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20/02/2009

Bande dessinée : Aya de Yopougon

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Le quatrième tome des aventures d'Aya de Yopougon est paru fin 2008. Cette série raconte la vie d'Aya, une jeune fille qui vit dans le quartier populaire de Yopougon, à Abidjan, capitale de la Côte d'Ivoire, à la fin des années 70. Aya est une jeune et jolie  étudiante sérieuse et sage qui veut devenir médecin... Son père, Ignace, ne l'encourage que modérément dans cette voie. Cadre dans une entreprise qui vend la bière nationale, la Solibra, il n'est pas pauvre mais voila, il a deux familles à nourrir... La famille officielle dont fait partie Aya, et la famille cachée.

Cette BD est, ainsi, une chronique des us et coutumes, des moeurs, d'un quartier ivoirien. Dans ce quatrième tome, par exemple, Aya est confontée aux avances d'un de ses enseignants qui veut coucher avec elle, ce qu'elle refuse. Résultat : elle a de mauvaises notes, et elle comprend que beaucoup des autres étudiantes ont, elles, consenti. Félicité, une jeune fille de son âge, parente lointaine, qui sert de servante à la famille, est rappelée par son vrai père qui l'avait pourtant quasiment abandonnée. Elle doit repartir dans un village de la brousse et abandonner sa famille "adoptive". Les deux meilleures amies d'Aya sont Bintou et Adjoua. Adjoua attend un bébé : de qui ? De Moussa, le fils d'un riche bourgeois, ou d'un autre ?... Il y a aussi Innocent, coiffeur homosexuel, amoureux d'un garçon du quartier. Il décide de partir pour Paris, espérant que son amoureux le suivra, ce qu'il refuse de faire. Innocent part quand même et découvre Paris, la communauté africaine, le travail au noir, la précarité...

Toutes ses histoires sont racontées avec beaucoup d'humour, même dans les moments cruels. Et puis il y a le français, très proche (probablement), de celui parlé à Abidjan, plein d'expressions surprenantes, petit échantillon ci-dessous :

- Walaï : Mon Dieu.
- Les gos : les filles.
- Toubabousé : "s'européaniser", faire comme les blancs.
- Le farotage : la frime.
- En kataclando : en cachette.
- Le pointeur : le mec, le petit copain...

- Aya da Yopougon, Tomes 1, 2, 3, 4 est éditée par Gallimard, collection "Bayou", écrit pas Marguerite Abouet et dessiné par Clément Oubrerie. 16 € le tome, environ.

17/02/2009

BT : Aya de Yopougon

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Yopougon a zo ur c'harter ag Abidjan, e Aodoù an Olifant. Aya a zo ur verc'h yaouank, etre triwec'h hag ugent vloaz, a zo e chom barzh ar c'harter-se get he familh, e fin ar ar bleadoù 1970. Ur verc'h fur, seder, sirius, koant, a faota dezhi dont da vout medisinourez. Ha studial a ra kalz evit ar pal-se, ar pezh a zisplij d'he zad Ignace; hennezh a gav ker ar studioù. An tad a labour barzh ur stal a werzh bier, ur bier brudet er vro hag anvet "Solubra"; n'eo ket paeet fall met... div familh en deus, unan ofisiel hag unan all kuzhet, ar pezh a goust argant memestra.

Aya deus ur bochad mignonned ha, dreist holl, Bintou hag Adjoua. Istor teir familh ag ar merc'hed-se a zo displeget deomp, d'un doare farsus awalc'h d'ar peurliesan, met kriz ivez a wezhoù. Er pevarved albom, embannet e fin ar bloaz paseet, e wellomp penaos Aya a zo lakaet diaes get ur c'helener dezhi hag a faota mont da gousked ha c'hoari koukoug geti. Aya deus kaset anezhan da sutal met fallgountant eo ar c'helenner, ha reiñ a ra notennoù fall da Aya. Honnezh a gompren ivez penoas ur bochad studierezed all o deus asantet mont get ar c'helenner... Met, sikouret get Binto hag Adjoua, Aya a gavo un diskoulm, sur awalc'h, er pempved albom...

Aya de Youpogon a ziskouezh penaos a gerzhe an darempredoù sokial e Aodoù an Olifant d'ar c'houlz-se ha, marteze n'o deus ket chanchet kalz, daoust d'ar brezel a zo bet er vro-se war lerc'h. Darempredoù etre ar baotred hag ar merc'hed, ar maouezed hag ar wazed; etre ar re binvidik hag ar re baour (Yopougon a zo ur c'harter paour awalc'h)... Penaos e vez merc'hetaet, penaos e vez paotretaet ? Adjoua a zo e toug: piv e an tad ? Félicité, ur verc'h yaouank, a zo e chom get familh Aya abaoe pell, ur geniterv pell eo ha labour tamm pe damm evel matezh. Un deiz, he zad ha c'houlenn geti da zont en dro d'er gêr, war er maezioù, dre ret. Setu Felicité spontet ha glac'haret, kaset pell ag he familh gwir. Innoncent, ur mignon da Aya, perrukener a vicher, a ya kuit ag ar vro evit mont da Bariz. Ar paotr-se a gar ur baotr all, dre guzh, ha ne faota ket dezhan mont kuit getan... Trist bras, Innocent a ya kuit memestra met, ur wezh degouezhet e Pariz, n'eo ket aes ar vuhez kennebeut. Stard tre, ne lâran ket.

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Un dra all a zo diverrus bras get "Aya da Yopougon" : ar galleg komzet get an dud a zo evel ar galleg komzet e Aodoù an Olifant,  get ur bochad  gerioù dishenvel, tennet, marteze, ag ar yezhoù all komzet er vro.  Ur geriaoueg a zo e fin pp levr; setu, un nebeut skouerioù :

- Walaï : M'en Doue.
- Les gos : ar merc'hed.
- Toubabousé : "gober evel an Europeaned, europeaniset".
- Le farotage : Foenviñ.
- En kataclando : dre guzh.
- Le pointeur : ar galant, an dousig, ar paotr...
Ha c'hoazh...

- Aya da Yopougon, lodenn 1, 2, 3, 4 a zo bet embannet get Gallimard, rummad "Bayou", skrivet get Marguerite Abouet ha treset get Clément Oubrerie. War dro 16 € an tamm.

Christian Le Meut

E galleg/En français : petite note sur la bande dessinée Aya de Yopougon, dont le quatrième tome est sortie fin 2008, et que je recommande (bientôt la note en français).

13/01/2009

Histoire : la Bretagne "duché indépendant" selon Joël Cornette

cornette341.jpgE brezhoneg/en breton. Digwener paseet m'eus klewet un abadenn skingomz interesus war France culture, da 9e ("La fabrique de l'histoire"). Tri den a oa bet pedet, istorourion hag o doa graet berzh al levrioù embannet gete e fin 2008, ar pezh a oa bet souezhus evit tud France culture. Sellit ta : levrioù war un danvez "rannvroel" (evit daou anezhe) ha, souezhusoc'h c'hoazh, al levrioù-se ne oant ket bet kinniget war France culture d'ar c'houlz-se. Levrioù a zo, a c'hell gober berzh, bout gwerzhet ur bochad anezhe, hep bout bet kinniget ha brudet get mediaioù a Bariz. Bizkoazh kement all !

E-mesk an tri istorour, Joël Cornette, brudet awalc'h bremañ evit bout bet embannet getan  "Histoire de la Bretagne et des Bretons", e 2005 (embannet en-dro ar bloaz-mañ e stum "sakod" get Folio). Daou bezh mell levr, 1.400 pajenn en holl, aes da lenn memestra, a zispleg istor Breizh. Joël Cornette a oa bet pedet evit e levr a ziar-benn markiz Pont Kalek, bet krouget e 1720, da vare Loeiz pempzekved. Hag, evit displegiñ perak ar markiz-se en doa kemeret perzh en un emsavadeg tro-dro 1720, J. Cornette zo aet un tammig pelloc'h ha lâret en deus penaos a oa bet Breizh un "dukaj dizalc'h"*. An abadenn-se a c'hell bout selaouet (moarvat), war lerc'hienn France culture.

E galleg/En français. Vendredi matin j'ai entendu une émission de radio intéressante sur France Culture, à 9h, "La fabrique de l'histoire". Trois personnes étaient invitées, des historiens, dont les livres édités fin 2008 ont rencontré un certain succès, à la surprise des animateurs de l'émission. Voyez donc ! Des livres à  matière "régionale" (pour deux d'entre eux) et qui, en plus, n'avaient pas fait l'objet d'une présentation sur France culture. Ainsi donc des livres d'histoire "régionale" peuvent rencontrer le succès sans être promus par les médias parisiens. Incroyable !

Parmi les trois historiens invités (liste ci-dessous), Joël Cornette, connu pour avoir édité en 2005 une remarquable "Histoire de la Bretagne et des Bretons", réédités en poche cette année chez Folio. Deux gros livres, 1.400 pages en tout, faciles à lire cependant, sur l'histoire de la Bretagne. J. Cornette était invité pour son nouveau livre sur le marquis de Pontcallec, pendu en 1720, au début du règne de Louis XV, pour avoir pris part à un soulèvement. Pour expliquer celui-ci, Joël Cornette est allé un peu plus loin et a expliqué que la Bretagne fut un "duché indépendant". L'émission, du 9 janvier, peut être (probablement) réécoutée sur le site de France culture.

Les invités de l'émission : "Joël Cornette «Le marquis et le régent : une conspiration bretonne à l'aube des Lumières » (éd. taillandier); Martine Veillet «J'étais médecin dans les tranchées : 2 août 1914-14 juillet 1919» de Louis Maufrais (éd. Robert Laffont);  Alain Lottin «La révolte des gueux, en Flandre, Artois et Hainault» (éd. Les Echos du Pas-De-Calais).

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissio...

* Geriadur Favereau : "Dukaj" pe "dukelezh", evit "duché".

03/01/2009

Dictionnaire d'histoire de Bretagne : "Une vision orientée" ?

dicohistoire339.jpg"Le Dictionnaire d’Histoire de Bretagne, une vision orientée de notre histoire" eme ar gevredigezh Bemdez barzh ur gemenadenn embannet d'an 26 a viz An Azvent (Kerzu) paseet. Prenet m'eus ar pezh mell levr-se (ker an tamm !), met n'eo ket bet lennet genin c'hoazh. Lâr a rin ma sonj tamm ha tamm. Ha c'hwi, ma peus kroget d'er lenn, petra eo ho sonj ?/L'association vannetaise Bemdez critique le nouveau Dictionnaire  d'histoire de Bretagne que les éditions Skol Vreizh ont sorti il y a quelques mois. J'ai acheté ce gros ouvrage, mais ne l'ai pas encore lu. Je le commenterai au fur et à mesure de mes lectures. Et vous, si vous l'avez lu, quel est votre avis ? Voici le communiqué de Bemdez :

"Les éditions Skol Vreizh viennent de faire paraître un ouvrage intitulé : " Dictionnaire d’Histoire de Bretagne " qui veut faire le point sur la recherche historique concernant la Bretagne en cette fin d’année 2008  Un ouvrage d’une telle nature ne peut à priori que réjouir ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Bretagne. La déception est d’autant plus grande devant le parti-pris d’une part importante des articles, au point de créer un grand malaise chez le lecteur.

L’ouvrage est dirigé par des universitaires brestois dont la vision de la Bretagne se coule dans celle de l’historiographie française traditionnelle. Cette vision hexagonale de la Bretagne, liée aussi aux contraintes de l’appartenance à l’université française, tout comme le choix de favoriser les rédacteurs à l’orientation idéologique affirmée, conduit trop souvent à un travail partisan et sans nuances avec même certains dérapages inacceptables. La ligne politique choisie par l’équipe directoriale ne doit pas pour autant empêcher de noter la qualité des articles de nombre de collaborateurs de talent qui ont participé à l’ouvrage en toute bonne foi.

Dans les domaines essentiels concernant l’histoire de la Bretagne : l’indépendance de la Bretagne avant les invasions françaises de 1487-1491 ; les conditions du rattachement de la Bretagne à la France ; l’existence d’une nation bretonne et l’identité bretonne ; la Bretagne et la Révolution française ; le mouvement breton contemporain –Emsav – ; la langue bretonne ; les articles reprennent les thèses françaises les moins ouvertes. L’indépendance de la Bretagne est niée, alors même que du 5è siècle au 15è siècle elle ne subit jamais aucune administration franque ou française, sauf de manière très ponctuelle, sous le prétexte que les souverains francs et français revendiquent sa domination.

L’existence de l’identité, et donc de la nation bretonne, est ramenée à une invention des folkloristes du 19è siècle alors que l’apparition des nations est très antérieure et que la Bretagne en remplit les critères avant même la France, ce que reconnaît la communauté historique européenne. L’invasion de la Bretagne par la France de 1488 à 1491 est présentée comme un non évènement, tout comme le Traité de rattachement de 1532, et donnés comme acceptés par les Bretons alors que des milliers d’entre eux sont morts pour leur liberté et que le Traité a été imposé.

Les évènements les plus récents reprennent aussi cette vision franco-française. La Révolution est montrée comme refusée par une population conservatrice face à une minorité éclairée de " Bleus " et l’action des terroristes jacobins excusée. Ses conséquences sont minorées et la Bretagne est même montrée comme marchant vers la modernité alors qu’après trois cents ans de présence française elle est passée de la situation d’un Etat prospère à la population respectée dans toute l’Europe à celle d’une région misérable à la population méprisée. Pour le 20è siècle, si les dérives de certains nationalistes bretons sont systématiquement mises en avant, rien, ou si peu, sur la politique de débretonnisation des autorités françaises et la volonté de destruction de l’identité bretonne ; rien sur la participation de l’administration française (gendarmerie, police, juges) à la lutte contre la Résistance et à l’arrestation des Juifs ; rien, ou si peu, sur la brutalité de la répression contre le mouvement breton après la Libération.

Pour la langue bretonne, rien sur l’œuvre immense de Roparz Hemon mais des allusions grossières sur son action pendant la guerre. Par ailleurs la liste des partis pris est longue, de la volonté de minorer l’importance de certains souverains bretons aux tentatives de présenter les Bretons comme antisémites et cela de façon totalement antihistorique.

Par sa façon unilatérale de présenter l’histoire de la Bretagne, quasi-systématiquement d’un point de vue français, mis à part de rares exceptions ; par son refus de la simple présentation des idées bretonnes sur celle-ci, l’ouvrage pose de graves problèmes tant il apparaît idéologiquement marqué. Une telle présentation de leur Histoire dans d’autres nations sans Etat en Europe (Catalogne, Pays Basque, Ecosse, Pays de Galles…) aurait été impossible. Au-delà d’une histoire falsifiée, se pose le problème du respect du Peuple breton, le problème d’une véritable démocratie où l’histoire ne serait plus un instrument idéologique visant d’abord à conditionner la population. Nous appelons de nos vœux à la rédaction d’une Histoire impartiale de la Bretagne. Nous souhaitons aussi la mise en place d’un enseignement de leur Histoire qui rende aux Bretons toute leur identité dans le cadre d’un système éducatif rénové et ouvert sur le monde."

Bemdez, Kevredigezh / Association Bemdez, Ti ar c’hevredigezhioù / Maison des associations 6 straed ar Govuerezh / 6 rue de la Tannerie
56 000 GWENED / VANNES – BREIZH / BRETAGNE – 06 11 51 43 15. http://membres.lycos.fr/bemdez/

29/12/2008

Levr : Aada ha Narki

aada340.jpg Ul levrig bourrapl m'eus lennet n'eus ket pell zo : romant diwezhañ Goulc'han Kervella, "Aada ha Narki". Un danevell hir eo, kentoc'h evit ur romant : 58 pajenn (10 euro, embannet get Al Liamm). Un istor karantez etre daou zen yaouank a vev da vare ar mesolitik, da lâret eo, dre vras, 7.000 vloaz zo, e Breizh hanternoz, koste Plougerne pe Gwiseni ! Resis eo e keñver al lec'h... Ar pezh a zo, ha n'ouion ket mard ar skrivagner n'eus tennet kont ag an dra-se : ar mor 'deus kresket kalz abaoe ar c'houlz-se hag an aodoù o deus chanchet kalz ivez...

Div bobl a zo e chom tost unan d'eben : meuriad Aara, jibouesourion a zo e chom er maez, en natur; ha meuriad Narki, nevez degouezhet ar re-se, a oui sevel tier ha labourat an douar. Ha setu Aara, piket e galon get Narki... Met bec'h a zo etre an div bobl, betak brezel. Hag e vo ret da Aara kuitat e bobl evit mont get Narki ?

Un istor deverrus, skrivet a-feson, a gas al lenner d'ar ragistor.

Aara ha Narki, 10 €, ti embann Al Liamm.

En français : Petite note pour présenter une longue et agréable nouvelle en langue bretonne, Aada et Narki, que Goulc'han Kervella vient d'éditer chez Al Liamm. Une histoire d'amour aux temps mésolithiques (7.000 ans environ).

12/12/2008

BD : Pyonyang et Shenzen

pionyang335.jpgJe conseille chaudement la lecture de deux livres BD de Guy Delisle, dont j'ai déjà présenté ici Chroniques Birmanes. Il s'agit de Shenzen (édité en 2005 chez L'Association), et Pyonyang (2003, même éditeur). L'auteur y raconte ses séjours dans ces deux pays (la Chine et la Corée du Nord), pour y encadrer des dessinateurs de BD travaillant à la chaîne pour de grandes sociétés de production françaises (Canal Plus, TF1, Dupuis...). Les dessins animés que nos enfants regardent à la télévision sont, en grande partie, réalisés dans ces pays d'Asie, une face peu connue de la mondialisation !

 

shenzen334.jpg

A travers ses quelques mois passés, l'auteur nous montre ses relations avec les habitants, la pauvreté, la dictature, les mentalités, la peur de parler, la culture, les conditionnements, la nourriture... Son regard est à la fois chaleureux pour les gens, mais sans concessions pour les puissants. L'album "Pyonyang" est particulièrement édifiant et le portrait de la dictature nord-coréenne est à la fois terrible et drôle. Voici le lien avec la note en français de Chroniques birmanes :

http://rezore.blogspirit.com/archive/2008/05/04/bd-chroni...

 

 

11/12/2008

BD/BT : Pyonyang - Shenzen

shenzen334.jpgN'eus ket pell 'zo m'eus kinniget deoc'h ur banne dreset a gaven bourrapl hag interesus da lenn : Chroniques birmanes, skrivet get Guy Delisle (liamm e fin an notenn). Daou levr all treset ha skrivet getan m'eus lennet abaoe : Shenzen (embannet e 2005) ha Pyongyang (2003). D'ar c'houlz-se, Guy Delisle a oa bet kaset get embregezhioù (evel Dupuis, TF1, pe Canal Plus), evit ober ar dro tud a laboure (hag a labour c'hoazh moarvat) evite, o ambrougiñ da sevel tresadennoù bev (marc'hadmatoc'h evit en Europa). N'eus ket mui kalz a stalioù tresañ ("studios d'animation" e galleg) en Europa abaoe ugent vloaz : al labour a vez graet bremañ e broioù evel Sina ha Kore hanternoz ! Ha kaset e vez du-hont un nebeut tud a-vicher evit kenlabourat get tud ar vro...

Setu perak ha penaos e oa bet kaset Guy Delisle e Shenzen (ur gêr vras nevez a vro Sina), hag e... Pyonyang, kerbenn Kore hanternoz ! Div vro hag a vez dalc'het kriz get o fennoù bras, diktatourion anezhe...

Just e degouezhout e Pyonyang, Guy a wel... netra, peogwir n'eus gouloù ebet en aerborzh ! Ur jubennour zo deuet d'en degemer ha paotr an taksi a ro dezhan bokedoù... Tud degemerus, d'ho sonj ? Tamm ebet : ar re nevez erruet a vez kaset da pionyang335.jpgdelwenn Kim il sung, diktatour marv (1912-1994) ha tad an diktatour a-vremañ, Kim Jong Il, d'hi saludiñ ha da gas ar bokedoù dezhi ! Un delwenn a daou vetr arnugent a uhelded... Ha razh an traoù a zo evel-se : spontus ! Un hent bras a gas... d'ur mirdi e lec'h ma vaz diskouezhet ar profoù roet d'an diktatour get an estranjourion ("Mirdi ar mignoniaj !). An dud ne gomzont ket, ne gredont ket lâr o sonjoù nemet evit lâr ar pezh a zo aotret da lâret. Ha Guy a vez berpet heuliet get ar jubennour...

Met Guy a wel traoù memestra : e fin ar miz, e genseurted a vez paeet get argant, evel rezon, met ivez get ur sac'h riz evit pep hini, rak n'eo ket aes preniñ riz er vro... Tud a vez berped e labourat er straedoù, e netaat an hentoù, ar pontoù, pe e tibuniñ, "tud a youll vat" sanset, met lakaet da labourat pe da zibuniñ dre ret, sur awalc'h. E-pad an amzer-se Guy, ec'h unan er vro, a lenn 1984, Georges Orwell... Met ar vro-se a zo evel bed "1984".

Shenzen
Evit Shenzen, e Bro Sina, an traoù a zo dishenvel ha muioc'h a zarempredoù n'eus ar paotr get tud ar vro... Met ar re-se, Sinaiz, ne lâront ket o sonj ivez. Pinvidikoc'h eo ar vro met an tresour a zo e chom hag e labourat barzh ur gêr nevez flamm, Shenzen e lec'h n'eus ket kalz a vuhez, na kalz a dra da welet...

Mard oc'h plijet get dizoleiñ broioù nevez dre al levrioù, lennit Shenzen ha Pyonyang : kentelius, spontus, kriz, met farsus ha deverrus ivez.

Pyonyang ha Shenzen a zo bet embannet get L'association. Evit Chroniques Birmanes, an notenn e brezhoneg :

http://rezore.blogspirit.com/archive/2008/04/30/bt-chroni...

Christian Le Meut

00:06 Publié dans Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd

30/11/2008

Levr : "Dictons bretons - breton proverbs"

argoat330.jpgNag ul levr brav ! Brav spontus, ya. Kempennet, frammet a-feson get skeudennoù kaer ha troioù-lâret a Vreizh embannet e brezhoneg (skrivet bras) ha troet e galleg hag e saozneg (skrivet bihanoc'h an div yezh-se). Mod-se e c'heller lenn ha deskiñ troioù lâret e sellet doc'h fotoioù brav tennet e Breizh, met ar pezh a zo displeget edan pep skeudenn a zo e galleg hepken. Al lenner a c'hell krogiñ d'an daou du ha div bajenn gentañ a zo : d'un tu an Argoat (liv mouk), d'an tu all an Armor (liv kistin).
Setu un nebeut skouerioù :
"Gortozit an noz evit lavarout eo bet kaer an deiz" (pajenn 51).
"Attendez la nuit pour dire que la journée a été belle"
"Wait for nightfall before saying it has benn a good day"

Pe c'hoazh :
"Hep stourm ne vezer ket trec'h" (p. 50).
"Sans lutte, point de vainqueur
"Without a battle, there can be no victor"

Dre vras an droidigezh e galleg a zo mat, met n'hellan ket lâret evit ar saozneg (daoust din bout bet desket saozneg e-pad dek vlead er skolaj, lise, skol veur...). A wezhoù memestra, eh euz traoudigoù souezhus e keñver an doare skrivañ :

"Gad Doue ema ar madoù, sachit war-n-ho a grabanadoù" (p.15).
"Dans les mains de Dieu sont les richesses, prenez-les à poignées".
Gad a vez skrivet "gant" pe "get" (e gwenedeg), met pas "gad" : a ger-se a dalv "lièvre" e brezhoneg...
Ha "war-n-ho" evit "warno", pebezh skritur !

armor329.jpgUn nebeut farioù evel-se m'eus kavet hag all un dra a vank : al lec'hioù e-lec'h ma zo bet serret, dastumet an troioù lâret embannet. Interesus vehe bet. Met un dra displijus all a zo barzh al levr-se : an ditloù a zo e galleg hag e saozneg, ha pas e brezhoneg ! Memes tra evit ar rakskrid : e galleg eo, troet e saozneg ha netra e brezhoneg ! Gwasoc'h c'hoazh, lennit : "Cet ouvrage entièrement consacré aux dictons bretons, se veut un florilège des proverbes, maximes et dictons dont le breton, qu'il soit pêcheur d'Armor ou paysan d'Argoat, était si friand". "Etait", da lâret eo, hervez an dud o deus savet al levr-se, ar brezhoneg a zo ur yezh varv, aet da goll da vat... Ur yezh komzet get 200.000 den c'hoazh...

Daoust dezhan bout frammet mat, d'un doare "modern", al levr-se a ziskouezh ur skeudenn kozh a Vreizh, skeudennoù evit an douristed eo : ar mor, an argoat, an dilhadoù hengounel, ar saout, ar peulvanoù... Ar brezhoneg a vez, hag a veze, komzet e kerioù bras ivez. Ha komzet e vez ivez get tud yaouank a-vremañ. Met ar brezhoneg bev n'eo ket danvez al levr-se. Ul levr brav. Evel ur bez brav.

Christian Le Meut

Dictons bretons, Hervé Ronné/François Bertin, Embannadurioù Ouest-France, 2008.

La note en français : prochainement sur votre écran !

 

 

24/11/2008

Livre : Clavel soldat

clavel328.jpgBeaucoup de livres sur la première guerre mondiale viennent de sortir, 90e anniversaire de l'armistice oblige. C'en est impressionnant. Le livre que je viens de terminer, lui, a été réédité en 2006. Il s'agit de "Clavel soldat", un roman de guerre du journaliste Léon Werth, écrit en 1916-17 et paru en 1919. Léon Werth, 1878-1953, est journaliste-romancier qui eût son heure de gloire mais est tombé dans l'oubli. Sauf pour les lecteurs du Petit prince, de Saint-Exupéry, le livre lui est, en effet, dédié.

Mais, en 1914, Léon Werth ne connaît pas encore Antoine de Saint-Exupéry. Homme de lettres plutôt libertaire, d'extrême gauche, pacifiste, il se rallie cependant à la guerre. Mobilisé à 36 ans, il est envoyé dans un régiment territorial, donc en deuxième ligne, il demande à aller en première ligne. Il est évacué puis réformé en 1916. "Clavel soldat" raconte sa première période au front, en 1914-1915, jusqu'à sa première permission.

Ce récit, présenté comme un roman mais très autobiographique, n'est pas de lecture facile. Peu d'actions, pas de lyrisme, beaucoup de petits faits de la vie quotidienne. Et l'ennui. Un ennui profond. Clavel-Werth était hostile à la guerre. Il est profondément triste d'y participer. Il est tès critique à l'égard du mouvement ouvrier qui s'y est rallié. Critique aussi vis-à-vis de lui même, d'ailleurs. Ici, dans les tranchées, la vie quotidienne est faite d'une répétition de lachetés face à la hiérarchie, face aux autres soldats. On ne rêve que d'une blessure suffisamment grave pour exiger l'évacuation, mais pas trop quand même. En attendant, on fait face à l'ennemi (qui déserte parfois, d'autres fois ce sont des Français qui désertent), aux rats, aux puces, à la boue... On survit.

Léon Werth a un ou deux amis au front. Il voit arriver un jour un autre soldat avec qui il avait sympathisé quelque temps auparavant et qui, devenu officier, fait semblant de ne pas le reconnaître. La hiérarchie ? "Un cycliste fait chaque jour 36 km pour aller cherche du pain blanc au lieutenant-colonel et à son état-major".

Clavel commente souvent, mais c'est d'abord un témoin. Témoins des erreurs parfois fatales qui font qu'un soldat tue son supérieur. Erreurs infimes qui entraînent la mort: "Rouillon va aux tranchées porter la soupe à l'escouade. (...). L'une des marmites que porte Rouillon tinte parfois contre le fourreau de sa baïonnette", et ce petit bruit suscite les tirs d'obus allemands. "Il est mort. Sa femme, ses enfants... Clavel s'étonne d'y penser si froidement. Il est tombé. Voilà tout. Camarade ? Ami ? Pauvre bougre ? Eh non... Un mort dans la boue. Clavel s'étonne de n'éprouver nulle surprise, de ne pas sentir la peine qu'il se connaît pourtant. Et penché sur Rouillon il murmure:
- Nom de Dieu... Nom de Dieu... Nom de Dieu...".

Léon Werth, esprit libre qui dénoncera avant bien d'autres les crimes du colonialisme et se méfiera très vite du stalinisme (l'URSS lui interdit l'accès à son territoire dès 1923 !), dissèque devant nous la guerre qu'il a vécu au front, et son témoignage dérangeant, trop peu connu, est d'une valeur inestimable. Il en a laissé un autre de la guerre mondiale suivante qu'il a vécu caché dans le Jura pour éviter d'être déporté (il avait des origines juives) : "Réquisitions". Deux livres à lire absolument pour qui veut tenter de comprendre ce qu'est la guerre."Une prison", écrit-il.

Christian Le Meut

Clavel soldat, Léon Werth, Ed. Viviane Hamy. 2006.

Réquisitions, même éditeur, 1992.

Notes précédentes, en français :

http://rezore.blogspirit.com/archive/2006/03/01/leon-wert...

E brezhoneg :

http://rezore.blogspirit.com/archive/2006/02/27/leon-wert...

20/11/2008

BD : Magasin général

magasinquatre327.jpg"Confessions" : setu anv pedervet lodenn ar Magasin général, ur vandenn dreset savet a-stroll get Loisel ha Tripp. An daou zen a skriv ha dres an istor-se abaoe un nebeut bleadeù bremañ. Al lodenn gentañ, "Marie", a oa bet embannet e 2006 (get Casterman).

Ni 'zo e Bro gKebek, war dro 1930, ba' ur barrez vihan war er maezioù, Notre-dame les Lacs. Marv eo ar paotr a zalc'h ar stal nemetan a zo er vourc'h. Marie, e intanvez, a gendalc'h war e lerc'h, met diaes eo geti... Met ur paotr all, Serge, a zegouezh er vro, get e marc'h tan, unan drol anezhan. Hag e savo karantez etrezo, hag en em zimezo ?

Tiegezhioù all a zo : ar re Godbout, Ouelette, Roberge, Gladu, Allaire, ha c'hoazh. Ur maer kozh, ur beleg yaouank, mignon get ur munuzer ha ne ya ket d'an iliz... O buhez pemdeziek a zo diskouezhet deomp, get fent ha teneridigezh, get tresadennoù kaer spontus. Hag an dud a gomz ur galleg bourrapl da lenn, rannyezhel awalc'h met aes da gompren.

En français : "Confessions" est la quatrième partie du Magasin général, une bande dessinée réalisée conjointement par Loisel et Tripp qui écrivent et dessinent cette histoire depuis plusieurs années maintenant. La première partie, "Marie", était parue en 2006 chez Casterman.

Nous sommes dans les années 1930 dans une petite commune du Québec, Notre-dame les Lacs, à la campagne. L'homme qui tenait le seul magasin du bourg est décédé et sa veuve, Marie, continue à sa suite, mais avec du mal... Mais un autre homme, Serge, arrive au village, sur sa moto, un original, celui-là. S'aimeront-ils ? Se marieront-ils ?

Il y a d'autres foyers : les Godbout, Ouelette, Roberge, Gladu, Allaire, etc. Un vieux maire, un jeune curé ami avec le menuisier qui, lui, ne fréquente pas l'église... Leur vie quotidenne nous est montrée, avec humour et tendresse, et des dessins somptueux. Et les personnages parlent un français savoureux, dialectal mais facile à comprendre.

Christian Le Meut

 

17/10/2008

BD/BT: Un après-midi un peu couvert

aprèsmidi324.jpgUr vag. Ur paotr warni, Pierre, 25 bloaz, lakoomp, ur gasketenn war e benn. Ar vag a denn d'ar re a ya betek Enez Gerveur bemdez. An enezenn hag ar porzh e lec'h ma degouezh ar vag a denn d'ar Gerveur (get un nebeut tres Eussa hag ar Jentilez ivez) met n'eo ket : "Enez Neizh" eo. Ur vaouezh, yaouank c'hoazh, a zo e c'hortoz war ar c'hae. En em vriata a reont, laouen bras d'en em gavout en dro.

Ar vaouez a labour en enezenn e-pad tri miz miz evit studial laboused en arvar, ar "sataniged"(*). He mignon a zo chomet e Pariz; deuet eo d'hi gwelet e-pad un devezh met, dre wall chañs, ar vaouez a zo tapet get he labour. Ar paotr, neuze, a ya d'ober tro an enezenn e unan.

Pierre a zo ampart evit mont da gaozeal get ar re all : ar faktourez, pesketerion, ul labourer douar, ul livour a Vro Saoz, ur vedisinourez, tud an tour tann hag ur vaouez e toug, Brita Pohl. Met an ambians a zo stard awalc'h war Enez Neizh. Archerion a zo deuet. Ur mestr-skol n'eus forset bugale zo. Tapet eo bet met tud ar vro n'int ket a-du war ar pezh a zo d'ober war lerc'h : komz ha diskouezh an torfet, pe chom kuzhet...

Ar paotr, eñ, a selaou, ha c'houlenn tra man dra, a dap e begement a wezhoù, hag a c'hortoz e zousig... Betek an noz. Krouadur ebet gete. Ar vaouez, Catherine, a zo 38 vloaz. Mallus eo dezhe tapout bugale met ne gomzont ket a-ziar an dra-se. Betek un noziad war un enezenn ?

Ul liv hepken a zo er vandenn dreset-se, sepia, ar pezh a c'hellehe bout trist, met n'eo ket, brav eo memestra. Fromoù, fent (un nebeut), tud, darempredoù gwir etre an dud, Breizh, an natur : ar vandenn dreset a gas al lenner da veajiñ, ar pezh a zo plijus. Un nebeut brezhoneg a zo e-barzh (get un nebeut farioù) :

"...Leret din, dre hoc'h eginan

pe seurt galloud a zo el loar-gan...

Al loar gan, war dro Nedelek

a laka linn e peb havrek"...

Ho leskel a ran bremañ, mont a ran kuit d'ar Gerveur !

Christian Le Meut

- Philippe Squarzoni, "Un après-midi un peu couvert", embannet e miz Eost 2008 (Embannadurioù. Delcourt Mirages)

En français : note sur une bande dessinée attachante de Philippe Squarzoni, "Un après-midi un peu couvert", parue en août 2008 (Ed. Delcourt Mirages); l'histoire se passe dans une île ressemblant étonnamment à Belle-Ile (avec un peu d'Ouessant et des Sept-Iles). La note en français prochainement sur votre écran.

(*) "Pétrels" hervez Geriadur Favereau.

29/08/2008

BD : Le marquis d'Anaon, tome V

5ab919d06e2276b25452573c2d5d7f1b.jpgLe cinquième tome des aventures du marquis d'Anaon vient de paraître : "La chambre de Kheops". Ce marquis n'en est pas vraiment un, il s'apelle Jean-Baptiste Poulain et c'est plutôt un bourgeois pauvre, lettré. Ce surnom lui a été donné après sa première aventure, en Bretagne, dans l'île de Brac (an "Anaon", ce sont les âmes des trépassés, dans la langue bretonne...). Il y avait été embauché comme précepteur du fils du seigneur des lieux, un fou furieux qui, sous prétexte de recherche philosophique, manipulait les êtres humains. L'histoire vira rapidement au drame car Jean-Baptiste Poulain, en homme du XVIIIe siècle, ne se contente pas des légendes et des rumeurs : il cherche à savoir la vérité et la trouve souvent, mais au péril de sa vie.

Homme de raison, de science, esprit critique, proche du peuple, ce personnage fréquente aussi la cour du roi. Justement, il est à Paris quand il apprend qu'un riche défunt vient de lui léguer une partie de sa fortune. Pour comprendre le pourquoi de ce prodigieux cadeau, qui était cet homme et les circonstances de sa mort ("mangé par trois crocodiles" en Egypte), notre curieux s'y rend. La-bas, il rencontre la communauté française du Caire, un groupe de trafiquants emperruqués qui le surveille de près; il rencontre aussi une superbe esclave noire, Diénéba.

Comme dans toutes ses aventures,  l'intrépide Jean-Baptiste Poulain n'est pas loin d'être trucidé, mais il a de la chance. Têtu, il bouscule les apparences et l'ordre établi, sans faire de discours; c'est naturel chez lui. Cette cinquième histoire n'est pas forcément la plus aboutie (notamment par rapport au rôle qu'y joue la pyramide de Khéops), mais le suspense est mené jusqu'au bout, le dessin superbe, les personnages bien campés : que du plaisir.

Christian Le Meut

Le marquis d'Anaon, tome V, La Chambre de Kheops, scénario de Fabien Vehlmann, dessin de Matthieu Bonhomme. ed. Dargaud, 2008. 

09:25 Publié dans Levrioù/Livres/BT/BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : BD