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07/03/2007

Republique tchèque : oui aux langues minoritaires !

La charte européenne des langues minoritaires est désormais appliquée en République tchèque, signale le site "Oui au breton" qui indique un lien avec un article en français sur Radio Prague :

http://www.radio.cz/fr/edition/89034

http://ouiaubreton.com/ 

27/02/2007

Belfast/France

 War blog Kuzul sevenadurel Breizh e kaver ur pennad a ziout ar vanifestadeg gentañ evit an iwerzhoneg e Belfast; interesus bras. Hag ur sinadeg evit ar yezhoù rannvroel e Frans a zo kinniget ivez.

Le blog du Conseil culturel de Bretagne vient d'éditer un article sur la première manifestation en faveur de langue irlandaise (gaélique) dans les rues de Belfast. Il relaie également une pétition pour la reconnaissance des langues régionales en France. 

 http://www.kuzul.info/

 www.desdroitspournoslangues.org

22/02/2007

Kenya : "Perak m'eus lakaet barzh ma sonj skrivañ e kikouyou"

medium_Kenya169.3.jpgA wezhoù e lenner skridoù a ziskouezh buhez tud barzh broioù pell, pell bras... Met tost-tre d’ho puhez memestra. Setu ar pezh m’eus sonjet e lenn ur pennad skrid barzh Courrier international d’an triwec’h a viz Genver paseet. Un destenn bet skrivet get Ngugi Wa Thiong’o oa bet troet e galleg ag ar saozneg. Ngugi Wa Thiong’o zo ur skrivagnour brudet bras en e vro, ar Kenya, en Afrika. Abaoe un nebeut bleadeù eñ n'eus kroget da skriv ha da  embann e romantoù e kikouyou, e yezh vamm, ha pas e saozneg, evel ma veze graet getan araok. E levrioù nevez a vez skrivet e kikouyou ha troet war lerc’h getan e saozneg. Ar kikouyou a vez komzet get pemp million a dud e kerbenn Kenya, Nairobi, ha tro dro dezhi.

Araok ne veze ket goulennet get ar skrivagnour perak e skrive eñ e saozneg : bremañ e vez goulennet alies getan perak e skriv e kikouyou... Ar yezhoù kaset get an Europeaned d’an Afrika zo deuet da vout ofisiel, evel ar galleg, ar saozneg, ar portugaleg, ha c’hoazh.

Ha gwelloc'h eo komz saozneg ? 
Bremañ, e Kenya da skouer, desket ‘vez an traoù e saozneg barzh ar skolioù; al lezennoù a vez skrivet e saozneg, hag ar justis a vez roet e saozneg iwez ! Ar re vihan, an dud ar bobl, dirak justis o bro o deus dober a jubennourion, evit treiñ ar pezh a vez lâret e saozneg get ar varnourien en o yezhoù vamm. Hervez ar skrivagnour, ar re zesket, ar pennoù bras, a gav gwelloc’h komz saozneg hag ankoueit o yezh vamm. Gwasoc’h c’hoazh, fier int da vout ankoueit gete o yezh vamm ! Met, mod-se eo bet kollet gete o sevenadur a orin hag o identelezh hervez ar skrivagnour.

Barzh ul levr skrivet getan hag anvet “Dekolonizañ ar spered” (Decolonising the mind), Ngugi Wa Thiong’o a zispleg penaos e veze,  kastizhet ar vugale a gomze o yezhoù a vihan er skol ha skoet warne pa oa eñ, krouadur, araok an indepedans. Penaos e veze lakaet dismegans ha dispriz war yezhoù ar vro. Ar saozneg (pe ar galleg e broioù all) a veze lakaet a dreist d’ar re all, evel ma vehe yezhoù speredekoc’h, yezhoù bravoc’h, modernoc’h, yezhoù an dazont.

"Dekolonizañ hor speredoù ?" 
Razh ar broioù ag Afrika a zo digabestr abaoe hanterkant vloaz bremañ, met n’eo ket chanchet an traoù kement-se hervez Ngugi Wa Thiong’o. Mezh a vez lakaet c’hoazh war ar vugale a gomz yezhoù ag Afika er skolioù. Barzh ar pennad skrid embannet get Courrier International, Ngugi Wa Thiong’o a ziskouezh buhez e vro, Bro Kenya. Met amañ ivez, e Breizh, yezhoù komzet get ar bobl, evel ar brezhoneg hag ar gallaoueg, yezhoù mamm, a veze bet dispriziet get ar re zesket, get ar pennoù bras, lakaet er maez ag ar skolioù; ha tost da vout kollet da vat dre zibaboù politikel graet e penn ar stad... N’omp ket ni en Afrika, met dober hon eus, ni ivez, a “zekoloniziñ” hor speredoù, d'am sonj-me.

Christian Le Meut

Kenya : "Pourquoi j'ai décidé d'écrire en kikouyou"

medium_Kenya169.2.jpgParfois certaines lectures évoquent des pays lointains tout en nous parlant de nos propres réalités. Dans la revue Courrier international du 18 janvier un écrivain kenyan dont j’ignorais jusque-là l’existence, Ngugi Wa Thiong’o parle de sa langue maternelle, le kikouyou. Il s’agit de la langue la plus parlée dans la capitale du Kenya, Nairobi et dans les environs. Elle y est pratiquée par cinq million et demi de Kenyans.

Ngugi Wa Thiong’o, écrivain très célèbre dans son pays, a commencé par écrire et publier ses livres en anglais mais, depuis quelques années, il s’est mis à écrire et publier dans sa langue maternelle, le kikouyou, puis il propose une traduction  en anglais de ses livres. Cet écrivain est régulièrement interrogé sur le choix qu’il a fait, alors que, quand il écrivait en anglais, personne ne l’interpellait... Il explique ainsi son choix, je cite: “La colonisation a coupé l’Africain instruit de sa langue et, par la même, de tous les éléments qui forment son identité”. Ngugi Wa Thiong’o remarque que ces mêmes Africains instruits tirent fierté de ne plus pratiquer leur langue d’origine...

Fier de son ignorance... 
L’anglais étant langue officielle au Kenya, l’enseignement, l’administration, la justice s’y pratiquent dans cette langue. Du coup, quand ils sont face aux juges, la plupart des Kenyans doivent passer par un traducteur. “On peut dire, remarque Ngugi Wa Thiong’o, que l’Africain ordinaire est régi par un système juridique qui lui est littéralement étranger et qu’il affronte comme une force hostile”. Selon lui, l’indépendance n’a pas changé fondamentalement le rapport aux langues. “Dans mon livre “Decolonising the mind” (Décoloniser l’esprit), écrit-il, j’ai décrit comment ceux d’entre nous qui sont allés à l’école coloniale étaient souvent frappés quand on les surprenait à parler une langue africaine dans l’établissement. On nous faisait porter des pancartes disant que nous étions stupides ou idiots, et nous étions l’objet de rires et de railleries. Si nos langues étaient associées à la négativité et à l’humiliation, l’anglais évoquait des images positives de connaissance, d’intelligence, de pouvoir, de récompense, d’applaudissements. L’acquisition d’une langue coloniale demandait donc autre chose que des talents linguistiques : il fallait détourner notre esprit de notre propre langue pour le diriger vers une autre".

"Le résultat est catastrophique, poursuit l'écrivain, pour le psychisme de l’Africain instruit, qui, souvent, n’est pas simplement fier de sa maîtrise de l’anglais mais aussi de son ignorance de sa langue maternelle, évaluant sa modernité à l’aune de la distance qu’il a pu établir entre lui-même et sa langue d’origine.La triste réalité est que, même dans l’Afrique indépendante d’aujourd’hui, les enfants sont humiliés lorsqu’on les prend à parler une langue africaine dans leur école et ils n’ont personne à qui se plaindre dans la mesure où leurs propres parents sont persuadés que l’instituteur a un comportement moderne. C’est ainsi que les pouvoirs publics, les enseignants et les parents sont de connivence dans cet acte d’automutilation”.

"Inepties coloniales" 
Ngugi Wa Thiongo est favorable au multilinguisme qu’il perçoit comme un atout, mais il condamne le rejet de la langue maternelle : “Le psychisme de l’Africain instruit reste dominé par des inepties coloniales, d’où la nécessité et l’urgence de décoloniser l’esprit”, écrit-il. Ngugi Wa Thiong’o parle de sa langue maternelle, le kikouyou, et de son pays, le Kenya. Mais ici aussi, en Bretagne, des langue du peuple, que sont le breton et le gallo ont eu à subir le mépris conformistes des élites couplés à des politiques officielles d’éradication. Nous ne sommes pas en Afrique mais n’aurions-nous pas, nous aussi, besoin de décoloniser nos esprits ?

Christian Le Meut

12/02/2007

La princesse Zaïda, le roi Al Mutamid et nous...

medium_amour163.jpgIl était une fois une princesse appelée Zaïda. Zaïda était la fille du roi Al Mutamid, roi de Séville, en Espagne, quand les Arabes dominaient ce pays. En l’année 1122, la princesse Zaïda fut mariée à un roi chrétien, Alphonse VI d’Aragon, roi de Castille. Il lui fallu donc changer de religion, elle fut baptisée catholique; et changer aussi de prénom. C’est ainsi que Zaïda devint Elizabeth... Reine désormais catholique, Zaïda eut des enfants et des petits-enfants et elle compte parmi les ancêtres d’une grande partie des tête couronnées de la planète...

Tous nos princes, descendants de Mahomet ?
Or, le roi Al Mutamid, père de Zaïda était réputé être un descendant de Mahomet... Ainsi donc, une grande partie des familles princières européennes et mondiales descendrait de Mahomet, et notamment la famille du comte de Paris. Les prétendants au trône de France seraient donc des descendants de Mahomet eux aussi... Ce n’est pas une farce, j’ai lu cette information dans un livre tout à fait sérieux intitulé "La généalogie", écrit par Pierre Durye et paru aux Presses universitaires de france, dans la collection Que sais-je ?...

“Tous les hommes sont frères” a dit le Mahatma Gandhi. Cette idée n’est pas uniquement une prise de position morale, religieuse ou philosophique, mais un fait. Nous sommes tous frères, ou sœurs, ou cousins, ou cousines, car nous avons tous un nombre incalculable d’ancêtres communs. Comptons ensemble : un père et une mère. Quatre grands-parents, huit arrières grand-parents, puis 16, 32, 64, 128, 256, 512, 1024 !!! Car cela double tous les 20-25 ans ! Donc, vers l’an 1750, environ, sous le règne de Louis XV, nous pouvons nous compter environ 1.000 ancêtres.

Je dis environ, car ce n’est pas complètement mathématique. En effet, certains de nos ancêtres ont pu s’allier auparavant, ce qui est mon cas puisqu’un mariage a déjà eu lieu, voici quelques générations, entre un membre de ma famille paternelle et un autre de ma famille maternelle. J’ai donc des cousins qui le sont à la fois par ma mère et par mon père. Cela me fait donc, probablement, quelques ancêtres en moins, mais ce n’est pas très grave puisque le nombre d’ancêtres double à chaque génération, c’est exponentiel. 

Vikings, Ostrogoths, Wizigoths, Vandales, Gaulois, Bretons, Arabes ...???
Comment savoir, alors, qui était nos ancêtres il y a 2.000 ans, par exemple... Si nous descendons des Francs, des Wizigoths, des Ostrogoths, des Gallo-Romains, des Vandales, des Vikings, ou... des Gaulois, comme nous l’apprenons encore à l’école. Nous descendons probablement un peu de tous ces peuples là à la fois, que ce soit sur le plan génétique, linguistique, culturel. Mes quatre grands-parents étaient Bretons, nés à Crac’h ou à Ploemel, près d’Auray dans le Morbihan, mais, qui sait, j’ai peut-être aussi parmi mes ancêtres une princesse Zaïda toute droit sortie d’un conte des mille et une nuits...

Ce serait bien !

Christian Le Meut

* Calligraphie réalisée par Hassan Massoudy : le mot "amour" en arabe, extrait du livre "Le passant d'Ophalèse" (textes de Khalil Ghibran), ed. Syros-Alternative 1991.

11/02/2007

Ur wezh a oa : ar brinsez Zaïda, ar roue Al Mutamid ha ni...

Ur wezh e oa ur brinsez anvet Zaïda. Zaïda oa merc’h ar roue Al Mutamid, roue a Seville, e Bro Spagn, pa oa an Arabed e penn ar vro-se. Er bloaz 1122, pell zo dija, prinsez Zaïda oa bet dimezhet get Alphonse ar c’hwec'hvet, roue Bro Gastille. Met ret e oa bet dezhi chañch he relijion ha dont da vout katolik. Setu Zaïda badezhet, ha chanchet ivez he anv : Elizabeth e lec'h Zaïda. Zaïda-Elizabeth, rouanez katolik neuze, 'oa bet bugale, ha bugale bihan... Ha kazimant razh ar brinsed hag ar prinsezed ag Europa a zo mibion bihan prinsez Zaïda. Ha tad Zaïda, roue Al Mutamid oa, sanset, mab bihan Mahomet e unan...

Neuze, ul lodenn vras ag an noblans 'zo kerent Zaïda ha, piv a ouia, kerent Mahomet e unan... En o mesk : familh Kont a bParis ! N’eo ket ur farsadenn ar pezh a skrivañ amañ. Lennet m'eus an dra se barzh ur levr sirius bras anvet “La généalogie”, skrivet get Pierre Durye hag embannet get Presse Universitaire de France e rummad “Petra a ouian ?” (“Que sais-je?”).

"Razh an dud a zo breudeur" : ar frasenn se a zo bet lâret get ar Mahatma Gandhi... N’eo ket nemet ur mennozh, ur sonj brav : un dra gwir eo da vat. Ni zo tout breudeur ha c’hoarezed, pe kendirvi ha keniterved, peogwir hon eus ur bern tudoù kozh, ur bern gourdadoù. Sonjit ta, ha kontit genin : ur vamm hag an tad hon eus. Pevar den kozh. Ha, war lerc’h, doubliñ a ra war dro bep ugent vloazh : eizh, c’hwezek, daou ha tregont, pewar ha tri ugent, kant eizh arnugent, daou gant c’hwec’h hanter kant, pemp kant daouzeg, mil ha pewar arnugent : 1024...

Wizigothed, Gallo-Romaned, Viginked ha...
Neuze, mard e kontañ mat, war dro ar bloazh 1750, mare Loeiz ar pemzekved, war dro mill den kozh, mil gourdad hon eus ! An doare-se da gontiñ  n’eo ket resis penn da benn : aliansoù oa bet etre tud kozh din gwechall, etre tiegezh ma mamm ha tiegezh ma zad. Kendirvi m’eus a zo kar diñ dre ma mamm ha dre ma zad ivez... Met, ne vern, war dro mil den kozh memestra 250 vloazh zo... Ha 2.000 bloaz zo ? Penaos gouiet, neuze, mard on mab bihan bihan ar Vretoned, ar Franked, ar Wizigothed, ar Germaned, ar Gallo-romaned, ar Viginked, an Arabed pe... ar Galianed evel ar pezh e vez desket ganeomp er skol c’hoazh... Krouadur on, un tammig da razh an dud se, d’am sonj. Razh ma zud kozh oa Bretoned, ganet tro dro An Alre met, piv a ouia, marteze m’eus, me ivez, ur brinzes Zaïda e touez ma gourdadoù. Bourrapl vehe...

Christian Le Meut

05/02/2007

Inde : un film sur les pêcheurs et la nature

Rendez-vous du Développement durable : Sous le Soleil est un film sur la pêche en Inde, qui aborde le problème des conflits entre les mesures de protection de l’environnement et les besoins des pêcheurs d’assurer leur survie. Il sera diffusé par le Collectif Pêche et développement jeudi 15 février 2007 à 20h30 au Foyer des jeunes travailleurs Courbet à Lorient. Avant propos pour un festival du film sur la pêche en 2008, cette projection sera suivie d’un débat. Entrée Libre.

Contacts : Collectif Pêche et Développement; Tél. 02 97 84 05 87

Courriel : pêche.dev@wanadoo.fr

19/01/2007

Biocarburants : des choix français contestés !

"Plan de développement des biocarburants une politique aveugle et dispendieuse" est le titre d'un communiqué de l'UFC Que Choisir (10/01), qui critique les choix français en matière de biocarburants, tout comme le fait une organisation politique bretonne, le Parti Breton  :

"Les biocarburants peuvent représenter un moyen intéressant de diminuer la consommation de pétrole des ménages estime l'UFC Que choisir ? Certains produits disponibles, comme le biodiesel à base d'oléagineux en Europe et l'éthanol brésilien à base de canne à sucre, ou des produits du futur, comme le carburant à base de biomasse, pourront nous aider à consommer moins d'énergie fossile pour un coût raisonnable. L'UFC Que Choisir soutient donc le développement des biocarburants. Mais il faut rappeler que l'objectif essentiel de diminution de la dépendance au pétrole nécessite avant tout de faire porter l'effort sur des leviers plus importants que les biocarburants, tels que les transports collectifs ou les moteurs économes, car permettant des économies de consommation".

Et l'UFC-Que choisir "constate que la politique menée par le gouvernement pour les biocarburants" n'est pas suffisamment étayée d'un point de vue scientifique (...) et qu'elle est dispendieuse car les deux avantages fiscaux attribués aux biocarburants pour les rendre compétitifs ont été calculés sur la base d'un baril de pétrole à 30 dollars et deviennent donc démesurés".

Forte marge pour les producteurs
Les choix gouvernementaux risque d'avantager les gros producteurs français : "La défiscalisation de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) sur les biocarburants ne profitera pas aux usagers domestiques. Elle permettra en fait aux producteurs de constituer une très forte marge en augmentant leur prix de vente tout en restant compétitif par rapport au prix du carburant fossile. Une taxe supplémentaire sur le carburant fossile (TGAP) de 2 milliards d'euros par an à partir de 2010, viendra renforcer cette rente et grever le pouvoir d'achat des consommateurs".

"Ces avantages fiscaux, poursuit Que Choisir ?, ont donc été surtout élaborés pour rémunérer les producteurs nationaux et leur octroyer une situation de monopole. Dans cette logique, il n'est toujours pas envisagé d'importer de l'éthanol de canne à sucre qui offre pourtant un bon rendement environnemental et qui permettrait de nettement diminuer le prix payé par le consommateur. L'UFC Que Choisir demande au gouvernement (...) de globalement diviser par deux l'avantage fiscal des biocarburants puis de moduler la défiscalisation de la TIPP en faveur du biodiesel et à la défaveur de l'éthanol à base de céréales; et de rééquilibrer sa politique pétrolière en diminuant l'effort financier pour les producteurs de biocarburants et en investissant davantage sur les transports en commun ou les moteurs économes."

Et les céréales pour la consommation ? 
Un autre problème posé par les biocarburants est celui de la concurrence avec les céréales destinées à la consommation humaine. Les surfaces consacrées au biocarburant ne seront plus destinées à la consommation humaine et animale (pour la viande), ce qui risque de provoquer des pénuries alimentaires. Les biocarburants ne sont donc qu'une réponse partielle mais pouvant être récupérée à leur profit par les gros producteurs céréaliers, très puissants en France. Que Choisir ? souligne avec raison que toute une série de mesures doit être mise en place pour faire face au risque de raréfaction du pétrole, mais aussi à l'effet de serre : développer les transports en commun, les déplacements non-polluants, les moteurs économes, moins utiliser sa voiture, co-voiturer, etc.

Une autre organisation, le Parti Breton, s'inquiète de la politique française en matière de biocarburants, voici son communiqué du 10 janvier :

Parti Breton : "Le biocarburant défendu par la France a un parfum....de scandale"
"Le rapport rendu récemment au Ministre de l’Economie français par Alain Prost sur la politique de biocarburants en France ne fait - comme il se doit - que confirmer le choix de l’Etat français pour le bioéthanol pourtant peu performant.  Les biocarburants se divisent en deux grandes familles, les combustibles obtenus à partir d’oléagineux (huiles végétales pures et dérivés) et les combustibles obtenus à partir d’alcools (alcools purs et dérivés).  Le choix de l’Etat en faveur des combustibles obtenus à partir d’alcools à l’exclusion des huiles végétales pures s’est traduit par la non transcription en droit français des articles de la directive européenne encourageant l’usage des huiles végétales pures et dérivés.

Pourtant le rapport énergétique des combustibles à base d’alcool (obtenus en France à partir du blé et de la betterave sucrière) est très peu performant compte tenu notamment des grandes quantités d’énergie fossile requises pour sa production. En outre, ce biocarburant requiert des moteurs spécifiques contrairement aux huiles végétales pures.  Ce choix de la France s’explique par la volonté de satisfaire principalement deux groupes très influents au sein de l’Etat :   les céréaliers et betteraviers que la réforme de la Politique Agricole Commune conduit à moins subventionner.   Les groupes pétroliers qui conserveront avec la production de ces carburants leur situation de monopole. Le choix français, outre le peu de cas qu’il fait de l’environnement, prive la Bretagne d’importantes opportunités pour son agriculture, ses ports et son industrie au profit des régions productrices de blé et de betteraves sucrières comme la Beauce ou le Nord.

Le Parti Breton demande donc l’application intégrale des directives européennes sur l’ensemble du territoire breton. Le Parti Breton appelle également les collectivités territoriales bretonnes à faire preuve d’esprit d’initiative à l’instar de la Communauté de Communes du Villeneuvois (Lot-et-Garonne) qui a gagné son procès contre l’Etat (13 décembre 2006) rendant ainsi possible l’utilisation des huiles végétales pures depuis le 1er janvier 2007 pour certains véhicules des collectivités locales."

Affaire à suivre... 

Christian Le Meut 

www.quechoisir.org 

18/01/2007

Diversité culturelle : la convention internationale en vigueur le 18 mars

Voici un article de l'Unesco annonçant la prochaine entrée en vigueur de la convention internationale sur la diversité des expressions culturelles, outil juridique qui apportera, peut-être, quelques arguments de plus aux locuteurs de langues régionales en France, Etat signataire. Mais le gouvernement français semble plus concevoir cette signature comme un moyen de contrer l'influence de l'anglais... C'est, en effet, le Ministère des Affaires étrangères qui pilote cette affaire en France. 

"La Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles – adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en octobre 2005 – entrera en vigueur le 18 mars 2007, soit trois mois après le dépôt du trentième instrument de ratification, effectué le 18 décembre au Siège de l’UNESCO. En effet, alors qu’au 15 décembre 2006, l’UNESCO avait enregistré 22 instruments de ratification*, 13 pays**, ainsi que la Communauté européenne, ont déposé leur instrument au Siège de l’Organisation le 18 décembre, faisant passer à 35 le nombre de ratifications reçues.

Le Directeur général, Koïchiro Matsuura, s’est félicité de l’intérêt soutenu des Etats pour ce nouvel instrument normatif. En effet, « le processus de ratification a connu un rythme inédit. Aucune convention de l’UNESCO dans le domaine de la culture n’a été adoptée par autant d’Etats en si peu de temps », a-t-il déclaré. L’adhésion de la Communauté européenne, rendue possible par l’article 27 du texte permettant l’« adhésion de toute organisation d’intégration économique régionale », constitue une première, qui fera l’objet d’une cérémonie le 19 décembre, à Bruxelles.

Fruit d’un long processus de maturation et de deux années d’intenses négociations, jalonné par de nombreuses réunions d’experts indépendants, puis gouvernementaux, ce texte vise à réaffirmer les liens qui unissent culture, développement et dialogue et à créer une plate-forme innovante de coopération culturelle internationale. Elle réaffirme le droit souverain des Etats d’élaborer des politiques culturelles en vue de « protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles », d’une part, et de « créer les conditions permettant aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir mutuellement », d’autre part (article premier).

Elle consacre le rôle de la culture comme acteur du développement (article 13), mobilise la société civile pour la réalisation de ses objectifs (article 11), et place la solidarité internationale au cœur de son dispositif (articles 12 à 19), en prévoyant, entre autres, la création d’un Fonds international pour la diversité culturelle (article 18). Elle souligne aussi « l’importance des droits de propriété intellectuelle pour soutenir les personnes qui participent à la créativité culturelle » et réaffirme que « la liberté de pensée, d’expression et d’information […] permettent l’épanouissement des expressions culturelles au sein des sociétés ».

Avec l’adoption de la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, l’UNESCO dispose désormais d’un dispositif normatif complet dans le domaine de la culture riche de sept Conventions afin de prendre soin de la diversité culturelle dans toutes ses manifestations, et plus particulièrement les deux piliers de la culture : patrimoine – immobilier, meuble et immatériel, y compris les expressions culturelles traditionnelles – et création contemporaine. Trois Conventions – celle de 1972 sur le patrimoine mondial, celle de 2003 sur le patrimoine immatériel, et celle de 2005 sur la diversité des expressions culturelles – servent de cadre particulièrement propice à cette fin.

Grâce à ce dispositif juridique étendu, l’UNESCO est désormais mieux équipée pour accomplir la mission qui lui est conférée par son Acte constitutif de respecter la « féconde diversité des cultures » et de « faciliter la libre circulation des idées par le mot et par l’image ».

* Albanie, Bélarus, Bolivie, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Croatie, Djibouti, Equateur, Guatemala, Inde, Madagascar, Mali, Maurice, Mexique, Monaco, Namibie, Pérou, République de Moldova, Roumanie, Sénégal et Togo.

** Autriche, Bulgarie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Lituanie, Luxembourg, Malte, Slovaquie, Slovénie et Suède.

28/12/2006

Stadoù Unanet : ur sapre labous...

medium_pygargue140.jpgKavout a ran plijus an euro : get an euroioù a broioù all e c’hellan gwellet ar pezh a zo bet treset war ar bilhedoù pe engravet war ar pezhioù monneiz. Un delenn, ur wezhenn pe penn roue Belgik pe rouanez Broioù Isel... Hag get an dollar : petra weller war bilhed un dollar? Un erer... War e seblant.

Rak ur pennad embannet barzh Courrier International (23/11), skrivet get ur skiantourez ag ar Stadoù Unanet, Catherine Raven, a gelenn deomp traoù souezhus memestra. Al labous-se, arouez ar Stadoù Unanet, a zo ur “pygargue penn gwenn”, ha ne vehe ket un erer, met ur sort bultur kentoc’h (ur vautour) !

Ar pygargue penn gwenn a zo bet dibabet ar dro daou gant vloaz zo evel arouez ar Stadoù Unanet. Ul labous brav eo da welet hag a nij a dreist d’ar mennezhioù... Ya, met ne vourra ket eñ jiboesat kement-se. Kig loened marv a vez debret getan kentoc’h. Ar pygargue a c’hell debriñ kig marv e vuhez pad, evel ar vultured...

Gwasoc’h c’hoazh, an evn-se a zo ul laer ivez. Fardañ a ra war laboused all, bihanoc’h evitan, da gemer ar pezh bet tapet gete; mont a ra iwez da zebriñ vioù pe pousined bihan barzh neizhioù evned all. Pa vez bec’h get laboused all, get an “erer royal” laakomp, ar pygargue penn gwenn a ya kuit doc’htu, n’eo ket gwall gourajus.

Heugus hag aonik...
Gwasoc’h c’hoazh : n’eo ket displeget barzh ar pennad skrid penaos e vez graet getan met ar pygargue a lâk vautoured all da reboursiñ evit debriñ ar pezh a zo bet rebourset gete. Baaaah. Heugus ! Setu poltred an evn deuet da vout arouez ar Stadoù Unanet. Souezhus n’eo ket ?

Hervez Catherine Raven,  tabut oa bet daou gant vloaz zo a fed an dra-se. Benjamin Franklin, ar skiantour brudet bras, ne faote ket dezhan bout lakaet ar “pygargue” evel arouez ar Stadoù Unanet. Franklin a anave e zoarioù d’ober, met ne oa ket bet selaouet. Ar prezidant Jefferson, an hini eo, en doa choazet ar pygargue a gaos ma oa brav al labous. Ha brav da wellet a dalve, evit Jefferson, kourajus ar pezh a zo faos penn da benn. Ar pygargue n’eo ket kalonek tamm ebet met aonik, ne lâran ket.

Ar goelan demasket !
Setu ur choaz souezhus; evel ma vehe bet choazet get ar Vretoned ar goelan evel arouez e lec’h an herminig. Ar goelan zo brav, kaer awalc’h da welet, met hennezh a zo ivez un debrer kig marv pe ar pezh a vez kavet barzh ar poubellennoù; laeret vez getan ar boued tapet get laboused all (evel ar mor vran); debret vez getan vioù laboused all pe laboused bihan, ha c’hoazh...

Aonik eo ar pygargue penn gwenn, neuze, laer ha debrer kig marv... D’un tu, ne gavan ket fall an arouez-se evit ar Stadoù Unanet, mistri ar bed a laak o c’hrabanoù war pinvidigezhioù ar bed a bezh... Met, d’un tu all, tud ar Stadoù Unanet n’hellont ket bout lakaet razh barzh ar memes sac’h. Ar re se a c’hell bout kourajus bras evel m’o deus diskouezhet deomp e-pad an daou vrezel bed paseet...

Un arouez ha n’eo ket “ag an dibab”
Oc’hpenn-se, n’hellomp ket barniñ al loened evel ma vez graet get an dud, evel rezon. Dober zo a loened evel ar pygargue barzh an natur. Met dibab an  evn-se evel arouez ur vro, se zo un afer all ! E lenn ar pennad skrid-se, m’eus ket sonjet e pobl Stadoù Unanet a bezh, met e Georges Bush, e unan, kentoc’h. Georges Bush a denn d’ar pygargue penn gwenn get e zaoulagad sot. Georges en deus tapet e begement pad ar votadegoù paseet met chom a ra c’hoazh daou vlead d’ober getan e Washington. Daou vlead get ur pygargue penn skañv e penn bro kreñvan ar bed.

Pebezh buhez a wezhoù !

Christian Le Meut

Etats-Unis : un étonnant symbole

Comme vous l’avez sans doute compris en lisant ce blog : les symboles nationaux sont pour moi choses sacrées. Je chante tous les jours la Marseillaise et le Bro gozh ma zadoù (l'hymne breton) au garde à vous sous la douche. Je vénère le drapeau bleu blanc rouge et le Gwenn ha du (drapeau breton), et je suis pour le classement comme espèces protégées du coq gaulois et de l’hermine bretonne... En faisant des recherches sur internet pour cette chronique, d’ailleurs, j'ai découvert avec étonnement que l’hermine, bretonne ou pas, n’est pas considérée comme une espèce protégée en France et peut être chassée, mais en matière de symboles nationaux sacrés, je dois avouer un autre récent étonnement...

Vous connaissez sûrement le symbole des Etats-Unis, ce bel aigle qui figure sur les billets verts et qui déploie son aile protectrice sur le monde entier. En voilà un beau symbole, l’aigle. Un animal courageux, chasseur habile et émérite, maître des airs et fidèle en amour puisqu’il semble que les couples d’aigles s’unissent pour la vie...

Un animal noble donc. Or qu’ai-je appris dans l’hebdomadaire Courrier International du 23  novembre dernier, sous la plume d’une scientifique étasunienne, Catherine Raven ? Eh bien, que l’aigle étasunien n’est pas un aigle mais plutôt un vautour ! Les deux espèces font partie de la même famille d’oiseaux, mais les vautours ont une capacité plus développée que les aigles à se nourrir de... charognes, d’animaux morts ou presque. Et ils sont moins bien adaptés pour la chasse que les aigles, d’après cet article.

medium_pygargue140.2.jpgCharognard, voleur, lâche...
L’oiseau symbole des Etats-Unis est donc un charognard. Des charognards, il en faut dans la nature pour s’occuper des animaux morts mais de là à en choisir un comme symbole national, il y a une marge. D’autant que ce charognard là à d’autres mœurs que la morale humaine réprouverait. Ainsi, il attaque certains autres oiseaux, plus petits que lui, pour leur voler leurs proies. Évidemment le pygargue ne se permet pas ce genre de fantaisie avec son cousin l’aigle royal, vivant dans les mêmes contrées... Un peu couard, le symbole. Il va bien à la pêche au saumon, mais il prend surtout ceux qui ne bougent plus trop, à moitié morts, épuisés par leur migration. Un peu fainéant, en plus, le pygargue...

Encore mieux, le pygargue va parfois chercher sa pitance chez les voisins, mangeant leurs œufs, leurs petits, ou la nourriture qui leur est destinée. Sympa, comme voisin, le pygargue....  Et ce n’est pas fini. Il semble que ce sympathique animal se délecte du vomi de vautour. Du  moins d’après l’article de Courrier international qui ne précise pas comment il s’y prend pour faire vomir ses petits camarades à plumes...

Voleur de proie, fainéant, charognard, pilleur de nid, amateur de vomi : tels sont les mœurs de l’oiseau symbole des Etats-Unis. Il fut choisi par un des premiers président de ce pays, Thomas Jefferson, alors même que des scientifiques de l’époque, comme Benjamin Franklin s’étaient élevé contre ce choix. Le célèbre savant américain, qui a débarqué à Auray il y a 230 ans afin de demander l’aide du roi de France face aux Britanniques lors de la guerre d’indépendance, Benjamin Franklin donc avait qualifié le pygargue à tête blanche de “couard lamentable”.

Le goéland démasqué
Drôle d’animal pour un symbole ! Comme si nous, Bretons, avions choisi le goéland, par exemple. Il présente bien, le goéland, comme ça, vu de loin. Mais vu de près c’est autre chose. Le goéland est aussi un oiseau qui préfère piller les nids des voisins, manger leurs petits ou leurs œufs, plutôt que de pêcher. Ou faire les poubelles. Ou encore attaquer d’autres oiseaux, comme le cormoran, pour leur faire dégurgiter leur pêche, comme je l’ai déjà vu faire. Ou encore, se nourrir de charogne, voire de charogne humaine comme les corps des noyés.  Il paraît que les goélands se précipitent d’abord sur les  yeux, très bons manger... Ouf, nous sommes passés à côté d’un symbole catastrophique.

Vu de loin, et pris pour un aigle le pygargue peut passer pour un symbole de puissance, mais ses mœurs peuvent tout autant symboliser, en négatif, la politique des Etats-Unis qui captent une grande partie des richesses de la planète à leur profit et gaspillent plus d’énergie que les autres. Loin de moi l’idée cependant que ce symbole négatif puisse caractériser l’ensemble de la population des Etats-Unis qui a, à plusieurs reprises, fait montre de son courage.

Un président déplumé 
Mais quand je vois le regard bête du pygargue à tête blanche, il me fait penser à quelqu’un de connu... Mais à qui donc ? Ah oui, peut-être bien à Georges Bush. Ce pygargue là a perdu quelques plumes aux dernières élections américaines (et en Irak, et lors  de la catastrophe du cyclone Katrina et...), mais il va planer encore deux ans au dessus de nos têtes avant de retourner dans son nid texan. Même déplumé, en deux ans, il a encore le temps de nous démontrer sa capacité de nuisance. Garez vos plumes !

Christian Le Meut

22/12/2006

Chine : un pied de Disney au droit du travail

Le Réseau Solidarité, association française de solidarité internationale, se mobilise depuis plusieurs décennies pour défendre le respect des droits sociaux dans le monde entier. En cette période de fêtes, il rappelle les conditions dans lesquelles les travailleurs chinois fabriquent les jouets que nous allons offrir à nos enfants, à travers le cas de Disney et propose d'écrire au P-dg de cette entreprise dont les sous-traitants ne respectent même pas les minimaux sociaux chinois. Bon Noël quand même !

"Jouets, livres, vêtements, films, émissions de télé et parcs d'attractions, voilà avec quoi Disney a fait rêver des générations d'enfants depuis sa création en 1923. Avec près de 32 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2005, cette multinationale est aujourd'hui l'un des plus grands groupes de divertissement du monde. Mais à en croire les conditions dans lesquelles travaillent les ouvriers chinois qui fabriquent ses produits, le "monde merveilleux " de Disney a viré au cauchemar... Dans un rapport qu’elle vient de publier, la SACOM (1), une association d'étudiants et d'universitaires de Hong Kong qui se bat pour la défense des droits des travailleurs, révèle l'envers du décor chez plusieurs sous-traitants de Disney en Chine et dénonce la passivité de la compagnie face à la violation systématique des droits des travailleurs.

Une première enquête menée par la SACOM durant l'été 2005 auprès de quatre usines sous-traitantes de Disney situées dans des zones industrielles de la province du Guangdong (2), avait révélé de multiples violations des droits des travailleurs. Durant l'été 2006, une nouvelle investigation a été réalisée auprès de trois autres fournisseurs de Disney (3) et la SACOM a ainsi pu constater, avec dépit, que les problèmes dénoncés dans son premier rapport sont très loin d'être résolus.

Graves violations des droits des travailleurs
Les rapports de la SACOM font état des salaires de misère des ouvriers dans ces usines. Nettement inférieurs au minimum légal (4), ceux-ci varient en outre considérablement en fonction des mois. En morte-saison, lorsque les commandes se raréfient, faute de travail, les ouvriers sont contraints de prendre des jours de congé sans solde comme en témoignent des employés de la fabrique de jouets de Kam Long, obligés de prendre jusqu'à 16 jours de congé en un mois. Pendant ces périodes creuses, les salaires diminuent quasiment de moitié.

Même pendant la saison pleine, quand les commandes affluent, les salaires restent trop bas pour assurer un niveau de vie convenable. Pourtant, les ouvriers travaillent alors entre 11 et 16 heures par jour et certains confient même avoir été contraints de travailler jusqu'à 30 heures d'affilée pour honorer les délais d'une commande. Mais les nombreuses heures supplémentaires imposées aux travailleurs ne sont pas rémunérées au taux légal (5), ni même parfois comptabilisées. Pendant ces périodes, les ouvriers travaillent six ou sept jours par semaine et ne sont pas autorisés à prendre un jour de repos, même en cas de maladie. S'ils refusent ces conditions, les ouvriers s'exposent à des retenues arbitraires sur leurs salaires, voire au licenciement. Afin de dissuader ceux qui voudraient quitter ou dénoncer l'entreprise, un à deux mois de salaire sont retenus par la direction en dépôt et les contrats de travail ne leur sont pas communiqués.

Accidents du travail
Doigts écrasés ou amputés, membres mutilés, de nombreux ouvriers sont aussi victimes de l'utilisation de machines non sécurisées à des rythmes effrénés. La manipulation de produits chimiques dangereux sans protection adéquate, le défaut d'information sur les différentes mesures de sécurité liées à la manipulation de ce type d'appareils et de produits, ainsi que la chaleur insoutenable qui règne parfois dans les ateliers, sans compter l'alimentation peu équilibrée servie aux travailleurs, sont autant de facteurs de dégradation des conditions d'hygiène et de sécurité sur le lieu de travail. Dans ces usines, les accidents du travail sont quasiment quotidiens et les travailleurs blessés ou malades ne peuvent généralement, faute de moyens, accéder aux soins, car la direction ne finance que très rarement l'assurance sociale comme le prévoit pourtant la loi.

L’inefficacité du Code de conduite et des audits de Disney
Les conditions de travail observées chez les sous-traitants de Disney sont contraires à la fois à la législation chinoise et au propre Code de conduite de Disney, dans lequel l'entreprise s'engage à adopter "une conduite responsable et éthique" et à "respecter les droits de tous les individus" (6) . Disney a beau se targuer d'avoir réalisé des dizaines de milliers d'audits, supposés permettre l’application effective des dispositions de son Code, les enquêtes révèlent que ces audits sont inefficaces.

Dans la pratique, la direction des usines auditées est informée à l'avance de l'arrivée des inspecteurs et a donc le temps de fabriquer de faux contrats de travail et de fausses fiches de paye avant l'arrivée des inspecteurs. L'un des ouvriers de la manufacture de Qi Sheng témoigne de "formations" organisées pour permettre aux travailleurs de mémoriser des réponses toutes faites aux questions des inspecteurs. Les travailleurs sont incités, par le biais de primes et de menaces de licenciement, à donner ces "bonnes réponses". Le jour de l'audit, certains sont congédiés pour la journée, d'autres sont affectés à une autre usine, et seul un petit nombre d'ouvriers, pré-selectionnés, restent sur leur lieu de travail.

A l'heure où nous nous apprêtons à fêter Noël, le Réseau-Solidarité fait appel à vous pour soutenir l'appel de la SACOM et exiger de Disney que les cadeaux de nos enfants ne soient plus fabriqués dans la douleur, avec " la sueur, le sang et les larmes des travailleurs chinois " (7).


(1) Students and Scholars Against Corporate Misbehaviour, Hong Kong.
(2 )Nord Race Paper International et Lam Sun à Dongguan, Hung Hing Printing à Shenzhen et Hung Hing Printing and Packaging à Zhonghan
(3) Les usines Huang Xing et Qi Sheng à Shenzhen, et Kam Long à Zhuhai.
(4) Les travailleurs sont payés entre 2,04 et 3,41 yuans par heure (entre 0,19 et 0,32 euros) selon les entreprises, tandis que le minimum légal est fixé à 4,02 ou 4,12 yuans par heure selon les endroits.
(5) Entre 500 et 1000 yuans par mois (entre 47,7 et 95,4 euros).
(6) Code de conduite de Disney, disponible en anglais sur :
http://corporate.disney.go.com/corporate/conduct_manufacturers.html
(7) Lettre de la SACOM à Robert Iger, PDG de la Walt Disney Company.


POUR EN SAVOIR PLUS

La campagne internationale contre Disney : menée par la SACOM, cette campagne rassemble plusieurs organisations de défense des droits des travailleurs, notamment: United Students against Sweatshops (USAS), Writers Guild of America (WGA), National Labour Committee (NLC), Sweatshop Watch, Clean Clothes Campaign Austria et Peuples Solidaires. Dans le cadre de cette campagne, la SACOM a publié deux rapports disponibles sur son site Internet (en anglais): http://www.sacom.hk. Peuples Solidaires publiera bientôt la version française du dernier rapport.Un documentaire de 11 minutes décrivant la situation des travailleurs dans l’usine de Hung Hing à Shenzhen est également  téléchargeable sur le site de la SACOM.

Disney élue entreprise la plus socialement irresponsable : en 2006, la Déclaration de Berne et Pro Natura, deux organisations suisses, ont décerné un “Public Eye Award” à Disney, en raison de son comportement d’entreprise particulièrement irresponsable. Nominé dans la catégorie “droits sociaux”, Disney a été élue en raison des violations graves des droits de l’Homme desquelles elle s’est rendue coupable. Pour plus d’informations sur les “Public Eye Awards”, voir le site de la Déclaration de Berne sur:http://www.evb.ch/fr/f25000188.html

Ecrire à Disney :
Par lettre : vous pouvez copier le modèle de lettre ci-dessous ou le télécharger (pièce jointe sur le site de Réseau Solidarité). N’oubliez pas de mettre vos coordonnées et de signer! Timbre: 0,85 €. Coupon partenaire : pour que la SACOM ait un aperçu concret des soutiens sur lesquels elle peut s’appuyer, envoyez-lui le message de soutien.
Délai de réaction : dès réception, et jusqu’au 15 février 2007.

TEXTE DE LA LETTRE

M. Robert IGER
CEO The Walt Disney Company
500, South Buena Vista Street
Burbank, CA 91521USA

Dear Mr Iger,

I have been informed by Réseau-Solidarité of the reports published by SACOM and concerning the deep-rooted, systemic sweatshop conditions in Disney's suppliers’ plants in China.

 I am extremely preoccupied with the workers’ situation in this country, and urge you to:
- publish the complete list of your suppliers in China;
- consult with SACOM and concerned labour groups to provide workers with training programs and to work out a detailed timetable for participatory training;
- support democratic elections run by workers for the establishment of Workers' Committees;
- collaborate with workers on factory monitoring for the long term.

Sincerely yours,


Name - Surname:

Message de soutien à la SACOM :

SACOM
Room 1204, Wing Lee Industrial Building
54-58, Tony Mi Road
Mongkok, Kowloon
Hong Kong
CHINA

Dear friends of SACOM,

I have been informed by Réseau-Solidarité of the campaign you launched against the Walt Disney Company in respect of the deep-rooted, systemic sweatshop conditions in Disney's supplier plants in China.

I support your action and sent a letter to the CEO of the Walt Disney Company, Mr. Robert Iger, requesting that he takes immediate action to implement your demands.

With warm regards,


Name - Surname:

TRADUCTIONS

Traduction de la lettre:

Cher Monsieur Iger,

J’ai été informé(e) par le Réseau-Solidarité des résultats de l’enquête menée par la SACOM concernant les violations profondes et systématiques des droits des travailleurs chez des fournisseurs de Disney en Chine.

 Je suis extrêmement préoccupé(e) par la situation des employés de vos sous-traitants en Chine, et vous exhorte à:

- publier la liste complète de vos fournisseurs en Chine;
- consulter la SACOM et les associations de défense des travailleurs concernées pour offrir aux travailleurs des programmes de formation et établir un agenda détaillé pour la mise en place de formations participatives;
- soutenir des élections démocratiques qui seraient menées par les travailleurs et permettraient l’établissement de Comités de travailleurs;
- collaborer avec les ouvriers pour améliorer la surveillance des conditions de travail dans les usines sur le long terme.

(Salutations)



Traduction du message de soutien :

Chers amis de la SACOM,

J’ai été informé(e) par le Réseau-Solidarité de la campagne que vous avez lancée à l’encontre de la compagnie Disney en ce qui concerne les violations profondes et systématiques des droits des travailleurs chez des fournisseurs de Disney en Chine.

Je soutiens votre action et ai envoyé une lettre au PDG de Disney, l’exhortant à répondre immédiatement à vos demandes.

(Salutations)

Nom Prénom:



Le Réseau-Solidarité de Peuples Solidaires, 10 quai de Richemont - 35000 RENNES (France)

Tél. : 00 33 2 99 30 60 53 / Fax : 00 33 2 99 30 39 30;

reseau-solidarite@peuples-solidaires.org

www.peuples-solidaires.org