je considère que la recherche médicale doit être financée par des fonds publics, par nos impôts et taxes, pour être indépendantes des lois du marché et n'être pas orientée vers des objectifs commerciaux ni uniquement vers des publics solvables (pouvant s'acheter les médicaments, par exemple, les maladies affectant des populations pauvres font l'objet de moins de recherche de la part des laboratoires commerciaux...). Le Téléthon est un plus, comme toutes les opérations de ce type, et a l'avantage de faire se mobiliser beaucoup de monde, un peu partout, pour autrui. Ce n'est pas si mal.

Alors je ne sais pas si les “petits myopathes” aiment Miss France, comme s’est complu à le dire Mme de Fontenay, mais TF1, la société des Miss France et Mme de Fontenay elle-même en ont-ils réellement quelque chose à faire de malades de la myopathie et du Téléthon ? Ils pourraient nous le prouver en faisant une chose simple : programmer le concours des Miss France un autre week-end que le Téléthon. Mais cela fait des années que ça dure et qu’ils persistent dans leur hypocrisie.
“Altruisme”, vous avez dit “altruisme” ?
Christian Le Meut

26/09/2005

Lulu, 14 ans

Lulu, tu es née voici 14 ans, le 26 septembre 1991.

Depuis cette date plusieurs anciens de la famille sont partis. Du côté de ton père, la totalité de tes arrières grands-parents étaient bretonnants de langue maternelle. De ces bretonnants qui disaient “piar” pour quatre, un tï pour dire maison ou ur “c’hï” pour un chien. Ils parlaient ce breton vannetais de la côte, avec une accent bien particulier, que plus beaucoup de gens ne parlent désormais dans leur deux communes d’origine, Crac’h et Ploemel. Toi, Lulu, tu ne parles pas le breton, et tu as sûrement beaucoup plus de notion d’anglais, de latin et d’espagnol que de notions de la langue de tes ancêtres. Il paraît que c'est normal. La langue bretonne est, ici encore, en Bretagne, largement mise à l'écart du système scolaire (hormis les écoles bilingues qui se développent heureusement). Il est encore cependant, du côté de Crac’h, Ploemel et Auray quelques personnes qui font de la résistance, qui parlent encore le breton ou l’apprennent. 7.000 pour le pays d’Auray, d'après les chiffres. Mais on n'entend plus beaucoup parler breton dans les rues de Crac'h, alors que c'était la langue majoritaire il y a une soixantaine d'année encore...
Il y a quatorze ans, Lulu, je ne parlais pas breton, juste quelques bribes. J’ai appris depuis, j’en suis bien content, et je continue d’apprendre. Je n’aime pas qu’on ait cherché à me couper de la langue maternelle de mes quatre grands-parents.


Crac'h, Auray, Vannes, et après ?
Il y a quatorze ans , Lulu, tu es née à Auray. Tes grands-parents paternels sont nés à Crac’h juste avant la guerre. Ta grand mère au centre bourg, fille de commerçant, et ton grand-père à Kerchican, juste en bas du bourg, chez les moins riches. Kerchican, quel nom. En breton, “chikannal”, c’est se quereller, se disputer, se bagarrer. Les gens de ce village étaient-ils particulièrement querelleurs ? En aurions-nous hérité quelque chose ? Mystère.
Ton père puis toi, Lulu, êtes nés à Auray quelques décennies plus tard mais désormais les bébés de Crac’h ne naissent plus à Auray, mais à Vannes. Il faut regrouper les maternités pour faire des économies. Mais quelle est la prochaine étape ? Rennes, Nantes, Paris, la lune ?... Les mamans restent désormais le moins longtemps possible dans les maternités, aussi pour des raisons d’économie. J’ai même lu dans la presse qu’un projet est en cours pour n’accueillir les femmes enceintes qu’une journée en maternité. Elles seraient préparées avant puis raccompagnées à la maison tout de suite après l’accouchement. Tels qu’on est là, on va bientôt réhabiliter l’accouchement à la maison et la boucle sera bouclée... Pourquoi pas, après tout, si cela se fait dans les conditions maximum de sécurité, et pas pour des raisons vilement budgétaires. Car l’Etat ferme des plus en plus de petits hôpitaux qui étaient répartis sur tout le territoire, soi-disant pour faire des économies. Mais des économies, je trouve qu’il y a d’autres endroits ou en faire, notamment du côté des dépenses militaires. Là-dessus, je n’ai pas varié depuis 14 ans, ma Lulu...


Balkans : de la guerre à l'incertitude
Quand tu es née, je n’étais pas à Auray, ni en Bretagne, ni en France, pour t’accueillir. J’étais parti en reportage en Yougoslavie, ou une guerre commençait. En Slovénie et en Croatie, pour être précis. J’étais allé y rencontrer des gens et des associations qui essayaient encore de parler de paix. Position difficile, car la guerre n’est pas que l’ennemi de la paix, elle est aussi l’ennemi de la liberté d’opinion, de la liberté d’expression, l’ennemi de la démocratie et de l’intelligence. Quatorze ans plus tard, la Slovénie vient d’intégrer l’Union européenne. La Croatie y aspire... Mais quel avenir pour les autres Etats issus de la Yougoslavie, comme la Bosnie, la Serbie, le Monténégro, la Macédoine, le Kosovo ?... Des milliers de soldats européens y stationnent pour tenter de maintenir une paix fragile, mais ils risquent de devoir rester très longtemps car cette région demeure une poudrière, notamment le Kosovo. Que les militaires servent à maintenir le cessez-le-feu et une sorte de paix, très bien. Mais cela ne suffit pas pour construire un avenir de paix. Pour cela, il faut des accords politiques entre gouvernements, un développement économique, du temps. Le Kosovo, par exemple, fait toujours partie officiellement de la fédération Serbie-Monténégro, mais la majorité des Kosovards, albanais d’origine, veulent l’indépendance... Et pour nous, ici, en Europe de l’Ouest, quel avenir ? La construction européenne est stoppée depuis le vote négatif au texte de constitution européenne... Voter non était une chose, mais quel projet cela porte-t-il ? Les choses ne sont pas claires là non plus...

Game Boy : à la poubelle !
Il y a quatorze ans, ma Lulu, je n’avais jamais vu de ma vie une “game boy”, et ne m’en portait pas plus mal. Aujourd’hui ces petites boîtes sont devenues les jeux préférés de millions d’enfants et d’adolescents fascinés par ce qui se passe sur de minuscules écrans. Je n’ai jamais joué à la “game boy”. Mais quand je te parle, Lulu, et que tu ne lèves même pas la paupière pour me regarder et m’écouter tellement tu es fascinée par ton jeu, j’ai envie de la mettre à la poubelle, ta game-boy.
C’est pareil pour la télé. J’ai beaucoup regardé le petit écran durant mon enfance et je sais qu’on y perd beaucoup de temps à regarder des émissions trop souvent vides d’intérêt. La télé est une forme de drogue, une drogue dure. Bien sûr, il y a des émissions intéressantes, quelques-unes, sur des ghettos comme Arte, la Cinquième, voire sur le service public... Mais la tendance dominante est à une télé réalité qui prône la compétition à tout crin, l’allégeance à des modes artificielles, à des stéréotypes totalitaires, à la consommation à outrance, au divertissement permanent au détriment de la découverte de la vraie vie...
L’été dernier, Lulu, tu as été enthousiasmée par une série télévisée appelée Dolmen. Les dolmen y étaient plutôt des menhirs et l’histoire était du genre frelatée. Mais quand je t’ai proposé de venir voir de vrais menhirs, de vrais dolmen, cairns et tumulus à quelques kilomètres, à Locmariaquer, mademoiselle a préféré rester jouer avec sa game boy...
Je n’ai que quarante ans et des poussières, Lulu. Bon, c’est probablement déjà très vieux à tes yeux... Mais j’ai compris que les appareils, les games boys, télévision, ordinateurs et autres, ne sont que des morceaux de plastics avec un peu d’électronique dedans, et de l’électricité. Ils n’ont pas de cœurs, pas d’expérience de la vie, pas de mémoire familiale, pas d’humour ni de tendresse, ni aucun sentiment. Une machine reste une machine et nous, nous sommes des êtres humains. Nous, toi, moi, tes parents, ta soeurs, ta famille, tes amis, et même tes profs... Nulle machine ne peut nous remplacer. J’ai appris aussi qu’aucun écran, qu’il soit de télévision, d’ordinateur ou de cinéma ne te montrera mieux la beauté de la vie et du monde, que tes propres yeux. Alors ne vivons pas nos vies par procuration devant nos postes de télévision, comme dit le chanteur, Jean-Jacques Goldman, en l’occurence.


Une goal de 80 ans !
L’été passé, j’ai joué au football. Déjà, ce n’est pas fréquent mais là, en plus, j’avais comme goal dans mon équipe une mamie de 80 ans. Tu te rends compte ? 80 ans. Bon, elle ne courrait pas beaucoup, mais quelle énergie, quelle “begon”, quand même. J’espère, quand j’aurais 80 ans, être capable de jouer au foot comme ça, avec toi, qui sait... Et j’espère que toi aussi, arrivée à ce bel âge, tu pourras également tenir les buts. Je te le souhaite, ma Lulu.
Gros bisous, et bon anniversaire.
14 ans ! Bizkoazh kement all !

Christian

Photo (C.L.M.) : Lulu, quelques mois après sa naissance, en train de manger un pissenlit.

Lulu, 14 vloaz !

Lulu : te zo ganet pewarzek vloaz zo, an c’hwec’h arnugent a Viz Gwenholon 1991. Piarzeg vloaz, neuze. Me lâr “piar” peogwir e vez lâret mod-se koste Krac’h, parrez a orin da dad, ma breur, ha me. Piar ha pas pevar pe pouar evel ma vez lâret e lec’hioù all... Met bon, n’eus ket mui kalz a dud a gomz brezhoneg e Krac’h, get an doare bourrapl se da zistag. Razh ma zud kozh a gomze brezhoneg a vihan, ha galleg ivez met te, Lulu, gouzout a res un tammig saozneg, latineg ha spagnoleg met ne gomzes ket yezh da gourdadoù na yezh da donton karet, me. Un dra boutin, “normal” eo, sanset... Met muioc’h mui a vugale a zesk brezhoneg er skol, eurusamant.
Ganet out bet piarzeg vloaz zo neuze, ma Lulu. Abaoe ar bloaz se, ma mamm gozh ha ma zad kozh, brezhonegerioñ anezhe, zo aet kuit. Da dud kuñv. Ha traoù all 'deus chanjet. Tri ugent vloaz zo ar bouponned a zeue war an douar er ger, sikouret get ur medisinour pe un amiegez, pe get tud ar vro. Ma zud, da dud kozh, zo ganet e Krac’h. Ma mamm e kreiz ar vourc’h, ha ma zad e Kerchikan, ur geriadenn tost d’ar vourc’h... Kerchikan, nag un anv drol. Marteze, tud ar geriadenn se en em chikane alies... Hag e tennomp dezhe ?


Krac'h, An Alré, Gwened... hag al lerc'h ?
Goude an eil brezel bed ar mammoù oa bet kaset d’en ospital en Alre. Da dad zo ganet du hont ha te, Lulu ivez. Met echu eo, serret eo bet ar stal se ha, bremañ, emañ monet betek Gwened... Krac’h, An Alre, Gwened, hag ar lerc’h ? Roazhon, Naoned, Paris ?... Serret vez muioc’h mui a ospitalioù bihan evit nompass fondiñ re a argant get ar Stad... Ha paseet vez nebeutoc’h nebeut ag amzer get ar mammoù en ospitalioù. Hervez ar pezh m’eus lennet war ur gazetenn, ur raktres zo da lakaat ar mammoù da chom un devezh hepken en ospitalioù ! Ha donet en dro da gulvoudein er ger, evel ma veze graet gwezhall ? Perak pas, benn ar fin, mard eo aozet mat an traoù, get tud a vicher ec’h ober ar dro ar mammoù e toug ?

Me, ne oan ket en Alre pand out ganet. Pell e oan, e Yougoslavia e lec’h ma kroge ur brezel spontus. Bet oan du hont ec’h ober reportajoù a ziar benn tud a laboure evit ar peoc’h hag evit an demokratelezh du-hont, koste Kroatia ha Slovenia. Ar pezh oa diaes memestra. Enebour ar peoc’h eo ar brezel, met ivez enebour an demokratelezh hag ar frankiz. Bremañ, Slovenia zo deuet barzh an Unanviezh Europa, met peseurt dazont evit ar broioù all, evel Serbia, Kosovo, Bosnia, Makedonia ? Ur bochad soudarded ag Europa zo bet kaset enno da sioulat an traoù, ha chom a rint pell, d’am sonj. Ar C’Hosovo zo c’hoazh ur rannvro a Serbia, met an Albaned, al lodenn vrasan ag ar bobl, a faota dezhe sevel ur vro distag, digabestr... N’eo ket sklaer an dazont er Balkan. Nag evidomp ni. Ar Fransision o deus lâret nann d’ar referundum evit ar “gonstitution Europa”. Hag ar lerc’h ? Peseurt raktress a zo, get ar re deus votet “nann”? N’eo ket sklaer ivez...


Gamoù boy milliget...
Piarzeg vloaz zo, ma Lulu, n’am boa ket bizkoazh gwellet ur “game boy”. Ar vugale a c’hoari alies get ar voestoù bihan-se bremañ. M’eus ket komprenet c’hoazh penaos a rit c’hwi evit gwellout ar pezh a zo war ar skrammoù bihan se... A wezhoù, Lulu , te zo staget doc’h ar game boy milliget se ha n’eus ket tu da gomz genit, evel ma vehes hipnotised, saouzanet. Ne blij ket din an dra se, me lar dit, ha n’eo ket seven nompass selaou an dud a gomz dit, ma Lulu... N’out ket da unan evel se. Ur bochad bugale ‘vez hipnotised ivez eldout, met n’eo ket un digarez.
Ar miam tra eo get an tele, ar skinwell. Me, m’eus paseet re amzer dirak an tele pa oan yaouankoc’h; ha gouzout a ran penaos e vez kollet re amzer geti. Traou brav hag interesus a zo war ar skinwell, ne lâran ket. Met ivez ur bern konerioù a bep sort evel “Enezenn an temptassion”, “Fear faktor”, “An dachenn”, ha c’hoazh. Bamet oas dirak Dolmen, filmoù brein skignet war TFunan an hañv paseet. Menhir ha dolmen gwir zo er vro-mañ ha m’eus kanniet dit monet d’o gwellet e Lokmariaker. Met non, kavet peus bourraploc’h chom vreiñan war da welle, e c’hoari get da game boy...

Nemet daou ugent vloaz on met komprenet m’eus un dra bennak, memestra. Ar gammoù boy, ar postoù tele, an urzhiaterioù, ar skrammoù, n’int ket nemet tammoù plastik get un tammig elektronik e barzh. N’int ket met benvegi. N’o deus ket kalon, na karantez, na fent, na skiant prenet, na santimantoù, nag empenn... Ni zo tud. Te ha me, da dud, da dud kozh, da c’hoar vihan, da vignonned, da gelennerion... N’eus skramm ebet, nag urzhiataer ebet a c’hellehe kemer hor flas. Ha n’eus skramm ebet a c’hellehe diskouez dit ar vuhez, an dud hag an natur, gwelloc’h evit da daoulagad ha da galon.


An hañv paseet, c’hoariet m’eus football get ur vamm gozh, piar ugent vloaz anezhi. Ya, piar ugent vloaz. Ur vamm gozh a zo e chom e Bro Gerne, tost da Gemperle. Hoonezh zo chomet barzh ar but, ar palioù, hep redek kalz met bon, begon oa geti memestra ! Spi m’eus e c’helliñ-me c’hoari football genit Lulu, pa m’bo piar ugent vloaz ivez. Ha spi m’eus e c’hellay te ivez c’hoari football, pa po piar ugent vloaz !
Ale, deiz a bloaz laouen mat, ma Lulu ha pokoù bras.
Piarzeg vloaz : bizkoazh kement all !

Christian Le Meut

Skeudenn : Lulu, war-dro pewar miz goude bout ganet, e tebrin ur hwerizionen. Nag ur goantenn dija !

17/09/2005

Reportajoù interesus war F3 adalek disul

"Brezhoneg e 6 miz" ur film-kazetenn e 5 pennad 13', unan bep sul, azalek disul 18/09 da 11e50, war Frañs 3 Breizh.

synopsis : 1añ a viz Here 2003, e maner Keranden e Landerne, kentañ devezh ar stummadur hir e brezhoneg kinniget gant Stumdi. 35 a dud deuet a zo o sellet an eil ouzh egile kurius, lod a seblant bezañ nervus awalc’h. O dervezh distro-skol eo. War-lerc’h ur stummadur puilh a 6 mizvezh, 35 eurvezh bep sizhun, hag a-drugarez d’ar brezhoneg, o deus fiziañs da gaout ul labour e brezhoneg. E-doug ar c’hwec’h mizvezh-mañ em eus filmet pemp stajiad, dezho personelezhioù, orinoù, ha c’hoantoù a-bep seurt.En tu all d’o c’hoant da labourat e brezhoneg, emaint amañ evit un afer a santimant. Ezhomm zo, a-benn deskiñ ur yezh ken disheñvel hag ar brezhoneg e vo dav dezho poaniañ hardiz, savet ha skoliataet m’int bet e galleg. Klask a reont implij ar brezhoneg e-maez ar c’hentelioù, cheñch a ra o sell war ar bed brezhoneg a-wechoù. Dre ma teskont brezhoneg e vezont cheñchet int-i o-unan ivez.

A partir de dimanche 18/09 F3-Bretagne diffuse une série de cinq reportages sur des personnes suivant une formation de six mois à temps plein, à la langue bretonne avec l'association Stumdi. Cette série a été réalisée par Ronan Hirrien. Elle suit l'évolution des stagiaires au cours de leur six mois de formation, et leur relation à la langue bretonne.
A 11h50 chaque dimanche sur F3-Bretagne et en français le samedi 15 octobre après-midi sur F3 Ouest.

16/09/2005

Kentelioù brezhoneg war TF1 a-benn nebeut ?

An aotrou Le Lay zo bet aterset get ar gelaouenn nevez anvet “Bretons”, niverenn miz Gwenholon mañ... “N’on ket Gall eme Patrick Le Lay, me zo Breton. Un estranjour on me pa z’on e Frans”... Ha pennrenour TF1 da lâret ivez traoù kriz a ziout Frans hag ar brezhoneg. Hervez Patrick Le Lay ur “génocide culturel” zo bet graet get Frans a enep hor yezh... “Sevenadur Breizh n’en deus ket droad da vout”, a lâr ivez Patrick Le Lay. Kazetennoù zo, evel Libération pe Le Monde, deus embannet un lodenn ag ar pezh lâret get Le Lay, met hep monet pelloc’h...
Neuze Patrick Le Lay en em senta Breizhad ha pas Gall, e zoare da welled an traoù. Droad en deus da lâret an dra-se ma faota dezhan... Me, en em sentan Breizhad ha Gall, hag European, ha mab den, hag ur bern traoù all. Gwir eo lâret : Stad Gall n’eus klasket lazhiñ ar brezhoneg hag ar yezhoù rannvroel all, dre ur bochad lezennoù. Met ur Stad zo un dra; ur bobl, ur sevenadur, un istor, ur yezh zo traoù all. Evidon me, bout Gall ne dalv ket bout a du get razh ar pezh graet abaoe kantvedoù get ar Stad gall hag get ar Frañsision met bout mab un istor mesket, keijet, etre Frans, Breizh, Europa, ha c’hoazh...

“Génocide pe ethnocide ?”
An aotrou Le Lay a gomz ag ur “genocide culturel”. Ne gavan ket just ar ger se “génocide” evit diskouez ar pezh a vez graet e Breizh hiziv an deiz c’hoazh. Ur genocide zo un dra all, pa a glask ur gouarnamant (pe ur gallout bennak) lazhiñ ur bobl, pe ul lodenn ag ar bobl evel ar Juifed en Alamagn, an Tutsi e Rwanda (met ivez an Hutu ne oant ket a-du get ar gouarnamant) hag an Armenied e Turkia... Krizoc’h eo, memestra. Ni, Bretoned, omp chomet bev evit stourm, resistiñ, en em sevel ma faota deomp-ni, deskiñ ha komz brezhoneg daoust d’al lezennoù gall. Klasket eo bet get ar Stad lazhiñ ar yezhoù rannvroel, sur eo, met ur ger e galleg evit an dra se : “ethnocide”. Da lâret eo klask lazhiñ ur sevenadur hep lazhiñ an dud.
Traoù gwir zo bet laret neoazh get Patrick Le Lay d’ar gelaouenn Bretons. Met re bell a ya getan, d’am sonj. Ha n’on ket sur e vimp komprenet gwelloc’h e Paris goude bout lâret an traoù mod-se getan..
Dipited eo bet renour TF1 get TV Breizh. Gwir eo lâret n’eo ket bet sikouret kalz TV Breizh get ar CSA, conseil supérieur de l’audiovisuel a gaos ma oa ur chadenn skinwell a Vreizh, ur chadenn “kommunotarist”... TV Breizh oa, e penn kentañ, un tele a galite get traoù e brezhoneg ivez. Nebeutoc’h a galite ha nebeutoc’h a vrezhoneg a zo bremañ, met sellet vez ar chadenn se get muioc’h a dud e Frañs a bezh...
Abaoe c’hwec’h vloaz savadurioù, embregerezhioù ha studioioù zo bet savet, tud zo bet gobret, argant zo bet dispignet get Le Lay hag e vignonned evit sevel amañ, e Breizh, abadennoù skinwell... Hag o deus gounezet argant, ar re se ? N’eo ket sur. Met, a-gres dezhe, doublet vez filmoù, tresadennoù bev, rummadoù filmoù ar pezh a gont evit ar re yaouank a zesk brezhoneg hiziv an deiz.


Sikouriñ Kaka Kola ?
Met diaes eo kompreñ an aotrou Le Lay memestra. Hennezh zo e penn ar chadenn TFunan... Ar chadenn skinwell spontusan e Frans (get M6). Daou vloaz zo, Patrick Le Lay n’doa lâret a oa micher TFunan, lakaat pennoù an dud da vout dijapl evit ar pub, ar vruderezh ! Sikour Kaka Kola da werzhiñ he evajoù, nag ur pal sevenadurel ! D’am sonj-me, TF1 a lak an dud da vout sotoc’h. Amouediñ ar bobl a zo he fall, evit gwerzhiñ konerioù..
Moian zo kinnig traoù a galité d’an dud, skignañ filmoù hag abadennoù bourrus ha kentelius. Met petra vez graet get TFunan : filmoù breiñ evel Dolmen ! Daouzeg million euro fondet evit an Dolmen milliget-se ! Hag e vez graet reportajoù ha filmoù geti evit diskouez buhez pemdeziek an tud ? Ya, get Yann-Ber Pernot da greisteiz: traoù kozh, traoù folklorel a blij dezhan, sur awalc’h... Ur vro liessevenadurel eo Bro Frans abaoe pell met penaos ‘vez diskouezet an dra-se war TFunan ? Folkloroù ne lâran ket. Hag ar re zu, ar re ginnidig ag ar Vaghreb, penaos e vez diskouezet ar re se war TF1 ?
Labour zo ganeomp amañ, e Breizh, aotrou Le Lay, evit lakaat ar brezhoneg da vonet araok. Met labour zo ganeoc’h ivez. Perak nompass kinnig kentelioù euskarreg, okitaneg, elzasianeg, war TF1 ? Diskouez d’ar Fransision emañ bew hor yezhoù, ar pezh n’eo ket anavet get kalz dud e Frans... Ma faota deoc’h gopriñ ur c’helenour brezoneg unan a feson zo war Radio Bro Gwened, Albert. Sonjit ta, ne vehe ket fall, ur gentel brezhoneg etre Stareak Akademi ha Kaoc’h Lanta !
Christian Le Meut