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14/09/2007

Jean Daniel : "Une langue, un territoire, une histoire..."

Petite suite à la précédénte note sur l'identité française. Hier, Libération (13/09/2007) posait la question suivante à Jean Daniel, du Nouvel Observateur : "Comment peut-on être français ?*". Extrait de la réponse : "La France a été la conjonction heureuse d'une langue, d'un territoire, d'une histoire, d'une grande Révolution et d'une volonté de pratiquer ensemble un art de vivre et une universalité des valeurs". Bigre : "une langue" où il y en a eu plusieurs (et elles sont toujours là, non reconnues : M. Daniel sait-il que les lois de la République étaient traduites en langues régionales entre 1789 et 1793 ?); "une histoire" là où il y en a plusieurs (occultées); une "grande Révolution" là où il y en a eu plusieurs à travers les siècles, et si le bilan de 1789 m'apparaît très positif (fin de la monarchie de droit divin, droits de l'Homme, démocratie parlementaire...), le bilan de la période 1793-94 l'est beaucoup moins : la fameuse "Terreur".

"La volonté de pratiquer ensemble un art de vivre" pourrait être une définition de la démocratie : mais comment et par qui cet "art de vivre" est-il défini ? Il est imposé d'en haut vers le bas, comme c'est très souvent le cas en France. Quant à "l'universalité des valeurs", qu'est-ce que celà signifie concrètement ? Le droit de vote aux femmes voté en 1944 ? La colonisation ? La répression des mouvements ouvriers ? L'étouffement des langues régionales ? La centralisation ? La bombe atomique ? Toutes pratiques, hélas, universelles, mais, en ce qui nous concerne, elles témoignent des limites de la démocratie française.

Christian Le Meut 

 * La formulation de cette question fait écho au livre de Morvan Lebesque, "Comment peut-on être Breton ?", paru en 1970.Ed. du Seuil.

25/06/2007

Hoedic : inauguration de l'expo Marthe et Saint-Just Péquart

Communiqué de l'association Melvan : "Une cinquantaine de personne assistait le dimanche 24 juin au Fort d'Hoedic à l'inauguration de l'exposition Marthe et Saint-Just Péquart, archéologue des îles, réalisée par l'association Melvan, en présence de Mme Yvette Duval du Conseil régional, du maire d'Hoedic André Blanchet, de Guirec Querré directeur de l'UMR Civilisation atlantiques et archéosciences de l'université de Rennes et de Pierre-Philippe Jean Directeur de l'Association des îles du ponant.

Une genèse du projet a été évoquée par Pierre Buttin, secrétaire de l'association Melvan, puis par son président Henri Buttin. Jean-Marc Large a alors présenté le couple d'archéologue et leur découverte exceptionnelle de deux nécropoles mésolithiques sur l'îlot de Téviec (St-Pierre Quiberon), puis sur Hoedic dans le début  des années 1930. Ces sépultures, totalisant 34 squelettes, sont encore aujourd'hui les plus anciens restes humains découverts en Bretagne et continuent d'alimenter une recherche passionnante sur les derniers chasseurs-cueilleurs avant la transition néolithique et les premiers agriculteurs.

Gilles Janin présenta ensuite le fonds de photographies que les archéologues avaient prises sur les habitants d' Hoedic. Les Péquart nous ont laissé là non seulement un précieux témoignage sur Hoedic dans les années trente mais aussi d'authentiques œuvres d'art par la qualité des prises de vue et de cadrage. L'ensemble des photos utilisées pour l'exposition provient du fonds Péquart déposé à l'Institut de paléontologie humaine à Paris. Leur état moyen de conservation a nécessité un gros travail de nettoyage pour leur rendre une certaine fraîcheur.

Le mot de la fin, avant le champagne et le buffet, fut prononcé par le maire d'Hoedic André Blanchet pour exprimer son intérêt et son soutien aux actions de Melvan. Cette exposition et la publication qui l'accompagne ont pu être réalisés avec le soutien financier ou opérationnel du Conseil régional, du Conseil général, de la Direction générale des affaires culturelles, de la marie d'Hoedic, de la mairie et musée de Préhistoire de Carnac, du Conservatoire du littoral et de l'Association de gestion du Fort d'Hoedic".

Marthe et Saint-Just Péquart, archéologue des îles, de Houat à Hoedic 1923 - 1934.
Fort de l'île d'Hoedic 1er Juillet au 30 septembre 2007.
Entrée libre, 10h30-12h30 et 15h30-18h30.
Fermé le lundi, uniquement le matin en septembre.
Tél : 02 97 52 48 82
L'exposition sera ensuite présentée au Musée de Préhistoire de Carnac du 1er février au 30 avril 2008
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21/05/2007

Histoire : un site très intéressant

Un collectif d'historiens analyse les utilisations publiques de l'histoire, notamment celle du président de la République nouvellement élu, Nicolas Sarkozy, dans un site particulièrement intéressant :

http://cvuh.free.fr/

08/05/2007

Histoire : 45.000 malades mentaux morts de faim entre 1940 et 1944

Pierre Assouline présente sur son blog un livre qui vient de sortir sur une page sombre de l'histoire de France : la mort de faim de 45.000 malades mentaux en France occupée.L’historienne Isabelle von Bueltzingsloewen, maître de conférences à Lyon 2, vient de publier L’hécatombe des fous ((22 euros, 508 pages, Aubier). L'auteure du livre en question affirme qu'il ne s'agit pas d'une politique de génocide mais plutôt des conséquences de l'indifférence et de la pénurie. En Allemagne nazie, les autorités décidèrent également l'élimination des Allemands malades mentaux dont plusieurs dizaines de milliers furent gazés (1939-40). Elles testèrent sur eux des méthodes qui servirent ensuite sur d'autres mais durent interrompre ce génocide discret suite aux plaintes des familles et aux déclarations des autorités religieuses (l'historien jacques Sémelin a travaillé sur cet autre aspect méconnu de notre histoire contemporaine).

http://passouline.blog.lemonde.fr/2007/05/04/45-000-morts...

29/03/2007

France Culture ou France Inculture ?

Le réveil est parfois rude, le matin. Aujourd'hui, c'est en écoutant France Culture que mon réveil a été éprouvé par le chroniqueur Alexandre Adler, puîts de connaissance mais qui, parfois, devrait tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de chroniquer. Il venait juste de mettre en doute la présence de femmes dans les unités combattantes après qu'une militaire britannique prisonnière des Iraniens ait craqué et déclaré à la télévision que son bateau naviguait bien en zone maritime iranienne lorsqu'il fut arraisonné. Tirer un enseignement global d'un cas précis, c'est aller un peu vite en besogne, me suis-je dit. Mais le cher Alexandre (je me permets cette familiarité, il accompagne souvent mes réveils !) était en forme et a continué à intervenir lors du débat sur l'identité nationale, thème à la mode, avec un invité de marque, Max Gallo... On n'a pas été déçu.

Alexandre Adler, donc, est parti dans un cours d'histoire de France sur les régions périphériques annexées au cours des siècles par "mariages" et non par conquêtes. Un mariage vaut mieux qu'une guerre, c'est évident, même si celà ne signifie pasvolonté populaire. On ne demandait pas son avis au peuple, à l'époque. Mais, pour la Bretagne, M. Adler semble oublier, ou peut-être ne le sait-il tout simplement pas (ce qui serait difficilement croyable) que le mariage entre Anne de Bretagne et Charles VIII en 1492 a été précédé de trois campagnes militaires pour soumettre militairement une Bretagne très réticente (bataille de Saint Aubin du Cormier, 1488, 7.500 morts dont 6.000 du côté des troupes du duc de Bretagne François II); que la duchesse Anne était déjà très officiellement mariée et qu'il fallut aux troupes du roi de France mettre le siège devant Rennes pour que la duchesse se soumette, admette sa défaite militaire et se résigne à ce beau mariage d'amour avec Charles VIII. Après quoi son mariage avec le duc d'Autriche fut annulé. Un vrai conte de fée ! Anne de Bretagne s'employa pendant toute sa vie à maintenir l'autonomie de son duché, elle y parvint de son vivant. Après sa mort et le mariage entre sa fille Claude et le futur François 1er, union à laquelle Anne était hostile, des accords furent signés en 1532 à Vannes, avec le Parlement de Bretagne, qui fut maintenu. La Bretagne n'avait plus de ducs en titres, mais un statut particulier et une forme d'autonomie maintenue jusqu'en 1789.

Ce matin M. Adler prit d'autres exemples, dont l'Alsace : en début de  semaine sur France Culture, justement,  j'ai entendu un historien rappeler que Strasbourg, ville libre de l'Empire germanique, fut soumise par les troupes de Louis XIV : les Strasbourgeois avaient le choix entre la famine ou la soumission ! Encore un beau "mariage" ! La Franche-Comté ne fut guère mieux traitée par Louis XIV,  quant aux régions du sud de la France, comme l'Aquitaine, également citées par le chroniqueur, je ne suis pas sûr qu'elles se soient ralliées au panache des rois de France dans la joie et la bonne humeur. Alexandre Adler semble confondre le roman historique français que l'école nous a imposé, avec la réalité historique elle-même. Oui, M. Adler, beaucoup de régions françaises ont été soumises militairement par l'Etat français (monarchique puis républicain). Et quand il y a eu "mariage", comme en Bretagne, il a des allures de mariage forcé. 

Christian Le Meut 

Quelques petites lectures :

- "Histoire de la Bretagne et des Bretons", par Joël Cornette.

- "L'Union de la Bretagne à la France", Skol Vreizh (Morlaix), par Dominique Le Page et Michel Nassiet.

 

28/03/2007

Et Jaurès parlait occitan ? Non "patois"...

Entendu samedi matin (25 février 2006) sur France Culture, pendant l'émission d'Alain Finkielkraut, Réplique : deux spécialistes de Jaurès, Jean-Pierre Rioux, rédacteur en chef de la revue d’histoire Vingtième Siècle, et Gilles Candar, spécialiste de l'histoire des gauches françaises, y étaient invités. L'un d'entre eux explique que Jaurès, dans sa région d'origine (Carmaux, le Tarn, Toulouse...) commençait presque systématiquement ses discours en occitan et les finissait en français. Et Alain Finkielkraut de s'étonner : "Il commençait ses discours en occitan ?"

Comment ça, un homme politique, écrivain et philosophe français de l'étoffe de Jaurès connaissait l'occitan et le parlait publiquement, en plus... Sans doute pour être compris, au début du vingtième siècle, par une partie de son auditoire qui devait parler uniquement l'occitan mais ça, M. Finkielkraut en a t-il conscience ? Mais rassurons-nous, un des historiens a cru bon de préciser que Jaurès devait ne pas dire "occitan" mais "patois". Ouf, Jaurès parlait "patois". Enfin, ça a eu l'air de rassurer M. Finkielkraut. La France aurait-elle des racines multiculturelles et multilinguistiques cachées ? Que non, il y a le français d'un côté, et les "patois" de l'autre. Ce terme de "patois", hautement scientifique, revient d'ailleurs souvent sur les ondes de France culture... Où l'on a du mal, semble-t-il, a voir qu'il y a d'autres cutures et d'autres langues que la seule française à l'intérieur de l'Hexagone. Non, ce ne sont pas des cultures ni des langues : des "parlers", "dialectes", "patois"...

Mais bon, l'émission a eu, entre autres mérites, celui de nous rappeler que Jaurès parlait occitan et semblait l'assumer très bien. Il était également partisan de l'enseignement des langues régionales à l'école, si j'ai bien entendu l'un des historiens. De plus en plus intéressant, ce Jaurès.

Christian Le Meut

15/02/2007

Histoire : 1972, un attentat bizarre...

medium_eau168.jpgLe journaliste Yvan Stefanovitch a publié en avril 2005 une enquête sur les sociétés de distribution d’eau en France et leur lien avec le milieu politique. J’ai acheté mais pas encore lu ce pavé (L’empire de l’eau, Ramsay, 535 pages) mais je suis tombé pages 274-277 sur des sigles dont la présence m’a parue étrange dans un tel contexte : FLB et ARB. Front de Libération de la Bretagne et Armée Révolutionnaire Bretonne. Voici l’extrait où il est question de Francis Bouygues et d’un attentat en 1972...

“Le chef d’entreprise (Francis Bouygues) (...) est mêlé avec la DST (Direction de la Surveillance du Territoire), le contre espionnage français, à une affaire particulièrement tordue. Nous avons rencontré, en 1976, le principal témoin à charge de ce dossier, le commissaire principal Pierre Quéfféléant” écrit Yvan Stefanovitch. “Après avoir été muté en police urbaine à Pontoise, ce policier se morfondait dans un placard suite à l’attentat commis par le FLB dans la nuit du 12 au 13 avril 1972 contre la villa de l’entrepreneur à Rothéneuf-en-Saint-Coulon. A l’époque, le commissaire officiait à la DST, plus exactement à l’antenne de Rennes”. A ce poste, écrit Yvan Stefanovitch, “selon la presse nationale, Pierre Quéffélant s’oppose alors à la politique de manipulation du FLB par une officier de réserve (...). Le FLB est une petite organisation secrète d’irrédentistes qui plastique, depuis 1966, des symboles de l’Etat, notamment des perceptions et des gendarmeries. (...)”.

Bouygues, cible idéale ?
“Le roi du béton, sans le savoir, représente la cible idéale pour le FLB, une proie médiatique choisie apparemment à l’instigation de la DST. La villa de l’entrepreneur près de Saint-Malo est parfaite comme objectif et son propriétaire entretient les meilleurs rapports au plus haut niveau de l’Etat. Interrogé à propos de l’attentat contre la maison de Francis Bouygues dans Le Télégramme de Brest du 14 février 1999, un ancien chef de la DST de Rennes (ex-patron du contre-espionnage en Algérie), le commissaire divisionnaire Jean Baklouti, a admis depuis : “Oui, Saint-Malo, c’est nous, ça, c’est vrai”. Le ministre de l’intérieur de l’époque, Raymond Marcellin, un obsédé de la subversion, aurait donné carte blanche au directeur de la DST, le préfet Rochet (qui dément, lui, toute manipulation et également d’avoir procuré l’explosif), pour mettre rapidement fin aux agissements de l’ARB, qui faisait pourtant plus de bruit que de mal”. Selon l’auteur “le détonateur a été fourni par le Sdece et le reste par la DST”.
Le 12 avril au soir, la famille de Bouygues arrive mais, avertie par la DST, selon l’auteur, elle se rend au cinéma. La villa explose pendant ce temps. Le yacht de l’entrepreneur est détruit par la même occasion.
“La manipulation de la DST et le silence demandé à l’entrepreneur visaient un double objectif : discréditer le FLB grâce aux rapides arrestation de quinze de ses militants et glaner des renseignements sur cette organisation au moyen d’écoutes téléphoniques”. Les huit personnes arrêtées et jugées après cet attentat sont condamnées à des peines de prison avec sursis. “Quant à la DST, poursuit Yvan Stefanovitch elle a obtenu l’effet inverse du but officiellement recherché : la manipulation de la villa Bouygues a donné un coup de fouet aux autonomistes violents qui ont multiplié les attentats”.

L’empire de l’eau, Ramsay, 535 pages, pp. 274-277.

12/02/2007

La princesse Zaïda, le roi Al Mutamid et nous...

medium_amour163.jpgIl était une fois une princesse appelée Zaïda. Zaïda était la fille du roi Al Mutamid, roi de Séville, en Espagne, quand les Arabes dominaient ce pays. En l’année 1122, la princesse Zaïda fut mariée à un roi chrétien, Alphonse VI d’Aragon, roi de Castille. Il lui fallu donc changer de religion, elle fut baptisée catholique; et changer aussi de prénom. C’est ainsi que Zaïda devint Elizabeth... Reine désormais catholique, Zaïda eut des enfants et des petits-enfants et elle compte parmi les ancêtres d’une grande partie des tête couronnées de la planète...

Tous nos princes, descendants de Mahomet ?
Or, le roi Al Mutamid, père de Zaïda était réputé être un descendant de Mahomet... Ainsi donc, une grande partie des familles princières européennes et mondiales descendrait de Mahomet, et notamment la famille du comte de Paris. Les prétendants au trône de France seraient donc des descendants de Mahomet eux aussi... Ce n’est pas une farce, j’ai lu cette information dans un livre tout à fait sérieux intitulé "La généalogie", écrit par Pierre Durye et paru aux Presses universitaires de france, dans la collection Que sais-je ?...

“Tous les hommes sont frères” a dit le Mahatma Gandhi. Cette idée n’est pas uniquement une prise de position morale, religieuse ou philosophique, mais un fait. Nous sommes tous frères, ou sœurs, ou cousins, ou cousines, car nous avons tous un nombre incalculable d’ancêtres communs. Comptons ensemble : un père et une mère. Quatre grands-parents, huit arrières grand-parents, puis 16, 32, 64, 128, 256, 512, 1024 !!! Car cela double tous les 20-25 ans ! Donc, vers l’an 1750, environ, sous le règne de Louis XV, nous pouvons nous compter environ 1.000 ancêtres.

Je dis environ, car ce n’est pas complètement mathématique. En effet, certains de nos ancêtres ont pu s’allier auparavant, ce qui est mon cas puisqu’un mariage a déjà eu lieu, voici quelques générations, entre un membre de ma famille paternelle et un autre de ma famille maternelle. J’ai donc des cousins qui le sont à la fois par ma mère et par mon père. Cela me fait donc, probablement, quelques ancêtres en moins, mais ce n’est pas très grave puisque le nombre d’ancêtres double à chaque génération, c’est exponentiel. 

Vikings, Ostrogoths, Wizigoths, Vandales, Gaulois, Bretons, Arabes ...???
Comment savoir, alors, qui était nos ancêtres il y a 2.000 ans, par exemple... Si nous descendons des Francs, des Wizigoths, des Ostrogoths, des Gallo-Romains, des Vandales, des Vikings, ou... des Gaulois, comme nous l’apprenons encore à l’école. Nous descendons probablement un peu de tous ces peuples là à la fois, que ce soit sur le plan génétique, linguistique, culturel. Mes quatre grands-parents étaient Bretons, nés à Crac’h ou à Ploemel, près d’Auray dans le Morbihan, mais, qui sait, j’ai peut-être aussi parmi mes ancêtres une princesse Zaïda toute droit sortie d’un conte des mille et une nuits...

Ce serait bien !

Christian Le Meut

* Calligraphie réalisée par Hassan Massoudy : le mot "amour" en arabe, extrait du livre "Le passant d'Ophalèse" (textes de Khalil Ghibran), ed. Syros-Alternative 1991.

11/02/2007

Ur wezh a oa : ar brinsez Zaïda, ar roue Al Mutamid ha ni...

Ur wezh e oa ur brinsez anvet Zaïda. Zaïda oa merc’h ar roue Al Mutamid, roue a Seville, e Bro Spagn, pa oa an Arabed e penn ar vro-se. Er bloaz 1122, pell zo dija, prinsez Zaïda oa bet dimezhet get Alphonse ar c’hwec'hvet, roue Bro Gastille. Met ret e oa bet dezhi chañch he relijion ha dont da vout katolik. Setu Zaïda badezhet, ha chanchet ivez he anv : Elizabeth e lec'h Zaïda. Zaïda-Elizabeth, rouanez katolik neuze, 'oa bet bugale, ha bugale bihan... Ha kazimant razh ar brinsed hag ar prinsezed ag Europa a zo mibion bihan prinsez Zaïda. Ha tad Zaïda, roue Al Mutamid oa, sanset, mab bihan Mahomet e unan...

Neuze, ul lodenn vras ag an noblans 'zo kerent Zaïda ha, piv a ouia, kerent Mahomet e unan... En o mesk : familh Kont a bParis ! N’eo ket ur farsadenn ar pezh a skrivañ amañ. Lennet m'eus an dra se barzh ur levr sirius bras anvet “La généalogie”, skrivet get Pierre Durye hag embannet get Presse Universitaire de France e rummad “Petra a ouian ?” (“Que sais-je?”).

"Razh an dud a zo breudeur" : ar frasenn se a zo bet lâret get ar Mahatma Gandhi... N’eo ket nemet ur mennozh, ur sonj brav : un dra gwir eo da vat. Ni zo tout breudeur ha c’hoarezed, pe kendirvi ha keniterved, peogwir hon eus ur bern tudoù kozh, ur bern gourdadoù. Sonjit ta, ha kontit genin : ur vamm hag an tad hon eus. Pevar den kozh. Ha, war lerc’h, doubliñ a ra war dro bep ugent vloazh : eizh, c’hwezek, daou ha tregont, pewar ha tri ugent, kant eizh arnugent, daou gant c’hwec’h hanter kant, pemp kant daouzeg, mil ha pewar arnugent : 1024...

Wizigothed, Gallo-Romaned, Viginked ha...
Neuze, mard e kontañ mat, war dro ar bloazh 1750, mare Loeiz ar pemzekved, war dro mill den kozh, mil gourdad hon eus ! An doare-se da gontiñ  n’eo ket resis penn da benn : aliansoù oa bet etre tud kozh din gwechall, etre tiegezh ma mamm ha tiegezh ma zad. Kendirvi m’eus a zo kar diñ dre ma mamm ha dre ma zad ivez... Met, ne vern, war dro mil den kozh memestra 250 vloazh zo... Ha 2.000 bloaz zo ? Penaos gouiet, neuze, mard on mab bihan bihan ar Vretoned, ar Franked, ar Wizigothed, ar Germaned, ar Gallo-romaned, ar Viginked, an Arabed pe... ar Galianed evel ar pezh e vez desket ganeomp er skol c’hoazh... Krouadur on, un tammig da razh an dud se, d’am sonj. Razh ma zud kozh oa Bretoned, ganet tro dro An Alre met, piv a ouia, marteze m’eus, me ivez, ur brinzes Zaïda e touez ma gourdadoù. Bourrapl vehe...

Christian Le Meut

18/01/2007

Les Justes honorés

Diriaoù 18:01 a zo bet skignet war F2 da 8e30 ur film anvet "La colline aux mille enfants" a fed bugale (ha tud), Juifed a orin, savetaet e-pad ar brezel bed diwezhan get protestanted (kentoc'h) ag ar Chambon sur Lignon (Haute-Loire). Ar film-se zo tost d'ar wirionez. Hiriv e vo igoret get Jacques Chirac, er Pantheon, ur skritell hag a inour ar "Justes" o doa lakaet o buhez dezhe en arvar da saveteiñ Juifed klasket get an nazied. 2.275 a zo bet anavezet e Frans a bezh, 16.000 en Europa, get ar "Fondation Yad Vashem" a Jerusalem. "Amañ ne ouiomp ket petra eo ur Juif, amañ e anavezomp nemet tud" (André Trocmé, pasteur er Chambon d'ar c'houlz-se).

Jeudi soir 18 janvier a été diffusé sur France2 le film "La colline aux mille enfants", inspiré de faits réels, sur le sauvetage de milliers d'enfants (et d'adultes) par les habitants de la région du Chambon sur Lignon (Haute-Loire), à majorité protestante. A la tête de cette résistance, le pasteur André Trocmé qui a dit, à l'époque, "Ici nous ignorons ce qu'est un Juif, nous ne connaissons que des hommes". Aujourd'hui jeudi les Justes de France sont honorés par l'inauguration d'une plaque au Panthéon. 2.275 Justes, c'est-à-dire des non-Juifs ayant sauvé des Juifs au péril de leurs vies pendant la Seconde guerre mondiale, sont recensés en France par la fondation Yad Vashem de Jérusalem. 12.000 pour l'Europe entière.

Pour en savoir plus : www.mirfrance.org 

Le magazine pour enfants "Je lis des histoires vraies" (n°156 - novembre 2006) est consacré à l'histoire d'un enfant sauvé par un Juste :

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28/12/2006

Etats-Unis : un étonnant symbole

Comme vous l’avez sans doute compris en lisant ce blog : les symboles nationaux sont pour moi choses sacrées. Je chante tous les jours la Marseillaise et le Bro gozh ma zadoù (l'hymne breton) au garde à vous sous la douche. Je vénère le drapeau bleu blanc rouge et le Gwenn ha du (drapeau breton), et je suis pour le classement comme espèces protégées du coq gaulois et de l’hermine bretonne... En faisant des recherches sur internet pour cette chronique, d’ailleurs, j'ai découvert avec étonnement que l’hermine, bretonne ou pas, n’est pas considérée comme une espèce protégée en France et peut être chassée, mais en matière de symboles nationaux sacrés, je dois avouer un autre récent étonnement...

Vous connaissez sûrement le symbole des Etats-Unis, ce bel aigle qui figure sur les billets verts et qui déploie son aile protectrice sur le monde entier. En voilà un beau symbole, l’aigle. Un animal courageux, chasseur habile et émérite, maître des airs et fidèle en amour puisqu’il semble que les couples d’aigles s’unissent pour la vie...

Un animal noble donc. Or qu’ai-je appris dans l’hebdomadaire Courrier International du 23  novembre dernier, sous la plume d’une scientifique étasunienne, Catherine Raven ? Eh bien, que l’aigle étasunien n’est pas un aigle mais plutôt un vautour ! Les deux espèces font partie de la même famille d’oiseaux, mais les vautours ont une capacité plus développée que les aigles à se nourrir de... charognes, d’animaux morts ou presque. Et ils sont moins bien adaptés pour la chasse que les aigles, d’après cet article.

medium_pygargue140.2.jpgCharognard, voleur, lâche...
L’oiseau symbole des Etats-Unis est donc un charognard. Des charognards, il en faut dans la nature pour s’occuper des animaux morts mais de là à en choisir un comme symbole national, il y a une marge. D’autant que ce charognard là à d’autres mœurs que la morale humaine réprouverait. Ainsi, il attaque certains autres oiseaux, plus petits que lui, pour leur voler leurs proies. Évidemment le pygargue ne se permet pas ce genre de fantaisie avec son cousin l’aigle royal, vivant dans les mêmes contrées... Un peu couard, le symbole. Il va bien à la pêche au saumon, mais il prend surtout ceux qui ne bougent plus trop, à moitié morts, épuisés par leur migration. Un peu fainéant, en plus, le pygargue...

Encore mieux, le pygargue va parfois chercher sa pitance chez les voisins, mangeant leurs œufs, leurs petits, ou la nourriture qui leur est destinée. Sympa, comme voisin, le pygargue....  Et ce n’est pas fini. Il semble que ce sympathique animal se délecte du vomi de vautour. Du  moins d’après l’article de Courrier international qui ne précise pas comment il s’y prend pour faire vomir ses petits camarades à plumes...

Voleur de proie, fainéant, charognard, pilleur de nid, amateur de vomi : tels sont les mœurs de l’oiseau symbole des Etats-Unis. Il fut choisi par un des premiers président de ce pays, Thomas Jefferson, alors même que des scientifiques de l’époque, comme Benjamin Franklin s’étaient élevé contre ce choix. Le célèbre savant américain, qui a débarqué à Auray il y a 230 ans afin de demander l’aide du roi de France face aux Britanniques lors de la guerre d’indépendance, Benjamin Franklin donc avait qualifié le pygargue à tête blanche de “couard lamentable”.

Le goéland démasqué
Drôle d’animal pour un symbole ! Comme si nous, Bretons, avions choisi le goéland, par exemple. Il présente bien, le goéland, comme ça, vu de loin. Mais vu de près c’est autre chose. Le goéland est aussi un oiseau qui préfère piller les nids des voisins, manger leurs petits ou leurs œufs, plutôt que de pêcher. Ou faire les poubelles. Ou encore attaquer d’autres oiseaux, comme le cormoran, pour leur faire dégurgiter leur pêche, comme je l’ai déjà vu faire. Ou encore, se nourrir de charogne, voire de charogne humaine comme les corps des noyés.  Il paraît que les goélands se précipitent d’abord sur les  yeux, très bons manger... Ouf, nous sommes passés à côté d’un symbole catastrophique.

Vu de loin, et pris pour un aigle le pygargue peut passer pour un symbole de puissance, mais ses mœurs peuvent tout autant symboliser, en négatif, la politique des Etats-Unis qui captent une grande partie des richesses de la planète à leur profit et gaspillent plus d’énergie que les autres. Loin de moi l’idée cependant que ce symbole négatif puisse caractériser l’ensemble de la population des Etats-Unis qui a, à plusieurs reprises, fait montre de son courage.

Un président déplumé 
Mais quand je vois le regard bête du pygargue à tête blanche, il me fait penser à quelqu’un de connu... Mais à qui donc ? Ah oui, peut-être bien à Georges Bush. Ce pygargue là a perdu quelques plumes aux dernières élections américaines (et en Irak, et lors  de la catastrophe du cyclone Katrina et...), mais il va planer encore deux ans au dessus de nos têtes avant de retourner dans son nid texan. Même déplumé, en deux ans, il a encore le temps de nous démontrer sa capacité de nuisance. Garez vos plumes !

Christian Le Meut

27/11/2006

Résister au génocide : l'histoire d'un Juste

medium_Justes127.jpg"Les Justes" sont des personnes non-juives ayant sauvé des Juifs au péril de leur vie pendant la Seconde guerre mondiale. Ils sont recensés et honorés par la fondation Yad Vashem (Jérusalem). La France en compte plusieurs milliers. Le numéro de novembre de la revue pour enfants Je lis des histoires vraies (8-12 ans) raconte comment deux habitants d'un immeuble de Belleville, à Paris, cherchèrent à sauver leurs voisins, la famille Krolik, menacée d'être raflée. L'un d'eux, Maurice Arnoult, cordonnier, emmène tout d'abord l'aîné des enfants, Joël Krolik, chez son père, cordonnier en province, le faisant passer pour son neveu, en espérant faire suivre deux autres enfants la semaine suivante... En vain. A son retour la voisine, Mme Cubaynes, lui apprend que la famille a été raflée.

L'histoire est racontée en bande dessinée et en photos car les Joël Krolik et Maurice Arnoult sont encore vivants et témoignent : "J'ai aujourd'hui 98 ans", dit M. Arnoult. "Pendant la guerre, j'ai sauvé Joël sans savoir que j'étais un "héros". "Ce court récit réussit à rendre compte de l'antisémitisme de cette époque et du génocide sans enfermer les enfants dans l'horreur. Au contraire il les invite à découvrir la solidarité d'un quartier ouvrier." estime le site internet le Café pédagogique. Je lis des histoires vraies propose des pistes pour approfondir ses connaissances :

http://www.info-presse.fr/fiches/je-lis-histoires_329_gp.htm

http://www.cafepedagogique.net/dossiers/shoah2004/index.php

http://www.cafepedagogique.net/dossiers/shoah06/index.php

Sur les résistances non-violentes, voir le lien (ci-contre) avec le site de Non-Violence Actualité ou un article de Jacques Sémelin sur les résistances non-violentes pendant la Seconde guerre mondiale :

http://www.non-violence-mp.org/la%20nonviolence_fichiers/histresistancesciviles.htm