Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/09/2006

Médias : traoù nevez e brezhoneg/quelques nouveautés en breton...

Goude bout komzet ag an troc'h spontus bet graet war France Bleue Breizh Izel barzh he abadennoù radio (pemp euriad nebeutoc'h bep sizhun), setu doereieù gwelloc'h, un tammig. Un abadenn sevenadurel nevez a zo skignet d'ar sadorn, 10e30 mintiñ, "Digor din" (20 mn) ha "Te ha me", an atersadenn savet get Goulvena Le Hénaf, zo bet lakaet war lerc'h. Chom a ra un abadenn d'ar sul (11e30 mintin), ur reportaj hir, an abadenn evit ar vugale da 9e bep merc'her, hag ar gazetenn e brezhoneg war Frans 3 Iroise bemdez (pemp munutenn). N'eo ket muioc'h evit ar bloaz paseet, n'eo ket nebeutoc'h ivez...

Traoù nevez zo war Radio Bro Gwened (lennit an destenn embannet a nevez zo a fed ar radio se).

Traoù nevez zo ivez barzh Le Télégramme : ur bajenn bep yaoù a ziout ar brezhoneg pe e brezhoneg (pennadoù skrid e galleg a fed ar brezhoneg); ha Titeuf e brezhoneg a vez embannet bep sul d'ar c'houlz mañ. Ur blog e brezhoneg a zo bet savet ivez  : http://kervlog.blogs.letelegramme.com 

Ma peus gwellet pe lennet traoù nevez e brezhoneg barzh mediaioù all, larit deomp dre "commentaire".

Des nouveautés en breton sur les medias 
Alors que France Bleue Breizh Izel vient de tronçonner dans ses émissions en langue bretonne, cinq heures de moins par semaine, France 3 vient de les remodeler. En gros, celà correspond au même volume horaire que l'an dernier, mais avec une émission nouvelle, Digor din, magazine culturel diffusé chaque samedi matin (10h30), suivie de l'interview Te ha me mené par Goulvena Le Hénaff. Un reportage est maintenu le dimanche (11h30), ainsi que l'émission pour enfants Mouchig dall le mercredi matin (9h); et le journal en breton le midi (cinq minutes quotidiennes, c'est la ration pour le télespectateurs bretonnants de l'Ouest de la Bretagne, les autres n'y ont même pas droit).

Le Télégramme publie désormais chaque jeudi une page sur l'actualité de la langue bretonne avec un reportage en breton et d'autres articles dans l'une ou l'autre langue. Actuellement il diffuse, chaque dimanche, une page de Titeuf en breton. Un blog en breton a également été créé : http://kervlog.blogs.letelegramme.com

Si vous avez, de vôtre côté, notez des changements concernant les programmes et publications en langue bretonne, n'hésitez pas à les signaler par le biais d'un commentaire. Merci d'avance !

 Christian Le Meut

10/09/2006

Présidentielles : des médias sous influence ?

Une fois n'est pas coutume, vous allez trouver sur ce blog une citation de François Bayrou. Le candidat à l'élection présidentielle a mis en cause les médias dominants dans la pré-campagne actuelle, et leur proximité avec certains candidats comme Nicolas Sarkozy. Il a abordé ce sujet en direct sur TF1 mais, curieusement (?), celà n'a pas suffi à lancer un débat sur ce sujet... dans les médias. Voici donc la partie du discours de François Bayrou, à l'université d'été des jeunes UDF (La Grande Motte 2 septembre 2006) sur ce sujet  (source : le blog du journaliste Michel Collon dans sa rubrique "Attentions médias" : www.michelcollon.info/articles) :

"Je crois que nous pouvons gagner , gagner l'élection présidentielle, construire une majorité nouvelle, non pas la majorité d'hier, ou celle d'avant-hier, gagner dès lors que les Français auront démêlé les ficelles du jeu, les ficelles par lesquelles on les transforme en marionnettes. Nous pouvons gagner, et nous le devons. Parce qu'une fois qu'on a compris la réalité du jeu, l'utilisation des  ficelles, on a recouvré sa liberté. Et quand on a trouvé sa liberté, rien ne résiste longtemps. Le combat sera âpre, d'abord parce que le déséquilibre des moyens est spectaculaire. Je ne parle pas seulement des moyens financiers, qui jouent déjà beaucoup, puisque face aux deux partis dominants et minoritaires, le rapport de nos moyens est de un à huit avec l'un, de un à dix avec l'autre. Il y a plus grave et plus profond. Je parle de l'influence. Je parle de l'orchestration. Je parle de l'enchaînement subtil en quatre temps, télévision-sondages-médias-et retélévision.

Il a suffi d'assister à l'été médiatique des deux dominants-minoritaires pour comprendre comment ça marche. Il dépend des Français qu'ils le comprennent. Les minutes de télévision font les sondages, les sondages font les médias, qui justifient à leur tour que vous repassiez à la télévision. Et ainsi la mécanique apparaît impossible à contredire. Et il se mêle à ce système quelque chose de plus préoccupant encore : le lien d'intimité et d'intérêt entre ces puissances et le pouvoir, actuel ou futur.

Imaginons en effet - je vais prendre une hypothèse totalement absurde - que de grands groupes de médias soient liés à de grands groupes industriels qui aient avec l'État des rapports de client à fournisseur … Il paraît que cela se produit dans certains pays. Je lisais dans un grand journal du matin, qui s'en émouvait à juste raison, qui disait la démocratie en péril, je lisais que cela se produit non loin de nous, sur notre continent … en Russie.

lors - on est toujours, bien entendu, dans l'imagination - quelque chose d'autre peut traverser la tête de ceux qui seraient dans ce type d'influence. La tentation peut être grande pour eux d'assurer le destin en présélectionnant, non plus comme en 1995 un candidat (c'était d'ailleurs le nôtre, ce qui nous arrangeait), mais deux favoris, un dans chaque camp, en les protégeant d'étoiles bienfaisantes. De former la boule de neige qui va rouler, rouler, jusqu'à la première page des magazines, pour illustrer les jolis maillots de bains de l'été… Disons que c'est plus facile pour la suite. Cela s'appelle "assurance tous risques".

Eh bien, je pense qu'il y a là quelque chose de risqué pour la démocratie de l'avenir. C'est, pour moi, un sujet de préoccupation. Nicolas Sarkozy assume publiquement cette proximité, et même cette intimité avec les détenteurs de ces immenses puissances, de ces forces de frappe industrielles et médiatiques qui jouent un si grand rôle dans la formation de l'opinion.
La gauche connivente, dite « caviar », a fait de même pendant très longtemps, même si c'est plus discrètement.

Berlusconi en a fait la clé de sa puissance, sans même, lui, s'embarrasser d'intermédiaires. Il a prouvé lors des élections italiennes que la force de ces organisations était immense, jusqu'à lui garantir presque la victoire, à une poignée de voix près, alors qu'il était en situation de rejet profond. J'ai une approche toute différente de celle de Nicolas Sarkozy, de Berlusconi, et de la gauche connivente.

Je pense qu'il est de la plus haute importance, pour la démocratie, pour la République, de mettre de la distance entre le pouvoir et les puissances d'argent, financières et médiatiques. Au XVIIIème siècle, Montesquieu a théorisé la séparation des pouvoirs, à l'intérieur du politique. Il a dit : il y a l'exécutif, le législatif, le judiciaire. Dieu sait qu'en France, cette séparation n'est pas achevée. Puis la France a choisi, avec mon camarade Henri IV le premier, avec l'édit de Nantes, puis les grands combats de la laïcité, la France a choisi de séparer l'État de la religion. Eh bien, il faut aujourd'hui une autre séparation des pouvoirs : il faut séparer la politique de l'économique, de l'économique qui tient le médiatique.

Il faut que le citoyen - parce qu'il ne s'agit pas de nous dans cette affaire, ou très accessoirement - il faut que le citoyen ait la certitude que le pouvoir politique n'est engagé dans aucune autre solidarité que celle qu'il doit à ceux qui l'ont délégué pour exercer la fonction de responsabilité, celle qu'il doit à ses concitoyens. Je proposerai dans mon programme de campagne que cette garantie de séparation soit apportée par la loi. Naturellement, il faut du capital aux entreprises de presse. Mais ces intérêts doivent être indépendants de l'État, comme c'est le cas dans toutes les grandes démocraties de la planète. Je ne suis pas tout à fait dans l'ignorance de ce qu'une telle affirmation fait courir comme risque, médiatique en tout cas, en France en 2006, à quelqu'un qui souhaite être candidat à l'élection présidentielle.

Mais si nous voulons rendre à la République et à la démocratie l'adhésion des citoyens, l'adhésion des Français, alors il faut réconcilier la République et la démocratie avec les principes que l'on enseigne aux enfants dans les écoles, ceux de l'éducation civique. C'est le préalable à bien d'autres réformes. (...).

Source et suite : http://www.udf.org/discours/bayrou_ue2006_020906.html

Elkabbach répond à Bayrou

Source : NOUVELOBS.COM | 06.09.06 | 06:59 : "Le président d'Europe 1, propriété de Lagardère, conseille au candidat UDF "de tourner sept fois la langue dans la bouche". Ce dernier avait mis en doute l'indépendance des médias.

Le président d'Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach a conseillé mardi 5 septembre à François Bayrou "de tourner sept fois la langue dans la bouche", après la mise en cause par ce dernier de l'indépendance des médias détenus par des groupes industriels. "Il est arrivé à François Bayrou d'être mieux inspiré. Même François Bayrou, qui est d'une grande intelligence, doit tourner sept fois la langue dans la bouche avant de tenir de tels propos", a estimé Jean Pierre Elkabbach au cours de la présentation de la grille de rentrée de la station de radio qu'il dirige. "Aujourd'hui, tout média qui essaierait de tricher, de maquiller la vérité, se tirerait une balle et disparaîtrait. Ce n'est pas possible", a ajouté le président d'Europe 1.
Une intégrité garantie

"Les Lagardère, croyez-moi, il (NDRL : François Bayrou) les connaît bien : ils ont toujours eu des relations d'indépendance à l'égard des pouvoirs. Les sympathies personnelles peuvent exister mais n'interfèrent jamais. C'est un principe", a assuré Jean-Pierre Elkabbach.

"L'efficacité et l'honnêteté sont les meilleurs garants du professionnalisme et de l'indépendance (...) Heureusement que certains grands groupes sont là pour aider la presse à se développer, à se maintenir et à survivre dans toute son indépendance alors qu'elle est en crise profonde"a-t-il ajouté. Il a assuré, entouré de nombreux journalistes et collaborateurs d'Europe 1 : "Nous ne pourrions jamais être fiers d'être inféodés aux ordres de tel ou tel. Cette station est le fleuron du groupe. Je vous rassure : Arnaud Lagardère n'a jamais cherché à intervenir".

26/06/2006

Revue de presse : le français, l'arabe, et le pays de Galles

"Il faut décoloniser les esprits" est le titre d'un article intéressant paru dans la page Rebonds de Libération d'aujourd'hui (26/06). Mohamed Benrabah, professeur de linguistique anglaise à l'université Grenoble III y analyse, d'une part, la position de Sarkozy sur la régularisation des enfants scolarisés sans papiers qui pourront rester en France s'ils ne parlents pas leurs langues d'origine (donc la langue de leurs parents !), et, d'autre part, la politique linguistique menée par Bouteflika. Sarkozy se faisant le chantre du monolinguisme va à l'encontre de la mondialisation car l'avenir est au multilinguisme. "Il est vrai qu'en France être loyal envers le français, c'est comme entrer en religion : les dieux de la langue française sont si jaloux qu'ils en peuvent tolérer d'autres divinités". L'auteur écrit également qu'"En matière de langues, les bienfaits de la colonisation semble bien peu évidents" : l'Algérie comptait plus de lettrés avant la colonisation (40 à 50 % en arabe), qu'après (90 % d'analphabètes en 1962).

Autre article intéressant dans la presse quotidienne aujourd'hui : un reportage d'une page entière dans Le Télégramme (toutes éditions), signé Ronan Larvor, sur le pays de Galles et son statut d'autonomie qui devrait être prochainement renforcé. La langue galloise (cousine de la langue bretonne) y connaît un regain de vitalité.

Dans les commentaires Dom indique un lien vers un reportage paru dans le Guardian sur le "revival" de la langue galloise (in english evel rezon).

Christian Le Meut 

 

 

23/02/2006

Sarkozy : profession conseil en recrutement de journalistes

Petit exemple des bonnes relations entre certains médias et le pouvoir politique rapporté sur NOUVELOBS.COM et dans le numéro du Canard Enchaîné sorti ce mercredi.

"Jean-Pierre Elkabbach a consulté le ministre pour embaucher le journaliste politique en charge de l'UMP.

Les journalistes de la rédaction d'Europe-1 ont découvert que Jean-Pierre Elkabbach a demandé conseil à Nicolas Sarkozy au sujet du recrutement du journaliste politique qui sera chargé de suivre l'UMP. Le Canard enchainé fait le récit, dans son édition du mercredi 22 février, de la façon dont le ministre de l'Intérieur s'est changé en conseiller recruteur. Selon l'hebdomadaire satirique, un journaliste qui voyageait avec quelques collègues dans l'avion de Nicolas Sarkozy, le 10 février, à destination de Chamonix, a interrogé le ministre au sujet de rumeurs qui circulaient dans la rédaction d'Europe-1. Nicolas Sarkozy a alors confirmé que Jean-Pierre Elkabbach l'avait consulté au sujet du remplacement de Caroline Roux.

"Il n'y a pas qu'Elkabbach qui fait cela…"
"Pas gêné le moins du monde", raconte Le Canard, le ministre répond: "bien sûr. (…) J'ai été ministre de la Communication. Je suis ça de près, ça fait partie du travail politique. (…) Si vous saviez. Il n'y a pas qu'Elkabbach qui fait cela…". "Voilà qui confirme les bonnes mœurs en vigueur entre la presse et les politiques", commente Le Canard enchainé. "Résultat, écrit Le Canard, jeudi 16, Elkabbach doit se fendre d'une mise au point auprès des journalistes d'Europe-1. Il déboule à la conférence de rédaction de 15 heures, mal à l'aise, et reconnaît les faits. Puis il se lance dans une improbable explication, selon laquelle 'il serait normal de consulter les politiques' pour 'justement recruter des journalistes pas trop près du pouvoir'."

"Il m'a donné deux ou trois noms"
"C'est la démarche classique de tout chef d'entreprise pour choisir les meilleurs, les plus libres et les plus indépendants", a encore justifié Jean-Pierre Elkabbach, contacté par les journalistes du Canard enchainé. "J'ai dit à Nicolas Sarkozy: 'Est-ce que tu connais, dans la nouvelle génération qui émerge, qui sont les meilleurs?' Il m'a donné deux ou trois noms qui étaient déjà dans ma liste…" "D'ailleurs, ces noms-là ne seront pas retenus", promet Jean-Pierre Elkabbach. Le Canard enchainé rappelle l'épisode du "clash" provoqué par la publication, à la une de Paris-Match, de la photo montrant Cécilia Sarkozy avec Richard Attias. Un "clash" qui explique que les médias du groupe de presse Lagardère évitent désormais de contrarier le président de l'UMP."

11/02/2006

Denis Robert : l'inculpation de trop

Denis Robert est un journaliste poursuivi pour ses enquêtes indépendantes sur le monde de la finance internationale. Voici un appel de soutien qui explique cette histoire :

"Il s’est passé le 27 janvier 2006 un événement important rapporté ici ou là par une brève d’agence : l’inculpation de Denis Robert par la justice luxembourgeoise pour injure, calomnie et diffamation. Pour comprendre l’enjeu de cet acte, il faut faire un peu d’histoire.

En 1996, Denis Robert, ancien journaliste à Libération, réunit sept grands magistrats anti-corruption pour lancer l’Appel de Genève en faveur d’un espace judicaire européen. Dans la foulée, de nombreux témoins de la criminalité en col blanc entrent en contact avec le journaliste. L’un d’eux, Ernest Backes, est un ancien dirigeant de la chambre de compensation Clearstream, un des points névralgiques des échanges financiers mondiaux. Ernest Backes a été l’un des architectes de ce système informatique tentaculaire. Viré, humilié, il a décidé de livrer ses secrets.

Pendant deux ans, au prix d’incessants allers et retours au Luxembourg, Denis Robert mène l’enquête. On lui donne des rendez-vous secrets ; les bouches s’ouvrent. Un ancien responsable informatique de la firme, Régis Hempel, explique qu’une partie de ses activités auraient consisté à effacer les traces de transactions sensibles. Denis Robert frappe à la porte des banquiers, posant des questions naïves et d’autres un peu moins. Trois mois avant la publication de son livre, il envoie une série de lettres recommandées de plusieurs pages, demandant des explications à la direction de Clearstream et aux banques mises en cause. Très peu lui répondent.



En février 2001, Denis Robert sort son livre, Révélation$ (Les Arènes) et diffuse son film Les dissimulateurs dans le cadre de 90 MINUTES, l’émission d’enquête de CANAL+. C’est la tempête. Les journalistes financiers sont incrédules ou hostiles, les autres hésitent car Clearstream menace de procès en cascade. A contre-courant, la mission parlementaire Peillon/Montebourg se saisit de l’affaire et convoque les témoins.

De peur que l’affaire se propage à l’étranger, une information judicaire est ouverte en catastrophe au Luxembourg. Toute la direction de la firme est mise à pied et Clearstream est racheté par un groupe allemand. Un mois plus tard, le procureur du Luxembourg claironne que tout est réglé et qu’il n’y a rien à chercher. De cette tragi-comédie, Denis Robert tire un second récit, plus personnel, La boîte noire (Les Arènes). Et un second film, toujours diffusé par CANAL+, L’affaire Clearstream.

Fin du premier acte et début du marathon judiciaire. Les plaintes pleuvent en France, en Belgique, en Suisse, et même au Canada. Déposées par Clearstream mais aussi par la banque russe Menatep et la Banque Générale du Luxembourg. L’auteur reçoit les huissiers à la file. L’éditeur fait ses comptes : les demandes de dommages et intérêts dépassent son chiffre d’affaires annuel. Le service juridique de CANAL+ se lance dans de coûteux procès. Parfois David gagne contre Goliath.

Au fil des mois, les relaxes se succèdent en première instance et en appel. Cinq ans plus tard, il ne reste plus deux procédures pendantes, toutes les deux en appel : l’une après un jugement favorable à Clearstream (un euro symbolique), l’autre défavorable à la firme (relaxe de Denis Robert). L’affaire semble close, malgré une troublante excroissance, durant l’été 2004, lorsqu’un corbeau affole les milieux de la défense et de la politique avec des listings truqués de Clearstream où apparaissent des élus et des responsables industriels et médiatique.

L’histoire de Denis Robert devient effrayante lorsque, cinq ans après la parution de Révélation$, le journaliste est subitement convoqué par la Justice luxembourgeoise pour être inculpé pour des faits (en l’occurrence des accusations contre la Banque Générale du Luxembourg) pour lesquels il a déjà été poursuivi en France et pour lesquels il a gagné ses procès en première instance et en appel. Ces procédures n’ayant pas eu l’effet escompté, les juges du Grand-Duché ont accepté de se prêter à une manœuvre peu honorable.

Denis Robert risque une peine de prison, agrémentée de frais d’avocat et une amende aux proportions luxembourgeoises. Par une ironie du destin c’est justement l’espace judicaire européen qu’il a contribué à établir avec l’Appel de Genève qui permet aujourd’hui à la justice luxembourgeoise d’essayer d’écraser un auteur ayant publié un livre en France.

Dans cette affaire, le Luxembourg - dont le ministre de la Justice est aussi… ministre du Trésor et du Budget - vient de commettre le pas de trop, en affichant sa partialité. Les citoyens européens peuvent soutenir Denis Robert en signant une pétition (disponible sur le site des Arènes ou de Liberté d’Informer).

Pétition qui sera adressée à la Justice de ce pays qui fait tant pour dégoûter les démocrates de croire en l’Europe. En transformant l’affaire Robert en affaire Frieden (le fameux ministre luxembourgeois de la Justice, du Trésor et du Budget), chaque signature sera un acte civique qui protège la liberté de la presse en Europe.

En poursuivant Denis Robert les autorités luxembourgeoises ne veulent pas seulement protéger Clearstream qui affiche une santé insolente. Ils cherchent à intimider tous ceux qui, à l’avenir, voudront savoir comment fonctionne le système financier et la toile d’araignée des paradis fiscaux. En cela, le Luxembourg a vraiment prononcé l’inculpation de trop.

Laurent Beccaria, directeur des Arènes
Franck Eskenazi, directeur de The Factory
Paul Moreira, directeur du magazine 90 MINUTES sur CANAL+


PETITION

Nous citoyens européens soutenons Denis Robert et condamnons l’acharnement des autorités judicaires luxembourgeoises à son encontre. La liberté de penser et d’écrire est une valeur européenne fondamentale qui prime sur les intérêts bancaires du Grand-Duché.


Pour signer la pétition pour soutenir Denis Robert, cliquez ici
Merci de bien préciser dans l'objet : Soutien à Denis Robert
Pour faciliter la mise en ligne merci de nous indiquer votre nom dans cet ordre :Prénom Nom (qualité nationalité)
Merci de respecter les majuscules/minuscules.

Attention : si vous souhaitez signer les deux pétitions (soutien à Denis Robert et soutien à la campagne Liberté d'Informer), pour des raisons techniques merci d'envoyer deux emails séparés.
Pour imprimer cette page choisir "format paysage".

www.liberte-dinformer.info 

25/01/2006

Sinema, daou film a enep d'ar c'hontrollerezh : "Viva Zapatero" ha "Good night and good luck"

Daou film nevez a zo bet savet a enep d’ar c’hontrollerezh (censure) en Italia hag er Stadoù Unanet.

Viva Zapatero, da gomans : ar film se zo ur sort reportaj a ziout ar mediaioù en Italia, Bro Berlusconi. Du hont e vez diaesoc’h diaesañ rebechiñ traoù d’ar gouarnamant. Ar mediaioù privez zo e daouarn Berlusconi, hag ar mediaou publik ivez, pe tost. Perak an titl se : “Viva Zapatero” ? Rak kentizh ma oa bout lakaet e penn gouarnamant Bro Spagn, an aotrou Zapatero n’doa savet ul lezenn evit distagiñ ar chadennoù skinwell d’ar gouarnamant. Ar pezh n’eo ket bet graet get Berlusconi !
Sabina Guzzanti zo un gomedianez fentus en Italia, brudet. E 2003 ur chadenn publik, ar Rai Tri, doa goulennet get Sabrina sevel un abadenn satirik farsus. Met un abadenn zo bet skignet hepken, sansuret eo bet ar lerc’h a gaos ma oa ur bochad sketchoù a enep Berlusconi ! Hag ar film a ziskouezh penaos a zo bet sansuret an abadenn skinwell; penaos Berlusconi n’eus gwasket ar mediaioù tamm ha tamm (skinwell, skingomz, kazetennoù...), daoust d’ar vonreizh ha d’al lezennoù; ha penaos a ya war vihanat ar frankiz en Italia...
Sabina Guzzanti a stourm evit an demokratelezh en he bro. Mont a ra da atersiñ pennoù bras politikel ag Italia, kazetennerion ivez, ur skrivagnour evel Dario Fo, a zispleg petra eo ar “satire”; ha kazetennerion pe animatourion tele e broioù all, evel Karl Zero (Le vrai faux journal) ha Bruno Gaccio (Les Guignols) e Frans.
Ma faota deoc’h gouiet penaos eo stad an demokratelezh en Italia, kit da welled Viva Zapatero.

Good night an good luck
Gwenn ha du eo ar film se, filmet evel ma veze filmet er bleadeù 1950, ha savet get an aktour brudet : Georges Clooney. Ni zo e 1953, er Stadoù Unanet, ur prantad amzer diaez : ar “brezel yenn”. Ur wezh bout trec’het an nazied get an allied, an URSS oa daet da vout enebour brasan d’ar Stadoù Unanet. Ha tud zo, evel ar senedour Mac Carthy, a welle kommunisted e pep lec'h : en arme, er gouarnamant, e Hollywood, ha c’hoazh.
Aktourion, savourion film, soudarded, kazetennerion, politikerion veze barnet ha tamalled dezhe da vout kommunisted (daoust ma ne oant ket) ha treitourion o bro. Tud evel Charlie Chaplin doa kavet gwelloc’h mont kuit d’an Europa rak ne oa ket mui posupl evitan labourat er Stadoù Unanet. Met, tamm ha tamm, strolladoù politikel, kazetennoù ha chadennoù tele o doa en em savet a enep d’ar senedour Mac Carthy, rak dremokratelezh hag ar frankiz oa en arvar. Hag ar senedour oa bet barnet get ar Senat evit monet re bell.
Barzh ar film se e weller kazetennourion ec’h ober o labour, e klask gouiet ar wirionez, ha pas hepken ar wirionez ofisiel. Ed Murrow, ur c’hazetennour brudet bras d’ar mare se, oa en o fenn. Ur stourm oa rak ar chadenn tele e lec’h ma laboure Murrow oa ur stall privez, paet get ar vruderezh.
Ur film brav, get sonerezh jazz a feson ouzhpenn.

Résumé en français : "Viva Zapatero" et "Good night and good luck", deux films qui dénoncent la censure; le premier, la censure dans l'Italie de Berlusconi; le second la censure et le climat politique aux Etats-Unis dans les années 1950.
Christian Le Meut

27/10/2005

Le Lay, Katrina, ar Gajuned hag ar Vretoned

E penn kentañ miz Gwengolo an aotrou Le Lay, pennrener TF1, n’doa lâret traoù kriz a ziout Bro Frans hag ar pezh graet geti a enep d’ar brezhoneg. “Génocide culturel” eme ar paotr Le Lay. Goude se, ur bern tud n’eus reskontet dezhan, barzh kazetennoù zo pe war internet. Me, m’eus lâret amañ e sonjen oa aet Patrick Le Lay un tammig re bell e komz ag ur “genocide”. Un “ethnocide” a zo bet graet e Breizh a enep d’ur yezh, met pas ur “genocide” a enep d’ur bobl, e klask lazhiñ razh an dud. Un difor bras eo, memestra. Traoù all zo bet lâret a ziar benn Le Lay : “communautarisme”, “broadelour”, “nationaliste”, ha c’hoazh. Tabut zo bet un tammig... Met piv zo deuet amañ, e Breizh, da wellet an traoù ? Labour ar gazetennerion zo da vonet da wellet “war an dachenn” ar pezh zo gwir hag ar pezh zo gaou... Netra. Gwellet m’eus netra; enklask ebet. Kazetenner ebet deuet da wellet amañ e Breizh mard oa faos pe pas ar pezh lâret get Patrick Le Lay. Petra eo labour ar gazetennerion ma n’eo ket da glask gouiet ar wirionez ? Un den brudet bras, ur penn bras a lâr traoù ken kriz ha den ebet a glask da ouiet pelloc’h ? Souezhus, n’eo ket ?...

Digarezioù a villiadoù
Tud zo a lâr n’heller ket selaou ar paotr Le Lay e komz ag ar sevenadur a gaos ma z’eus berped programmoù sot war TF1... Marteze.  Tud all a lâr emañ Le Lay ur “broadelour”, ha ne vehe ket dereat, jaojapl, selaou ur den get sonjoù evel-se ... Marteze. Ha ma ne vehe digarezioù ? Digarezioù evit nompass monet pelloc’h ? Digarezioù evit nompass digoriñ an daoulagad war tud dishenvel ? Evit nompass gwellout ar wirionez evel m’emañ ? Daou vloaz zo e oamp ugent mill war straedoù Roazhon evit goulenn get ar Stad ur statut ofisiel evit ar brezhoneg hag ar yezhoù rannvroel all. N’omp ket bet selaouet; reportaj ebet war an tele. Traoù pouesusoc’h, siriusoc’h, oa d’ar c’houlz se, evel ar brezel en Irak... Bremañ, ne faota ket da tud ag ar mediaioù, selaoù Le Lay, ne vehe ket un den sirius. Penaos gober, neuze, evit bout selaouet ? Evit lakaat stad Bro C’hall hag e lezennoù ken pounner da vourjal ?

New Orleans pe Nouvelles Orléans ? Un "ethnocide" e Louisiane
Ma faota d’ar gazetennerion a Baris komprein ar ger “ethnocide”, ne ket ret dezhe dont amañ. Bez zo lec’hioù all, pelloc’h, exotikoc’h, evit gwellout un "ethnocide"... En Nouvelle Orléans, da skouer. Beuzet eo bet ar-dro mill daou gant den du hont n’eus ket pell. Met beuzet eo bet ivez, aboae kant vloaz, ar galleg get ar saozneg...
Ker Nouvelles Orléans oa bet savet, krouet, get Fransizion, tri c’hant vloaz zo... Ha chom a ra daou gant mill den a gomz galleg e Louisiane, met kentoc’h war er maezioù hag e kerioù bihannoc’h ... Klewet peus c’hwi komz galleg e ker Nouvelles Orléans barz ar reportajoù gwellet ganeoc’h war an tele da vare ar gorventenn Katrina ? Me, m’eus klewet galleg ebet, nemet anvioù karterioù zo (“quartier français”)... E Lousiane e oa bet difenet dre lezennoù komz galleg ha deskiñ galleg er skol. Lakaet oa bet mezh war an dud a gomze galleg, yezh ar Blouked oa,  hervez an tud a oa e penn ar vro ! Saoznegerion anezhe...
Echu eo abaoe daou ugent vloaz bremañ get al lezennoù fall se. Skolioù zo bet savet evit deskiñ galleg dre “soubidigezh”, evel skolioù Diwan amañ. Met kazi razh an dud hiriv an deiz a gomz saozneg, pe spagnoleg, e ker “New Orleans”. N’eo ket doc’h ar c’hiz komz galleg. Echu eo get ar galleg du-hont evel amañ, tost echu eo ar brezhoneg e straedoù ker An Oriant pe Gwened... Setu, pal un ethnocide : lazhiñ ur yezh. Amañ, ar brezhoneg; e Louisiane, ar galleg.  N’eus difor ebet, benn ar fin.  Ar galleg hag ar brezhoneg zo c’hoarezed dirak an “ethnosidoù”...

Ar Gajuned (pennad skrivet e miz Genver 2004)
Ar sul kentan ag ar bloazh man m’eus klevet un abadenn a feson war France Inter a ziout ur yezh rannvroel ha n’eo ket ar yezh se ar yezh ofisiel en he bro. Komzet e vez abaoe kantvedoù met kollet  e vez tamm ha tamm. Lakaet eo bet an dispriz warni  get ar stad, er skolioù, ha c’hoazh. Plouked oa ar re a gomze ar parlant se.  Hiriv an deiz ar re yuvank o deus ankoueit yezh o zud kozh, ha gomz a reont ar yezh ofisiel hepken...  Tud kozh a lâre da France Inter a oa kounnaret anezhe e wellet stad o yezh a vihannig...
Sonjet m’eus oa a bouez an abadenn se evit diskouez d’ar selaouerien penaos eo an traoù evit ar yezhoù en arvar, ar yezhoù hep statut ofisiel, evel ar brezhoneg e Frans, laakomp... Met ne  oa ket un abadenn war ar brezhoneg, pe an okitaneg, pe an euskarreg, ha c’hoaz...  Komprenet peus marteze, oa an abadenn radio se a ziout ar galleg e Bro Lousiane, bro ar Gajuned ! Fall bras eo stad ar galleg du-hont. Bez ez eus tud yaouank a faota dezhe deskiñ Kajuneg, met desket e vez kentoc’h ar galleg ofisiel... Ha, geti, diaes eo d’en em gompreñ get ar re gozh a gomz c’hoazh kajuneg !
Pegoulz vo graet abadennoù war France Inter war ar yezhoù rannvroel en arvar e bro France ? N’ouion ket met, mard eo komprenan mat, interesusoc’h, eo evit ar radio publik se, ar pezh a zo e Bro Louisiane evit ar pezh  a zo e Breizh pe Okitania, pe Elzas... “
Christian Le Meut

26/05/2005

Brest : De curieux photographes de presse

"Vendredi soir, lorsque le photographe d'Ouest-France pénètre sur la pelouse du stade Francis-Le Blé, il découvre deux photographes déjà en place. L'un porte une chasuble « presse », l'autre « photo ». Ces deux photographes étant totalement inconnus dans la profession, notre confrère s'enquiert de leur identité. Les deux « photographes », équipés d'un caméscope et d'un appareil photo, ne font pas mystère de leur appartenance à la police !

Les deux policiers, dont l'un appartient au service de l'Identité judiciaire du commissariat central de Brest, sont là pour filmer les kops des supporters les plus agités. Cette rencontre entre Brest et Lorient était classée à risque d'incidents, car il y avait de la revanche dans l'air après la cuisante défaite de Brest au match aller. Que la police cherche à identifier les auteurs de violences sur les stades, rien à dire. Mais qu'elle cherche à se faire passer pour ce qu'elle n'est pas est anormal. Si des journalistes endossaient un brassard police pour pénétrer, par exemple, sur les lieux d'un crime, ils encourraient des poursuites pénales. La méthode utilisée est dangereuse. Demain, des supporters excités peuvent s'en prendre à des photographes de presse au prétexte qu'ils pourraient être des policiers". Yannick Guérin.
Ces méthodes policières constituent une dérive très inquiétante. La séparation des pouvoirs est une des bases de la démocratie. Des policiers qui se font passer pour des journalistes, cela s'appelle de l'imposture. Les syndicats de journalistes devraient réagir sur ce genre de chose. Affaire à suivre.
Christian Le Meut

Cet article est paru sur le site de Ouest-France, avec une photo d'un des fameux "photographes"... :
http://www.brest.maville.com/actu/detail.asp?idDoc=221381&IdCla=19

29/03/2024

Courrier international : "La Bretagne vue par la presse étrangère"

courrier037.jpgPennadoù skrid a ziar-benn Breizh ha skrivet get kazetennerion ag ar bed a bezh a zo bet embannet barzh "Courrier international" n'eus ket pell 'zo (15/07, niverenn 1028). Ne oa ket interesus bras, evit lâr ar wirionez. Ur c'hazetenner a vre Aostralia, Robert V. Camuto (The Sun-Herald), en deus gwelet traoù memestra : "Même au regard du reste de la France, la Bretagne a une singularité qui va bien au-delà des particularités régionales ordinaires. Le breton est une langue à part entière, et non un dialecte, qui est parlée par des milliers de Bretons généralement âgés, en particulier dans le Finistère. Il est utilisé sur des stations de radio bilingues et enseigné comme seconde langue dans les écoles publiques." N'eo ket resis resis an traoù, met n'eo ket fall dija...

Courrier International a consacré un dossier à "La Bretagne vue par la presse étrangère" (15/07, n°1028), dossier d'un intérêt très moyen. Un journaliste australien, Robert V. Camuto (The Sun-Herald), a cependant remarqué des choses : "Même au regard du reste de la France, la Bretagne a une singularité qui va bien au-delà des particularités régionales ordinaires. Le breton est une langue à part entière, et non un dialecte, qui est parlée par des milliers de Bretons généralement âgés, en particulier dans le Finistère. Il est utilisé sur des stations de radio bilingues et enseigné comme seconde langue dans les écoles publiques." Ce n'est pas complètement précis, mais c'est déjà ça.