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13/03/2008

Hennebont : chronique d'un sinistré

Dimanche midi. Bulletin d’alerte météo diffusé à la télévision. Tempête prévue sur la Bretagne. J’y pense et puis j’oublie. Les alertes météo ne sont pas si rares...

Dimanche soir. Comme d’habitude, je gare ma voiture sur le quai, le long du Blavet. Nous sommes, à Hennebont, en fond d’estuaire. La mer, et donc la marée haute, remonte jusqu’ici. Justement, les coefficients de marée sont élevés ces jours-ci. 106 lundi matin à 6 h. Mais ça, je l'ignore et, dimanche soir, le temps est calme.

Lundi, 6h. Mon voisin m’alerte. Le Blavet déborde et atteint les voitures. Au même instant, l’eau rentre dans l’immeuble. Tous les appartements du rez-de-chaussée, dont le mien, sont inondés. Devant notre immeuble, le quai s’affaisse, la mer est passée par là et les voitures ont déjà le nez dans l’eau. La mienne démarre mais ne veut pas reculer. Rien à faire, elle se bloque. Impossible de la bouger. J’appelle les pompiers, qui prennent note et annoncent qu’ils vont venir mais sont sollicités de partout, et je pars prévenir mes voisins que leurs voitures sont en danger. Plusieurs réussissent à les évacuer alors même que la marée monte encore. Les bourrasques de vent et de pluie se succèdent. C'est un vent de sud qui poussent la houle jusque chez nous, en fond d'estuaire. Une partie du quai est inondée et notre immeuble est atteint, ce qui n’a jamais été vu, de mémoire d’habitant.

Nos grandes poubelles collectives ont été portées par l’eau et sont tombées plusieurs mètres plus loin. Sacs poubelles et déchets émergent de l’eau, jonchent les trottoirs. Triste spectacle. Les pompiers passent. Ils vérifient que l’eau n’atteint pas les installations électriques. A Saint-Caradec, le quartier voisin, la situation est pire, me dit l’un d’entre eux. Des voisins évacuent l’eau des couloirs pendant que les autres écopent dans leurs appartements. Dans ma chambre, j’ai trois à quatre centimètres d’eau. La marée se retire rapidement. Le temps se calme un peu, et l’émotion aussi. Du personnel communal passe pour nettoyer les trottoirs. Les pompiers nous prêtent des aspirateurs d’eau efficaces, mais qui n’empêchent pas la moquette de rester trempée. Ils passent les reprendre un peu plus tard.

J’appelle mon garagiste familial pour lui demander conseil. Et oui, j'ai un garagiste de famille, du genre qui travaille seul avec son épouse. Mes parents sont clients chez lui, moi aussi. Il est compétent et nous lui faisons confiance. Il me propose de venir chercher ma voiture. C’est une 206 d’occasion que j’ai acheté un mois plus tôt. Elle est de 1999 avec 60.000 km; bien entretenue, bichonnée, nourrie au grain, dormant dans un garage... Mais ce matin elle ne démarre plus. Il l'embarque. Un expert passera pour juger de son état.

Lundi après-midi. Je passe faire la déclaration de sinistre chez l’assureur de mon appartement. J’avise également mon assureur voiture, par téléphone... Un ami m’aide à remplir des sacs de sable est à les transporter. Chez moi, j’étale du papier journal sur le sol, pour éponger. Je mets le chauffage à fond. Un peu avant 18 h, nous voyons arriver une cohorte d’employés municipaux avec des véhicules, des sacs de sable, des outils. Une grande marée est prévue, mais le temps s’est calmé. Ils n’étaient pas là le matin mais, me dit un responsable des services techniques “il n’y a pas eu d’alerte”... Ah bon, pourtant, moi, j’en ai entendu à la télé. Et en 2001, lorsque l’eau avait débordé sur les quais sans inonder les parkings, des employés communaux étaient venus nous dire d’évacuer nos voitures. Cette fois. Il n’y avait personne pour nous avertir et nous aider à 6 h du matin, mais foule à 6 h du soir.
A toutes fins utiles, j’installe, avec un voisin, mes sacs de sable devant la porte de l’immeuble, pour la nuit...

Mardi matin. La nuit a été tranquille. Je rentre les sacs de sable. A la première heure, je file voir l’assureur de ma voiture. Mon contrat prévoie qu’une voiture pourra m’être prêtée le temps de l’expertise et de l’éventuelle réparation. Mais là, pas possible. Mon garagiste familial n’est pas agréé par l’assurance. Il fallait appeler l’assurance en premier. Bien-sûr, les pieds dans l'eau, en train d'écoper, j'ai d'abord pensé à ça. Donc, en théorie, j’ai droit à une voiture de remplacement, mais en pratique, pas. Et si je suis bien cette logique, je n’ai plus le droit de choisir mon garagiste, mon assureur le choisit pour moi... C'est mon garagiste familial qui me prêtera un véhicule. Une Clio 1991 comme celle que j’ai mis à la casse il y a un mois, ça me rajeunit.

Rentré chez moi, j’aperçois le véhicule d’une société d’assèchement qui intervient chez mon voisin. Je ne savais pas que ça existait, ce genre de société. Un technicien est en train d’installer des appareils de séchage dans l’appartement voisin du mien. “On ne travaille qu’avec les assurances”, me dit-il. Ah bon ? L'assureur de mon appartement ne m’en a rien dit... Je lui passe donc un coup de fil pour apprendre que, moi aussi, j’ai droit à une telle prestation dans mon contrat, mais il faut que j’appelle le “numéro d’urgence”. J’appelle donc ce numéro et là, une dame me répond qu’une société d’assèchement pourra venir chez moi, avant même l’intervention de l’expert. Faudrait pas leur tirer un peu les vers du nez, à nos chers assureurs ?

Jeudi matin. 9h. La société d’assèchement installe deux appareils qui fonctionneront pendant dix jours. “Tout est pris en charge par l’assurance” m’assure le technicien. “Tout est pris en charge par l’assurance”; voilà qui est doux à entendre... D’autant que, ce matin, je reçois un courrier de mon assurance auto. Comme je ne suis pas responsable du sinistre, il n’en sera pas tenu compte sur mon “bonus malus”... Mais s’il y a des frais de réparation, j’aurai quand même une franchise de 250 €.  C’est cher pour une tempête non désirée! Et alors que je n’ai fait que garer ma voiture sur un parking public qui, d’habitude, n’est jamais inondé...

Mais, en fin de matinée, le verdict tombe, ma voiture est morte, dit l’expert. Noyée. L’eau de mer est montée jusqu’aux freins, qui bloquent. Direction la casse. Un mois après l’avoir achetée je n’ai plus qu’à penser à en acheter une autre avec l’argent que me donnera l’assurance. Combien ? Suspens.

En avril, de nouvelles grandes marées sont prévues. Je vais ressortir mes sacs de sable. Et je garerai ma voiture ailleurs...

Christian Le Meut

La suite au prochain épisode... 

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10/03/2008

Beuzet/Inondé

Beuzet : setu, ger an deiz ! Beuzet eo bet ma ranndi ha ma oto ar mintin mañ. Me zo e chom war bord ar ster Blanvoezh, en Hen Bont, hag ar mor a za betek ma zi. Un dra bourrapl bras da gustum : gwellout a ran al lanvioù bemdez met, justawalc'h, ar mintin mañ al lanv a oa uhel bras (106), get un avel su kreñv, barradoù glav hag avel. War dro 6e da vintin, ma oto oa hanter beuzet; kaset eo bet d'ar c'harrdi ha gwellet vo gete, ha get an assurans, ar pezh a vo d'ober war lerc'h (chanchet pe kempennet).

Hag an dour-sal a zo daet barzh ma ranndi ivez. Tri pe pevar santimetr dour barzh ma c'hambr ha gleb al leur barzh ma trepas, ar sal dour ha kersoulaj (ar privezioù a vez lâret ivez e brezhoneg flour). Ar salons hag ar gegin a zo chomet sec'h, pe tost, betek breman, met ul lañv uhel all a zeu bremañ hag an amzer a zo c'hoazh fall... Nag un devezh !

Inondé : c'est le mot du jour ! Mon appartement est ma voiture ont été inondés ce matin. J'habite au bord du Blavet, à Hennebont, et la mer remonte jusque chez moi. C'est plaisant, d'habitude, car je vois les marées mais, justement, ce matin, la marée était très haute (coefficient 106), avec un vent fort vent de sud, des averses et des coups de vent. Vers 6h, ma voiture était à moitié noyée; elle a été transportée chez un garagiste qui verra, avec l'assurance, ce qu'il faudra faire par la suite (la réparer ou la changer).

Et l'eau salée est entrée dans mon appartement. Trois à quatre centimètres dans ma chambre, et le sol (de la moquette), a été mouillé dans le couloir, la salle de bain, les WC. Le salon et la cuisine, sont restés secs, ou à peu près, jusqu'à maintenement. Mais une autre grande marée arrive, en ce moment, et le temps est toujours aussi mauvais. Quelle journée !

06/03/2008

A Hennebont, on détruit les monuments historiques

La destruction du pont de Fer continue : ça y est, il est coupé ! Il ne reste plus qu'une sorte de moignon... A Hennebont, on détruit les monuments historiques, traces de l'histoire industrielle et ouvrière de la région. Navrant. Heureusement, nos ancêtres n'ont pas complètement détruit les remparts, il y a de beaux restes.

Lien photo : 

http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/regions/bre...

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03/03/2008

Hennebont : feu, le pont de Fer

0864ab34ecdf851d50bf31413e956039.jpgC'est parti, la destruction du Pont de Fer a commencé à Hennebont (épisodes précédents cliquez sur la catégorie Hennebont). Triste spectacle, en vérité. Ce type de pont n'est pas classé, dommage. Il s'agit d'un pont métallique bati en 1923 pour relier les anciennes Forges à la gare.C'est donc un pont prévu pour supporter le poids de train et de marchandises. Il n'était pas très beau, en soi, mais, depuis la fermeture des forges (années 60), il restait un témoignage de cette histoire industrielle et ouvrière. 

En 1973, il fut vendu par la société propriétaire des forges à la mairie d'Hennebont. Depuis longtemps, même quand les trains y passaient encore, il était devenu un passage apprécié des piétons, des vélos, mobylettes; et un endroit fréquenté par les pêcheurs... Ici, pas de voitures, les déplacements "doux" étaient rois.

Il était étonnant, ce pont. Les pas résonnaient quand on marchait dessus. Avec le temps, des trous étaient apparus et on voyait, en dessous, le Blavet. Il fallait faire attention à ne pas glisser par temps de pluie, et à marcher là où c'était plat... Mais de mémoire d'anciens du quartier, il n'y a jamais eu d'accidents graves sur ce pont... Alors que l'autre pont, le pont Jéhanne-La-Flamme, lui, a déjà été le lieu d'accidents mortels. 

Le pont de Fer avait même sauvé une vie. Il y a quelques années, avant sa fermeture, une camionnette tomba dans le Blavet, à quelques centaines de mètres en amont. Un frère aîné apprenait à conduire à son jeune frère mais, suite à une fausse manoeuvre, le véhicule glissa dans le fleuve qui, à cette période, était en crûe. Le jeune homme fut emporté et noyé, mais le véhicule vint s'encastrer dans le pont de fer et le frère aîné put s'y hisser. Sauvé par le pont de fer... La future passerelle qui devrait remplacer le pont de Fer sera bien plus surélevée.

En 2003, la mairie décida de faire faire une expertise de ce pont. Les experts demandèrent sa fermeture. Le maire, sans étudier à aucun moment l'impact et les conséquences de cette décision, suivit l'avis des experts. Deux jours après la fermeture, nous étions 250 devant la mairie pour protester. 4 ans et demi plus tard, je proteste encore. Qu'est-ce qui contraignait le maire à fermer ce pont sans aucune étude d'impact ? Pourquoi la commune n'avait-elle pas mieux entretenu ce pont ? La mairie nous annonce une nouvelle passerelle en 2009, en aluminium, clinquante et tout. J'atttends de voir. Les travaux devaient déjà commencer en 2006, 2007, 2008...

"Du passé faisons table rase" dit l'Internationale. Justement, la ville est dirigée depuis très de 50 ans par des membres du Parti communiste. De la mémoire ouvrière aussi, il faut faire "table rase ?". Aujourd'hui le pont fait des étincelles : les meules sont de sortie, et les grues. On rase. Et ce n'est pas gratuit.

Christian Le Meut 

14:40 Publié dans Hennebont | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Hennebont

25/02/2008

Hennebont : la mairie demande la fermeture d'un site internet citoyen

En janvier, une lettre recommandée est arrivée chez le webmaster du site internet hennebont.net; l'expéditeur était un cabinet d'avocats mandaté par la mairie d'Hennebont qui demande la fermeture de ce site, existant depuis huit ans, pour le motif qu'il ferait concurrence au site de la ville... Même si c'est vrai : et alors ? Les élus hennebontais devraient plutôt se féliciter qu'on parle d'Hennebont sur le net, cela accroit la notoriété de la ville. Oui mais voila, le webmaster ne cache pas son opposition à l'équipe actuelle en place (PC-PS).

Cela m'a fait penser à un incident, fin 2003, alors que des grilles avaient été posées sur le pont de Fer par la mairie pour en interdire l'accès*. Des Hennebontaises et Hennebontais anonymes avaient alors placardé des feuilles volantes sur les grillages, pour soit protester contre la décision, soit pour en rire, soit pour afficher un poème, soit... Sous le prétexte qu'un des écrits mettait en cause, selon lui, un agent municipal, le maire fit tout enlever. A Hennebont, on n'aime pas les dazibaos, l'expression libre des citoyens.  

En Chine, le gouvernement interdit les dazibaos et interdit des sites internet. Il a déjà emprisonné des internautes. Il impose des contenus à des sites comme Google, parce qu'il ne faudrait pas que les Chinois puissent se rappeler trop facilement des événements comme ceux de la place Tien An Men.

Heureusement pour nous, Hennebont n'est pas en Chine. On y enlève juste, parfois, les traces de la libre expression citoyenne. Les autorités municipales y demandent juste la fermeture d'un site internet par des procédures légales qui, je l'espère, n'aboutiront pas. Elles montrent ainsi leur conception de la vie démocratique. Pour juger du contenu du site incriminé, vous pouvez allez le découvrir : 

http://www.hennebont.net/accueil.php

Christian Le Meut 

* Pour suivre les précédents épisodes, cliquez sur la catégorie "Hennebont" 

17/02/2008

Hennebont : le coeur vert amputé

"Proprio" était le titre de cette note que j'ai éditée en juillet 2005; je la réédite aujourd'hui, en ce beau dimanche d'hiver, car je vois que beaucoup des points évoqués alors n'ont pas trop avancés... Ou ils ont empiré. Les travaux de la Zac centre s'intensifient : ils viennent de commencer sur l'ancien stade de foot qui bordait le parc naturel de Kerbihan, en centre-ville. Les deux constituaient un espace vert qui va être ainsi réduit.
 
Contre toute logique, on ampute le coeur vert d'Hennebont. Il paraît qu'il faut "densifier" le centre-ville : la municipalité de la gauche (officielle) détruit un espace collectif de promenade, de sport, de convivialité (boules bretonnes, panneaux de basket, terrains de tennis), pour y construire des appartements comme il en sort de terre des milliers dans le sud de la Bretagne actuellement. Nous assistons à une vraie frénésie de construction qui se fait, ici, au détriment de la qualité de vie en centre-ville; ailleurs, au détriment des surfaces naturelles et agricoles et des paysages.
 
Voici donc la note de 2005 que j'avais intitulée : "Proprio"
 
"Vous savez quoi, je suis propriétaire désormais. J'ai acheté un appartement dans la belle ville d’Hennebont... Je n'ai plus d'sous (ou plus beaucoup), mais j'ai plus de murs... C'est dingue ça, j'ai des murs ! Ils sont à moi... Enfin, presque, car c’est en copropriété. Donc j’ai des murs à moi, mais ils sont aussi à d’autres... J’ai un toit à moi, mais il est aussi à d’autres...

La même chose pour ma façade, je ne peux pas la changer parce que je suis en copropriété et près d'un monuments aux Morts classé... Donc à l’extérieur, je ne peux rien faire, et ça tombe bien, je n’avais aucune envie de me lancer dans de grands travaux... Sauf celui de nettoyer régulièrement mes volets et mes fenêtres noircis par la pollution automobile très importante dans ce centre-ville d’Hennebont...

Soigner son intérieur
“Mais, m’a dit madame la notaire, chez vous, à l'intérieur, vous avez le droit de faire ce que vous voulez”... Alors je vais soigner mon intérieur. J'ai le choix de la couleur des tapisseries et des sols, en gros. A moins que je ne plante un menhir au milieu de ma grande pièce. Pourquoi pas ? On pourra faire des réunions druidiques autour, avec les korrigans du coin, et aussi les sirènes et autres dauphins qui viennent jusqu’ici par la mer, puisque la mer vient jusqu’à Hennebont, autrefois port de commerce et aujourd’hui vaguement port de plaisance. Elle va même un peu au delà, jusqu’à l’écluse de Polvern...

d823a36c5f84fc6701b6638e9da35c96.jpg J’ai une belle vue sur les remparts d’Hennebont et sur le quartier de Saint-Caradec où est enterré un grand poète de langue bretonne, Loeiz Herrieu. Bon, la mairie a fait fermer l’église de St Caradec : le toit risque, paraît-il, de tomber sur les gens. Cela fait des années et l’on ne sait pas quand rouvrira l’église... La municipalité a aussi fait fermer le pont de fer sur lequel piétons et vélos passaient le Blavet. Pourri le pont de fer, d’après les experts. Du coup, piétons et vélos sont contraints de passer par le pont routier, le pont Jéhanne la Flamme, avec le flot des 14.000 voitures et camions qui le traversent chaque jour. Est-ce moins dangereux que de continuer à passer sur le pont de fer ? Nul ne sait, nul expert n’a étudié la question. Mais le pont Jéhanne la flamme est la propriété du département, la commune n’est donc pas responsable de ce qui s’y passe...


Ponts : - 50 % !
Il y avait deux ponts, il n’en reste plus qu’un. Pour une ville qui s’est créée autour du passage du Blavet, dans le haut moyen-âge, ce n’est pas terrible. Comme nous avons été 300 à manifester contre la fermeture du pont de fer, fin 2003, la mairie a décidé de le remplacer, ce qui devrait être fait d’ici fin 2006. Enfin, on espère (1). Et puis je vous parlais de Polvern, un bel endroit aussi. Mais là, M. le maire a autorisé la création d’une décharge dans une ancienne carrière, et d'y traiter des boues toxiques enlevées du port de Lorient où sont fabriqués des bateaux militaires (2)...

Vous parlerai-je aussi du beau parc naturel de Kerbihan, un endroit très reposant. La municipalité a décidé d’aménager une Zac centre à proximité, notamment à la place d’un terrain de football voisin. Notre beau parc va finir complètement encerclé par des bâtiments mais lui-même, au moins, ne risque pas d’être remplacé par des lotissements comme tant d’autres espaces naturels sur la commune d’Hennebont. Construisons, construisons, il en restera toujours quelque chose, surtout des impôts locaux pour les caisses de la ville... Les espaces verts, les écureils et les oiseaux ne paient pas d’impôts locaux.

Tout n’est pas noir, à Hennebont. Il y a plus de logements sociaux que dans les communes du littoral qui se font prier dans ce domaine et préfèrent accueillir des populations plus riches. Nous avons une belle médiathèque, mais avec peu de livres en breton. Quelques panneaux bilingues pour les touristes. Un haras, dont l’avenir n’est pas clair, une belle promenade le long du Blavet...
A Hennebont, on pourrait presque se croire au paradis. Notre basilique s’appelle d’ailleurs Notre-dame du Paradis. Mais la municipalité est là pour nous rappeler que le paradis n’est pas sur terre...

Allez, la vie est belle quand même. C'est l'été. Et ça, M. le maire ne peut pas nous l’enlever, ce n’est pas de sa compétence ! Ouf".

Christian Le Meut (juin 2005)

(1) Début 2008, toujours rien, sauf un panneau nous annonçant le début des travaux pour le "premier semestre" de cette année, sans date précise.
(2) Elles ont été évacuées depuis pour être traitées ailleurs mais des boues continuent d'être "clapées" (évacuées) au large de l'île de Groix... 

Photo : le Pont de fer... fermé à la circulation piétonne : son remplacement est prévu depuis quatre ans mais toujours pas commencé; au fond, l'église de Saint-Caradec, fermée elle aussi. Sa réouverture n'est pas annoncée. 

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14/02/2008

Hennebont : les échos du gars Pelot

Ma bonne ville d’Hennebont compte quelques personnalités célèbres, comme Jéhanne La Flamme (la duchesse de Bretagne qui, au XIVe siècle, combattit l'armée du roi de France), ou encore le fameux Pelot d’Hennebont chanté par les Tri Yann... D’autres versions le situent à Betton (35). Au train où nôtre ville se bétonnise, on pourra peut-être bientôt la rebaptiser ainsi... Le vieux Pelot, lui, à la peau dure : après quelques siècles à faire la guerre pour les rois, les Républiques et les Empires, il vient de rentrer au pays, à Hennebont, et plus précisément dans son quartier de Saint Caradec. Avec ses mots un peu datés (“sénéchaussée”, signifie “mairie” dans son vocabulaire daté XVIIe-XVIIIe siècle) Il nous livre ici ses premières impressions :

“J’sais bien qu’la Révolution est passée par là, d’ailleurs j’en étais. Mais revenir dans son pays, dans son quartier, et voir son église fermée, comme si c’était pour toujours, ça fait mal. J’ai voulu aller prier pour mes parents mais impossible, porte close. Ah ben dis donc ! Et une personne du quartier m’a expliqué que ça fait des lustres que c’est comme ça et qu’on ne sait pas quand elle rouvrira, l’église de Saint-Caradec. Aucune date, rien ! Il paraît que des bouts du toit risqueraient de tomber sur la tête des paroissiens... Et ça ne se répare pas ?

Alors j’ai voulu aller prier à l’Abbaye de la Joie mais, la encore, refoulé, le Pelot ! Porte close. A la place des bonnes soeurs, ils ont mis des chevaux... Et bientôt, me dit-on, ce sera une “résidence” de luxe pour vacanciers friqués : dehors les bourrins ! J’ai continué mes pérégrinations dans ma vieille ville d’Hennebont, direction la Basilique Notre-dame de Paradis. Ouf, celle-ci tient encore debout, et elle est ouverte. Alors là j’me suis installé, tranquille, et j’ai prié... Après ça, en discutant avec une paroissienne j’ai appris qu’ici aussi, des bouts de plafond tombent de temps en temps... A quand la fermeture ?

J’ai repris ma vieille canne : direction la maison, mais gare aux camions en traversant le Blavet car le vieux pont piéton, le Pont de fer, lui aussi, est fermé. Décidément, me suis-je dit, ça fait beaucoup de fermetures et bien peu d’ouvertures dans ma vieille ville d’Hennebont !"

Kenavo
votre Pelot

17:30 Publié dans Hennebont | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Hennebont, Pelot

29/01/2008

Hennebont/Hen Bont : un jumelage en projet avec Halhul (Palestine)

Barzh An Hen Bont tud a zo e sevel ur gevelliñ, ur jumelage, get Halhul, ur gêr a Balestine, e-tal Hebron. Kannaded ag Halhul a zo daet ar sizhun paseet d'an Hen Bont. Aterset m'eus maer Halhul  (e galleg genin hag e arabeg getan) hag an abadenn a vo skignet war Radio Bro Gwened dimeurzh ha dimerc'her kentañ, 12e15-12e45 (97.3 e Morbihan kreisteiz pe war eeun dre lec'hienn internet ar radio).

A Hennebont des gens travaillent à la mise en place d'un jumelage avec la ville d'Halhul, en Palestine, près d'Hébron. Une délégation est venue la semaine passée. J'ai interviewé le maire d'Halhul (en français pour moi et en arabe pour lui), pour Radio Bro Gwened, et l'émission sera diffusée mardi et mercredi prochains, 12 h 15 -12 h 45 (97.3 ou en direct sur le site internet de la radio).

7d7684e09b5bec0d55b4402b153fb4cb.jpegVoici un communiqué du "Comité des jumelages - branche Palestine Hennebont-Halhul :

"Les habitants de la ville française de Hennebont, à travers le Comité de jumelage, tiennent à saluer chaleureusement leurs amis Palestiniens de la ville de Halhul. Une riche semaine d'échanges, de partages et de découvertes a eu lieu entre le 21 et le 26 janvier 2008. La délégation de Halhul et le Comité  ont travaillé pour accentuer  la mise en place et  réunir les conditions pour parvenir dans le futur à  la signature d' un accord de jumelage. Les rencontres de 2006, les liens d'amitié crées depuis, s'ajoutent au financement de micro-ordinateurs,  et sont autant de gestes qui vont dans ce sens.

C'est dans le cadre de ce jumelage que nous nous engageons à étudier la mise en oeuvre de nouvelles  actions pour essayer d'améliorer les conditions de vie des habitants de Halhul, et en particulier des jeunes : l'aménagement d'un jardin d'enfants est un projet qui pourra se faire, et qui nécessitera un dialogue entre le Comité de jumelage de la ville d 'Hennebont et le futur Comité de jumelage de la ville de Halhul. Le projet pourra d'ailleurs permettre d'autres actions en rapport avec la réalisation de ce jardin, comme un concours de dessins proposé aux écoles ou un concours de photographies...

D'autres échanges ont aussi été évoqués : correspondances entre les jeunes des établissements scolaires, sur le travail de la broderie, sur les pratiques professionnelles liées au handicap, sur les pratiques sportives etc... Nous souhaitons vivement rencontrer à nouveau nos amis Palestiniens lors d'un prochain déplacement  des Hennebontais en novembre 2008.

Nous sommes conscients des injustices et  des conditions difficiles que connaissent depuis longtemps les Palestiniens, et nous ferons ce qui est en notre pouvoir  pour faire connaître cette situation et pour essayer d'aider à la recherche d'une solution de paix juste et équitable."
 

09/01/2008

Hennebont : l'épidémie de panneaux reflue

Je vous ai parlé récemment des panneaux de publicité municipale qui ont fleuri dans le centre de ma belle ville d'Hennebont, pour promouvoir la future Zac centre (beurk) et la future passerelle piétonne que nous attendons depuis quatre ans et que le maire nous promet désormais pour le "premier semestre 2008" (avant mars ou après ?)... Bonne nouvelle, cette épidémie est en reflux : un grand panneau placé à quelques dizaines de mètres de la basilique d'Hennebont a été érigé en milieu de semaine dernière, puis démonté quelques jours plus tard (lundi dernier), suite à une plainte d'un citoyen hennebontais. Les trois autres panneaux restants (ceux que j'ai repérés en tout cas), subiront-ils le même sort ? Celui qui nous montre une grande image de la passerelle, en tout cas, est placé bien près d'un monument historique, lui aussi... Affaire à suivre.

00:00 Publié dans Hennebont | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Hennebont

04/01/2008

Hennebont : c'était bien une épidémie

Cela se confirme (note du 27/12) : l'apparition de grands panneaux "d'information" vantant les projets municipaux en cours à Hennebont était bien une épidémie, j'en avais compté deux, j'en ai repéré deux de plus... Les élections sont mi-mars, combien de nouveaux panneaux de propagande municipale feront-ils leur apparition d'ici là ?

18:55 Publié dans Hennebont | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Hennebont

27/12/2007

Hennebont : étrange épidémie de panneaux

Je n'ai pas trop l'habitude de commenter la vie à Hennebont, la commune où j'habite, sur ce blog... Voici pourtant un petit courrier des lecteurs adressé, à titre personnel, aux deux quotidiens régionaux (et donc uniquement en français), concernant une étrange épidémie dans notre belle cité.

"C’est la saison des panneaux, à Hennebont. Un grand panneau en bois a été posé il y a quelques jours sur le quai, au pied des remparts, près du Pont de fer, pour montrer à la population de quoi aura l’air la futur passerelle. Début des travaux ? “Premier semestre 2008” dit la pancarte... Mais avant ou après les élections ? Et si c’est après, devrons-nous continuer d’attendre comme ce fut le cas lors de ce mandat ? En effet, depuis la fermeture du Pont de fer, fin 2003, le maire a, à plusieurs reprises, déjà annoncé le début des travaux, qui ont été repoussés jusque maintenant. Lors de sa cérémonie des voeux 2005, il annonçait fin 2006, voire début 2007. En  octobre  2005, à une délégation, dont je faisais partie, de l’association des Rues à vivre, le maire annonçait le début des travaux pour le deuxième semestre 2006. Fin 2007, toujours rien. C’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Alors devons-nous croire ces nouvelles promesses ?

Le maire qui a coupé le pont
En nous montrant une jolie image pour nous faire patienter, Gérard Perron veut-il nous faire oublier qu’il est le maire qui a coupé le pont ? Et d’une manière “un peu brutale”, avait-il admis lui même à l’époque... Un bien mauvais symbole.

Aujourd’hui encore, nous ne savons pas laquelle des deux traversées du Blavet, celle par le Pont de fer (piétonne exclusivement) ou celle par le Pont Jéhanne la Flamme (14.000 véhicules jours), est potentiellement la plus dangereuse pour les piétons et cyclistes. La question n’a pas été posée aux experts qui, en 2003, ont examiné uniquement l’aspect technique du Pont de fer. Le seul aspect étudié à la demande par la municipalité. On n’allait pas payer des experts pour étudier les conséquences d’une éventuelle fermeture du Pont de fer sur la circulation piétonne et deux roues. Pourquoi, en effet, s’inquiéter pour si peu ? En faisant ainsi, la municipalité a fermé un axe central des déplacements piétons et cyclistes dans Hennebont. Elle a montré ainsi le peu de cas qu’elle faisait de ces modes de déplacements.  Elle a aussi enclavé encore un peu plus le quartier de Saint-Caradec.

Un deuxième panneau
Et puis voilà qu’apparaît un second panneau : à l’entrée du parc de Kerbihan, côté rue de la Libération. Celui-là aussi ressemble à un panneau publicitaire, il a la forme d’un panneau publicitaire, est aussi laid qu’un panneau publicitaire, mais ce n’est pas à proprement parler un panneau publicitaire... Il s’agit, là encore, de communication municipale. Pour promouvoir, cette fois, la Zac centre... On enlaidit, au passage, l’entrée du beau parc de Kerbihan pour nous annoncer que la Zac centre va “conforter” le centre-ville. Le stade Léo Lagrange était un bel espace public, collectif, sportif (stade de foot, terrains de basket, de tennis, de boules etc), ouvrant sur le parc de Kerbihan. Il va être urbanisé, goudronné, bétonné, et privatisé (merci la gauche !) pour laisser place à la fameuse Zac centre : dehors les joueurs de boules bretonnes, de pétanque, les coureurs, footballeurs, promeneurs, tennismen, basketteurs, etc.

La municipalité veut donc “conforter” le centre-ville, par cette Zac-centre qui sera, d’après ce panneau, une “extension” du parc de Kerbihan... On croit rêver : quand on veut étendre un parc public, on plante des arbres et des haies, pas des immeubles ! Au contraire de ce que prétend ce panneau, ce nouveau quartier va comprimer un peu plus le parc de Kerbihan. Et en quoi le centre-ville va-t-il être “conforté”? La municipalité continue, là comme ailleurs, de construire à tout va pour faire venir de la population et les taxes foncière et d’habitation qui viennent avec, au risque d’enlaidir la ville et de nuire à la qualité de vie de ses habitants.

A trois mois des élections, une mystérieuse épidémie sévit donc à Hennebont. Les panneaux de “communication” municipale y poussent comme des champignons. Reste à savoir si les habitants tomberont dedans.

Christian Le Meut

00:25 Publié dans Hennebont | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Hennebont